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DECEMBRE 2011 - CHP NEWS LE MAGAZINE DU PERSONNEL DU CENTRE HOSPITALIER DES PYRÉNÉES -N°3
psychiatrique aiguë, les patients pré-
sentant des déciences mentales, les
enfants.
Déployer une culture pérenne
de la prise en charge de la
douleur au centre hospitalier
des Pyrénées.
Pour cela, la C.M.E., la C.I.S.R.M.T.
(Commission des Soins inrmiers, de
Rééducation et Médico-techniques), la
sous commission chargée de la qua-
lité et de la sécurité des soins, et plus
particulièrement le groupe Lutte contre
la Douleur et ses membres élaborent
chaque année un programme annuel
d’actions.
Celui-ci est systématiquement validé
en début d’année et « l’avancement »
des projets est évalué en n d’année
an de dénir le programme de l’an-
née suivante.
Le groupe douleur s’engage ainsi à :
• élaborer les protocoles nécessaires
et adaptés de prise en charge de la
douleur en fonction des groupes de
patients.
• mettre en oeuvre des actions de for-
mation continue des personnels de
santé, inscrites au plan annuel de
formation.
• mettre en place et faire vivre une
structure de prise en charge de la
douleur dans les pôles de soins.
• développer des actions de sensibili-
sation et communication à destina-
tion du patient (livret d’accueil, pla-
quette, afche, etc.).
• mettre en place une démarche or-
ganisée visant à repérer et tracer
l’évaluation de la douleur par les
professionnels (outils, traçabilité,
support, rythme).
• recueillir la satisfaction des patients
sur la prise en charge de la douleur.
• recueillir la satisfaction de profes-
sionnels médicaux et soignants sur
le dispositif.
La douleur, une prise en charge complexe en psychiatrie
Entretien avec le Dr Dominique LAVANTES-DENCAUSSE
Comment la médecine dénit-
elle la douleur ? Et pourquoi s’y
intéresse-t-on?
Dénition
L’International Association for the
Study of Pain propose de dénir la
douleur comme « une expérience
sensorielle et émotionnelle, désa-
gréable, associée à un dommage tis-
sulaire réel ou potentiel ou décrite en
termes d’un tel dommage ».
Cette dénition médicale rattache
la douleur au corps. Néanmoins,
elle ne se limite pas à une concep-
tion de corps purement organique,
objectivable. Elle rend compte de
l’ensemble des mécanismes généra-
teurs qui peuvent être d’origine phy-
sique ou psychique.
L’intérêt de cette dénition est de
rendre légitime les douleurs sans lé-
sion et de mettre sur un même plan les
dimensions sensorielles et affectives.
La douleur est donc décrite comme
un phénomène pluridimensionnel, à la
fois psychologique et neurophysiolo-
gique, dont la prise en charge est né-
cessairement pluridisciplinaire.
Pourquoi en parler ?
La charte de l’usager en santé mentale
stipule que « la prise en compte de la
dimension douloureuse, physique et
psychologique, des usagers en santé
mentale doit être une préoccupation
constante de tous les intervenants. »
De plus, le critère 12a - Prise en charge
de la douleur - de la certication V2010
est une Pratique Exigible Prioritaire.
Ce critère interroge la structuration et
le déploiement de la politique douleur
de l’établissement. Les bonnes pra-
tiques prévoient des protocoles, des
outils d’évaluation de la douleur, le re-
cueil systématique ainsi que la traçabi-
lité de l’évaluation de la douleur.
Perception de la douleur en
santé mentale
En fonction de leur tranche d’âge, les
patients du Centre Hospitalier des Py-
rénées présentent généralement les
mêmes risques de douleur que la po-
pulation traditionnelle.
Cependant, certains groupes de po-
pulations hospitalisées au Centre
Hospitalier des Pyrénées présentent
des vulnérabilités ou fragilités pouvant
avoir des conséquences sur leur état
de santé et provoquer ou masquer
des épisodes de douleur : la difculté
à s’exprimer, à ressentir, le manque
d’autonomie par exemple sur l’hygiène
ou encore la difculté à prendre en
charge ses problèmes de santé.
Ces groupes de populations sont à
considérer à risque et demandent une
attention particulière : les personnes
âgées, les patients souffrant de psy-
chose grave ou de décompensation
DOSSIER
Repères
►2003 : La prise en charge de la
douleur intéresse et préoccupe un
groupe de professionnels animé par
le Dr LAVANTES.
►10 juin 2005 : Ofcialisation du
C.L.U.D., Comité de LUtte contre la
Douleur, par la commission médi-
cale d’établissement (C.M.E.).
►27 avril 2007 : Création de la sous-
commission de la C.M.E. chargée de
la qualité et de la sécurité des soins
regroupant les instances C.L.U.D.,
C.L.A.N. (Comité de Liaison Ali-
mentation Nutrition), C.L.I.N. (Co-
mité de Lutte contre les Infections
Nosocomiales) et C.O.M.E.D.I.M.S.
(Commission du MEdicament et des
DIspositifs Médicaux Stériles). Le Dr
DYAN en est le président et un res-
ponsable médical est désigné pour
chaque groupe.
►Juin 2010 : Visite de certication qui
fait état de certains manques dans la
prise en charge de la douleur.
Depuis 2003, un groupe institutionnel, où se sont impliqués des professionnels de l’établissement, développe les pratiques et des
actions sur la prise en charge de la douleur somatique du patient.
C’est une mission compliquée dans le champ de la psychiatrie. Il s’agit de donner au patient la possibilité de mettre des mots sur ses
maux, puis dans le cadre de sa prise en charge globale, de proposer les soins visant au soulagement de sa douleur lorsque c’est
nécessaire.