EQUILIBRE LIQUIDE VAPEUR 1 But: Ce TP va permettre le tracé d'un isotherme de l'hexafluorure de soufre SF6 avec mise en évidence du palier de changement d'état, ainsi que la mesure de son enthalpie de vaporisation. On utilisera les valeurs obtenues pour déterminer à l'aide de la relation de Clapeyron l'enthalpie de changement d'état, la forme gazeuse étant assimilée à un gaz parfait. 2 Matériel: gaz On dispose d'une enceinte thermostatée en verre épais dans laquelle se trouve SF6 dont la température est régulée au moyen d'une circulation d'eau. Les échanges thermiques étant lents, on veillera à laisser le temps à l'équilibre de s'établir. Un volant permet de régler le volume occupé par la quantité fixe de SF6 emprisonnée. On opérera toujours (sauf mention contraire) en augmentant la température, puisque nous ne disposons pas de système réfrigérant. On travaillera dans le domaine de sécurité du matériel, soit pour des pressions comprises entre 10 et 45 bar, valeurs à ne jamais dépasser. liquide mercure 3 Expérimentation: On va relever la pression d'équilibre liquide/vapeur en fonction de la température, entre 15 et 45°C, pour une dizaine de températures: cet équilibre se manifeste par la présence d'un ménisque séparant les phases liquide et gazeuse. On essaiera à la fin d'obtenir la température d'équilibre pour t=50°C. 4 Exploitation des résultats: 4.1 Enthalpie de vaporisation : * Tracer le diagramme d'équilibre P(T) sur le logiciel Synchronie en entrant en mode ‘tableur’ les colonnes Température et Pression (9 à 10 couples de valeurs). Tracer la courbe P(T) et l’imprimer. * Relation de Clapeyron: On considère un système comprenant n moles de corps pur en équilibre thermodynamique sous deux phases notées 1 et 2. En notant avec un indice les grandeurs relatives à chaque phase, l'enthalpie libre du système est G = n1 . g1 + n 2 . g 2 où g i est l'enthalpie libre molaire pour la phase i . A l'équilibre obtenu à température et pression constantes, l'enthalpie libre du système est minimale: ∂G = 0 . Avec n = n1 + n 2 , on obtient ainsi 0 = g 1 (T, P) − g 2 (T, P) . L'équilibre est aussi réalisé dans les conditions (T+dT, ∂n1 g1 (T, P) = g 2 (T, P) P+dP). On a donc les égalités . On obtient en effectuant un développement limité g1 (T + dT, P + dP) = g 2 (T + dT, P + dP) ∂g1 ∂g ∂g ∂g dT + 1 dP = 2 dT + 2 dP . Avec dg i = v i . dP − si . dT où vi et si sont respectivement le volume et l'entropie ∂T ∂P ∂T ∂P dP s2 − s1 molaire. On obtient donc − s1 . dT + v1 . dP = − s2 . dT + v 2 . dP ⇔ = . Avec pour le changement d'état dT v 2 − v1 dP ∆ r H v = ∆ r H V = T. ∆s = T.(s2 − s1 ) il vient où ∆ r H v est l'enthalpie molaire de changement d'état, ∆v la variation de dT T. ∆v volume molaire au cours de ce changement d'état et T la température du changement d'état. Ce résultat est aussi valable pour des grandeurs massiques. * Le volume de réaction est ∆v = v v − v L avec v v = RT 1 , volume massique de la vapeur assimilée à un gaz parfait, et v L = PM µ volume massique du liquide. Déterminer ∆ r H v massique à 30°C, après avoir mesuré la pente de P(T) sur la courbe (icône ‘tangente’ dans la barre des tâches). On supposera SF6 gazeux assimilable à un gaz parfait à cette température. On donne : masse volumique de SF6 liquide: 1,88 103Kg.m-3. Masses molaires: S=32,1g/mol F =19g/mol 4.2 Variation de l’enthalpie de vaporisation avec la température : dP ∆ r H v dP M.∆ r H v Avec les approximations vérifiées au paragraphe précédent, on a = .MP ⇒ = .dT . 2 dT RT P RT 2 Première étude : si on considère que l’enthalpie de vaporisation est indépendante de la température, l’intégration de l’équation précédente donne ln ( P(T) ) = K − M.∆ r H v 1 . . Effectuer le tracé du logarithme de la pression d’équilibre en fonction de R T l’inverse de la température (en Kelvin) : on calcule pour cela ces deux termes dans la feuille de calcul. Dans ‘Traitements’, ‘Modélisation’, choisir la courbe ln(P) à modéliser, rechercher un modèle du type aX+b et stocker le modèle dans ‘modèle_1’ Déduire la mesure de l’enthalpie de vaporisation de la pente de la droite moyenne obtenue. Deuxième étude : amélioration de l’étude précédente. L’enthalpie de vaporisation dépend en fait de la température. Sur un domaine pas trop grand de température, sa variation est bien représentée par une loi du type ∆ r H v = A + BT . L’intégration de la relation de Clapeyron donne alors ln ( P(T) ) = M A A' . B.ln(T) − + K ' = B '.ln(T) − + K '. R T T Effectuer le tracé de ln(P) en fonction de la température. Dans ‘Traitements’, ‘Modélisation’, choisir la courbe ln(P) à modéliser, et stocker le modèle dans ‘modèle2’. Entrer comme modèle la fonction recherchée, soit b*ln(T)-a/T+K (sans les ‘prime’). Lancer la modélisation. Si il n’y a pas convergence, entrer comme première valeur de a la pente obtenue dans l’étude précédente, et retoucher les valeurs obtenues pour faire converger l’algorithme. Contournement du point critique : Si le temps disponible le permet, réaliser la manipulation suivante, dite du contournement du point critique: chauffer le gaz à pression 10bar jusqu'à t=50°C, puis diminuer le volume jusqu’à avoir une pression de 40bar. Refroidir alors à pression constante 40 bar en ajoutant de la glace dans le bain après avoir coupé le chauffage. On voit apparaître une séparation de phases du mélange, avec du gaz qui se forme (en haut): on a donc du liquide. La température du point critique de SF6 est t=45,5°C. Expliquer l'expérience réalisée à l'aide du diagramme de Clapeyron de SF6. EQUILIBRE LIQUIDE VAPEUR 1 But: On étudie ici l’équilibre liquide-vapeur de l’eau, pour des températures de 70°C à 110°C environ, réalisé dans un autocuiseur. On désire obtenir une mesure de l’enthalpie de vaporisation de l’eau dans ce domaine de température, ainsi qu’une loi approchée reliant la pression de vapeur saturante à la température. 2 Matériel utilisé : L’autocuiseur a été purgé de la majeure partie de son air par entraînement , et ne renferme pratiquement plus que de l’eau liquide (au moins 1 litre) surmontée de sa phase vapeur. L’équilibre thermodynamique a lieu. Des capteurs de pression et de température permettent un enregistrement simultané de la pression de vapeur saturante (en Pa) et de la température (en °C) au cours du refroidissement. La pression a été portée à la valeur déclenchant la soupape de sécurité, et l’enregistrement est effectué pendant 30 minutes environ. Les sondes de pression et de température sont reliées à un boîtier disposant Sortie capteur d’une sortie proportionnelle à la pression Vp=Kp.P, une autre à la température TC pression Vp VTC en degré Celcius VTC=KT.TC, soit Pr ess = (Pa ), Temp = + 273 . KP KT Ces deux grandeurs sont celles qui s’affichent en cours d’acquisition. Les coefficients KP et KT sont lus sur le boîtier relié aux capteurs. Sortie capteur température Pendant que se termine l’acquisition, effectuer l’étude du chapitre 3. 3 Aspect théorique : Quelques données : O n rappelle la relation de Clapeyron liant la pression de vapeur saturante d’un corps pur (P) et sa température Lv dP (T) à l’équilibre L/V : = où Lv est l’enthalpie massique de vaporisation, Vv et VL dT T.(Vv − VL ) respectivement les volumes massiques de la phase vapeur et liquide. Le gaz sera assimilé à un gaz parfait. Constante des gaz parfaits : R = 8,314 J.K −1 .mol −1 Masse molaire de l’eau : 18g.mol-1. Les coordonnées du point critique de l’eau sont Tc=647,3K et Pc=218,4.105Pa. Masse volumique de l’eau liquide à 100°C : ρ = 0,958.10 3 Kg.m −3 1 Calculer le volume massique de l’eau liquide à 100°C, et le comparer à celui de l’eau gaz. 2 Comparer la température critique à l’ordre de grandeur des températures de l’expérience. Que peut-on en déduire quant aux volumes massiques des deux phases en présence ? 3 Etablir, en utilisant la simplification mise en évidence, l’expression théorique P(T) sous la forme Ln(P)=f(T). 4 On veut obtenir un tracé rectiligne. Que faut-il tracer ? 4 Utilisation des données expérimentales : 4.1 Enthalpie de vaporisation : on suppose qu’il n’y a que de la vapeur d’eau dans la cocotte 1 Effectuer le tracé en fenêtre 3 de la courbe Ln(P) en fonction de la variable adaptée : pour cela, dans la feuille de calcul, définir COURBE=Ln(Press) , définir la fonction de T à utiliser en variable, puis faire le tracé. 2 Effectuer sa modélisation par ‘Traitements’, ‘Modélisation’, en choisissant une fonction polynôme de degré 1. Relever la valeur de sa pente, l’écrire sur la courbe linéarisée. 3 Calculer l’enthalpie de vaporisation. Voici quelques valeurs d’enthalpies de vaporisation de corps pur : Corps I 2 N 2 CH 4 S pourquoi cet écart important d’ordre de grandeur ? Lv 172 198 510 290 (KJ.Kg −1 ) 4.2 On tient compte de l’air résiduel. La pression de vapeur saturante de l’eau à 100°C est 105Pa. On peut écrire P=Pair+Peau. En déduire le terme n(air).R/V à 100°C. On suppose que le volume occupé ne varie pas au cours de l’expérience ( à justifier) : en déduire l’expression de Peau, puis refaire les calculs et améliorer la mesure de Lv massique.