Concours National de la Résistance et de la

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Concours National de la Résistance et de la Déportation 2009
33, Grand’Rue Villenouvelle
05 63 66 03 11
www.montauban.com
[email protected]
BIBLIOGRAPHIE
La bibliographie sur le thème des enfants et adolescents dans les camps est fort importante. Nous avons donc choisi de seulement citer ici les ressources que vous pourrez
consulter au centre de documentation du musée (ouverture le mercredi de 13h30 à 17h30, le reste du temps sur rendez-vous).
OUVRAGES
•
OUVRAGES
Aylmer-Roubenne Madeleine : J’ai donné la vie dans un camp de la mort, France Loisirs, Paris, 1997.
Baumann Denise : La mémoire des oubliés. Grandir après Auschwitz, Albin Michel, Paris, 2000.
Bigielman Albert : J’ai eu douze ans à Bergen-Belsen, Le Manuscrit, Paris, 2005.
Boimare Dany : Tant que je vivrai… Tarnow, Plaszow, Birkenau et autres lieux, E/dit, Paris, 2007.
Braun Sam : Personne ne m'aurait cru, alors je me suis tu, Albin Michel, Paris, 2008.
Causse Rolande : Les enfants d'Izieu, Seuil, Paris, 1994.
Chapleau Philippe : Des enfants dans la Résistance (1939-1945), Ouest France, 2008.
Cling Maurice: Un enfant à Auschwitz, éditions de l’Atelier/FNDIRP, Paris, 2008.
Conan Eric : Sans oublier les enfants. Les camps de Pithiviers et de Beaune la Rolande, LGF, Paris, 2006.
Coquio Catherine et Kalisky Aurélia : L’enfant et le génocide. Témoignages sur l’enfance pendant la Shoah, Robert Laffont, Paris, 2007.
Duval Bernard : Une jeunesse volée. J'avais 19 ans en 1944, Orep, Paris, 2008.
Eisen George : Les enfants pendant l'Holocauste. Jouer parmi les ombres, Hachette, Paris, 1995.
Grinspan Ida : J'ai pas pleuré, Pocket, Paris, 2003.
Guiral Suzanne : De Saint-Michel à Ravensbrück, Imprimerie coopérative, Montauban, 1946.
Hemmendinger Judith : Les enfants de Buchenwald, L'Harmattan, Paris, 2003.
Holstein Denise : Je ne vous oublierai jamais mes enfants d’Auschwitz, Edition n°1, Paris, 1995.
Institut Yad Vashem : Ce ne sont pas des jeux d'enfants. Catalogue d'exposition, Yad Vashem, Paris, 2005.
Jaxa-Bykowki Antoni : Le sourire de maman. Un enfant à Auschwitz et Mauthausen, L'Harmattan, Paris, 2008.
Klarsfeld Serge : Adieu les enfants (1942-1944), Mille et une nuits, Paris, 2005.
Klarsfeld Serge : Le mémorial des enfants juifs déportés de France, Fayard, Paris, 2001.
Laskier Rutka : Le journal de Rutka, Robert Laffont, Paris, 2008.
Lemkin Rafael : Qu'est ce qu'un génocide?, éditions du Rocher, Paris, 2008.
Lewertowski Catherine : Morts ou juifs. La Maison de Moissac 1939-1945, Flammarion, Paris, 2003.
Séguy Georges : Résister, de Mauthausen à mai 1968, L’Archipel, 2008.
Zeitoun Sabine : L'œuvre de secours aux enfants (O.S.E.) sous l'Occupation en France, L'Harmattan, Paris, 1990.
REVUES
Le Déporté, supplément « spécial concours », n°558, novembre-dé cembre 2008.
Le Patriote Résistant, supplément « spécial concours », n°826, décembre 20 08.
Mémoire vivante, numéro « spécial concours », n°57, septembre 2008 .
Mémoire et Vigilance, n°46, 15 octobre 2008.
FILMOGRAPHIE DOCUMENTAIRE
Les camps de concentration nazis, Coty Marion et Henri, 2000.
Enfants et adolescents juifs dans les camps : témoignages de déportés d’Auschwitz, Cercle d’Etudes de la Déportation et de la Shoah, 2008.
Les enfants juifs fils et filles de prisonniers de guerre, déportés à Bergen-Belsen en mai 1944, Amicale de Bergen-Belsen, 2008.
La libération des camps, ECPAD Ministère de la Défense, 2005.
Nuit et brouillard, Resnais Alain, Arte Vidéo, 2003.
FILMOGRAPHIE FICTION
Au-revoir les enfants, Malle Louis, MK2 Productions, 1987.
La vie est belle, Benigni Roberto, Melampo Cinematografica, 1998.
SITES INTERNET
Cercle d’Etudes sur la Déportation et la Shoah
Mémorial de la Shoah
http://www.cercleshoah.org/
www.memorialdelashoah.org
Fondation pour la Mémoire de la Déportation
Site conçu par le Mémorial de la Shoah pour les enfants de 8 à 12 ans
www.fmd.asso.fr
www.grenierdesarah.org
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
3
Réflexions sur le thème 2009
Généralement, les jeunes déportés dans les camps de concentration* et les camps d’extermination* nazis subissent les mêmes terribles
conditions de vie que les adultes. Les enfants sont assassinés ou soumis à des expériences médicales parfois mortelles, les adolescents peuvent être
torturés, utilisés pour des travaux forcés harassants et déshumanisants qui les font parfois mourir d’épuisement ou sous les mauvais traitements
quotidiens, quand ils ne sont pas directement tués dans les chambres à gaz*. Cette non-considération de l’être humain s’explique par le régime fasciste*,
totalitaire et raciste des nazis dont l’idéologie principale prétend qu’il existe une « race aryenne* supérieure » et des « races inférieures » devant être
réduites en esclavage ou exterminées : les juifs, mais aussi les slaves et les tziganes. De jeunes opposants au nazisme et résistants se sont aussi
retrouvés pour ces raisons dans les camps nazis.
Par le biais de précédents sujets du Concours national de la Résistance et de la Déportation, nous avons déjà eu l’occasion d’expliquer le contexte
d’apparition des camps de concentration, les particularités de l’idéologie développée par Hitler et les nazis qui a entraîné un véritable système
concentrationnaire. C’est pourquoi vous pouvez vous référer au dossier 2007 sur « Le travail dans l’univers concentrationnaire nazi » que vous obtiendrez
sur simple demande au musée ou en téléchargement sur le site www.montauban.com (rubriques vie culturelle – musées - musée Résistance – concours de la Résistance).
Pour traiter le thème 2009, très largement abordé dans les ouvrages généraux et les témoignages sur la déportation cités en bibliographie, nous
avons donc choisi de présenter ici des sources locales concernant des enfants et adolescents vivant durant la Seconde Guerre mondiale en Tarn-etGaronne et ayant souffert du système concentrationnaire nazi.
Ce sujet est aussi propice à une réflexion sur les droits des enfants dont nous fêtons en 2009 deux anniversaires importants : les 50 ans de la
Déclaration des droits de l’enfant et les 20 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). En effet, durant la Seconde Guerre
mondiale, les enfants et les adolescents ont beaucoup souffert du système concentrationnaire : certains ont été traqués, arrêtés, parfois séparés de
leurs famille, déportés, torturés ou assassinés par les nazis et leurs alliés dont, en France, le gouvernement collaborateur du maréchal Pétain. Ainsi, la
Déclaration de Genève de 1923 accordant entre autre aux enfants une protection spéciale, quelque soit leur nationalité, n’a pas été respectée en 19391945.
Ce caractère inédit de persécution à l’encontre de populations entières a conduit l’Organisation des Nations Unies, après la Seconde Guerre
mondiale, à mener une réflexion sur une Déclaration des droits de l’enfant, adoptée officiellement en 1959. Pourtant, depuis, les enfants ont de nouveau
été victimes de conflits entre les nations.
A notre époque encore, de nombreux principes énoncés dans la Déclaration puis la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989
sont trop souvent bafoués : violences physiques et sexuelles, malnutrition, enfants engagés de force à combattre, à travailler comme des
esclaves… Ces faits nous rappellent que les droits des enfants et plus généralement les droits de l’Homme et la paix ne sont jamais vraiment
acquis et que l’engagement citoyen pour les préserver doit encore être mené, à notre époque, au quotidien…
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
4
Source 1 : extraits du livre de Suzanne Guiral, De Saint-Michel à Ravensbrück, imprimerie coopérative, Montauban, 1946.
Paul Guiral, magistrat, chef départemental des Mouvements Unis de la Résistance et d’un réseau de renseignement en Tarn-et-Garonne, est dénoncé par un
milicien. N’étant pas à son domicile lorsque la Gestapo vient le chercher, ce sont sa femme Henriette et sa fille Suzanne, l’un de ses agents de liaison, qui sont arrêtées
le 4 mai 1944.
Interrogées à Montauban, elles sont transférées le 8 juin 1944, à la caserne Caffarelli de Toulouse, puis déportées au camp de Ravensbrück le 30 juin suivant. Le camp
est libéré par le Russes le 29 avril 1945. Henriette, très affaiblie, meurt quelques jours plus tard. Quant à Suzanne, elle rentre à Montauban le 27 mai 1945. Durant son
internement en camp de concentration, elle témoigne de plusieurs épisodes concernant des jeunes gens déportés comme elle.
[p.60-61]
« …Camp de représailles, de cauchemar. Des barbelés, qu’un courant à haute tension transformait en barrières infranchissables, des baraques de bois, dont les
planches lépreuses et mal jointes laissaient filtrer les intempéries, taudis obscurs et repoussants où se pressaient, dans une promiscuité ignoble et animale, tous les sexes
et tous les âges. Rongés de vermine et de plaies, des cadavres encore agités de mouvements instinctifs, traînaient une vie qui n’était plus qu’un fardeau. Au milieu du
cercle formé par ce que les boches appelaient des blocks, une cour que creusait un bassin.
C’est alentour que les S.S. se divertissaient à organiser des carrousels dont les coureurs étaient parfois des gosses de treize ou quatorze ans qui se traînaient,
recrus de faim et de souffrance, sous les coups d’une brutalité hideuse dont leurs tortionnaires pressaient leur galop. Cette pièce d’eau saumâtre et puante, que cachaitelle dans sa vase ? Un gamin, devant nous, dans une crise de folie, en s’y jetant, s’était libéré de son affreux supplice. Personne n’avait repêché son pauvre corps
meurtri ».
[p. 95 à 97]
« Pendant notre quarantaine, les plus jeunes d’entre nous étaient astreintes aux diverses corvées du block. Plusieurs fois par jour, notre colonne s’ébranlait et
attendait, souvent fouettée par un vent glacial, les maigres vivres qui lui étaient destinés. Puis, deux par deux, essoufflées et titubantes, nous transportions jusqu’à notre
gîte les lourds bidons, les kübs, où flottaient, dans une eau jaunâtre, de timides rondelles de navets ou de rutabagas.
Devant la « kahmer », cabane où étaient entreposé le pain, j’ai vu, un matin, les tziganes se chauffer au soleil. Les barbelés, de leurs rangées têtues, bornaient
l’horizon. Sur un tertre de terre rougeâtre, aux reflets de sang, de rares brins d’herbe rappelaient que la nature défendait son droit de vie. Des femmes et des enfants,
allongés sur le sol, étalaient, comme une offense à la lumière, le spectacle de leur dégradation. Sur les chancres qui les rongeaient, des mouches, dans un
bourdonnement monotone, piquaient de taches sombres leurs chairs putréfiées. Jamais le rire n’écartait leurs lèvres bleuies. Dans le regard des gosses serrés contre
leurs mères, on lisait l’étonnement tragique des petits devant la douleur. Sur leurs manches, un triangle d’étoffe noir les marquait d’un sceau d’infamie. Car les
Allemands, chassant devant eux, comme un troupeau, pour les parquer dans leurs camps de concentration, les tziganes d’Europe Centrale, en avaient fait la lie des
bagnes. « Associaux », c’est-à-dire rejetés de toute société, ils étaient indignes de travailler, et croupissaient dans une misère physiologique indescriptible, prolongeant,
avec un entêtement obstiné, le souffle ténu qui s’exhalait de leurs poitrines déchirées ».
[p. 114 et 115]
« Un matin, un sommeil réparateur m’ayant accordé l’évasion vers un avenir heureux, c’est en souriant à mes rêves que je répétais les gestes machinaux qui
nous alignaient avant l’appel. J’avais oublié le bagne nazi, ses baraques de bois pourri et ma misère. C’était vers la France et ma maison accueillante et douce que mes
regards allaient. C’est alors, brusquement, dans un lointain flottement de cauchemar, que j’ai entendu un cri.
Dans le block qui nous faisait face, il avait jailli strident et terrifié de la gorge d’une enfant de quinze ans. S’étant cachée pour échapper au recensement
journalier et au travail, elle avait été découverte par une surveillante boche. Fuyant, dans une course affolée, devant les coups qu’elle redoutait, il lui avait fallu
s’arrêter devant un mur infranchissable. Et la chiourme avait frappé, puisant dans les gémissements de sa victime un regain de plaisir et le désir de la battre plus
encore. Enfin, dans un cri d’agonie, la pauvre gosse avait cessé ses plaintes. Le silence avait recouvert la cabane. Quelques instants plus tard, deux détenues devaient
emporter le petit corps supplicié ».
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
5
Source 2 : extraits du livre de Catherine Lewertowski, Morts ou juifs. La Maison de Moissac 1939-1945, Flammarion, Paris, 2003.
Les enfants et adolescents rescapés des camps nazis ont souffert d’importantes blessures physiques ou psychologiques. Parfois orphelins, notamment en ce
qui concerne les juifs parmi lesquels des familles entières ont été exterminées, certains de ces jeunes ont été accueillis à leur retour par des organismes chargés de
leur redonner un foyer et des repères. Un but : leur rendre goût à la vie et les aider progressivement à retrouver une vie sociale « normale ».
C’est ce qu’a fait pendant un temps la Maison de Moissac à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.
En 1939, le mouvement scout des Eclaireurs israélites de France décide d’ouvrir à Moissac un centre d’évacuation afin de mettre à l’abri les enfants juifs des
villages menacés par les bombardements. Epaulés par une équipe de jeunes bénévoles, Edouard dit « Bouli » Simon et sa femme Shatta dirigent la Maison de Moissac qui,
au 18 quai du Port, devient un lieu de refuge pour enfants. Ils viennent de France, d’Allemagne, de Belgique, d’Europe de l’Est… Beaucoup ne parlent pas français,
plusieurs ont été sauvés des camps d’internement où sont détenus leurs parents. Jusqu’en 1942, les enfants vivent plutôt bien à Moissac. Mais dès l’été, les rafles
débutent en Tarn-et-Garonne. En août 1942, la police française vient arrêter des enfants juifs étrangers de la Maison. Les dirigeants doivent alors non plus seulement
accueillir mais cacher les enfants. C’est ainsi qu’ils entrent dans la clandestinité, à travers un réseau de résistance appelé « la Sixième » . De 1939 à 1944, environ 500
enfants âgés de 2 à 18 ans ont trouvé refuge à la Maison de Moissac, certains pour quelques jours, d’autres pour des années. Tous ont échappé à la déportation, sauf un
qui, repris par ses parents, est mort avec eux dans un camp nazi.
Enfin, en mai 1945, de jeunes rescapés des camps nazis sont accueillis à Moissac.
.
[p. 231 à 233]
« A Moissac, des groupes d’enfants revenus des camps d’extermination se mêlèrent à la Troupe des
scouts, à ceux, si nombreux, que la guerre, avait rendus orphelins. Une nouvelle vie recommençait au
« Moulin », ancien centre sportif situé juste en face du 18, quai du Port, que Shatta s’était empressée
d’occuper à la Libération pour y loger tous les enfants. Ils étaient près de 300 ! Celui qui jouait
merveilleusement de l’harmonica, le long du Tarn, entouré d’un groupe de jeunes gens ? C’était Chmouel
Gogol, rescapé des camps de la mort parce que les SS, reconnaissant son don, l’avaient affecté à l’orchestre
d’Auschwitz. A Moissac, il reprenait goût à la vie, sous l’œil vigilant de Shatta. Car il fallait, comme ses
autres camarades déportés, qu’il mange et qu’il se repose. Alors, tous les jours, Gogol, Saul et les autres
allaient faire la sieste à l’infirmerie. Et Mme Naar, l’infirmière, avait des consignes strictes de la directrice :
aucun bruit ! Si bien que les autres enfants devaient se déchausser pour ne pas troubler leur repos. Shatta
avait également prévu que chaque enfant déporté serait pris en charge par un ancien, pour apprendre le
Gogol le musicien revenu d’Auschwitz, entouré d’autres
français, pour ne pas rester seul, pour commencer à partager une vie meilleure.
jeunes rescapés des camps nazis retrouvant les joies de la
Au Moulin, la vie était bien différente de celle du quai du Port, se souvient Calcif. Fini la promiscuité
liberté à Moissac
(Collection privée)
des temps de guerre ! « Le Moulin ? C’était un palace comparé au 18 ! Un étage pour les filles, un étage pour
les garçons, un étage pour les directeurs ! ». Dans l’immense bâtisse, au bord du Tarn, les enfants allaient et
venaient librement dans cette ambiance scoute et juive que Shatta avait su si bien préserver. Bouli avait dit aux enfants : « La Maison sera ce que vous en ferez ! ».
[…] En 1951, Shatta, son équipe et tous les enfants quittèrent définitivement le Moulin de Moissac pour le château de Laversine d’ans l’Oise. […] Au château de
Laversine, Shatta et Bouli poursuivirent, avec autant de fidélité et d’enthousiasme, leur mission auprès des enfants en difficultés. Ils accomplirent cette mission
jusqu’en 1993, année de la mort de Bouli. A cette date, Shatta, âgée de quatre-vingt-trois ans, passa le flambeau ».
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
6
Source 3 : enfants et adolescents arrêtés en Tarn-et-Garonne et déportés (recherches musée de la Résistance et Déportation, Montauban)
D’après les fiches des personnes arrêtées en Tarn-et-Garonne complétées par des témoignages et des recherches aux Archives départementales de Tarn-et-Garonne et dans les travaux
de Serge Klarsfeld et de la Fondation pour la mémoire de la Déportation cités en bibliographie.
Les 20 enfants et adolescents suivants, arrêtés en Tarn-et-Garonne puis déportés, font tous l’objet de poursuites pour « motif racial », c’est-à-dire que la
persécution de leur famille par le régime de Vichy et les nazis est due au fait qu’ils sont considérés comme juifs.
De jeunes résistants tarn-et-garonnais ont également été déportés dans des camps mais leur nom ne figure pas ici, considérant l’âge limite de 18 ans fixé par le
CNRD 2009 au niveau national.
NOM
BIALEK
FEINTUCH
PRENOM
Jacques
Paul
DATE DE
LIEU DE
NAISSANCE NAISSANCE
22 avril 1926
23 avril 1933
Montmorency
Vienne
Nationalité
Française
Autrichienne
Age
à la
déportation
17 ans
11 ans
Date et lieu
d’arrestation
Parcours
Prison Saint
28 juillet 1943 Michel de
Montauban
Toulouse
puis camp de
Drancy
2 mai 1944
Montech
Toulouse
DATE ET LIEU
DE
DEPORTATION
2 septembre 1943
AUSCHWITZ
20 mai 1944
AUSCHWITZ
FRYDMAN
Jacques
16 août 1927
Paris
Française
17 ans
9 juillet 1944
Montauban
Caserne
Caffarelli à
Toulouse
9 juillet 1944
Montauban
Caserne
Caffarelli à
Toulouse
CONVOI
59
(139
enfants de
moins de
18 ans)
74
(190
enfants de
moins de
18 ans)
30 juillet 1944
81
BUCHENWALD
30 juillet 1944
FRYDMAN
Louis
18 avril 1932
-
Française
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
12 ans
BUCHENWALD
BERGENBELSEN
81
SORT
Divers
Sa mère et sa sœur
aînée sont aussi
déportées à la même
Disparu
date. La mère décède
en décembre 1943 à
Auschwitz.
Déporté avec son père
Présumé et sa mère. Présumés
décédé en tous les trois morts en
déportation déportation.
Père déporté à
Buchenwald avec ses 3
garçons.
Mère déportée à
Ravensbrück, puis
Bergen-Belsen.
Libéré le 29 Frère du précédent.
avril 1945 rentre en
France le 24
mai 1945
7
HELMAN
Germaine
19 décembre
1926
Paris
Française
17 ans
15 juillet 1943 Camp de
Lamagistère Drancy
31 juillet 1943
AUSCHWITZ
HERZKOWITZ 5 enfants
KLINGER
KOKINE
Herbert
Alice
-
-
3 novembre
1931
Vienne
23 avril 1923
Grisolles
-
Autrichienne
Française
-
13 ans
21 ans
(née Bessou)
Montauban
-
28 juin 1944 Caserne
Puygaillard de Caffarelli de
Quercy
Toulouse
5 mai 1944
Grisolles
-.
-
Adèle
31 mai 1925
Graz
Autrichienne
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
17 ans
26 août 1942
Auvillar
Camp de
Septfonds
(Tarn-etGaronne)
-
15 juillet 1944
81
RAVENSBRÜCK
BUCHENWALD
ORANIENBURG
2 juillet 1944
RAVENSBRÜCK
KURZWEIL
58
(102
enfants de
moins de
18 ans)
9 septembre 1942
AUSCHWITZ
Train
fantôme
Disparue
-
Libéré le 31
mai 1945
par les
Russes
Morte le 10
avril 1945
en
déportation
30
(139
Gazée à son
enfants de arrivée au
moins de
camp
18 ans
dont 26 de
Septfonds)
Père, mère et fille
déportés.
Arrêtée en Tarn-etGaronne, la famille au
complet est déportée
dont cinq enfants.
Père tchécoslovaque
réfugié à Puygaillard
depuis 1941. Déporté le
31 juillet 1944 à
Buchenwald, non
rentré.
Mère autrichienne,
déportée le 30 juillet
1944 à Ravensbrück,
non rentrée.
Déportée enceinte, elle
met au monde le 15
décembre 1944 en
camp de concentration
son fils BESSOU
Gérard qui meurt dix
jours plus tard. Alice
décède au camp le 10
avril 1945.
Renseignements
données au père
survivant par la
résistante Marie-Claude
Vaillant-Couturier,
chargée des soins à
l’infirmerie et
« maternité » du camp.
Elève du lycée
Michelet de
Montauban, assignée à
résidence à Auvillar.
Mère ayant connu le
même sort et père
disparu.
8
MOSES
PITERMANN
ROOS
ROTH
Kurt
Gilberte
Pierre
Bernard
24 mai 1928
28 février
1935
Cologne
Le Havre
23 février
1929
Lille
2 mars 1927
Vienne
(Autriche)
Allemande
Française
Française
Autrichienne
14 ans
9 ans
15 ans
15 ans
septembre
1942
Varennes
24 ou 25 avril
1944
Montauban
16 mai 1944
Moissac
28 août 1942
Auvillar
Camp de
Septfonds
(Tarn-etGaronne)
puis camp de
Drancy
-
30
(139
Libéré le 11
enfants de avril 1945 AUSCHWITZ
moins de
rentre en
18 ans
France le 10
BUCHENWALD dont 26 de mai 1945
en décembre 1944 Septfonds)
9 septembre 1942
20 mai 1944
AUSCHWITZ
Prison de
Toulouse
puis camp de
Drancy
-
30 juin 1944
AUSCHWITZ
BUCHENWALD
FLOSSENBURG
23 juillet 1943
AUSCHWITZ
SELZ
Bertrand
18 mars 1928
-
-
17 ans
26 mai 1944
Albias
-
30 juillet 1944
AUSCHWITZ
SELZ
Gérard
21 septembre
1931
Paris
Française
13 ans
26 mai 1944
Albias
-
30 juillet 1944
AUSCHWITZ
SEYEWETZ
NicoleLaurence
25 janvier
1927
Paris
Française
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
16 ans
Prison de
22 juillet 1943 Toulouse
Moissac
puis camp de
Drancy
2 septembre 1943
AUSCHWITZ
74
(190
enfants de
moins de
18 ans)
76
(au moins
166
enfants de
moins de
18 ans)
55
(124
enfants de
moins de
18 ans)
Morte au
camp le 25
mai 1944
Mort le 18
janvier
1945
Inconnu
Rentré le 12
76
(au moins mars 1945
166
enfants de
moins de
18 ans)
76
(au moins
Mort
166
enfants de
moins de
18 ans)
Morte au
59
(139
camp le 7
enfants de septembre
moins de
1943
18 ans)
Père, mère, et les trois
enfants arrêtés par la
gendarmerie de
Villebrumier. Kurt est
le seul à rentrer de
déportation.
Le père est emprisonné
à Saint Michel à
Toulouse, puis déporté
à Auschwitz et
Buchenwald. Il rentre
en France le 13 mai
1945, la mère est aussi
rescapée.
-
Toute la famille dont 3
enfants est déportée.
-
Jeune frère de Bertrand,
le seul à être rentré.
Toute la famille est
déportée.
Père : sort inconnu et
mère morte le même
jour que sa fille.
9
URBACH
WERNER
Régine
Freddy
24 août 1927
5 octobre
1936
Géra
Berlin
Polonaise
Allemande
17 ans
5 ans
2 mai 1944
Montech
Août 1942
Laguépie
Prison de
Toulouse
puis camp
Drancy
-
20 mai 1944
AUSCHWITZ
9 septembre 1942
AUSCHWITZ
WOLFSHON
Hélène
14 avril 1933
Paris
Française
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
11 ans
2 mai 1944
Beaumont-deLomagne
20 mai 1944
AUSCHWITZ
74
(190
enfants de
moins de
18 ans)
30
(139
enfants de
moins de
18 ans
dont 26 de
Septfonds)
74
(190
enfants de
moins de
18 ans)
Morte
Père, mère et fille sont
tous arrêtés et déportés,
seule la mère rentrera le
1er octobre 1945.
Inconnu
-
Morte
-
10
Source 4 : jeunes internés et déportés du camp de Septfonds, Tarn-et-Garonne (recherches musée de la Résistance et Déportation, Montauban)
Par le convoi 30 du 2 septembre 1942, plus de 100 enfants de moins de 17 ans sont déportés. Sur 1017 personnes, 198 proviennent du camp de Septfonds.
Parmi elles, 26 enfants qui ont entre 2 et 17 ans. Le convoi est arrivé le 11 septembre 1942 à Auschwitz.
La majorité des personnes sont immédiatement gazées dont les enfants.
Seul Kurt Moses a échappé à ce sort puisqu’il se retrouve en 1944 au camp de Buchenwald où il sera libéré en 1945.
NOM
PRENOM
DATE DE
LIEU DE
NAISSANCE NAISSANCE
Nationalité
Age
à la
déportation
Date et lieu
d’arrestation
Parcours
DATE ET LIEU
DE
DEPORTATION
N° de convoi
septembre1942
AUSCHWITZ
septembre1942
AUSCHWITZ
30
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
BLEJWAS
ADOLPHE
26 mars 1931
Liège
Polonaise
11 ans
Souillac (Lot)
Camp de
Septfonds
BLEJWAS
GENIA
13 août 1928
Czewstochowa
Polonaise
14 ans
Souillac (Lot)
Camp de
Septfonds
BRANDT
DIETER
29 mai 1937
Flehingen
Allemande
15 ans
Sérignac
Camp de
Septfonds
ECQSTEIN
ARNOST
25 septembre
1925
Sredne
Tchécoslovaque
16 ans
Castelferrus
Camp de
Septfonds
ENGELHART
EDITH
7 avril 1939
Anvers
?
3 ans
Orgueil
Camp de
Septfonds
ENGELHART
CHARLES
13 avril 1937
Anvers
?
5 ans
Orgueil
Camp de
Septfonds
FRYDLAND
HERMANN
8 décembre
1936
Anvers
Polonaise
5 ans
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
Goas
(canton de
Beaumont-deLomagne)
Camp de
Septfonds
11
21 juillet
1930
Anvers
Polonaise
12 ans
Goas
(canton de
Beaumont-deLomagne)
Goas
(canton de
Beaumont-deLomagne)
FRYDLAND
ANTOINETTE
FRYDLAND
MAX
26 août 1926
Anvers
Polonaise
16 ans
GRAU
HENRI
18 mars 1940
Bruxelles
Polonaise
2 ans
Castelferrus
Camp de
Septfonds
HIRSCH
MARGUERITE
17 juin 1931
Leipzig
Allemande
11 ans
Catus (Lot)
Camp de
Septfonds
HIRSCH
FREDERIC
24 septembre
1928
Leipzig
Allemande
13 ans
Catus (Lot)
Camp de
Septfonds
JESIONOWIEZ
DORA
14 avril 1939
Bruxelles
Polonaise
3 ans
Souillac (Lot)
Camp de
Septfonds
JESIONOWIEZ
ROSA
21 juillet
1932
Bruxelles
Polonaise
10 ans
Souillac (Lot)
Camp de
Septfonds
KURZWEIL
ADELE
31 mai 1925
Graz
Autrichienne
17 ans
Auvillar
Camp de
Septfonds
LICHSZTEIN
FANNY
23 septembre
1928
Varsovie
Polonaise
13 ans
Saint-Céret
Camp de
Septfonds
LOEWL
DORIS
13 juillet
1928
Vienne
Autrichienne
14 ans
Saint-AntoninNoble-Val
Camp de
Septfonds
MARKOWICZ
ESTHER
8 mars 1925
Varsovie
Polonaise
17 ans
Beaumont-deLomagne
Camp de
Septfonds
MOSES
KURT
24 mai 1928
Cologne
Allemande
14 ans
ROTH
BERNARD
2 mars 1927
Vienne
Autrichienne
15 ans
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
septembre 1942
Varennes
28 Août 1942
Auvillar
Camp de
Septfonds
Camp de
Septfonds
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre 1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
Camp de
Septfonds
septembre 1942
AUSCHWITZ
BUCHENWALD en
décembre 1944
Camp de
Septfonds
23 juin 1943
AUSCHWITZ
30
55
12
SCHWARCBERG BERTHA
22 janvier
1927
Anvers
Polonaise
15 ans
Saint-Amans
Camp de
Septfonds
SCHWARCBERG FANNY
25 août 1926
Anvers
Polonaise
16 ans
Saint-Amans
Camp de
Septfonds
SIMONS
GERARD
12 octobre
1927
Cologne
Allemande
14 ans
Prayssac
(Lot)
Camp de
Septfonds
SIMONS
ARMAND
3 novembre
1924
Cologne
Allemande
17 ans
Prayssac
(Lot)
Camp de
Septfonds
WEINNELBERG
ERNEST
23 août 1926
Vienne
Autrichienne
16 ans
Auvillar
Camp de
Septfonds
WERNER
Freddy
5 octobre
1936
Berlin
Allemande
5 ans
Août 1942
Laguépie
Camp de
Septfonds
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre1942
AUSCHWITZ
30
septembre 1942
AUSCHWITZ
30
13
Source 5 : carte d’identité d’un enfant juif (reproduction musée de la Résistance et Déportation, Montauban)
Cette carte d’identité d’un enfant juif réfugié à Montauban comporte, totalement dépliée, pas moins de dix volets répertoriant des renseignements à caractère
médical et d’éventuels changements de travail et de domicile.
Elle témoigne des contraintes administratives imposées aux populations juives étrangères puis françaises par le gouvernement de Vichy et les troupes
d’occupation nazies. Sans ces papiers, les juifs ne peuvent circuler. Ils permettent aussi à ces deux régimes antisémites de recenser et localiser les personnes qu’ils
enverront par la suite dans les camps de la mort.
6 millions de juifs ont été exterminés par les nazis et leurs alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. 1 million et demie étaient des enfants.
Polonais d’origine né en 1924, Samuel A. se réfugie avec sa famille début 1942 en
Tarn-et-Garonne. Suite à un contrôle de police, il est envoyé à Montauban dans un
centre de jeunesse pétainiste. Il a alors 18 ans. Là, il apprend que sa jeune sœur est
déportée. Lui est sauvé grâce à une religieuse montalbanaise qui le prend sous sa
protection et le cache quelques temps avant qu’il ne parvienne à quitter le pays.
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
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Source 6 : dessins d’une jeune déportée de Tarn-et-Garonne (reproductions musée de la Résistance et Déportation, Montauban)
Malgré les procédés de déshumanisation et d’anéantissement physique et moral des personnes jugées « inférieures » et « indignes de vivre » par les nazis,
souvent, dans les lieux « étapes » des centres de mort tels que les prisons, les camps d’internement français ou les ghettos*, et même dans les camps de concentration
et d’extermination, des enfants et adolescents ont parfois pu préserver des instants de vie qui étaient ceux de leur âge. Ainsi, ils ont joué, imaginé, dessiné…
Leurs créations expriment souvent leurs peurs, leurs souffrances ou leurs espoirs.
Ce dessin et cette peinture font partie d’une série de créations d’Adèle Kurzweil, jeune juive autrichienne réfugiée avec ses parents en Tarnet-Garonne et élève au lycée Michelet de Montauban. Suite aux lois antijuives du gouvernement de Vichy, la famille Kurzweil est contrainte de vivre à
Auvillar. En 1942, raflés à leur domicile et internés au camp de Septfonds, Adèle et ses parents sont déportés.
Avec 25 autres enfants du camp dont le plus jeune avait 2 ans, Adèle est gazée dès son arrivée à Auschwitz. Elle avait 17 ans.
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
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Source 7 : cliché où figurent de jeunes déportés réfugiés à Moissac (reproduction musée de la Résistance et Déportation, Montauban)
Sur cette photographie de la classe de 1ère du collège de Moissac en 1942-43, figurent Nicole Seyewetz et Pierre Roos.
Respectivement arrêtés par la Gestapo en 1943 et 1944 lors de rafles de juifs, ils sont tous deux déportés au camp
d’extermination d’Auschwitz.
Ils trouveront la mort dans le système concentrationnaire nazi. Ils avaient 16 et 15 ans.
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
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Quelques définitions…
Aryens
peuple de langue et d'origine indo-européenne qui s'établit en Iran et au Nord de l'Inde entre 2000 et 1000 avant J.C. L'adjectif relatif aux aryens est employé
dans les théories racistes ; il définit un type d'homme "de pure race" descendant directement sans métissage des Aryens. Cette notion est dépourvue de tout
fondement scientifique.
Fascisme
régime établi en Italie (1922-1945) par Mussolini, fondé sur la dictature d’un parti unique. En Allemagne, le fascisme prend le nom de nazisme, contraction de
«national-socialisme», qui est un groupe politique porté au devant de la scène par Hitler. Le fascisme veut l’unité autour de l’Etat qui doit contrôler et diriger
toutes les activités de l’individu.
Camps de concentration
camps où sont regroupés des prisonniers pour des motifs politiques, religieux, ethniques. Dachau est le premier camp de concentration nazi ouvert pour les
opposants au régime (1er avril 1933); suivent ensuite Oranienburg puis Sachsenhausen. En 1938 et 1939 sont construits de nouveaux camps dans les pays
annexés par l’Allemagne (Autriche et Tchécoslovaquie). Toute personne arrêtée pour hostilité à l'armée est déportée et vouée au travail forcé pour faire face à
l'effort d'une guerre totale.
Camp d'extermination
lieu de l'extermination de masse (visant à faire périr) des juifs. Heydrich annonce à la conférence de Wannsee le 20 janvier 1942 qu'il est chargé de la
préparation de la solution définitive du "problème juif ". Le terme "Solution finale" camoufle l'horrible réalité de l'extermination systématique des juifs européens
par des organismes gouvernementaux nazis qui débute en juin 1941. L'opération était secrète. A côté des camps d'extermination de Belzec, Sobibor et Treblinka
(avec chambre à gaz*), il existe des camps mixtes (concentration et extermination) : Auschwitz-Birkenau et Lublin-Maïdanek.
Chambre à gaz
la première a été utilisée pour l'extermination des malades mentaux de janvier 1940 à août 1941. Le gaz utilisé est le monoxyde de carbone ou le Zyklon B. Les
corps sont ensuite brûlés dans des fours crématoires ou enterrés dans des fosses communes.
Fours crématoires
les fours crématoires servent à brûler les cadavres des détenus morts dans les camps. Il ne s'agit donc pas, sauf exception, d'un procédé de mise à mort, mais
d'un moyen de faire disparaître les cadavres rapidement et sans laisser de traces. La cheminée des crématoires, d'où s'échappaient les cendres des déportés
assassinés par les nazis, est devenue le symbole des camps de concentration.
Dans les camps d’extermination, les fours crématoires sont associés aux chambres à gaz : l’ensemble forme le «Krematorium».
Génocide
(du grec genos, race). Destruction méthodique et planifiée d'un groupe ethnique ou religieux. Terme employé pour la première fois en 1944 à propos de
l'extermination des Juifs par les nazis. Le génocide n’est pas une notion « réservée » à l’extermination des juifs. Il s’agit de la volonté d’un gouvernement, ou
d’une partie d’un pouvoir, de détruire un peuple. Ex : le génocide des Tutsi par les Hutu au Rwanda (Afrique) en 1994.
Ghetto
dans une ville, quartier réservé où les juifs sont regroupés et enfermés par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Ainsi mis à l’écart du reste de la
population, ils vivent dans des conditions très difficiles où règnent pauvreté et famine, et ne peuvent sortir que sur autorisation spéciale. Des ghettos seront
emmenés des milliers de juifs vers les camps de la mort.
Race
groupe d’êtres vivants aux caractères biologiques semblables.
La notion de race n’a aucun sens pour différencier les êtres humains. Il n’existe qu’une espèce humaine.
© Musée de la Résistance et de la Déportation – Ville de Montauban, 2009
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