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SNCC – session films et catéchèse – Maison des évêques – octobre 2012
Leroipêcheur
Film de Terry Gilliam de 1991
Nous regardons le tout début du film.
Observations :
On ne voit pas le personnage qui parle mais son ombre, on le voit en plongée dans un studio de radio
puis on a un très gros plan sur la bouche.
Il ne laisse parler personne mais coupe la parole.
Le système de plongée donne une impression d’enfermement. Le mouvement circulaire de la caméra
renforce cette impression de toute puissance et de manipulation avec les personnes qui n’arrivent
pas à s’exprimer.
Les derniers mots du journaliste sont : « Dieu merci, je suis moi. »
Après le générique se déroule une scène de la vie de tous les jours avec un taxi en plongée à New-
York puis le journaliste arrive chez lui et on va découvrir les conséquences du dialogue à l’antenne.
Chez lui, le journaliste est positivement odieux avec sa compagne puis il décline sur tous les tons un
« pardonne moi » qui sonne très faux. Tout change quand il entend les infos à la télé.
Techniquement, on voit avec complaisance son visage puis un gros plan sur le regard horrifié quand il
mesure la conséquence de son attitude à l’antenne avec un de ses auditeurs.
Son lieu de vie ressemble au studio. C’est filmé de la même manière fermée, artificielle.
Dans le taxi, il est insensible au clochard qui frappe à la fenêtre, il est comme dans un bocal,
narcissique au plus haut point. On est dans un procès de certains médias qui jouent de la dérision,
violence des médias avec le contraste des images.
La violence :
Au départ la violence est uniquement verbale et va générer de la violence physique.
La mise en scène : la musique est très présente, le débit rapide de la parole et des images est très
dynamique. On n’est pas dans la réalité rugueuse des Dardenne.
Le montage du film enchaine des mouvements de caméras très rapides. (Virtuosité, montage
démonstratif)
Avec un montage lent, le spectateur est libre de s’ennuyer voire de s’endormir.
Avec un montage très rapide, le réalisateur nous guide par le bout du nez.
Le réalisateur est Terry Gilliam, celui des Monty Python.
Dans l’histoire littéraire française, le roi pêcheur se réfère à un personnage de Chrétien de Troyes et
toute cette épopée de la quête du Graal.
On a des éléments pour faire réfléchir sur la société contemporaine, sur les médias, les effets de la
parole, le rapport à la parole…qu’est-ce que ça a à voir avec la quête du graal ?
La suite du film :
Parmi les victimes du carnage du bar branché, il y a la femme d’un prof qui travaille sur la littérature
médiévale et en particulier la quête du Graal. Il devient fou et obsédé par cette quête et devient
clochard. Comme compagnon pour conquérir la coupe, il retrouve le journaliste de radio licencié
après l’accident. Le journaliste va essayer de réparer le mal qu’il a fait en accompagnant cet homme
dans sa folie.
Qu’y a-t-il de spirituel là-dedans, c'est-à-dire quel ressort décèle-t-on ?
Le journaliste vit une phase descendante en sombrant dans l’alcoolisme avant de trouver un statut
qui lui permettra une rédemption (se reconstruire pour se racheter).