CONFÉRENCE PHILOSOPHIQUE
“Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.”
Voltaire
RESPECT DU VIVANT,
RESPECT DES VIVANTS
CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Association ALDÉRAN Toulouse
pour la promotion de la Philosophie
MAISON DE LA PHILOSOPHIE
29 rue de la digue, 31300 Toulouse
Tél : 05.61.42.14.40
Site : www.alderan-philo.org conférence N°1600-129
RESPECT DE LA VIE, RESPECT DES VIVANTS
conférence d’Éric Lowen donnée le 16/01/2002
à la Maison de la philosophie à Toulouse
Que signifie la notion de respect de la vie ? Est-ce un sentimentalisme naïf, subjectif et
anthropocentrique (car on défend rarement le respect de la vie des moustiques ou le droit du
virus de l'anthrax à vivre) ou bien peut-il reposer sur des données objectives ? Sur quelles
notions peut-on fonder le respect de la vie ? Le respect de la vie est-il suffisant pour fonder le
respect des vivants ? L’arrière-plan de cette conférence est une interrogation sur les
fondements et les nécessités d’une éthique pour le vivant, et pas seulement pour les êtres
humains.
Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-129 : “Respect du vivant, respect des vivants“ - 18/12/2001 - page 2
RESPECT DU VIVANT, RESPECT DES VIVANTS
PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Le respect des animaux par l’homme est lié au respect des hommes entre eux.
Rosanna Santos
I COMMENT CONSIDÉRER LES AUTRES ET LE VIVANT ? HUMANISME ET RESPECT
1 - Quelle éthique à l’égard des autres humains et des autres êtres vivants ?
2 - Dans le modèle judéochrétien : l’anthropocentrisme divin fonde l’anthropodomination
3 - Humanisme et respect de l’autre, que signifie respecter ?
4 - L’Humanisme replace l’Être Humain au centre de l’éthique et comme finalité de la vie
5 - Passer de l’humanisme anthropocentrique traditionnel à l’humanisme cosmique moderne
II LES FONDEMENTS OBJECTIF DU RESPECT
1 - L’origine commune de toutes les espèces fonde une fraternité du vivant
2 - La communauté du vivant dans la différence, une condition partagée
3 - Les êtres vivants partagent des expériences existentielles universelles
4 - Chaque être vivant à une forme de conscience de soi, aucun être vivant n’est une “chose”
5 - Chaque être vivant est un sujet indépendant, il existe pour lui et pour sa propre finalité
6 - Le droit d’autrui à exister fonde corrélativement mes obligations à son égard
III LE RESPECT DU VIVANT
1 - La rareté du vivant dans le cosmos, la vie est chose belle et fragile
2 - La vie en tant que mouvement évolutif du monde transcende les individus et les espèces
3 - L’interdépendance gaïenne et la collaboration de toutes les espèces vivantes
4 - Tout manquement de respect à l’égard du vivant est un manque de respect à l’égard de soi
5 - Une des plus belles réalisations du processus d’auto-création du monde
6 - Du respect négatif au respect positif : l’amour du vivant
IV LE RESPECT DES VIVANTS
1 - Le respect du vivant seul est insuffisant pour respecter la vie
2 - Le prétexte du respect de la vie pour ne pas respecter les vivants
3 - Le respect de la vie passe par le respect des vivants, des individus
4 - L’unicité et la différenciation de chaque être vivant
5 - Le respect des vivants, respect de leurs droits d’espèce
6 - La nécessité de passer des droits humains aux Droits du vivant, aux droits des espèces
V LES CONSÉQUENCES DU RESPECT DU VIVANT POUR LE VIVANT, LES ESPÈCES
ET LES VIVANTS
1 - La conscience de l’importance du respect du vivant émerge avec les espèces pensantes
2 - Le mouvement du non-respect vers le respect du vivant correspondant en éthique au passage
bioévolutif de l’animalité à l’humanité
3 - Une nouvelle exigence comportementale pour les espèces pensantes, éthique et pragmatique
4 - Le non-respect du vivant et des vivants, la meilleur manière de se nuire et de s’auto-détruire
5 - Un renforcement des possibilités de survie et de développement des espèces et des individus
6 - Un anti-solipsisme et un anti-anthropocentrisme
7 - Un élargissement de la conscience de soi et de notre conscience du vivant
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VI CONCLUSION
1 - Le respect du vivant, lié à notre condition humaine et facteur de notre humanisation
2 - Le respect du vivant et des vivants, désormais critère incontournable de toute éthique
ORA ET LABORA
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Document 1 : Nous devons beaucoup de choses à Descartes (1596-1650) comme le Discours de la
méthode, mais sa grandeur philosophique ne provient pas de sa conception de l’animal machine. Descartes
était avant tout catholique et exprimé en cela la conception génésique classique qui faisant de l’homme, être
pensant, l’apogée de la création, et qui lui donnait tous les droits sur les animaux, êtres dépourvus d’âmes.
Document 2 : Pour illustrer la divergence potentielle entre le respect de la vie et le respect des vivants,
nous vous proposons ici, ami(e)s philosophes, de vous initier aux mystères profonds du “Bushi-do”,
philosophie de l’extrême occident texan. Pas besoin de commentaires !
J'ai un profond respect pour la vie; ma foi m'enseigne que Ia vie est un don du Créateur.
Dans un monde parfait, la vie est donnée par Dieu et seulement reprise par Lui. J'espère
qu'un jour, les enfants à naître seront protégés par la loi et accueillis dans la vie. [...] Je
soutiens Ia peine capitale parce que je crois qu'appliquée avec rapidité et équité, elle sert
de dissuasion à la violence et peut ainsi sauver des vies innocentes. George Walker Bush
Avec l’aide de Dieu
Document 3 : Émergence de l’Humanisme et promotion de la dignité de l'homme.
Les humanistes sont des érudits qui critiquent la culture traditionnelle. Ils ne se satisfont
plus de l'enseignement des universités médiévales qui se bornent à commenter les
auteurs qui font autorité depuis des siècles comme les res de l'Église, ou saint
Thomas d'Aquin. Bien que fondée sur une logique impeccable, cette méthode
d'explication que l'on nomme la scolastique a fini par s'enliser dans de vaines disputes
théologiques, et a sclérosé la connaissance. Pour sortir de cette impasse intellectuelle,
les humanistes restaurent la pensée antique. Ils s'emploient à retrouver les œuvres
négligées depuis des siècles, à les rétablir dans leur version primitive grâce à l'étude du
latin, puis du grec et de l'hébreu, à les éditer et à les commenter. Ce faisant, ils admirent
la rhétorique élégante de Cicéron et sont séduits par la démarche philosophique de
Platon. [...]
L'humanisme appelle l'homme à développer toutes ses facultés. La littérature gréco-latine
démontre aux humanistes la capacité de l'homme à se doter d'une culture dont il est la
mesure. Cette leçon les conduit à mettre en valeur l'homme, sa dignité, son intelligence
et ses capacités créatrices. Persuadés comme Érasme que «l'homme ne naît pas
homme mais le devient», les humanistes préconisent un enseignement rénové vue de
former un être complet susceptible de développer à la perfection toutes ses capacités
physiques, intellectuelles, morales et artistiques. L'art de vivre idéal dont ils rêvent pourra
dès lors s'épanouir, au moins pour une élite sociale cultivée.
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