© Cerveau &Psycho - N° 40 93
gi e , dont l’intensité et les manife s t a ti ons son t
très va ri é e s . Sel on Freu d , elle traduit une réso-
luti o n pathologi que d’une sexualité con f l i c-
tu e ll e . Il s’ a g i rait de su j ets immatu r e s , i n h i b é s ,
p a s s i f s et dépen d a n t s , ne po uva nt vivre qu e
s o u tenus par un en to u ra ge maternant et pro-
tecteu r. La névrose hys t é r i que est éga l em en t
n ommée « hys t é r ie de convers i o n» .
Quant aux tenants des thérapies cogn i tivo -
com portem en t a l e s , ils met tent l’accent sur le rôle
de l’édu c a ti on . Les parents sont soupçon n é s
d ’ a voir sys t é m a ti qu em e nt en co u ragé leur en f a n t
en privi l é giant les cri t è res esthéti qu e s , sans va l o-
ri s er aucunem ent les qualités intell ectu elles et
m ora l e s . C’est po u rqu oi , le ch a rme et la sédu c-
ti on devi en n ent les stra t é gies privi l é giées de l’en-
fant qui répond ainsi aux différen tes soll i c i t a-
ti ons de ses paren t s , puis des autres à mesu re qu e
le cercle des interacti ons sociales s’ a ggra n d i t .
Si l'on ad m e t qu’un dys fon cti on n em ent psy-
ch i que ex i s te dans ce tro u bl e , il est vra i s em-
bl a ble qu’un dys fon cti on n em ent cérébral est
é ga l em ent en cause. Dès 1995, des étu d es d'ima-
gerie cérébrale par tom ogra phie par émission de
po s i ton s et
I R M
fon cti on n elle ont mis en évi-
den ce que l’activa ti on de certaines régi ons cor-
ticales et sous-corticales est anorm a l e . Il n’ e x i s te
en core aucun modèle phys i op a t h o l ogi q ue de la
m a l ad i e , car la plu p a rt des étu des n'ont pu être
ef fectuées qu ' a u près d’un nom bre très limité de
p a ti en t s , les tro u b les étant très hétérog è n e s .
Certaines images ont été obtenues sur d es
personnes atteintes de névrose hystérique et fai-
sant une crise de paralysie de type hémiplégie
(une moitié du corps est paralysée et insen-
sible) ; il s’agit d’un hémisyndrome sensitivo-
moteur. On a constaté une hyperactivité des
régions frontales et une hypoactivation du cor-
tex précentral moteur responsable de l’hémi-
plégie transitoire. L’imagerie a également révélé
une hypoactivation du thalamus et des gan-
glions de la base qui se normalisait lorsque les
symptômes moteurs disparaissaient.
Ces différents résultats su gg è rent que de s
bo u cles de régulati on des mouvem ents son t
i m p l i q uées dans la produ cti on de l’hémiplégi e
constatée sur ces pati en t s . Il est po s s i ble que ce s
bo u cles soi ent sous l'influ en ce du système lim-
bi qu e , le système des émoti on s . Autrem ent dit,
une hypothèse serait qu e , sous l’ef fet d’une émo-
ti on inten s e , les régi ons frontales con trôlant les
m o u vem ents vo l on t a i res soi ent hyperactiv é e s ,
en même temps que le cortex moteu r, re s p on-
s a b le de l’ex é c uti o n des mouvem en t s , s oit inhi-
b é . Les sym ptômes moteu rs constatés du rant les
c r ises d’hys t é rie tradu i ra i en t , du moins dans les
cas étu d i é s , un conflit en tre la vo l onté de faire
des mouvem ents et l’incapacité de les accom p l i r.
La prise en charge
Comme nous l’avons vu , les pers o nnalités his-
tri on i ques en t reti en n ent une certaine dépen d a n-
ce vi s - à - vis d'autru i . Les ch a n g em ents d'hu m e u r s
f r é q u ents et la labilité émoti on n elle abo uti s s en t
s o u vent à des « c rises de nerfs » . L ' i n t o l é r a n ce aux
f ru s tra ti on s , l ' hyperactivité émoti on n e lle son t
s o u r ces de souffra n ce et abo uti s s ent régulière-
m e nt à des décom pen s a ti ons dépre s s i ve s . C ' e s t
s o u vent à ce mom ent que les su j ets con su l ten t .
Même les con su l t a t i ons sont vécues sur le mode
de la sédu cti on , et sont théâtra l e s .
La pers onnalité histri on i que souffre généra l e-
m e nt d'un manque d'intro s pecti on , d'un be s oi n
de va l o ri s a ti on narc i s s i q u e , d ' é m o t ivité exce s s i ve
et donc d'un manque de ra ti o n a l i s a ti on .
L ' obj e cti f t h é r a peuti que principal est donc de
reh a u s s er l'image de soi et d'appren d r e au pati en t
à analys er les situ a ti ons de façon ra ti on n elle plu-
tôt qu ' i n tu i t ive ou affective . La psych a n a lyse re s t e
la méthode de référen c e , mais les thérapies cogn i-
tivo - c om portem entales sont de plus en plus uti-
lisées dans ce type de tro u b l e .
n
Jérôme Palazzolo
B i b l i o g r a p h i e
J. Palazzolo,
Au-delà
des maux - Paroles
oubliées ou l’import a n c e
de l’écoute, Ellébore,
Collection Champs
O u v e rts, 2003.
A. Féline et al.,
Les troubles
de la personnalité,
Flammarion Médecine-
Sciences, 2002.
P. Vuilleumier et al.,
F u n c t i o n a l
n e u r o a n a t o m i c a l
correlates of hysterical
sensorimotor loss,
in B r a i n, vol. 1 2 4 ( 6 ) ,
p p . 1077-1090, 2001.
J. Berg e r e t ,
La personnalité normale
et pathologique, Dunod,
1 9 9 6 .
Les caractéristiques d’une personnalité histrionique
Selon le manuel qui regroupe et décrit toutes les maladies mentales, le
DSM-IV, la personnalité histrionique est en quête d'attention, et présente au
moins cinq des huit manifestations suivantes :
• Le sujet ne supporte pas les situations où il n'est pas le centre de l'attention
• L'interaction avec autrui est souvent caractérisée par un comportement de
séduction inadapté ou d'attitude provocante
• L'expression émotionnelle est superficielle et changeante
• Le sujet utilise son apparence physique pour attirer l'attention
• Sa façon de parler est très subjective, et pauvre en détails
• Il y a une dramatisation et une exagération de l'expression émotionnelle
• Le sujet est facilement influencé par les autres ou par les circonstances
• Il a tendance à considérer que ses relations sont plus intimes qu'elles ne le
sont en réalité.
Le trouble peut s’accompagner d’un certain égocentrisme, d’une indul-
gence excessive vis-à-vis de soi-même, d’un désir permanent d’être appré-
cié, d’une tendance à être facilement blessé et d’un comportement mani-
pulateur visant à satisfaire ses propres besoins.
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