III. CRITIQUE D`UN MONDE À L`ENVERS La cour se présente

Extrait 2 La Bruyère, Caractères, VIII, 74, « L’on parle d’une région… »
III. CRITIQUE D’UN MONDE À L’ENVERS
La cour se présente comme un monde où les valeurs sont renversées, perverties.
A. inversion du rapport jeunesse / vieillesse :
- les vieillards sont « galants, polis, civils » attributs plutôt adaptés à un jeune séducteur.
- les jeunes gens sont « durs, féroces, sans mœurs ni politesse ». « Affranchis de la
passion des femmes » (d’habitude cela vient avec la vieillesse). Ils préfèrent les repas,
les viandes et les amours ridicules (habituellement plutôt associés aux vieillards). Ils
n’ont plus le goût du vin à cause de l’excès qu’ils en ont fait. Ont le « goût déjà
éteint ».
Les vieillards se conduisent comme des jeunes séducteurs tandis que les jeunes semblent
déjà fatigués de la vie, comme des vieillards. Ce monde fonctionne à l’envers.
B. Confusion ostentation / dissimulation
Les hommes ont l’obsession de se montrer (voir II) mais ils sont si ornés, maquillés etc. qu’ils
disparaissent derrière leurs parures.
- Leur physionomie n’est « pas nette, mais confuse, embarrassée » lg. 12.
- Les hommes disparaissent derrière leurs perruques. Opposition cheveux étrangers /
cheveux naturels lg. 13. Les perruques « changent les traits » « empêchent qu’on ne
reconnaisse les hommes à leur visage ». Opposition latente entre le visage et le
« masque » social.
- Les femmes s’enlaidissent en voulant se rendre belles (paradoxe). Antithèse lg. 8 :
elles « précipitent le déclin de leur beauté par les artifices qu’elles croient servir à les
rendre belles »
La cour est un monde l’on veut se montrer mais où chacun se masque. C’est un monde
où la fausseté règne.
C. Hiérarchie des valeurs bouleversée : confusion Dieu / le Roi.
Les courtisans oublient Dieu et divinisent le roi.
- Les Grands s’assemblent pour célébrer « des mystères saints, sacrés et redoutables »
mais tournent le dos aux « saints mystères ».
- Les Grands sont debout / le Roi est seul à genoux
- Les Grands vénèrent le Roi au lieu de vénérer Dieu : « « les faces élevées vers » ;
« tout l’esprit et tout le cœur appliqué ». Répétition de l’indéfini « tout » : il n’y a plus
de place pour la foi et la célébration.
- Parallélisme de construction lg. 21 avec chiasme et répétition du verbe « adorer »
suggère bien cet espèce de transfert : l’adoration due à Dieu est reportée sur le Roi.
Les courtisans ont perdu de vue la distinction entre sacré et profane. Ils adorent leur Roi et
tournent le dos à la religion.
CL. III. : La cour est donc un monde les valeurs habituelles n’ont plus cours et les
hommes se perdent.
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