Transmission mère-enfant du virus Chikungunya et physiopathologie de l’infection Une étude prospective incluant plus de 7 500 femmes enceintes, dont 678 ont été infectées par le virus Chikungunya au cours de leur grossesse, a été entreprise par des cliniciens de l'île de La Réunion et une équipe de chercheurs dirigée par Marc Lecuit (unité Inserm 604, Institut Pasteur, Paris).Elle a permis de démontrer, pour la première fois, la transmission mère-enfant du virus du Chikungunya, celle-ci survenant plus volontiers quand les mères sont infectées peu avant le terme. Lorsqu’ils sont infectés, les nouveau-nés ont une probabilité élevée de développer une forme grave de la maladie, compliquée notamment d’une atteinte cérébrale. La même équipe a également développé le premier modèle animal de la maladie, et a ainsi pu reproduire les formes classiques et sévères de l’infection. La forme classique se caractérise par une atteinte articulaire, musculaire et parfois cutanée, le virus infectant préférentiellement les fibroblastes au sein de ces tissus. Au cours des formes sévères, le virus se dissémine également au sein du système nerveux central, infectant notamment les enveloppes méningées. Ces travaux ouvrent la voie à une compréhension des fondements moléculaires du tropisme cellulaire et tissulaire de ce virus, ainsi qu’à la mise au point d’approches thérapeutiques et vaccinales. Gérardin P, et al. PLoS Med 2008 ; 5 : e60 - Couderc T, et al. PLoS Pathog 2008 ; 4 : e29 1/1