Au début du 16e siècle, des Bretons et des Basques
venaient pêcher dans le golfe du Saint-Laurent. Ils
côtoyaient déjà les premiers occupants des rives du
Saint-Laurent. Cette partie du continent américain
avait donc été visitée avant l’arrivée de Jacques
Cartier.
Malgré l’élan donné aux grandes explorations à
l’époque de la Renaissance et contrairement à
d’autres couronnes européennes, la France ne
pouvait ouvertement se réclamer d’un territoire en
Amérique. Ce n’est qu’en 1534, à Gaspé, que
Cartier prend officiellement possession du territoire
au nom du roi François Ier. Dans la décennie
suivante, les tentatives de colonisation se révèlent
improductifs.
Pendant la seconde moitié du 16e siècle, les
tentatives européennes de s’installer de façon
permanente dans la région du St-Laurent sont
vaines. Ce siècle en est un d’exploration : on
cherche encore une nouvelle route vers l’Asie par
l’ouest.
Les missions de colonisation française reprennent
au début du 17e siècle en Acadie, avec De Monts,
et dans la vallée du Saint-Laurent. L’État, les
Compagnies et l’Église ont la même intention :
coloniser. Toutefois, leurs intérêts particuliers
diffèrent et, parfois, leurs programmes de
colonisation se font même concurrence.
Les relations entre la Nouvelle-France et la France
sont clairement définies. Dans le cadre du
mercantilisme, politique économique de l’époque,
le développement de la colonie est attaché aux
intérêts de la métropole. Champlain, lieutenant
dans la colonie, propose d’ailleurs au roi de France,
Louis XIII, un programme de colonisation avec des
visées lucratives basées sur l’exploitation des
ressources naturelles de la Nouvelle-France.
La principale ressource de la colonie est le castor.
La traite des fourrures marque non seulement les
relations politiques et commerciales entre les
Autochtones et les Français, mais aussi entre les
sociétés autochtones elles-mêmes. Ces nouveaux
rapports laissent leur empreinte et affectent la
culture et les conditions de vie des uns et des
autres.
Le commerce des fourrures entraîne l’expansion
territoriale de la Nouvelle- France. Au maximum de
son expansion, en 1712, la Nouvelle-France
comprend la baie d’Hudson, le Labrador, Terre-
Neuve, l’Acadie, le Canada et la Louisiane. Les
colonies anglaises convoitent d’ailleurs la même
ressource et des parties de ce territoire, ce qui fait
l’objet de nombreux conflits et guerres au cours
desquels les intérêts des Français, des Autochtones
et des Anglais se heurtent.
En Nouvelle-France, une nouvelle société d’origine
européenne s’enracine dans la vallée du Saint-
Laurent, la population autochtone demeurant tout
de même plus nombreuse. S’y installent
progressivement, mais de manière plus marquée à
partir de 1663, colons, engagés, Filles du roi,
missionnaires, militaires, administrateurs et
commerçants. Des rapports sociaux particuliers s’y
déploient. Cette société développe, au cours des
150 années de colonisation française, des
caractéristiques originales qui perdurent
aujourd’hui concernant, entre autres, la langue, la
culture et l’aménagement du territoire. Les
descendants de Français deviennent, au fil du
temps, des Canadiens. Dans la colonie, les
habitants adaptent leur manière de vivre à un
nouveau milieu physique où hydrographie, climat et
ressources jouent un rôle primordial. La présence
autochtone, qui se manifeste et s’exprime de
diverses manières, marque cette adaptation et
contribue à assurer la survie des colons.