sculpteur à la matière. La forme d'un objet n'est pas seulement sa forme géométrique : c'est sa définition, ce qui le rend définissable. Par exemple, ce qui différencie un homme d'une statue qui le représenterait, c'est la possession d'une âme. Plus que ses caractéristiques physiques, c'est la possession de cette faculté qui va permettre de définir l'homme ; ainsi, l'âme est la forme du corps. La forme d'une œuvre d'art, c'est l'idée qu'en a l'artiste. Elle est d'une importance capitale dans la théorie de la connaissance d'Aristote. - La cause finale (causa finalis) : c'est le but, l'usage que l'on veut faire de la chose, c'est sa finalité. Rien n'arrive sans but selon Aristote. - La cause efficiente (causa efficiens) : c'est l'activité du sculpteur, le fait de sculpter. Chaque développement a besoin d'un moteur qui puisse le mettre en marche. • Chez Aristote, la matière est ce en quoi les choses sont faites (par exemple, la statue est faite en marbre ; le marbre est donc matière de la statue) mais pour que les choses soient effectivement il faut que la matière reçoive une forme (ici la configuration extérieure de la statue). • Kant distingue l'aspect formel et l'aspect matériel de la connaissance. La forme de la connaissance est la loi que la pensée impose, par sa constitution, à la matière de la connaissance ou données de la sensation : les deux formes pures (ou a priori) de la sensibilité que sont le temps et l'espace. La matière est ce que l'esprit reçoit dans la sensation ; la forme est la structure que l'esprit met dans la matière. Il y a donc deux sortes d'éléments dans notre connaissance des objets : ceux qui dépendent de l'objet lui-même et constituent la matière de la connaissance. La matière est a posteriori (elle dépend de l'objet). Et ceux qui dépendent du sujet constituent la forme de la connaissance . La forme est a priori (elle est imposée à l'objet). • La distinction matérielle entre vérité formelle et des propositions qui interviennent dans le raisonnement (à propos duquel se pose la question de sa vérité matérielle) et la forme du raisonnement (à propos de laquelle se pose la question de sa validité formelle). Vérité matérielle et validité formelle sont indépendantes l'une de l'autre, la première n'étant nullement la condition de la seconde. • En logique, on distingue la forme d'un raisonnement, à laquelle il doit sa cohérence et ainsi sa validité, de sa matière, dont dépend en dernier ressort sa valeur de vérité, entendue au sens de conformité au réel. La logique formelle est la partie de la logique qui traite uniquement des conditions formelles de la vérité, c'est-à-dire de l'accord de la pensée avec elle-même (indépendamment de son application à la matière extérieure). Certaines propositions peuvent être toujours vraies en vertu de leur seule forme logique. La cohérence suffit alors à établir la vérité ou la validité de la pensée : on parle de vérités de raison, de vérités nécessaires, de vérités identiques ou encore de tautologies. • La vérité formelle est une condition nécessaire mais non suffisante de la vérité matérielle. Nécessaire dans le sens où une pensée contradictoire n’exprimerait aucun état possible du réel, et ne saurait donc lui correspondre, mais cependant non suffisante, car une pensée sans contradiction interne peut tout aussi bien ne correspondre à rien ou contredire la réalité. vérité • La vérité formelle est une qualité du raisonnement, la validité de sa forme. La vérité matérielle c'est lorsque le contenu du jugement est conforme à son objet. Il importe donc de distinguer entre le contenu Editeur : MemoPage.com SA ©/2006/Auteur : Mathilde Crépineaud/Expert : Julie Poulain • Les quatre causes : - La cause matérielle (causa materialis) : c'est la matière qui compose un objet, ici le marbre. C'est cette cause qui rend possible les contingences et les irrégularités des objets. En effet, la matière "résiste" à la mise en forme. A la forme s'opposent les contraintes de la matière, c'est de là que se produit le hasard, les "accidents". - La cause formelle (causa formalis) : c'est la forme que donne le !"L’opposition forme/matière !"Selon une tendance dominante de la philosophie classique grecque, la forme est distinguée de la matière ; le stable, le bien déterminé, l'essentiel sont opposés au changeant, au variable, à l'accidentel. • Chez Aristote, forme et matière sont deux des quatre causes qui font d'une chose ce qu'elle est : ainsi, pour l'homme, l'âme et le corps. La matière c'est ce dont une chose est faite, par exemple le marbre d'une statue, c'est-à-dire ce qu'Aristote appelle le substrat. II. Pour Approfondir • Du latin materia : relatif à la matière. Opposé à esprit ; désigne ce qui existe hors de nous et est perçu par les sens. • Par opposition à la forme d’un raisonnement, désigne les termes dont ce raisonnement se compose, son contenu. • Matériel • Du Latin formalis : relatif à la forme. Qui concerne la forme (ou constitution) de la chose, par opposition à ce qui concerne sa matière (ou consistance). • Formel I. Définitions 2006 Formel/Matériel