« La résilience en action, passeport pour la santé - Faire face aux difficultés et construire »
Actes de la journée régionale du 28 novembre 2003 Faculté de Médecine Rockefeller – Lyon / Juin 2004
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Introduction de la journée
Intervenant
Claude Bouchet, Directeur du CRAES-CRIPS, Lyon
Nous remercions la Fondation de France qui a rendu cette journée possible.
En effet, il y a quelques années, un appel à projet de l'ex CFES, aujourd'hui INPES, proposait à nos
associations de travailler sur cette nouvelle dimension de la prévention que représente la
promotion des compétences psychosociales. C'est dans ce cadre que nous avons abordé le concept
de résilience et que cette journée a commencé à se construire.
Nous l'avons conçue en partenariat avec le CNDT pour qu'elle nous apporte un plein d'analyses,
d'expériences, d'échanges et d'émotions : nous avons en particulier croisé la route d'une
chorégraphe, Annick Charlot et de son projet artistique sur ce thème, projet dont vous pourrez
avoir des échos tout au long de la journée avec l'intervention de sa compagnie.
Les spécialistes, les porteurs de projets, les concepteurs d'outils qui vont intervenir aujourd'hui nous
permettrons, c'est l'enjeu de cette journée, de mieux percevoir l'enjeu de ce concept, son contenu,
en quoi il peut enrichir nos pratiques.
Quelques mots enfin pour dire l'écho pour moi, éducateur pour la santé, de ce concept, à quoi il me
renvoie, ce que je ressens, et peut être ce que j'attends.
Ce que je ressens, c'est d'abord une proximité, une résonance, une cohérence avec ce que nous
voulons promouvoir dans la relation éducative, en promotion de la santé.
Oui à une conception de l'homme comme porteur de ressources que l'on peut, que l'on doit faire
croître en regardant les atouts, les réussites avant les manques, les déficits, les échecs.
Oui à une coresponsabilité dans le développement humain, dans la promotion de la santé entre
ressources internes de la personne, facteurs micro sociaux (familles, pairs...) et facteurs
économiques et sociaux plus globaux.
Oui à l'importance et à la qualité de la relation éducative qui fait grandir parce qu'elle prend la
personne comme sujet, qu'elle l'aide à penser, qu'elle respecte sa liberté.
Oui à ce renversement de perspective qui regarde les facteurs de protection avant les facteurs de
risques, qui prend en compte les difficultés, les drames inévitables, qui s'intéresse à la capacité de
rebondir, de tirer le positif du négatif, comme le photographe, qui le replace dans une recherche
de sens, dans une orientation vers l'avenir.
Et peut être une attente :
que nous arrivions dans cette journée à mettre des contenus concrets et réalistes derrière cette
notion très à la mode, et peut être pour cette raison un peu auberge espagnole.
Nous savons, dans notre domaine, combien il est possible de fuir derrière des concepts généraux et
généreux (ainsi de la promotion de la santé) si nous n'arrivons pas à concrétiser des méthodes en
cohérence avec les valeurs (la participation, l'interdisciplinarité, la coresponsabilité...) et nous
sommes repris alors par des approches très sectorielles, réductrices, parce qu'elles peuvent paraître
plus réalistes et évaluables.