Autour de l’archipel de
Guadeloupe, près de 145 000
hectares de récifs coralliens,
mangroves et herbiers
contribuent chaque année
à hauteur de 114 millions
d’euros à l’économie locale.
Les services rendus par
les écosystèmes marins
génèrent une valeur éco-
nomique importante, source
de croissance pour le
territoire.
L’évaluation de cette valeur
pour quatre services écosys-
témiques est une nouvelle
approche destinée à faire
progresser la gestion des
milieux naturels marins des
iles de Guadeloupe.
Des chiffres clefs pour décider.
Valeur annuelle des services écosystémiques
114
Chaque année, la valeur ajoutée des
services du tourisme et de la pêche
liés aux écosystèmes coralliens génère
près de 85 millions d’euros directement
visibles dans l’économie locale.
Les services de protection contre les
inondations côtières permettent d’éco-
nomiser environ 17 millions d’euros
chaque année. Les dépenses ainsi
évitées participent à la valeur de ces
écosystèmes dont les services sont
essentiels au développement des com-
munautés insulaires.
Au total, 8 000 emplois dépendent, à dif-
férents degrés, des services écosysté-
miques fournis par les récifs coralliens
et écosystèmes associés de Guadeloupe.
Valeur économique
des écosystèmes coralliens
Guadeloupe
17 M
EUR
an
Protection
côtière
10 M
EUR
an
Séquestration
du CO2
La contribution
des écosystèmes
coralliens à
l’économie locale
est équivalente à
celle du secteur
agro-alimentaire.
(99 M EUR pour l’année 2007, Insee)
millions d’euros
valeur annuelle
des services
écosystémiques
62 M
EUR
an
Tourisme
et loisirs
25 M
EUR
an
Pêches
62 M
EUR
an
Le « tourisme
bleu » emploie
5% des actifs
salariés de
Guadeloupe.
17 M
EUR
an
L’aéroport de
Pointe-à-Pitre
est directement
protégé par
les récifs et
mangroves du
Grand Cul de Sac.
10 M
EUR
an
Chaque année,
les mangroves
et herbiers de
Guadeloupe
séquestrent
jusqu’à 205 000
tonnes de CO2.
+ Les côtes des îles de Guadeloupe sont soumises
aux houles cycloniques et aux fortes tempêtes
océaniques. Les récifs assurent un service de pro-
tection du littoral contre l’érosion des vagues en
réduisant leur force. Les récifs peuvent aussi atténuer
l’impact d’un tsunami probable dans une région aussi
sismique que la Caraïbe. La présence de mangroves,
dont les palétuviers absorbent efficacement l’énergie
des vagues et du vent, limite également les dégâts
liés aux inondations dans les zones protégées à
l’arrière.
Les principales zones littorales qui tirent partie de
ce service sont le Grand-Cul-de-Sac, le Sud de la
Grande-Terre et la côte-au-vent de Basse-Terre.
L’estimation de la valeur totale des dommages qui
sont ainsi évités est de l’ordre de 67 millions d’euros.
En considérant le passage d’un cyclone de catégorie
3 tous les 4 ans en moyenne, cela correspond à une
économie annuelle de 17 millions d’euros.
+ Chaque année, en Guadeloupe, les mangroves et
herbiers sont capables de séquestrer jusqu’à 205000
tonnes de CO2. L’estimation du stock total de CO2
contenu dans le sous-sol varie entre 1,7 million et 3,6
millions de tonnes. La destruction des habitats-puits
de carbone ou le creusement des premiers mètres
de sols entrainent une réduction des capacités de
stockage voire une libération du carbone fixé.
Selon les prix récents du marché volontaire des
crédits carbone et en considérant que la totalité de ce
stock est potentiellement et graduellement libérable
dans l’atmosphère, la valeur annuelle de ce service
écosystémique est estimée aux alentours de 10
millions d’euros. Néanmoins, seulement 10% de ce
montant pourrait être réellement monnayé chaque
année sous la forme de crédits carbone.
+ La plongée sous-marine, les activités nautiques, la
plaisance, les excursions en mer, les balades en kayak
entre autres, font désormais partie du panel d’activités
attendues par les touristes et croisiéristes.
Les activités de loisirs sur les récifs coralliens attirent
chaque année 200 000 pratiquants encadrés par 500 à
700 emplois directs. La qualité des plages des îles de
Guadeloupe séduit également les baigneurs et pro-
meneurs libres. Ensemble, les 600 000 personnes qui
font usage de ces espaces naturels pour leurs loisirs
chaque année participent à la santé financière de
l’ensemble de la filière touristique.
Avec 62 millions d’euros générés chaque année, le
tourisme « bleu » produit plus de la moitié de la valeur
des services rendus par les récifs, mangroves et
herbiers de Guadeloupe.
Le tourisme « bleu » offre un potentiel de croissance
intéressant si son positionnement se consolide sur le
marché concurrentiel du tourisme dans la zone Caraïbe.
Tourisme
et loisirs Séquestration
du C02
Protection
côtière
Les services écosystèmiques
9 000
foyers
protégés
180 000 m2
d’équipement
hôteliers et et
publics
protégés
2 500 ha
de cultures
agricoles
protégées
9%
de la valeur
annuelle
mangroves
153 tC/km2/an
129 tC/km2/an
herbiers
séquestration du carbone
15%
de la valeur
annuelle
6 000
emplois du secteur
liés aux usages
du récif
54%
de la valeur
annuelle
25 M
EUR
an
Deux tiers des
poissons frais
consommés
en Guadeloupe
proviennent de
la pêche côtière
locale.
+ La pêche est au cœur des traditions et de la vie
sociale des îles de Guadeloupe. La pêche vivrière
constitue un complément de revenus ou de protéines
très important pour près de 3 000 ménages modestes
en Guadeloupe. Ce secteur clef est l’objet de défis
importants :
- le volume des pêches atteint un niveau potentiellement
non-durable écologiquement ;
- la pratique d’une pêche non officielle rend plus difficile
la gestion raisonnée des stocks.
Les poissons de récif, langoustes et crabes sont les
espèces les plus prisées. Les grands pélagiques pêchés
plus au large sont moins demandés mais ils bénéficient
également d’échanges avec les récifs.
Avec plus de 100 points de débarquement recensés
le long des côtes, la vente des produits de la pêche
s’effectue le plus souvent à quai, en direct du pêcheur
au consommateur. La transformation de ces produits,
encore très peu développée est une source potentielle
de valeur ajoutée supplémentaire pour le secteur qui
génère déjà 25 millions d’euros chaque année.
Pêches
professionnelle,
récréative & vivrière
Le nombre
de casiers en
usage présente
un risque de
surpêche.
1 600
pêcheurs
officiels
22%
de la valeur
annuelle
Plongée
Sous-marine
24,7 MExcursions
en mer
19,5 M
Plaisance
10,8 M
Valeur
totale annuelle
par activité
Autres
activités
6,6 M
Cette brochure synthétise l’étude intitulée "Récifs coralliens,
mangroves et herbiers de Guadeloupe : valeur économique
des services écosystémiques. Valeurs d’usages directs et
indirects", Nicolas Pascal, Guillaume Le Port, Michel Allenbach.
Aurélie Bocquet (UICN France/IFRECOR)
Nicolas Pascal (CRIOBE/IFRECOR)
Franck Mazéas
DÉAL Guadeloupe
Partenaires :
INITIATIVE FRANÇAISE
POUR LES RÉCIFS CORALLIENS
Références et auteurs de l’étude :
Coordination de la réalisation de ce support :
Initiative française
pour les récifs coralliens
Contact :
Crédits photos :
www.ifrecor.com
Copyright : © Ifrecor
MINISTÈRE
DE L’ÉCOLOGIE
DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
ET DE L’ÉNERGIE
MINISTÈRE
DES OUTRE-MER
Direction
de l'Environnement,
de l'Aménagement
et du Logement
GUADELOUPE
Créaon graphique et synthèse rédaconnelle : Guillaume Levieux | ecklA’ - www.eckla.fr - avril 2015
La valeur des services
écosystémiques dans
l’économie locale dépend
de l’état de conservation
des écosystèmes marins
et littoraux des îles de
Guadeloupe.
Organiser la gestion durable
de ces espaces naturels sen-
sibles est un investissement
décisif pour l’avenir.
hectares déjà protégés
Grand Cul-de-sac marin
24 150
Améliorer la gestion
des eaux usées.
Pour réduire l’impact de la
pollution des eaux, il est crucial
de raccorder l’ensemble des
habitations à un système d’assai-
nissement. La mise à niveau des
stations d’épuration existantes et
l’augmentation de leur capacité
de traitement sont une priorité
pour la Guadeloupe.
Améliorer la gestion
des eaux pluviales.
Pour améliorer la gestion des
eaux pluviales, il est essentiel de
reconcevoir un réseau d’assai-
nissement dit « séparatif ». Ces
aménagements d’assainissement
urbains sont composés de deux
collecteurs séparés : un pour
les eaux usées ; un autre pour
les eaux pluviales. Le redimen-
sionnement des aménagements
existants et le renouvellement des
ouvrages obsolètes est une piste
d’action immédiate.
Limiter les sources
de l’hyper-sédimentation.
Pour limiter le flux de matières
en suspension à l’origine de
l’hyper-sédimentation dans les
écosystèmes coralliens, il est
essentiel de mieux concevoir
les aménagements urbains et
d’assurer un suivi environne-
mental de qualité pour améliorer
les pratiques sur les chantiers.
Limiter la surpêche.
Pour limiter la surpêche et assurer
un développement durable de l’ac-
tivité, il est fondamental de profes-
sionnaliser le secteur et de géné-
raliser les bonnes pratiques.
La trop grande densité de casiers
entraine une chute de la biomasse
de certains poissons herbivores
(poissons-perroquets). Des
contrôles accrus par les Affaires
maritimes pourraient s’accom-
pagner d’actions de formation à
destination des professionnels du
secteur.
Lutter contre les
espèces exotiques
envahissantes.
Pour lutter contre les espèces
exotiques envahissantes, il est
important de mettre en place une
stratégie de veille efficace tout en
favorisant la pêche et la consom-
mation des Poissons-lions,
une espèce particulièrement
problématique.
Responsable Unité biodiversité marine
AMP / IFRECOR/ espèces protégées
Saint Phy BP 54, 97102 BASSE TERRE
Tel. +590 (0)5 90 41 04 56
franck.mazeas@developpement-durable.gouv.fr
Franck Mazéas, Guillaume Levieux.
Agir pour améliorer
l’état de conservation
des écosystèmes coralliens
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