LE TAJ PEINTURE EN SCENE Miquel Barceló grand format inédit de de 4mx6m exposé sur le plateau du Théâtre des Bouffes du Nord carnet de croquis de Miquel Barceló / © André Morin THEATRE DES BOUFFES DU NORD 37 BIS, BOULEVARD DE LA CHAPELLE – 75010 PARIS / METRO : LA CHAPELLE DU MARDI 18 AU SAMEDI 29 OCTOBRE 2011 DU MARDI AU SAMEDI ENTRE 10H00 ET 16H00 / TARIF UNIQUE 4€, DONNANT DROIT A UN BILLET LITHOGRAPHIE DE MIQUEL BARCELO VERNISSAGE DIMANCHE 16 OCTOBRE A 20H00 CONTACT PRESSE MYRA / Rémi Fort, Magda Kachouche et Elisabeth Le Coënt 01 40 33 79 13 / [email protected] / www.myra.fr LE TAJ PAR MIQUEL BARCELÓ À la naissance de mon grand-père, on annonçait déjà la mort de la peinture. À ma naissance la peinture était morte à plusieurs reprises : comme dans les films de Dracula où l’on montre sa mort avec grands effets de bruit et de fureur, de tambours et de fumée… puis rien : elle meure mais elle est toujours là. On ne voit jamais sa résurrection. Ça finit par donner une étrange nature de spectacle à cet art vénérable : la peinture, sépulcre sans repos, errante, d’ici de là sans jamais trouver où se poser… Sans rapport et sans cimaise telle la peau flasque de Michelangelo. Toujours là et toujours agitée. Je veux une peinture qui comme la peau d’une seiche soit pourvue de chromatophores (Cthulhu), que tantôt est invisible, tantôt apparaît dans toute sa monstrueuse blancheur tel Moby Dick. Oui, dans ce déplacement (La découverte du corps de Saint Marc, Tintoretto) la pieuvre est devenue baleine blanche, est devenue Taj Mahal. Le mur s’est fait invisible, l’espace du rideau de la salle de théâtre. Finalement, ce qu’on met en scène c’est le regard du spectateur face au tableau qui tourne le dos à la salle vide. Mon tableau a la ème même relation à la photographie que la salle de théâtre à la galerie : des vieux trucs XIX . J’avais fait Paso Doble avec Nadj ici aux Bouffes du Nord et c’était déjà un détournement, des tours de passe-passe. Déplacer le tableau et surtout les gestes du peintre, ses outils… Là, c’est pareil, alors que la peinture, le jeu théâtral, la poésie viennent de loin, d’où on ne meurt pas. À la place de la pièce, le dos du tableau en silence. Pas de texte. Pas de base théorique. Le Taj Mahal c’est comme une immense boule blanche d’un personnage de BD. Muet. Ou comme une énorme méduse phosphorescente (Arthur Gordon Pym). Les lumières aveuglantes d’un camion dans la nuit. Finalement le regard nourrit la peinture, l’enflamme presque. Ça tue. C’est pas grave. BIOGRAPHIE Miquel Barceló est né en 1957 à Majorque (Espagne). Il est l’aîné d’une famille de trois enfants. Sa mère, peintre paysagiste amateur, le sensibilise à la peinture. Il fréquente l’école des Arts décoratifs de Palma de Majorque en 1973, période à laquelle il fait son premier voyage à Paris où il découvre l’art brut et informel. Il réalise sa première exposition personnelle en 1974 à la galerie d’Art Picarol de Palma de Majorque. En 1975 il intègre l’école des Beaux-Arts Sant Jordi de Barcelone qu’il quitte en 1976, en raison du système académique qu’il accepte mal. Il participe parallèlement à des actions contre le gouvernement de Franco, ou à des manifestations écologiques contre les projets immobiliers sur Majorque. Après une première exposition en 1977 à Barcelone, il commence à intégrer des matières organiques dans ses oeuvres, ce qui reste tout au long de sa carrière une technique privilégiée. Dès 1978, il s’intéresse aux expressionnistes abstraits américains et à leur approche de l’action et du geste pictural, il réalise alors de grandes toiles couvertes de peinture abondante et de matières organiques, sujettes aux intempéries. En 1980, il rend visite à Joan Miró dans son atelier et part s’installer à Barcelone. Il revient alors à une peinture plus figurative, progressivement plus classique, traitant de portraits et de natures mortes. 1982 marque un tournant dans sa vie d’artiste : il entame une carrière internationale en exposant dans la galerie Axe Art Actuel de Toulouse et y fait la connaissance d’Yvon Lambert et Jean-Louis Froment. Il est ensuite invité à la Documenta VII de Cassel et se lit d’amitié avec Jean-Michel Basquiat. Il entre pour la première fois dans les collections d’un musée (Centre d’arts plastiques contemporains de Bordeaux). En 1983, il expose chez Yvon Lambert et s’installe à Paris, ville qui constitue dès lors un point d’ancrage dans sa vie et sa carrière. Le Musée national d’art Moderne de Paris acquiert la toile Le Jugement de Salomon. Il rencontre Andy Warhol qui réalise son portrait, et rend fréquemment visite à Cy Twombly. Après une période au Portugal, il rentre ensuite à Paris et investi comme atelier l’église Notre-Dame du Liban, où il réalise une série de peintures sur le Louvre. En 1984, Bruno Bischofberger devient son marchand exclusif. Il réalise une série d’expositions individuelles (Bordeaux, Madrid, Munich et Boston), qui l’imposent comme le chef de fil des artistes contemporains espagnols. En 1986, il retourne s’installer à Majorque et crée ses premières « toiles tourbillons ». A New York où il s’installe quelques temps, il expose chez Leo Castelli et marque une percée sur le marché de l’art contemporain. Il entame sa période des « peintures du désert » et de son travail sur la transparence. Le Musée Reina Sofía de Madrid acquiert Big Spanish Dinner (1985), et Miquel Barceló reçoit à trente ans le Prix national des Arts plastiques d’Espagne. En 1988, il réalise son premier voyage en Afrique ; il traverse pendant de nombreuses semaines le désert et s’installe 6 mois à Gao. A Gogoli, il travaille des œuvres à trous produits par les termites. A son retour à Paris, il réalise la transition entre la période de ses peintures minimalistes et sa période africaine. Il repart cinq mois en Afrique, puis entame sa première collaboration avec le spectacle vivant en réalisant les décors et les costumes des Tréteaux de maître Pierre de Manuel de Falla mis en scène par Jean-Louis Martinoty à L’Opéra Comique en 1990. A la fin de cette année, il commence un important voyage en Afrique de la Côte d’Ivoire au Mali, et remonte le fleuve Niger en pirogue atelier , remplissant des carnets d’aquarelles et de gouaches. A la même époque, Robert Calle organise une première rétrospective au Carré d’art de Nîmes (1991). A partir de 1992, il habite en alternance à Paris, à Majorque et au Mali. En 1993, il commence ses séries de portraits, puis travaille à Gogoli à ses carnets à trous produits par les termites. Une importante rétrospective lui est consacrée à la galerie d’art de Whitechapel à Londres, puis en 1995 à l’Institut valencien d’art moderne. Il commence à travailler la céramique. L’année 1996 consacre institutionnellement Barceló avec deux expositions simultanées à Paris au Musée d’art Moderne et à la Galerie Nationale du Jeu de Paume regroupées sous le titre Impressions d’Afrique. En 1998 le Musée d’art contemporain de Barcelone organise la plus grande exposition rétrospective de ses œuvres. Il part durant l’été en Sicile, où il investit l’église Santa Eulalia dei catalani, y travaillant à de grandes aquarelles, à des dessins et y mettant en scène de nombreuses terres cuites. L’année 1999 est marquée sur le plan créatif d’une part par de nombreux travaux de sculptures, et par le développement de son travail de céramiste sur des projets de plus grande envergure, réalisés dans la perspective d’une exposition au Musée des Arts décoratifs de Paris en 2000 regroupant une centaine de pièces. Il retourne vers la peinture en 2001, avec des tableaux vifs et colorés inspirés des fonds marins après un séjour aux îles Canaries. Il se voit alors confier la création d’une œuvre en céramique et vitraux de 300 m2 pour une chapelle de la Cathédrale de Palma de Majorque, à laquelle il consacre cinq années. Il reçoit en 2003 le Prix Prince des Asturies pour les Arts. En 2006, deux projets importants dépassent son cadre habituel, il donne des cours à des étudiants du Conservatoire au Mali, et monte sur scène avec Josef Nadj dans Paso Doble, à l’Eglise des Célestins dans le cadre du Festival d’Avignon. L’inauguration de la chapelle de Palma a lieu en 2007, en présence du roi Juan Carlos d’Espagne. Suite à cela, il réalise une œuvre monumentale de 1500 m2 dans la salle de conférence du Palais des Nations à Genève. En 2009, il représente son pays avec une rétrospective de ses œuvres des années 2000 à la Biennale de Venise et, durant l’été 2010, la ville d’Avignon lui consacre une importante exposition : Terra Mare. En 2011, Miquel Barceló réalise Le Taj, une œuvre inédite pour le Théâtre des Bouffes du Nord qui sera visible du 18 au 29 octobre, ainsi qu’une exposition à la galerie Ben Brown Fine Arts à Hong Kong Miquel Barceló. Recent paitings, ceramics and sculpture, du 24 mai au 29 juillet. PROCHAINS RENDEZ-VOUS DU THEATRE DES BOUFFES DU NORD ❯ MEFAUSTI une création de Damien Odoul du mardi 4 au dimanche 30 octobre 2011 du mardi au samedi à 21h00 / matinées les dimanches à 15h00 ❯ O MENSCH ! poèmes de Friedrich Nietzsche musique et mise en scène Pascal Dusapin les mardi 15, mercredi 16, vendredi 18 et samedi 19 novembre 2011 à 21h00 ❯ VINCENT DELERM du mardi 6 au dimanche 30 décembre 2011 du mardi au samedi à 21h00 ❯ RÉCITAL EMPHATIQUE par Michel Fau du mardi 20 au dimanche 30 décembre 2011 du mardi au samedi à 19h00