Première partie : Mobilisation des connaissances (6 points) 1 - Pourquoi la hausse du PIB d'un pays n'entraîne-t-elle pas toujours une hausse des niveaux de vie de ses habitants ? (3 points) Le PIB est un agrégat (donnée macroéconomique) qui mesure la valeur de la production pour une année donnée sur un territoire donné. Il se calcule par la somme des valeurs ajoutées de chaque organisation productive mesurées au prix de marché (VA = CA – CI). Le niveau de vie peut se mesurer au niveau micro économique (revenu disponible d'un ménage divisé par le nombre d'Unités de Consommation de ce ménage), mais aussi macroéconomique. Il s'agit alors d'évaluer la richesse moyenne par habitant au sein du pays (PIB/nombre d'haitants), ou, plus exactement, le revenu moyen par habitant. Dans ce dernier cas il faut passer du PIB au RNB (PIB + flux de revenus de l'étranger vers le territoire national – flux de revenus du territoire national vers l'étranger). Qu'on mesure le niveau de vie à partir du PIB/h ou du RNB/h, une augmentation du PIB peut contribuer à une hausse du niveau de vie "toutes choses égales ar ailleurs", ou si la hausse de la richesse globale (ou du revenu global) se fait à un rythme supérieur à celle de la population. En revanche, si le PIB augmente et la population augmente au même rythme, le niveau de vie (indépendamment des flux de revenus avec l'extérieur) stagne De même, si la hausse du nombre d'habitants est supérieure à celle du PIB, le niveau de vie de la population aura tendance à décliner. 2 – Comment peut-on mesurer les inégalités économiques ? (3 points) Les inégalités économiques peuvent se mesurer, au sein d'une même société, en utilisant les outils statistiques suivants : a) Les fractiles (ou quantiles) qui sont des niveaux de revenu (ou de patrimoine) permettant de fractionner une population en catégories égales, chaque catégorie étant délimitées par un niveau de revenu (/de patrimoine) maximum(/minimum) – D1, premier décile est le niveau de revenu(/patrimoine) maximum des 10 % les plus pauvres – D9, dernier décile est le revenu(/patrimoine) minimum des 10 % les plus riches – D9/D1, rapport inter-décile est une mesure de l'inégalité entre les plus riches et les plus pauvres. C'est un coefficient multiplicateur qui répond à a question : "Combien de fois, le revenu(/patrimoine) minimum des plus riches est-il plus élevé que le revenu(/patrimoine) maximum des plus pauvres ?" – D5 est le revenu ou patrimoine médian b) La courbe de Lorenz : représentation graphique du rapport entre la proportion de la population nationale (en abscisse) et le proportion de revenu(/patrimoine) détenu par cette fraction de population. Une distribution des richesses parfaitement égalitaire (chaque proportion de population a une proportion égale de richesse) serait représentée par la bissectrice du repère formé par l'axe des populations et l'axe des richesse distribuées De fait, plus la courbe se rapproche de cette bissectrice, plus la distribution est égalitaire, c'est à dire qu'une proportion de population dispose d'une proportion de richesse à peu près similaire. Lorsque la courbe s'arrondit et s'éloigne de la bissectrice, de grandes proportions de population parmi les plus pauvres disposent de quantités de richesse proportionnellement plus faibles, tandis que de petites proportions de population parmi les plus riches disposent de quantités de richesse proportionnellement plus élevées. La distribution est donc plus inégalitaire. Cliquez ci dessous pour visualiser la courbe : http://www.ac-grenoble.fr/disciplines/ses/Content/Pratique/terminal/Exo_Notions_TES/in %C3%A9galit%C3%A9s/Lorenz.htm c) L'indice de Gini : calculé à partir de la courbe de Lorenz1, il oscille entre 0 et 1. 0 correspond à l'égalité parfaite : chaque habitat a une quantité égale de richesse 1 correspond à l'inégalité totale : la richesse nationale est concentrée dans la proriété d'un seul individu, le reste de la population n'a rien Dans la réalité : – Plus l'indice tend vers 0, plus la répartition des richesses est égalitaire – Plus l'indice tend vers , plus la répartition est inégalitaire 1 Rapport de l'aire du morceau de plan compris entre la bissectrice et la courbe à l'aire du triangle constitué par la bissectrice et es axes Deuxième partie : Etude d'un document (4 points) Le document est un tableau stsatistique à double entrée comparant les différents taux d'équipement et abonnements des ménages, en fonction de leur catégorie socioprofessionnelle (CSP) d'appartenance. Le tableau est issu de l'enquête "Budget de famille" (INSEE, 2006) ; il présente, en lignes, les taux d'équipements et abonnements et, en colonnes, les CSP. Le regroupement des ménages par CSP suppose la construction de catégories plus ou moins homogènes du point de vue de la profession, du statut professionnel (salarié/indépendant), du secteur d'activité, du niveau de qualification. A partir de leur vie professionnelle, l'INSEE regroupe les individus au sein d'une même CSP et leur suppose des styles de vie plus ou moins communs. Les taux d'équipement (proportion des ménages d'une CSP équipés en un style de bien par rapport au total des ménages de la CSP), ainsi que les taux d'abonnements à divers services culturels ou sportifs, sont ici les indicateurs qualitatifs de ces supposés modes de vie. L'entrée dans la consommation de masse, au cours des "trente glorieuses", a permis une relative harmonisation des taux d'équipement concernant certains biens emblématiques. Ainsi aujourd'hui (en 2006), le téléviseur est loin d'être un objet de luxe puisqu'on en retrouve dans 95 % des foyers enquêtés, avec de très faibles amplitudes entre CSP (de 92,5% des CPIS à 97,2% des agriculteurs exploitants). De même l'accès à l'automobile individuelle fut un signe matériel de la "moyennisation", telle que décrite par Henri Mendras dans "La seconde Révolution française (1965 – 1984)" (1988). Au début du XXIème siècle, les effets d'une telle évolution se faisant encore sentir dans la structure sociale, plus des trois quarts des ménages français se trouvent équipés en automobile (de 74,9% des retraités à 98,1% des agtriculteurs exploitants). Si l'on considère les taux d'équipement suscités comme significatifs des modes de vie des ménages, on peut effectivement noter à cet égard une certaine convergence entre les CSP. Toutefois, il convient de nuancer l'idée d'une telle convergence en faisant deux observations : D'une part, des inégalités persistent concernant l'accès aux biens. Que ce soit pour des raisons d'usage et de maîtrise technologique (les CPIS sont environ 8 fois plus nombreux à posséder un micro-ordinateur portable que les retraités). Ou encore, suivant une discrimination strictement économique (le rapport CPIS/employés, concernant la possession d'une 2ème automobile, est supérieur à 1,5). D'autre part, les inégalités sont notables entre CSP concernant l'accès à l'information et à la culture. A titre d'exemple, constatons que les CPIS bénéficient 8 fois plus que les agriculteurs exploitants et les retraités d'abonnements Internet haut débit. En outre, ces mêmes CPIS sont 4 à 5 fois plus abonnés au théâtre ou au cinéma que des catégories telles que les agriculteurs, les ouvriers, les retraités. De telles inégalités peuvent s'expliquer par la géographie ou les infrastrutures. Les CPIS vivant davantage dans les centre villes que les ouvriers (en périphérie) et les agriculteurs (en milieu rural), ils accèdent plus facilement au marché ou à la politique culturelle. Il en va de même pour les connexions Internet haut débit qui desservent en priorité les lieux les plus densément peuplés, pour des raisons d'économie d'échelle. Au delà de ces explications d'ordre matériel, la théorie du "capital culturel" de Pierre Bourdieu peut nous aider à mieux appréhender le fondement de telles divergences. Mieux formés, mieux informés, les CPIS orienteraient davantage leurs pratiques culturelles vers des activités considérées comme plus "légitimes". Derrière des choix totalement libres en apparence, se joueraient d'après Bourdieu, des mécanismes subtils de maintien et de reproduction des inégalités culturelles, d'une génération sur l'autre. Ce qui nous conduirait à nuancer, voire à contester, l'hypothèse d'une convergence des modes de vie entre CSP. Troisième partie : Raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire (10 points) Quels sont les gains du libre-échange ? Vous répondrez à cette question à l'aide du dossier documentaire et de vos connaissances INTRODUCTION : Lancé début 2013, et encore en négociation à ce jour entre les Etats Unis et l'Union Européenne, le Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP), souvent surnommé TAFTA (TransAtlantic Free Trade Agreement), semble une fois de plus porté par une philosophie libre échangiste. En effet, l'objectif principal d'un tel accord, dans le prolongement du Gatt en 1948 comme de la création de l'OMC en 1995, est bien de réduire les barrières, tarifaires (droits de douane) ou non tarifaires ("barrières règlementaires"), au commerce entre les deux territoires économiques. Suivant une telle philosophie, nous évoquerons dans un premier temps les arguments théoriques et institutionnels favorables au libre échange. Une deuxième partie sera alors consacrée à mieux expliciter, en les classant, les gains réels d'une augmentation des échanges sur la croissance économique. I – Des théories et des politiques favorables au Libre Echange EXTRAIT DE MON COURS : 1) Des théories économiques justifiant le développement de échanges internationaux a) Des "avantages absolus" (SMITH) aux "avantages comparatifs" (RICARDO) * Notions induites : AVANTAGES ABSOLUS GAIN A L'ECHANGE "MAIN INVISIBLE" DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL PAYS CONCURRENTS JEU A SOMME POSITIVE GAIN D'EFFICACITE DE LA PRODUCTION (à l'échelle internationale) EXCLUSION POTENTIELLE DE LA D.I.T. ?... AVANTAGES COMPARATIFS "VALEUR RELATIVE DES CHOSES" PRIX RELATIFS SAVOIR FAIRE ("économie dans le travail") COÛT DU TRAVAIL EXEMPLE DU VIN ET DU DRAP (PORTUGAL / ANGLETERRE) COÛT ABSOLU D'UNE UNITE DE DRAP (100 H. en Angleterre ; 90 H. au Portugal) COÛT ABSOLU D'UNE UNITE DE VIN (120 H. en Angleterre ; 80 H. Au Portugal) DESAVANTAGE ABSOLU DE L'ANGLETERRE COÛT RELATIF DU DRAP EN TERME DE VIN (90/80 au Portugal ; 100/120 en Angleterre) AVANTAGE RELATIF (COMPARATIF) DE L'ANGLETERRE (P° DE DRAP) COÛT RELATIF DU VIN EN TERME DE DRAP (80/90 au Portugal ; 120/100 en Angleterre) AVANTAGE RELATIF (COMPARATIF) DU PORTUGAL (P° DE VIN) ABSENCE D'ECONOMIES D'ECHELLE AVANTAGES COMPARATIFS DONNES, FIXES IMMOBILITE DU CAPITAL (D'UN PAYS A L'AUTRE) SPECIALISATION RICARDIENNE INTERÊT A SE SPECIALISER BASE DE LA DOCTRINE LIBRE ECHANGISTE -* Documents exploités : - MAGNARD 2015 : DOC. 1 P. 82 b) La théorie des dotations factorielles ("Théorème H.O.S.") * Notions induites : DOTATIONS EN FACTEURS DE PRODUCTION CONDITIONS NATURELLES DE PRODUCTION ECARTS RELATIFS ENTRE CAPITAL ET TRAVAIL DISPONIBLES TRAVAIL QUALIFIE / TRAVAIL NON QUALIFIE AVANTAGES COMPARATIFS CONSTRUITS, EVOLUTIFS SPECIALISATION STRATEGIQUE (POLITIQUES VOLONTARISTES) * Documents exploités : – MAGNARD 2015 : DOC. 2 P. 82 2) Une volonté politique de libre échange * Notions induites : FMI (1944), BANQUE MONDIALE, BIRD (1945) AJUSTEMENT STRUCTUREL GATT (1948-1994) CYCLES DE NEGOCIATION PLAN MARSHALL, OECE (1948-1960) OCDE (1961) OMC, ORD (1995) PTCI-"TTIP", TLET-"TAFTA" (2013-...) * Documents exploités : - MAGNARD 2015 : DOC. 3 P. 83 - http://www.banquemondiale.org/fr/about/history - https://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/fre/2004/09/pdf/timeline.pdf - http://www.oecd.org/fr/apropos/histoire/ - https://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/who_we_are_f.htm II - Les gains du libre-échange EXTRAIT DE MON COURS : 1) Sur les consommateurs : - GAINS DE POUVOIRS D'ACHAT GAINS DE VARIETE 2) Sur les producteurs * Notions induites : EXTENSION DES MARCHES DEBOUCHES APPROVISIONNEMENT ECONOMIES D'ECHELLES TRANSFERTS DE TECHNOLOGIE DIMINUTION DES COÛTS DE PRODUCTION * Documents exploités : - MAGNARD 2015 : DOC. 1 P. 84 DOSSIER DOCUMENTAIRE : – – Gains de productivité et baisse de pauvreté en Inde (Doc. 1) Corrélation positive entre variation des exportations mondiales et variations du PIB mondial (Doc. 2) CONCLUSION : • • • Arguments Libre échangistes dans la perspective du TTIP Arguments pointant les limites du TTIP et du libre échange (coût économique et social de la concurrence, remontée des inégalités, lacunes démocratiques...) (quelques) arguments en faveur du protectionnisme (cf cours)