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RAPPORT EUROPÉEN SUR LE DÉVELOPPEMENT 201382
sa croissance tend à décélérer dès lors que les
taux de natalité et de mortalité convergent60. En
l’absence d’une migration importante, cela se traduit
ordinairement par une augmentation de l’âge médian
de la population. Le vieillissement démographique est
un résultat inévitable des taux de fécondité plus bas et
d’une plus grande espérance de vie.
À mesure que cette transition démographique
s’opérera dans davantage de pays, l’âge médian va
augmenter dans le monde pour passer, selon les
prévisions, de 29,2 ans en 2010 à 37,9 ans en 2050,
un changement qui sera ressenti plus fortement dans
les pays en développement. En outre, alors que la
proportion des personnes âgées de 60 ans ou plus est
passée de 8,1 % en 1950 à 11 % en 2010, on s’attend à
ce qu’elle atteigne 21,8 % en 2050. Dans les pays plus
développés, la proportion de la population âgée de
60 ans ou plus augmentera, selon les projections, de
21,7% en 2010 à 31,9 % en 2050, et celle des plus de
80 ans passera de 4,3 % à 9,3 % (ONU-DAES, 2011a).
Ces tendances impliqueront une augmentation
substantielle des ratios de dépendance économique
des personnes âgées61. Entre 1950 et 2010, le ratio
mondial des personnes dépendantes est passé de 0,09
à 0,12 et les projections pour 2050 le situent à 0,26.
Autrement dit, en 1950, on dénombrait 11 personnes
en âge de travailler pour une personne âgée, tandis
qu’en 2010, il y en avait huit et ce chiffre devrait
tomber à quatre d’ici 2040. En Chine, par exemple,
on prévoit que le ratio de dépendance économique des
personnes âgées de 0,11 en 2010 s’élèvera à 0,42 en
2050, tandis qu’en Europe, il grimpera de 0,24 en 2010
à 0,47 en 2050 (ONU-DAES, 2011a). Ces tendances
auront probablement des impacts considérables sur
la demande de services de santé et les retraites, ainsi
que sur les recettes fiscales, et pourront affecter la
solidarité et la dynamique intergénérationnelles.
La migration internationale, en particulier en
provenance d’Afrique, pourrait contribuer à rajeunir
les populations vieillissantes et inverser ces tendances.
Si le vieillissement démographique suscite des
inquiétudes, la situation des jeunes est aussi devenue un
thème majeur dans les priorités politiques nationales
hypothèses sur la migration internationale pourraient
être sensiblement influencées par des changements de
politiques à cet égard. Dans un scénario de «variante
haute», la population mondiale atteindrait 10,6
milliards en 2050, tandis que l’alternative de la «variante
basse» prévoit 8,1 milliards d’ici 2050 (ONU-DAES,
2011a)59. L’hypothèse de la «fécondité constante»
débouche sur une croissance démographique énorme,
mais il est peu probable qu’elle se concrétise, au vu
des tendances historiques et des modèles de transition
démographique. Néanmoins, des changements assez
faibles dans les hypothèses sous-jacentes – surtout
en ce qui concerne les taux de fécondité – peuvent
engendrer de grandes différences dans les prévisions
(voir la figure 6.1).
Les tendances démographiques générales masquent
des variations régionales (voir la figure 6.2). Au niveau
régional, on prévoit que l’Afrique subsaharienne
connaîtra les croissances démographiques nominale
et relative les plus fortes, car sa population va
probablement plus que doubler d’ici 2050 (pour
atteindre environ 2,2 milliards). L’Asie restera la
région du monde la plus peuplée, même si la part de
la population mondiale qu’elle représente va diminuer,
à mesure que celle de l’ Afrique subsaharienne
augmentera. L’accroissement de la population
dans les autres régions sera marginal, sinon nul.
Collectivement, l’Afrique et l’Asie représenteront
près de 80 % de la population mondiale d’ici 2050,
tandis que la part de l’Europe sera de 8 %, alors qu’elle
atteignait 22 % en 1950 (ONU-DAES, 2011a).
Malgré le ralentissement du rythme de croissance, la
population mondiale continuera à augmenter à moyen
terme, du fait principalement de la croissance prévue
dans les pays en développement, qui équivaudra à la
population totale (principalement stagnante) des pays
plus développés (environ 1,2 milliard de personnes).
6.1.2 Des sociétés vieillissantes
La dynamique démographique générale décrite
ci-dessus affectera aussi la structure par âge de la
population mondiale. Par exemple, alors que la
population d’un pays explose généralement dans les
premiers stades d’une transition démographique,
59 La variante moyenne suppose que le niveau de fécondité mondial diminuera de 2,52 enfants par femme entre 2005 et 2010 à 2,17 d’ici 2045–2050,
tandis que la variante basse [haute] suppose que les taux de fécondité se situeront à 0,5 enfant au-dessous [au-dessus] de la variante moyenne.
60 Initialement, les taux de mortalité déclinent fortement en raison d’une amélioration de la situation sanitaire (baisse de la mortalité infantile et
allongement de l’espérance de vie), tandis que les taux de fécondité restent relativement élevés.
61 Il s’agit du rapport de la population âgée de 65 ans ou plus à la population âgée de 15 à 64 ans.
L’âge médian va
augmenter dans
le monde pour
passer, selon les
prévisions, de
29,2 ans en 2010 à
37,9 ans en 2050,
un changement
qui sera ressenti
plus fortement
dans les pays en
développement.
Alors que la
proportion des
personnes âgées
de 60 ans ou plus
est passée de 8,1 %
en 1950 à 11 % en
2010, on s’attend à
ce qu’elle atteigne
21,8 % en 2050.
CHAPITRE SIX