
Journal Identification = MTP Article Identification = 0618 Date: February 3, 2017 Time: 2:21 pm
Génotypes HPV 16 et 18
Ils sont responsables de 70 à 80 % des cancers du
col utérin, ainsi que de 70 % des cancers du vagin, 43 %
des cancers de la vulve, cancers spécifiquement féminins
[2, 3]. Chaque année, en France, il y a près de 3 000
nouveaux cas et une peu plus 1 000 décès par cancer du
col [4].
Mais ils provoquent aussi, dans les deux sexes, 89 %
des cancers anaux [5]. En France, le cancer anal est en
progression mais reste rare en population générale (inci-
dence de 0,2 à 0,7/100 000 pour les hommes et 0,7 à
1,2/100 000 pour les femmes). Par contre, les hommes
ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), les
femmes présentant un antécédent de cancer du col utérin
ou de la vulve ainsi que les personnes immunodéprimées
(personnes infectées par le VIH et personnes transplantées)
ont un risque plus élevé de cancer du canal anal avec une
incidence multipliée par 30 à 100. Les HSH infectés par
le VIH représente la population la plus à risque (incidence
annuelle de 5/100 000 chez non infectés vs. 46/100 000
chez les infectés par le VIH). Chez les HSH, les données
sont en faveur d’une transmission précoce et importante
des HPV dès les premières expériences sexuelles [6].
Le lien de causalité est aujourd’hui établi entre
l’infection persistante par HPV 16 et les cancers de la
région oropharyngée (oropharynx, amygdale et base de
la langue) ainsi que ceux de la cavité buccale, et serait
responsable de 13 à 56 % de ce type de cancer [7].
Enfin, ils sont responsables de 50 % des cancers du
pénis [7].
La figure 1 montre le nombre annuel de nouveaux
cas de cancers et de verrues génitales associés au HPV
6/11/16/18 en Europe chez la femme et chez l’homme [8].
Génotypes HPV 6 et 11
Ils provoquent 85 à 95 % des verrues génitales (condy-
lomes acuminés génitaux ou végétations vénériennes),
dont le caractère disgracieux peut avoir de graves consé-
quences psychologiques et altérer la qualité de vie,
notamment par leur caractère récidivant. Leur fréquence
est similaire chez les hommes (homosexuels ou non) et
chez les femmes. Ces lésions arrivent au premier rang des
infections sexuellement transmissibles avec une incidence
en France chez les hommes de 20 à 30 ans de 528/100 000
(IC 95 % : 487-568) [9-11].
Prévention vaccinale :
recommandations actuelles
Selon le calendrier vaccinal 2016, la vaccination
contre les HPV est recommandée pour toutes les jeunes
filles âgées de 11 à 14 ans. Dans le cadre du rattrapage
vaccinal, la vaccination est recommandée pour les jeunes
filles et jeunes femmes entre 15 et 19 ans révolus.
Il n’existe pas de recommandation générale de recom-
mandation vaccinale contre les HPV pour les garc¸ons.
Mais des recommandations spécifiques s’appliquent pour
les garc¸ons dans les situations suivantes :
–Patients transplantés d’organe solide. Chez ces
patients, l’incidence des infections à HPV est environ
17 fois plus élevée que chez les personnes immuno-
compétentes, avec un risque plus élevé d’évolution vers
des lésions tumorales ano-génitales. La vaccination par le
vaccin quadrivalent selon un schéma à trois doses (M0-
M2-M6), est recommandée à partir de l’âge de 9 ans, avec
un rattrapage jusqu’à l’âge de 19 ans.
–Personnes infectées par le VIH. Le fort taux
d’infection par les HPV et de lésions associées justifie de
recommander la vaccination HPV chez les patients infec-
tés par le VIH. Le schéma vaccinal à trois doses avec le
vaccin quadrivalent est également recommandé dans cette
situation.
Recommandations vaccinales chez
les garc¸ons : données disponibles ?
À ce jour, parmi les vaccins HPV disponibles en
France, seul le vaccin quadrivalent HPV 6, 11, 16 et 18,
dispose d’une autorisation de mise sur le marché pour les
lésions anales précancéreuses, le cancer anal et les ver-
rues génitales (condylomes acuminés) dues à des types
HPV spécifiques. Aucun vaccin n’a d’indication pour la
prévention des cancers du pénis ou oropharyngés.
Pour élaborer ses recommandations, le HCSP a pris
en compte l’efficacité et la tolérance des vaccins anti-
HPV, les aspects médico-économiques, l’efficacité directe
et indirecte de la vaccination ainsi que l’acceptabilité de
la vaccination chez les hommes.
Efficacité vaccinale
L’efficacité a été démontrée contre les verrues géni-
tales et contre les lésions précancéreuses anales chez les
HSH.
Sécurité vaccinale
Les principales données de tolérance sont issues
d’une étude pivot multicentrique, randomisée, en double-
aveugle, contrôlée versus placebo conduite chez 4 065
hommes, dont un groupe de 598 sujets homosexuels,
âgés de 16 à 26 ans. Au total, 63,9 % des sujets rece-
vant le vaccin quadrivalent comparé à 58,2 % des sujets
recevant le placebo ont présenté un effet indésirable,
considérés comme étant lié ou possiblement lié à la vacci-
nation. La vaccination a induit plus de symptômes locaux
(63,9 %) par rapport au placebo (53,6 %), une douleur
ou un gonflement étant le symptôme local sollicité le
plus fréquemment rapporté. Quant aux symptômes géné-
raux sollicités, ils ont été observés avec des fréquences
mt pédiatrie, vol. 19, n◦4, octobre-novembre-décembre 2016 287
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 03/06/2017.