et les figures rhétoriques qu’ils s’employaient à
améliorer à leur façon. Ils ont en outre développé les
schèmes, la métrique et les séquences, des poèmes tout
en créant de nouvelles formes telle que la métrique
libre ou taouchih ou encore le poème en langue
dialectale zajal. Ils ont excellé dans la description des
fleurs andalouses qui nous intéressent ici, mais ils
n’étaient pas les seuls à être épris par ces fleurs, les rois
et les princes l’étaient aussi. Leur engouement pour
certaines variétés de fleurs était connu. Il en était ainsi
du Régent améride Abdelmalek Al Modhaffar qui,
d’après la chronique, était béat devant la giroflée au
point qu’il avait proposé à ses poètes de composer des
pièces en vers évoquant la giroflée et d’autres types de
fleurs dans le but de faire chanter ces pièces par ses
musiciennes. Cela nous confirme que l’engouement
pour les fleurs était général chez les Andalous sans
distinction de rang ou de catégories sociales.
Le sujet du présent ouvrage concerne les fleurs et
plus précisément, les fleurs évoquées dans la poésie et la
prose andalouses du Xème au XIVème siècle. Cependant,
nous verrons qu’elles sont limitées en nombre, elles ne
dépassent d’ailleurs pas vingt-cinq fleurs. Malgré cela,
elles représentent une véritable matière première pour
les poètes andalous qui d’ailleurs s’en sont servis à bon
escient dans les grands thèmes qu’ils ont abordés, en
particulier dans les rapports de la femme et de sa beauté,
dans l’amour et de ses chagrins, dans le vin et dans les
cercles de divertissement, voire dans les cercles