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Sophie la girafe fait de la résistance
Une trame d’espoir pour le textile, en dépit des saignées successives
« que j’ai étudié la possibilité de
fabriquer Sophie en Chine ! » Jean-Claude Stras-
bach, PDG de Vulli, l’entreprise qui fabrique la gira-
fe ainsi prénommée, jouet le plus vendu en France,
a fait ses calculs ; ils lui ont fait choisir de conserver
àRumilly (Haute-Savoie) la fabrication de ce sympa-
thique animal en latex aux yeux noirs, aux sabots
orange et aux joues roses qui, depuis quarante-
trois ans, couine sous les dents des bébés.
Les raisons de cette résistance aux sirènes asiati-
ques et à leurs bas coûts salariaux ne tiennent pas
au patriotisme, mais à l’intérêt bien compris de Vul-
li et de ses soixante-trois salariés. « Sophie, c’est
notre produit phare, explique M. Strasbach ; sa tech-
nologie est très particulière et très artisanale. Je ne
veux pas la sortir en Asie, où elle pourrait être
copiée, d’autant que je ne serais pas gagnant sur ce
produit plutôt volumineux, à cause des coûts de
transport. Mais ce qui m’a décidé, c’est que la pro-
duction de 600 000 girafes fait travailler vingt per-
sonnes toute l’année. »
Vulli délocalise en Extrême-Orient, mais plutôt
les jouets en textile. « Nous développons directe-
ment en Asie nos nouveaux produits, conclut son
PDG, c’est-à-dire lorsque nos coûts deviennent un
handicap et que nous ne possédons pas le savoir-
faire ; car notre métier, c’est le thermoformage. »
C’est un crève-cœur pour Anne-Marie Vullierme,
directrice générale d’Eligor, de devoir sous-traiter
en Chine la fabrication de ses voitures miniatures,
mais comment résister ? « Nos donneurs d’ordres
ne nous laissent plus le choix, car tous nos concur-
rents fabriquent en Chine, et le prix de la main-
d’œuvre est déterminant, explique-t-elle. Un salarié
français coûte autant que quinze Chinois qui tra-
vaillent, eux, dix heures par jour et six jours par
semaine. La main-d’œuvre entre pour 40 % dans le
coût de nos voitures et de nos camions, qui sont
fabriqués à la main. Nous essayons pourtant de
demeurer une industrie de main-d’œuvre dans un
pays où il n’y en a plus. »
Comment tenir ? « Nos cinquante salariés conti-
nuent à fabriquer à Oyonnax, dans l’Ain, les petites
quantités, entre 150 et 500 pièces, par exemple les
modèles réduits de camions et de voitures destinés
aux concessionnaires de Renault, d’Iveco ou de Nor-
bert Dentressangle ; mais c’est en Chine que nous
commandons les séries pour le grand public. »
La position de Jean-Louis Berchet, PDG de l’en-
treprise Berchet (mille salariés) et président de la
Fédération française des industries du jouet, est
balancée, quoique exprimée de façon peu conven-
tionnelle. « Pendant des années, on nous a bassinés
avec la nouvelle économie qui s’est cassé la gueule,
râle-t-il ; aujourd’hui, on recommence avec la délo-
calisation. Or la délocalisation, c’est un moyen et
pas une fin. Evidemment, nous sommes obligés de
faire faire en Indonésie les poupées et leurs vête-
ments, mais en s’assurant qu’ils ne font pas tra-
vailler des enfants pour d’autres enfants. En revan-
che, restent en France les produits impossibles à
délocaliser pour un ensemble de raisons technologi-
ques et de volume. »
C’est ainsi que la dernière-née, la poupée qui
reconnaît sa petite « maman », vient de Chine avec
son électronique embarquée, ses puces et ses électro-
aimants, alors que son landau, sa nursery, sa cuisine
sortent de l’usine d’Oyonnax. Car « il ne faut jamais
perdre son âme de créateur », insiste Jean-Louis Ber-
chet. Nom de Dieu, on ne va pas tout de même pas fai-
re de la France une réserve d’Indiens ! »
Alain Faujas
S
inous voulons vendre des
satellites et des Airbus, il
faut accepter de compren-
dre qu’ils seront payés en
meubles, en vêtements et
en bimbeloterie. » Le
16 novembre 1993, la déclaration de
Gérard Longuet, alors ministre de
l’industrie et du commerce exté-
rieur, enfonce des aiguilles au cœur
de la filière textile. La « vieille indus-
trie » a, une fois de plus, le senti-
ment d’être bradée, simple mon-
naie d’échange dans les transac-
tions internationales.
En 1993, le textile français a déjà
derrière lui dix ans de déclin. Malgré
l’Accord multifibres signé en 1973
dans le cadre du GATT (General
Agreement on Tariffs and Trade),
qui limitait les volumes d’exporta-
tion, la concurrence internationale,
celle des pays émergents mais égale-
ment les pratiques « inamicales »
de certains voisins européens ont
ruiné des régions comme la Cham-
pagne, le Nord ou encore les Vos-
ges avec l’effondrement en 1978 de
l’empire Boussac. La tendance ne
s’inversera jamais.
La filière textile-habillement, qui
employait, il y a trente ans, près de
un million de salariés, n’en compte
plus aujourd’hui que 198 000. De
nombreux sites ont fermé dans l’in-
différence la plus totale. Seuls des
conflits comme Cellatex ou la fin de
marques connues du grand public
rappellent les difficultés d’un sec-
teur qui reste le troisième
employeur industriel en France.
Face à la concurrence, les indus-
triels nationaux ont dès le début des
années 1980 pris le chemin des délo-
calisations. « 80 % des entreprises du
secteur font fabriquer toute ou une
partie de leur production à l’étran-
ger », explique Jean-Claude
Hazouard, secrétaire de la fédéra-
tion CFDT habillement, cuir et texti-
le (Hacuitex). « Certaines choisissent
d’ouvrir des sites de production dans
des pays où la main-d’œuvre est
moins chère, c’est la délocalisation
pure et dure, d’autres s’approvision-
nent à l’étranger via la sous-
traitance, l’externalisation ou encore
en pratiquant le négoce. »
Cette compétitivité accrue n’a pas
ruiné totalement la filière. « Il est
indiscutable que des pans de notre
industrie ont disparu et que certaines
transformations ne sont pas ache-
vées, convient Elizabeth Ducottet,
PDG de la société Thuasne, leader
européen du textile médical. Mais le
textile-habillement n’est pas en perdi-
tion, il n’y a pas de naufrage collec-
tif. » Résolument optimiste, Eliza-
beth Ducottet représente, d’une cer-
taine façon, l’avenir du textile.
Créée en 1847, Thuasne, spécialisée
àl’origine dans la fabrication de tis-
sus élastiques étroits, n’a pas hésité
àmiser à fond dès le début des
années 1980 sur le textile technique.
«Sans ce virage, nous serions peut-
être morts », estime-t-elle. Aujour-
d’hui, son entreprise de 800 salariés,
qui a réalisé en 2002 un chiffre d’af-
faires de 100 millions d’euros, peut
se targuer de produire à 90 % en
France et de n’avoir jamais procédé
à un plan social.
En jouant la carte de l’innovation
mais aussi du réseau, le « techni-
que » tranche dans le paysage gris
du textile-habillement. En cinq ans,
le secteur est passé de 250 à
400 entreprises, et affiche un chiffre
d’affaires de 6 milliards d’euros, en
progression en moyenne de 5 % à
7 % par an dont 22 % pour le médi-
cal. Surtout, il a su jouer à fond la
carte de la mutualisation des
moyens et des compétences. En
2002, à l’initiative du ministère délé-
gué à l’industrie, le Réseau indus-
triel d’innovation du textile et de
l’habillement (R2ITH), aujourd’hui
présidé par Elizabeth Ducottet, qui
associe industriels de la filière, pou-
voirs publics régionaux, nationaux
et européens, centres de recherche
et centres de formation, a vu le jour
avec pour mission de monter des
projets porteurs pour la conquête
de nouveaux marchés. Une premiè-
re qui tranche avec l’état d’esprit de
la plupart des industriels du secteur.
Car la saignée du textile n’est pas
seulement due à la mondialisation
accrue des échanges. « L’histoire de
notre secteur est faite d’opportunités
manquées », estime Jean-Claude
Hazouard. Les aides d’abord.
«Depuis 1981, époque du plan
Dreyfus, on a vu défiler deux autres
plans d’allégements de charges : Lon-
guet et Borotra, s’enflamme Chris-
tian Larose, secrétaire général de la
fédération textile-habillement-cuir
CGT. Au total, il y a eu pour 1,2 mil-
liard de francs d’allégements sur dix
ans. Dans le même temps, on a perdu
50 % des emplois. A quoi a servi l’ar-
gent ? A délocaliser. »
Autre carence : les employeurs
français ont toujours joué la carte
individuelle. La disparition d’un
concurrent c’était, dans l’esprit de
beaucoup de chefs d’entreprise, des
opportunités de marché supplémen-
taires. A l’inverse, les industriels ita-
liens ont su travailler ensemble et
ont réussi ainsi à traverser plus tran-
quillement les tempêtes. Enfin la for-
mation a été complètement négli-
gée. Une hérésie dans un secteur
qui emploie près de 60 % des
ouvriers (qualifiés ou non), avec un
niveau de formation assez faible.
Pour Guillaume Sarkozy, prési-
dent de l’Union des industries texti-
les, le textile doit pourtant arrêter
de regarder en arrière. Les gains de
productivité, la délocalisation et les
35 heures ajoutés à une mauvaise
conjoncture expliquent selon lui la
dégradation du secteur. « La seule
question à se poser est celle des
moyens pour s’adapter à cette évolu-
tion. La suppression de la taxe profes-
sionnelle, l’aide aux investissements
et la création d’une zone de libre-
échange euro-méditerranéenne éten-
due aux abords de la Méditerranée
sont des pistes qui permettront de fai-
re barrage à la concurrence interna-
tionale et plus particulièrement
chinoise. » Il reste, en tout cas, peu
de temps car un nouveau danger
menace le textile français. En 2005,
le démantèlement de l’Accord multi-
fibres risque, si les erreurs du passé
sont réitérées, d’étioler un peu plus
l’industrie textile française.
Catherine Rollot
la concurrence
des pays
en développement
n’est pas seule
responsable
du déclin
de la filière
L
adésindustrialisation de
la France ? Mais à quels
chiffres faites-vous réfé-
rence ? Il n’y a pas que les
délocalisations, vous
savez… » Que ce soit
chez Francis Mer, au ministère de
l’économie, ou chez Nicole Fontai-
ne, à celui de l’industrie, la ques-
tion a le don d’énerver statisticiens
et experts. Les chiffres ? Effective-
ment. Une première série disponi-
ble sur vingt-deux ans (de 1980 à
2002) montre comment la contribu-
tion de l’industrie à la richesse
nationale ne cesse de baisser.
En 1980, la valeur ajoutée (VA)
brute de l’industrie manufacturière
non alimentaire, en francs/euros
courants, représentait 20,5 % du
produit intérieur brut (PIB). En
2002, ce résultat n’atteint plus que
14,3 %. La chute libre ? « C’est une
conclusion facile, commente un
haut fonctionnaire. Bien sûr que le
poids de l’industrie mesuré en valeur
courante diminue. La concurrence –
européenne d’abord, mondiale
désormais – et les gains de producti-
vité ont entraîné une baisse des prix
industriels. Ce mouvement structurel
est irréversible. Mais il ne reflète pas
la réalité. La production industrielle
ne faiblit pas. » A l’appui de cette
thèse, dans la même série statisti-
que, mais cette fois-ci en euros
constants, on part en 1980 de
15,6 % pour arriver à 16,7 % en
2002 (après une pointe d’activité en
2001 à 17 %).
Que dire aussi concernant l’em-
ploi ? Si l’on regarde les données
du Service des études et des statisti-
ques industrielles (Sessi), on consta-
te un déclin important : entre 1980
et 2001, l’emploi industriel est pas-
sé de 21 % du total à 14 %. La faute
aux délocalisations ? Là encore,
pas si simple. Impossible de mesu-
rer précisément leur importance en
termes macroéconomiques, mais la
prudence s’impose en dépit des
annonces qui désormais touchent
l’ensemble des secteurs, de l’aéro-
nautique – EADS a délocalisé une
partie de ses activités de mainte-
nance et de réparation d’avions
civils et militaires au Maroc et en
Tunisie – aux services informati-
ques ou financiers.
Il faut déjà faire la part entre
emplois perdus en raison de la
hausse des gains de productivité
et ceux qui disparaissent en raison
des délocalisations. Jean-Luc Bia-
cabe, secrétaire général du centre
d’observation économique et l’un
des contributeurs au dossier de
Regards sur l’actualité (La Docu-
mentation française) sur « La Com-
pétitivité de la France », analyse
ainsi les flux d’investissements
directs entrants et sortants de
France.
En 2002, la France a accueilli
pour 52,4 milliards d’euros d’inves-
tissements directs étrangers (IDE)
–en retrait par rapport à 2001
(58,8 milliards) – et symétrique-
ment les ID français à l’étranger
ont atteint 70,9 milliards d’euros
(contre 92,5 milliards en 2001). La
France, indique l’auteur, « investit
davantage à l’étranger que ne le font
les non-résidents sur son territoire ».
Selon lui, ce décalage « est le reflet
àla fois de l’internationalisation
accélérée des grands groupes fran-
çais et de la vague d’investissements
liés à la bulle dans les télécoms. Plus
qu’une envolée des délocalisations
d’activités productives, ce mouve-
ment marque plutôt un rattrapage
français par rapport aux grands pays
industriels ».
Reste évidemment posée la ques-
tion de la compétitivité française,
en termes de coûts salariaux ou de
niveau des prix. Concernant le pre-
mier point, les données, qu’elles
viennent d’Eurostat, l’office statisti-
que de l’Union européenne, ou de
l’OCDE, placent la France dans « la
moyenne européenne », malgré la
réduction du temps de travail, et
derrière le Japon et les Etats-Unis si
l’on s’intéresse au « coût salarial
horaire d’un ouvrier de l’industrie ».
Concernant le second, selon les
experts, la compétitivité des prix de
l’industrie française semble s’être
stabilisée, après une « forte » aug-
mentation entre 1996 et 2000. Ces
statistiques d’une froideur absolue
ne reflètent pas, évidemment, les
réalités violentes vécues par tel ou
tel secteur en particulier. On se sou-
vient ainsi des malheurs des entre-
prises sidérurgiques françaises qui
ont assisté impuissantes, après la
chute du mur de Berlin en 1989, au
dumping des prix de l’acier des
pays de l’Est, qui a anéanti en quel-
ques mois des gains de producti-
vité grignotés année après année.
«Au final, résume-t-on au minis-
tère de l’économie, il est faux d’affir-
mer que l’industrie française va mal.
Cette généralisation ne veut absolu-
ment rien dire ». En revanche, il
existe une certitude, « la structure
de notre industrie s’est profondé-
ment modifiée ».
Les cathédrales industrielles ont
fait place à des unités flexibles qui
emploient de moins en moins de
personnes par unité produite. Mais
cette photographie en cache une
autre qui touche à ce que l’on appel-
le dans le jargon des experts « la ter-
tiarisation de l’industrie », une « réa-
lité majeure », insistent-ils en
chœur. Le secteur des services à l’in-
dustrie – maintenance, restaura-
tion, service après-vente, emballa-
ge, logistique, etc. – a « explosé ».
Autant d’activités externalisées,
non comptabilisées dans les statisti-
ques purement industrielles, diffici-
les à isoler en macroéconomie, et
qui font dire aux spécialistes que
«le moteur de l’industrie française
tourne encore ».
Marie-Béatrice Baudet
1
Comment se situe
l’industrie française
dans le monde ?
En 2001, la France était le quatriè-
me producteur industriel mondial
au sein de l’OCDE, loin derrière les
Etats-Unis, le Japon, l’Allemagne,
et juste devant l’Italie et le Royau-
me-Uni. Le poids de l’industrie
française se mesure aussi à celui
de ses groupes industriels. On
compte ainsi 45 groupes français
parmi les 1 000 premiers mon-
diaux (dont Total, Peugeot,
Renault, etc.) qui ont réalisé
550 milliards de dollars de chiffre
d’affaires en 2001, contre
3300 milliards de dollars pour les
groupes américains. En 2002, l’in-
dustrie française a dégagé un excé-
dent commercial de 22,2 milliards
d’euros.
Les groupes étrangers implantés
dans l’Hexagone via leurs filiales
jouent un rôle important, puis-
qu’ils contribuent pour un tiers
aux ventes et à la valeur ajoutée
de l’industrie manufacturière. Ils
représentent 36 % des exporta-
tions réalisées et emploient 30 %
de la main-d’œuvre industrielle.
Principaux investisseurs : les Etats-
Unis (un tiers du chiffre d’affaires
des entreprises industrielles étran-
gères), l’Allemagne (14 %), les Pays-
Bas (11 %) et le Royaume-Uni (9 %).
2
Comment
se compose le tissu
industriel français ?
En 2002, l’industrie française
comptait 141 000 entreprises de
moins de 20 salariés et
22 000 entreprises de plus de 20.
Le rôle des petites et moyennes
industries (PMI) s’est renforcé
depuis les années 1980. Les cathé-
drales industrielles sont plus rares.
Les activités tertiaires ont été
externalisées et les activités de pro-
duction filialisées. Les PMI (moins
de 500 salariés), dont la contribu-
tion à la production est de 39 %,
sont surtout nombreuses dans les
industries dites de main-d’œuvre,
notamment dans les biens de
consommation (habillement, édi-
tion, imprimerie) où elles totali-
sent un quart des emplois (3,8 mil-
lions d’emplois directs en 2002).
Les grands groupes sont concen-
trés dans les secteurs très capitalis-
tiques, où le montant des investis-
sements nécessaires à la produc-
tion ne peut être que de leur res-
sort : automobile, aéronautique,
construction ferroviaire, chimie de
base, verre, etc.
3
Comment évolue
l’emploi industriel
en France ?
Après huit mois de croissance
continue, l’emploi industriel a com-
mencé à décroître au cours du prin-
temps 2001. L’essentiel de l’ajuste-
ment s’est d’abord concentré sur
l’intérim industriel – important
dans le secteur de l’automobile –
qui a baissé de 62 000 emplois en
un an. Fin 2001, l’industrie, y com-
pris les industries agroalimen-
taires et l’énergie, employait
4,1 millions de salariés.
La tendance ne s’est pas améliorée
en 2002. L’industrie, essentielle-
ment l’industrie manufacturière, a
accentué les suppressions de pos-
tes (88 000 sur l’année, soit 2,1 %
de l’ensemble). Les difficultés de
l’industrie se traduisent égale-
ment, contrairement au tertiaire
qui l’utilise peu, par un recours
important au chômage partiel.
En 2002, les industriels français
ont utilisé 2,3 millions de journées
de chômage partiel, soit 16 % de
plus qu’en 2001. La métallurgie a,
par exemple, demandé un demi-
million de journées, soit trois fois
plus qu’en 2001.
la photographie
change si l’on
prend en compte
l’explosion
des services
a l’industrie
POUR EN SAVOIR PLUS
QUESTIONS-RÉPONSES
Tableau de bord
DOSSIER
La « désindustrialisation », un mot
souvent employé à mauvais escient
> Des lions menés par des ânes,
de Charles Gave (Ed. Robert Laffont,
2003, 195 p., 18 ¤).
> L’Industrie française,
édition 2002-2003, ministère
de l’économie, des finances
et de l’industrie, 243 p., 25 ¤).
> Compétitivité, rapport de Michèle
Debonneuil et Lionel Fontagné
(La Documentation française,
253 p, 12 ¤).
> La France est-elle compétitive,
dans Problèmes économiques
(no2 817 du 9 juillet 2003, 32 p, 3 ¤,
disponible sur demande
à la Documentation française).
Coût salarial horaire d'un ouvrierde l'industrie en 2000, en dollars
LE COÛT DU TRAVAIL,UN OBSTACLE ?
Source : OCDE
05 1015 20
Allemagne
Japon
Belgique
Danemark
Suède
États-Unis
Finlande
Autriche
Pays-Bas
Luxembourg
France
Royaume-uni
Italie
Irlande
Espagne
Portugal
II/LE MONDE/MARDI 23 SEPTEMBRE 2003