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1 INTRODUCTION
1. L’Algérie est un partenaire historique et
stratégique de la Banque dont elle est un des pays
fondateurs. Les deux parties entretiennent des
relations soutenues depuis la création de la Banque
en 1964. Le premier projet approuvé par la Banque
au bénéfice de l’Algérie en 1971, a ouvert la voie à
une quarantaine d’opérations pour un montant
cumulé de 1,9 milliard UC, soit environ 3 milliards
USD.
2. Le dernier Document de Stratégie-Pays (DSP)
approuvé en faveur de l’Algérie date de 2000
(ADB/BD/WP/2000/102/Rev.1). Il couvrait la
période 2000-2004 et comportait un programme de
prêts qui est arrivé à son terme en 2004, coïncidant
avec la décision du Gouvernement algérien de ne
plus recourir aux emprunts extérieurs pour financer
son programme de développement. En 2006, le
pays a remboursé par anticipation l’essentiel de sa
dette extérieure dont le total ne représente plus que
1,8% du PIB à fin 2015
. Ainsi, l’Algérie est restée
un pays non-emprunteur à la Banque.
3. Depuis lors, la coopération avec la Banque a
été réorientée vers les activités d’assistance
technique (AT), les études économiques et
sectorielles et le renforcement des capacités. Le
cadre de partenariat entre l’Algérie et la Banque a
été régi par des Notes de dialogue qui ont établi les
axes de coopération entre les deux parties (cf.
Annexe 5). La Note d’Information sur l’Algérie
(NIPA), qui couvre la période 2015-2016, arrive à
terme, au moment où l’Algérie s’engage dans un
Nouveau Modèle de Croissance Economique
(NMCE) 2016-2019, discuté à l’occasion de la
Tripartite
en juin 2016 et adopté par le Conseil des
Ministres le 26 juillet 2016. Dans ce cadre, les
autorités ont sollicité la Banque pour accompagner
processus de transformation structurelle et de
diversification de l’économie du pays et soutenir les
réformes visant à réduire la dépendance de l’Algérie
des hydrocarbures. Une mission de haut niveau
conduite par le Président de la Banque à Alger (avril
2016), des entretiens lors des Assemblées Annuelles
(mai 2016) et une mission de dialogue (juin 2016),
ont permis de réitérer la disponibilité de l’institution
à accompagner l’Algérie dans ce processus.
La dette extérieure restante étant constituée de prêts bilatéraux
concessionnels
4. Le réengagement financier de la Banque en
Algérie nécessite la mise en place d’un cadre de
partenariat. Il a alors été retenu de préparer un
Document de Stratégie-Pays intérimaire (DSP-i)
couvrant la période 2016-2018. Le caractère
« intérimaire » de cette stratégie-pays se justifie par
l’horizon du NMCE, qui suppose que dès 2019, les
Autorités algériennes pourraient engager la
préparation d’une nouvelle stratégie nationale de
développement subséquente au NMCE. La période
2016-2018 a aussi été retenue de manière à
permettre à la Banque de répondre rapidement aux
attentes des autorités algériennes en vue de
l’accompagnement des réformes urgentes sur la
base des orientations du NMCE. Par ailleurs, le
choix de cet horizon pour le DSP-i, donne à la
Banque une certaine flexibilité pour s’adapter à
l’évolution rapide du contexte du pays. La Banque
pourrait alors envisager, soit une extension du DSP-
i pour l’année 2019 ou alors l’élaboration d’un DSP
« classique » pour la période 2019-2024, sur la base
de la nouvelle stratégie des autorités.
5. Le présent DSP-i vise à présenter le cadre
stratégique et les contours du réengagement
financier de la Banque en Algérie. Il a fait l’objet
de consultations étroites avec le Gouvernement et
d’autres parties prenantes clés, telles que les
partenaires au développement et les représentants
du secteur privé. Les interventions de la Banque
s’articuleront autour des piliers suivants : i) Appui à
l’industrialisation, à l’amélioration de la
compétitivité et au développement des chaînes de
valeur (Pilier 1); et ii) Soutien à la transformation
du secteur énergétique (Pilier 2). Cette orientation
s’inscrit dans le cadre de trois des cinq priorités de
la Banque : « Industrialiser l’Afrique » et « Nourrir
l’Afrique » ; et « Eclairer l’Afrique ». Elle est
également alignée avec les priorités opérationnelles
de la Stratégie décennale 2013-2022.
6. Le présent document comprend, outre cette
partie introductive, quatre autres sections : i) le
contexte du pays ; ii) les options stratégiques qui
devraient orienter le dialogue ; iii) la stratégie
d’intervention de la Banque ; et iv) les conclusions
et recommandations à l’attention du Conseil.
Réunion de consultation entre le gouvernement, le patronat et les syndicats.