Dictionnaire des Résultats de Consultation - Société Française de Médecine Générale DRMG n° 62 - Page 5
La mise à jour 2003-2005 du Dictionnaire des Résultats de Consultation peut surprendre puisque plu-
sieurs définitions, déjà modifiées en 2001, l’ont été à nouveau cette année! C’est en particulier le cas
d’INSUFFISANCE CARDIAQUE. Alors qu’aucune révolution récente dans le domaine du diagnostic n’est
apparue depuis deux ans, cette définition a été entièrement révisée. En effet, à l’usage, la version 2001 s’est
révélée difficile (voire impossible) à utiliser en l’état car trop dichotomique dans ses critères d’inclusion. C’est
aussi le cas d’HTA, dont la position diagnostique est revenue à la position « symptôme », car le concept
«d’HTA-maladie » que sous-tendait la position C adoptée précédemment nous est apparu excessif pour être
conservé: que serait donc cette « maladie hypertensive » qui disparaîtrait en supprimant la consommation
d’alcool ou en faisait maigrir le patient? C’est enfin le cas de DIABÈTE de TYPE 2 dont les critères d’inclu-
sion ont été élargis.
Les plus anciens d’entre nous – peut-être nostalgiques de la saignée en urgence - regretteront sans
doute la disparition d’OAP: il n’a plus ni la fréquence, ni la forme majeure qu’ils ont connues et de ce fait,
il a été intégré à la définition « INSUFFISANCE CARDIAQUE ».
Une deuxième disparition: celle de TACHYCARDIE qui a été incluse dans TROUBLE DU RYTHME
(AUTRE) remanié.
Nous n’osons à peine annoncer le regroupement, sous la même définition, de « RHINOPHARYNGI-
TE » et « RHUME ». L’un et l’autre ne se différenciaient que par le caractère purulent ou non de l’écoulement
du nez. Mais l’exploitation statistique de la base de données de l’Observatoire de la médecine générale
(OMG) a montré qu’ils connaissaient une évolution per-annuelle rigoureusement parallèle et qu’on désignait
certainement ainsi, de deux façons différentes, le même phénomène morbide.
PROSTATITE, dont le titre seul avait été introduit en 2001, a été définie par des critères d’inclusions
qui, nous le souhaitons, seront assez rigoureux pour être maintenus. Le réseau de l’OMG nous dira dans les
mois à venir si ces critères sont justifiés: si les rares « cystites » de l’homme disparaissent des relevés, c’est
que nous aurons eu raison.
PYÉLONÉPHRITE, dont la définition trop fermée empêchait parfois qu’elle soit choisie malgré un
ensemble de symptômes et signes pourtant assez caractéristiques, a été modifiée dans ce sens.
Tous ces changements montrent à l’évidence que notre Dictionnaire n’est pas un outil figé: il vit par
son utilisation et grâce à ses utilisateurs. Il est confronté chaque jour à la réalité de ce que nous observons
dans nos cabinets de médecine générale. Toute définition qui tenterait d’échapper à cette réalité de terrain,
doit être rapidement révisée: n’hésitez donc pas à nous signaler les difficultés que vous rencontrez. N’hésitez
pas non plus à nous proposer les améliorations (modifications ou créations de définitions) qui vous sem-
blent nécessaires.
Pierre FERRU
INTRODUCTION