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Introduction
Le Mali est classé parmi les Pays les Moins Avancés (PMA) sans littoral1 avec un PIB par habitant d’environ
580 USD en 2007. Le Mali est un pays à économie essentiellement agropastorale. L’économie est très
dépendante des conditions climatiques ; l’agriculture (le coton, les céréales, et l’élevage la pêche) constitue le
moyen d’existence d’environ 80% de la population. Cependant les activités commerciales, artisanales,
touristiques, industrielles, minières (moderne et traditionnelle), l’immigration sont autant de facteurs qui
déterminent la vie socioéconomique du pays.
Le Mali appartient à des ensembles sous-régionaux (UEMOA) et régionaux (CDEAO, CEN-SAD, UA). Sa
monnaie est le FCFA (monnaie commune des huit Etats de l’UEMOA), elle est arrimée à la monnaie
européenne (l’Euro) par une partie fixe (1€ = 655,957 FCFA). En plus de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés
(PPTE), le Mali a bénéficié en 2005 de l’annulation de sa dette multilatérale à la faveur de l’Initiative
d’Annulation de la Dette Multilatérale (IADM).
La crise internationale déclenchée en fin 2007 a finalement eu des effets collatéraux sur les pays faible,
notamment ceux d’Afrique dont le Mali. Les effets de cette crise se sont manifestés par la cherté du coût de
vie, les difficultés de production, la baisse des revenus surtout des plus pauvres, les difficultés pour les
familles à faire faire face aux besoins fondamentaux (nourriture, logement, santé, éducation, etc.).
Pour faire face à la crise, le Gouvernement du Mali a fait des efforts financiers et fiscaux importants pour
limiter l’impact sur les populations. Ces mesures ont épargné le Mali des manifestations de rues que
beaucoup de pays voisins ont connues en 2008. Elles sont traduites par des pertes de recettes fiscales2 qui se
sont chiffrées à environ 5 milliards de FCFA pour le riz, 2 milliards FCFA pour le lait en poudre et 3 milliards de
FCFA pour l’huile alimentaire, soit au total 10 milliards FCFA. Dès lors il est supposé que cela impacte
négativement les allocations budgétaires en faveur des services sociaux de base, notamment l’éducation et la
compromission de la marche vers l’objectif de l’Education Pour Tous (EPT) à l’horizon 2015.
La présente note analyse l'impact de la crise économique mondiale sur le budget du Mali en particulier sur les
dépenses d’éducation et les perspectives pour la l’atteinte de l’objectif l’Education Pour Tous en 2015.
1. Impact macro budgétaire de la crise mondiale
Au plan macroéconomique :
La gestion des politiques macroéconomiques prudentes a conduit à des résultats largement positifs pendant
la période 2006-2009 (Annexe 1). De 2006 à 2009, l’économie malienne a enregistrée un taux de croissance
moyenne de 4,5%. Les fluctuations de la croissance économique reflètent la vulnérabilité du Mali à divers
chocs (conditions climatiques, crises mondiales, fluctuations des prix mondiaux du coton, des hydrocarbures
et de l’or). Le financement de l’économie est beaucoup dépendant des aides extérieurs et de la contribution
des transferts des migrants.
En 2009, on constate un ralentissement de la croissance, soit 4,5% par rapport à 2008. Cependant, il est
encourageant de constater que, dans un contexte mondial de repli, la croissance malienne s’est maintenue à
un niveau plus élevé que celui observé à l’échelle de l’UEMOA.
L’inflation au Mali est principalement d’origine alimentaire, cependant l’inflation importée affecte également
les prix intérieurs. Son niveau dépend ainsi des facteurs conjoncturels tels que la pluviométrie et les termes
de l’échange. On note qu’à la suite de la crise alimentaire généralisée de 2008, l’inflation à atteint un niveau
exceptionnel de 9,2% contre 1,4% en 2007. Elle s’est établie à 2,2% en 2009.
1 CNUCED, rapport 2008 sur les PMA.
2 Rapport sur la situation économique et sociale du Mali en 2008 et les perspectives pour 2009, juillet 2009.