
nationaux en charge du suivi des forma-
tions, et la promotion du e-learning
seront a
`de
´velopper dans le futur, de
me
ˆme que l’e
´valuation de l’impact de ces
me
´thodes pe
´dagogiques sur l’ame
´liora-
tion de la sante
´.
Certaines questions restent pose
´es,
comme l’e
´largissement du public cible
au-dela
`des infirmiers (matrones, agents
de sante
´communautaires...), l’inscrip-
tion de cette de
´marche aupre
`sdes
grands bailleurs et programmes inter-
nationaux (Fonds mondial, notamment)
et la mise en place des comple
´mentarite
´s
avec les acteurs de formations pour les
me
´decins.
La deuxie
`me intervention sur la
formation des infirmiers a e
´te
´pre
´sente
´e
par Bernard Simon, pour la Croix rouge
franc¸aise (CRF).
Forte d’une expe
´rience de nombreu-
ses anne
´es dans l’appui et l’intervention
dans les pays du Sud en matie
`re de lutte
contre le sida, la CRF a accompagne
´tous
ses programmes d’un volet de renforce-
ment des capacite
´s des infirmiers, consis-
tant en des cycles de formation lie
´s aux
activite
´s mises en place par l’institution
franc¸aise.
Base
´es sur l’encadrement des per-
sonnels des centres de traitement ambu-
latoires (CTA) de
´veloppe
´sparlaCRF,les
formations sont axe
´es sur la formation
initiale mais aussi continue des person-
nels in situ. Trois orientations sont
appuye
´es dans le domaine de la forma-
tion des infirmiers : les renforcements
des instituts de formation profession-
nelle (Mali, Maroc, RCA, Burundi),
l’actualisation et/ou la mise en place
de modules de formation adapte
´saux
besoins des pays et la participation aux
re
´formesdesprogrammesnationaux.
Des jumelages sont appuye
´sparla
CRF, tant Nord-Sud (Midi-Pyre
´ne
´es-
Maroc, Haute-Normandie-Centrafrique)
que Sud-Sud (Maroc-Mali). Des partena-
riats avec d’autres ONG et associations
franc¸aises (Devsante
´,Gispe,Esther...)
ont permis de coordonner des cycles
spe
´cifiques pour la formation des infir-
miers et la publication de guides adapte
´s
aux besoins, comme le Guide de l’infir-
mier en situation isole
´efaceauVIH-sida
en Afrique subsaharienne, dont les deux
objectifs principaux sont de renforcer les
connaissances des infirmiers sur l’infec-
tion a
`VIH/sida et d’appuyer leurs
capacite
´sdansleurro
ˆle « d’aide du
me
´decin prescripteur des ARV ».
Au total, 1 000 e
´tudiants sont forme
´s
chaque anne
´e au sein de ces instituts,
comme infirmier, encadrant me
´dical ou
encore assistant de sante
´(400 au Maroc,
300 au Mali, 150 en RCA et 150 au
Burundi). Ces formations de parame
´di-
caux sont accompagne
´es d’un renforce-
ment des qualifications des enseignants
locaux (une centaine en trois ans dans
ces quatre pays).
Les programmes de de
´centralisation
de la prise en charge et de la pre
´vention
de la transmission me
`re-enfant (PTME)
ont e
´te
´particulie
`rement appuye
´s ces
deux dernie
`res anne
´es avec des forma-
tions dans douze zones de sante
´en
Re
´publique de
´mocratique du Congo
dans la province du Bandundu et en
Centrafrique (Berbe
´rati et Bambari).
Les me
´thodes utilise
´es sont toujours
participatives, plac¸ant l’apprenant au
centre de la formation et lui permettant
d’interagir avec la re
´alite
´de son quoti-
dien (jeux de ro
ˆles, cas cliniques...)et
avec les autres personnels de sante
´
pre
´sents (e
´changes d’expe
´riences,
forums...). En 2011, 284 personnels
soignants de CTA ainsi que 429 person-
nels et acteurs communautaires ont e
´te
´
forme
´s. La me
ˆme anne
´e, seize missions
de suivi-e
´valuation ont e
´te
´mene
´es par
des spe
´cialistes de la prise en charge pour
accompagner les formations.
Faisant le lien entre la session consa-
cre
´e aux formations infirmie
`res et celle
traitant des formations me
´dicales, Ce
´dric
Arvieux, du centre hospitalo-universi-
taire (CHU) de Rennes et repre
´sentant
le de
´partement Formations d’Esther, a
partage
´son expe
´rience sur ces deux
volets de la formation. La pratique
d’Esther est base
´e sur le partenariat
hospitalier (Esther e
´tant l’abre
´viation de
« ensemble pour une solidarite
´the
´rapeu-
tique hospitalie
`re en re
´seau »), avec un
jumelage technique au cœur de la
me
´thodologie d’intervention et permet-
tant un e
´change d’expertises au plus pre
`s
du terrain : 46 ho
ˆpitaux sont mobilise
´s
dont 70 % sont des centres hospitalo-
universitaires.
Les principes et l’action d’Esther
correspondent aux grands axes de la
politique franc¸aise de lutte contre le
VIH a
`l’e
´chelle internationale : action
sur le terrain, compagnonnage, solidarite
´
concre
`te Nord/Sud pour l’acce
`s aux
me
´dicaments, mobilisation de la coope
´-
ration de
´centralise
´ea
`travers le re
´seau
des ho
ˆpitaux, re
´seaux ville-ho
ˆpital et
soutien a
`des ONG. Le groupe d’inte
´re
ˆt
public (GIP) Esther intervient actuelle-
ment dans dix-neuf pays ou
`la pande
´mie
de sida est particulie
`rement se
´ve
`re.
En comple
´ment des actions de forma-
tion de
´veloppe
´es au sein des jumelages
hospitaliers, Esther de
´veloppe, sur des
the
´matiques spe
´cifiques, des program-
mes de formation avec l’expertise du
de
´partement me
´dical et scientifique
ou en partenariat avec des organismes
de formation : accompagnement psycho-
logique et soutien social, e
´ducation
the
´rapeutique du patient, gestion et
dispensation des ARV, suivi-e
´valuation.
Un site de e-learning est entie
`rement
de
´die
´a
`la formation continue « au service
des acteurs de la prise en charge du
VIH » : www.estherformation.fr
Dans chaque pays, la strate
´gie de
formation Esther est adapte
´e aux besoins
de formation identifie
´s par les diffe
´rents
partenaires. Elle est de
´cline
´e par un plan
de formation et de
´finie en concertation
avec le PNLS/CNLS et les structures
sanitaires soutenues par Esther, autour
d’axes the
´matiques et de cibles prioritai-
res. En outre, Esther permet l’acce
`sa
`des
formations universitaires sur la prise en
charge globale, la biologie et la gestion
pharmaceutique, ainsi qu’a
`des confe
´-
rences internationales et sous-re
´gionales.
Les personnels cibles prioritaires de ces
formations « multifacettes » sont majori-
tairement les e
´quipes de soins (favorisant
une construction commune visant a
`
ame
´liorer la prise en charge de qualite
´).
Les parame
´dicaux et les conseillers/
me
´diateurs psychosociaux be
´ne
´ficient
d’une attention particulie
`re des infirmiers
et sages-femmes, plus particulie
`rement
depuis 2009, afin d’accompagner le
de
´veloppement de la prise en charge
dans le cadre de la de
´centralisation.
Esther a ainsi obtenu un financement
de l’Agence franc¸aise de de
´veloppement
de 1,3 million d’euros sur trois ans afin de
renforcer la formation des parame
´dicaux
a
`la prise en charge du VIH au Niger et en
Co
ˆte d’Ivoire. La publication du guide de
formation a
`l’usage des parame
´dicaux
Prise en charge globale du VIH dans les
pays a
`ressources limite
´es
1
s’inscrit dans
ce projet et a e
´te
´possible gra
ˆce au
soutien technique du Re
´seau africain des
formations sur le VIH/sida (RAF-VIH) et
celui, financier, de l’OMS. Depuis sa
cre
´ation, en 2002, le GIP Esther a
contribue
´a
`former et/ou a
`soutenir plus
de 1 000 conseillers psychosociaux/
232 Me
´decine et Sante
´Tropicales, Vol. 22, N83 - juillet-aou
ˆt-septembre 2012
J.-M. MILLELIRI, ET AL.
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