etude du secteur bancaire en tunisie

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Mise à jour
Décembre 2008
ETUDE DU SECTEUR BANCAIRE EN TUNISIE
Analyste financier chargé de l’étude: Salma Zammit
[email protected]
1
FLASH SUR L’ECONOMIE TUNISIENNE
Les efforts consentis par la Tunisie pour entrer dans plusieurs accords commerciaux reflètent bien son approche de
libéralisation de l’économie. Cette ouverture économique a permis à la Tunisie d’être un partenaire privilégié de l’Union
Européenne en étant le premier pays de la rive sud de la Méditerranée à avoir signé en 1995, l’accord d’association et
de libre-échange avec l’Union Européenne. La coopération est étroite tant sur le plan économique que sur les plans
culturel, social…
De plus, la Tunisie est liée par des accords préférentiels avec les pays maghrébins et arabes via des accords régionaux.
Aussi, les accords bilatéraux instituant une zone de libre-échange avec la Turquie, l’Égypte, le Maroc, la Jordanie, l'Irak
et la Libye régissent les échanges avec ces pays. D’autres accords de libre échange sont en cours de négociation avec
d’autres pays de la région. Pour accompagner cette ouverture, plusieurs réformes ont été engagées dans le domaine
des investissements étrangers. En effet, l’investissement est libre pour les nationaux et les étrangers dans la majorité
des secteurs d’activité. Tout investisseur étranger peut détenir jusqu’à 100 % du capital du projet sans autorisation dans
la majeure partie des secteurs. Les investisseurs étrangers sont aussi libres de rapatrier les bénéfices et le produit de
cession du capital investi en devises.
Toutes ces réformes ainsi que la stabilité notamment économique du pays et l’amélioration progressive de
l’environnement des affaires ont fait de la Tunisie un pays attractif pour l’investissement étranger. Ces dernières années,
les IDE (hors investissements de portefeuille) ont été multipliés par 5 en cinq ans : de 402,9 MTND en 1997 à 2070,8
MTND en 2007 et l’Etat vise un objectif pour le prochain quinquennat (2007-2011) de 7 800 MTND contre 5 000 MTND
durant 2002-2006, soit un flux annuel d’IDE de 1 500 MTND.
Selon le dernier rapport sur la compétitivité globale 2007-2008 élaboré par le Forum Economique Mondial de Davos et
l'Université américaine Harvard, la Tunisie est le pays le plus compétitif de la région Afrique du Nord, au second rang en
Afrique et 4éme rang au niveau arabe en matière de libre circulation des marchandises. Ce rapport classe la Tunisie au
16éme rang sur 118 au plan de la bonne sécurité de l’environnement des affaires. De plus, les agences de notation et
les institutions financières ont attribué des notes et appréciations respectables à la Tunisie. Cette marque de confiance
est due notamment à sa classification en troisième catégorie de risque d’après l’OCDE, à l’attribution de «Investment
Grade», à la bonne gestion de sa dette et également à la stabilité politique dont elle jouit. Ceci a été aussi affirmé par
l’agence de notation financière japonaise 'Rating and Investment Information, Inc (R&I)' qui a annoncé, récemment (en
Mars 2008) sa décision d'améliorer la notation du risque souverain de la Tunisie, la relevant de 'BBB+' à 'A-' avec
perspective stable.
La vague de privatisation que connaît le pays va de pair avec l’intention de rendre la Tunisie une destination attractive
pour les investissements. Plusieurs institutions publiques ont été privatisées et d’autres sont en voie de privatisation. Le
secteur des services a été en tête des privatisations en termes des recettes de privatisation (80,6%) et en terme de
nombre d’entreprises (52,2%).
2
Un PIB dans une tendance haussière
Le PIB à prix courants de la Tunisie s’est accru de 8,9% en 2007 à 44 861 MDT selon la Banque Centrale de Tunisie. A
prix constant, le PIB a gagné 6,3% à 23 891 MDT. Ainsi, entre 2003 et 2007, le taux moyen de croissance a été de 5,5 %
par an à prix constants permettant une augmentation annuelle moyenne du revenu par tête d’habitant de plus de 6,9%
sur la même période. Les industries manufacturières et les services marchands sont les secteurs qui contribuent le plus
à la croissance en progressant respectivement de 2,2% et 8,8% par an durant la période 2004-2007. Le secteur des
services et notamment le transport et la communication (12,5%) et le commerce (10,7%) ont été les principaux
contributeurs à la formation du PIB en 2007.
Tab 1: Evolution du PIB
En MDT
2000
PIB à prix courant
2002
26 651 28 757 29 924
Croissance (%)
7,9%
PIB à prix constant
Croissance (%)
2001
4,1%
17 188 18 031 18 330
4,9%
1,7%
2003
2004
2005
2006
2007
2008 P
32 202 35 192
37 767
41 408
45 564
50 955
8,8%
7,3%
9,6%
10,04%
11,8%
19 349 20 556
21 368
22 516
23 943
25 169
4,0%
5,4%
6,30%
5,1%
7,6%
5,6%
6,2%
Source : Banque Centrale de Tunisie et Ministère du Développement et de la Coopération Internationale
L’aspect le plus positif concernant la croissance en Tunisie est la diversification de la structure de son économie et
l’importante contribution des exportations dans cette croissance qui ont augmenté selon une moyenne annuelle de 15%
(au prix du marché) par an de 2004 à 2007. Les produits manufacturés et le tourisme évoluent à un rythme rapide et
contribuent actuellement à près de 66 % de ces exportations. De plus, les exportations tunisiennes ne dépendent plus
directement des produits de base (phosphates, pétrole).
Graph 1 : Structure du PIB en 2007…
……
Autres
12,1%
Industries
manufacturières
19,2%
Services
43,2%
Agriculture et
pêche
11,5%
Industries non
manufacturières
14,0%
Source: Foreign Investmant Promotion Agency "FIPA"- Tunisie
Les opérations de privatisation, l’accroissement des IDE notamment dans le secteur de l’énergie (suite à la découverte
de nouveaux gisements) et la dynamique immobilière et d’infrastructure dans laquelle la Tunisie s’est engagée seront les
principaux facteurs de la croissance de l’économie tunisienne à moyen terme.
3
LE SECTEUR BANCAIRE EN TUNISIE
Le secteur bancaire en Tunisie est en train d’afficher un changement considérable. D’un secteur protégé et fermé à un
acteur ouvert, développé et dynamique dans l’économie tunisienne. Ceci s’inscrit dans un contexte de mondialisation
des services financiers imprégné de plus en plus par la concurrence et la modernisation accrue des établissements
financiers internationaux.
Cette libéralisation des services financiers est perçue par les autorités économiques et monétaires nationales comme un
choix stratégique dicté par le souci d’intensifier l’investissement et de diversifier encore l’économie. Selon Mr BACCAR,
le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, « …Cette libéralisation interpelle la banque tunisienne à définir son
champ d'activité et à repenser sa dimension en vue de satisfaire aux exigences de l'efficience économique de la
banque».
Les principaux facteurs derrière ces évolutions sont, entre autres, les nouvelles réglementations de la BCT concernant le
renforcement de la sécurité des relations financières, l’ouverture économique du pays qui a nécessité une restructuration
du système financier, ainsi que la vague de privatisation qu’a connue le secteur bancaire.
Modernisation du secteur: Promulgation de la loi bancaire relative aux établissements de crédit
Depuis 1997, la BCT avait lancé un vaste programme destiné à mettre à niveau les institutions financières en général et
l'ensemble du secteur bancaire en particulier : développement de la monétique, télé compensation et systèmes de
paiement, sécurisation des transports de fonds, centrale d'information (ex-centrale des risques) et des impayés, création
de sociétés de recouvrement des créances, possibilité de procéder à des opérations de titrisation.
En juillet 2001, une loi bancaire relative aux établissements de crédit a été promulguée. Elle a permis de mettre en place
un environnement plus libéral pour l'exercice des métiers bancaires et a, ainsi, supprimé le cloisonnement juridique entre
les banques de développement et les banques de dépôts. Désormais, chaque établissement est agréé en tant que
banque universelle, pouvant se spécialiser en fonction de ses choix stratégiques. Les répercussions se sont faites
ressentir sur la rentabilité (amélioration des résultats nets des banques) et sur l'exploitation bancaire.
En 2006, un nouveau projet de loi amendant et complétant la loi de 1958 relative à la création et à l'organisation de la
Banque Centrale de Tunisie (BCT) est venu renforcer le paysage bancaire. Cette législation dote la BCT de nouvelles
prérogatives dans les domaines du conseil, du suivi, de la transparence, du contrôle et de la publication d'informations
financières et économiques.
Concrètement, cette loi permet à la BCT d'élaborer des statistiques et de mener des enquêtes sur les tendances et
évolutions de la conjoncture monétaire et financière, afin de mettre à la disposition du grand public des indicateurs
objectifs. De plus, et en vertu du nouvel amendement, la BCT va cesser d'accorder au Trésor des facilités de crédit sous
forme de découverts de compte courant.
L'autre objectif poursuivi par cette nouvelle loi consiste en la maîtrise du système de paiement. La BCT est habilitée,
4
dorénavant, à tenir un registre sur les risques et aléas de paiement par chèque, par carte bancaire ou par autres modes
de paiements futurs.
Quant à la sécurité des transactions, une réforme relative aux virements des gros montants de plus de 50 mille dinars a
aussi été instaurée. Elle vise la sécurisation des règlements dans le cadre du traitement automatique et automatisé des
opérations de paiement.
Dans le domaine du contrôle, la BCT est habilitée à contrôler les établissements de crédits et à veiller à la stabilité du
système financier et à sa sécurité. A cet effet, elle est autorisée à conclure des conventions avec les institutions de
contrôle telles que le Conseil du Marché Financier (CMF), les établissements de crédit et les assureurs. Ces accords
favoriseront la formation, l'échange d'informations, d'expertises et la conduite en commun d'opérations de contrôle après
autorisation des autorités de tutelle.
Le volet de la transparence a été aussi abordé par cette réforme. En effet, la BCT est tenue, aux termes de cette
nouvelle législation, de soumettre ses comptes à un audit international.
L'autre nouveauté de la loi concerne la création au sein de la BCT d'un «observatoire des services bancaires» chargé du
suivi de la qualité des services bancaires fournis par les établissements de crédit.
En outre, et pour un meilleur financement de l'économie et afin de renforcer l'action de la supervision bancaire, la
transparence en matière d'octroi des crédits a été instituée. Dans cette perspective, les banques sont dans l'obligation de
transmettre à la BCT en même temps que la déclaration de la situation mensuelle comptable, la liste des clients
bénéficiaires de crédits débloqués au cours du mois objet de la déclaration, y compris les actions de renouvellement des
crédits, ainsi que leurs états financiers respectifs relatifs aux deux derniers exercices.
C’est dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’information que la loi portant création et organisation de la Banque
Centrale a été modifiée par une nouvelle loi relative à l’initiative économique et plus particulièrement à son financement.
En effet, dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’information recensée par la centrale des risques et le fichier
des crédits aux particuliers, il a été permis à la BCT de demander aux sociétés de recouvrement de créances de lui
fournir toutes les statistiques et les informations qu’elle juge utiles pour connaître l’évolution du crédit et de la conjoncture
économique et ce, au même titre que les établissements de crédits. La BCT fixe aussi les données techniques devant
être respectées par tous les organismes lors de la communication des informations au fichier des crédits non
professionnels et lors de sa consultation. Par ailleurs, la BCT permet aux bénéficiaires des crédits professionnels et non
professionnels, des facilités de paiements et de consulter les données qui les concernent.
Structure du système bancaire en Tunisie
Le système bancaire en Tunisie comprend actuellement 20 banques de dépôt. En 2005, sa structure a connu un
changement considérable suite à la création d’une nouvelle banque dénommée « Banque de Financement des Petites et
Moyennes Entreprises », la privatisation de la Banque du Sud désormais dénommée Attijari Bank et le changement de
statut des banques de développement, STUSID, BTL, TQB et BTK en banques universelles. En Janvier 2008, et dans le
cadre du programme de restructuration du secteur bancaire il y a eu la privatisation de la Banque Tuniso-Koweitienne
5
par la cession de 60% de son capital au profit de la société financière « OCEOR » filiale du groupe français « Caisse
d’Epargne ».
En Tunisie, le secteur bancaire est majoritairement composé de banques privées et à capital mixte (70%) mais les
banques publiques y jouent un rôle prépondérant dans le financement de l’économie. Sur les 20 banques que dénombre
le système bancaire tunisien, 11 banques sont cotées à la Bourse de Tunis.
Tab 2: Présentation des banques
Banque
Dénomination
Capital Social en DT
AB
Amen Bank
ABC
Arab Banking Corporation ( Branche onshore)
ATB
Arab Tunisian Bank
ATTIJARI
Banque Attijari de Tunisie
BIAT
Banque Internationale Arabe de Tunisie
BFPME
Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises
BFT
Banque Franco-Tunisienne
BH
Banque de l'Habitat
BNA
Banque Nationale Agricole
BT
Banque de Tunisie
BTE
Banque de Tunisie et des Emirats
BTK
Banque tuniso-kuweitienne
BTL
Banque Tuniso Lybienne
BTS
Banque Tunisienne de Solidarité
Citibank
CitiBank ( branche onshore)
STB
Société Tunisienne des Banques
STUSID Bank
Société Tuniso Séoudienne dInvestissement et de Développement
TQB
Tunisian Qatari Bank
UBCI
Union Bancaire du Commerce et de l'Industrie
UIB
Union Internationale des Banques
Source : BCT et Association profesionnelle Tunisienne des banques et des établissements financiers
85 000 000
40 000 000
80 000 000
150 000 000
170 000 000
50 000 000
5 000 000
90 000 000
100 000 000
75 000 000
90 000 000
100 000 000
70 000 000
40 000 000
25 000 000
124 300 000
100 000 000
30 000 000
50 000 000
106 000 000
La Tunisie s’enorgueillit aussi de grandes banques privées à la lumière de la Banque Internationale Arabe de Tunisie
(BIAT) détenue par des hommes d’affaires tunisiens et des institutions financières internationales, Amen Bank détenue
par la famille Ben Yedder, l’Union Internationale des Banques, l’Union Bancaire du commerce et de l’industrie (UBCI) et
Attijari Bank détenues par des banques internationales respectivement Société Générale, BNP Paribas, et le consortium
Attijariwafa Bank ( Maroc) et Banco Stander Central Hispano ( Espagne).
Les actifs consolidés du secteur bancaire se sont accrus de 10,4% à 32 378 MTND à la fin de 2007 grâce à la hausse de
9,77% à 27 458 MTND des crédits à l’économie. Ceci dit, l’année 2007 a été marquée par une progression plus
prononcée des ressources propres des banques (+13,7%) que celle des emplois (+9,77%). En effet, plusieurs banques
de la place se sont penchées sur l’augmentation du capital et le renforcement de l’assise financière. Aussi, la structure
du système bancaire tend de plus en plus à emprunter le modèle de banque universelle en matière de taille. Cette
dynamique constitue une réponse rationnelle au programme de libéralisation du secteur financier afin de s’aligner aux
standards internationaux d’une part et d’autre part constituer un centre bancaire disposant d’assise financière solide
permettant l’exploitation des économies d’envergure et d’échelle face à l’écrasement des marges d’intermédiation.
6
Performance financière du secteur bancaire
Les réformes entreprises, depuis 1997, dans le secteur bancaire en Tunisie ont positivement impacté les performances
des banques en terme d’actifs, de passifs et des ratios de performance.
En effet, l’accélération de l’économie tunisienne, accompagnée par le programme de réforme du secteur bancaire, ont
stimulé les investissements dans les différents secteurs conduisant ainsi à une augmentation de l’offre de monnaie sur le
marché. Cette augmentation a été traduite par la hausse des actifs et passifs consolidés du système bancaire.
La masse monétaire au sens strict (M2) a augmenté de 13,5% entre 2006 et 2007, atteignant 28 197 MDT contre une
évolution de 12,2% entre 2005 et 2006. L’agrégat M1, correspondant aux billets, pièces et dépôts à vue, a augmenté de
12,3% pour atteindre 11 083 MDT alors que la quasi monnaie (mesuré par les dépôts à termes inférieurs ou égaux à 2 ans
et les dépôts assortis d'un préavis de remboursement inférieur ou égal à 3 mois) a varié de 14,4% à 17 114 MDT.
Graph 2: Evolution de la liquidité;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
35 000
En Million de DTN
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
2005
M1
2006
2007
Quasi-monnaie
août-08
Source: Banque Centrale de Tunisie, MAC sa
La hausse de l’offre de monnaie dans le système bancaire a été reflétée dans les chiffres consolidés des bilans des
banques. La base du financement, représentant le moteur principal des bonnes performances des banques, s’est
améliorée en 2007 de 13,5% atteignant les 41 377 MDTN contre 36 470 MDTN en 2006.
7
Tab 3 : Bilan consolidé des banques en Tunisie
En Million de DTN
2001
2002
2002
2003
2004
2005
2006
2007
avr-08
Encaisse
144
138 727
139
139
138
136
201
241
207
Dépôts à la BCT
609
530 070
530
558
764
1 058
1 299
1 920
2 080
Avoirs Extérieurs
808
957 253
957
853
906
1 281
1 507
1 996
2 125
1 487
1 558 762
1 559
1 664
2 145
2 271
2 467
2 817
2 776
16 241 17 122 207
17 122
18 141
19 981
21 561
23 237
25 465
26 166
Créances sur l'Etat
Credits à l'économie
Portefeuille Titres
Autres postes de l'actif
Total Actif
797
1 019 805
1 020
1 120
1 232
1 415
1 513
1 650
1 717
6 195
5 688 381
5 688
5 711
5 972
6 232
6 124
7 287
6 931
26 282 27 015 205
27 015
28 185
31 138
33 954
36 470
41 377
42 003
En Million de DTN
2001
2002
2002
2003
2004
2005
2006
2007
avr-08
Dépôts monétaires
3 959
3 696 699
3 697
3 919
4 265
4 721
5 422
6 271
6 074
Dépôts quasi-monétaires
9 293 10 118 780
10 119
10 868
12 151
13 273
14 674
16 539
17 748
Engagements extérieurs
1 827
2 006 096
2 006
2 054
2 471
3 027
3 208
3 750
3 679
870
504 091
504
444
93
4
123
17
8
Ressources spéciales
2 004
2 353 680
2 354
2 119
2 257
2 273
2 258
2 241
2 221
Fonds propres
2 881
3 075 831
3 076
3 431
4 014
4 486
4 928
5 471
5 415
Autres postes de passif
5 444
5 260 028
5 260
5 350
5 888
6 170
5 857
7 089
6 859
26 282 27 015 205
27 015
28 185
31 138
33 954
36 470
41 377
42 003
Avances de la BCT
Total Passif
Source : Banque Centrale de Tunisie
En matière de crédits octroyés par le système bancaire tunisien, la part des prêts en pourcentage du PIB s’est accrue de
manière régulière pour atteindre 56,8% en 2007.
Graph 3: Pénétration bancaire en Tunisie hk hhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
60%
57,2%
55%
56,8%
57,1%
56,3%
56,5%
56,1%
56,1%
50,1%
50%
46,6%
45%
46,1%
46,2%
47,6%
48,5%
45,9%
40%
2001
2002
2003
2004
Crédits/PIB
2005
2006
2007
Dépôts /PIB
Source: Banque Centrale de Tunisie, MAC sa
Ce ratio est dans la fourchette moyenne de la région MENA (58%) et demeure nettement au dessus du niveau moyen de
certains pays d’Europe Centrale (autour de 30%), mais s’inscrit en net retrait par rapport au niveau moyen de la zone euro
8
(109,6%). En terme de dépôts, le taux de pénétration reste aussi relativement bas à 50,8% à la fin de 2007
comparativement au Maroc avec 79,1%, le Kuwait ( 64,1%) et le Qatar ( 68,3%).
Le taux de bancarisation de la population, en dépit de sa progression, demeure encore faible en Tunisie (50% de la
population totale en 2007 contre 98% pour la France, 1 guichet pour 9,6 milles habitants contre 1 pour 7,3 milles au Maroc
et 1 pour 2,4 mille habitants en France). Les banques tunisiennes sont essentiellement des banques de réseau et la totalité
du Produit Net Bancaire provient du réseau des agences. L’importance et la dispersion du réseau constituent un levier pour
la banque. Ils permettent d’une part la diversification régionale et la diversification sectorielle et d’autre part, c’est un moyen
d’attraction à la clientèle potentielle.
Ceci atteste des possibilités de développement notables dont dispose le secteur bancaire tunisien pour accroître ses
opportunités d’affaires. A ceci s’ajoute le développement de la banque à distance favorisé par le développement
technologique.
Les ressources – Une croissance par la mobilisation des dépôts
Les ressources du secteur bancaire tunisien ont affiché un taux de croissance moyen de 8,9% pour la période 2002-2007. Sur la base d’une année pleine, les ressources ont progressé de 13,5% en 2007 contre 7% en 2006. De même,
les dépôts ont progressé et ce parallèlement aux emplois et leurs contributions dans le total des emplois sont restées
quasiment inchangées entre 2006 et 2007 à 55,1%. En 2007, les dépôts ont progressé de 13,5% par rapport à 2006
contre une hausse de 11,7% une année auparavant.
Graph 4 : Répartition des dépôts ………………………………………………………….
100,0%
11,0%
10,7%
14,0%
10,8%
33,8%
33,0%
27,0%
31,0%
29,1%
29,4%
31,5%
32,8%
26,1%
26,8%
27,5%
25,4%
2007
avr-08
80,0%
60,0%
40,0%
20,0%
0,0%
2005
Dépôts à vue
2006
Dépôts à terme
Comptes d'épargne
Autres
Source : Banque centrale de Tunisie
La répartition des dépôts a été quasiment la même sauf pour les comptes d’épargne qui ont baissé de 7,2% en 2007 et
n’ont représenté que 27% des dépôts. La baisse de ces dépôts provenait principalement des autres comptes d’épargne
alors que les comptes spéciaux d’épargne et l’épargne logement ont progressé respectivement et 8% et 5,5%.
9
Graph 5 : Répartition des ressources des banques en 2007………………………….
Autres postes de
passif
17%
Dépôts monétaires
15%
Fonds propres
13%
Ressources
spéciales
5%
Engagements
extérieurs
9%
Dépôts quasimonétaires
41%
Source : Banque centrale de Tunisie
Les Emplois – Une croissance des crédits
En 2007, l’encours des crédits servis par le système financier à l’économie s’est élevé à plus de 27 Milliards de dinars en
progression de 9,8% par rapport à 2006 taux supérieur à celui enregistré une année auparavant de 2,4 points de
pourcentage. Ceci étant, la part des crédits servis aux professionnels dans l’encours total des crédits a baissé à 78,3%
suite notamment au recul des crédits octroyés aux différents secteurs d’activité. Nonobstant, la hausse de la part des
crédits consentis aux particuliers s’explique par l’augmentation de la part des crédits à l’habitat et des crédits à la
consommation.
En terme d’échéance, et malgré un certain affaiblissement dans la part des crédits octroyés, les crédits à court terme
représentent 52,9% (contre 53,7% en 2006) au profit des crédits à moyen et long terme qui représentent désormais
47,1% (contre 46,3% en 2006).
ƒ
Crédits aux professionnels
Quoiqu’en progression de 9,7% à 22.8 Milliards de dinars en 2007 contre une évolution de 6,4% une année auparavant,
les crédits aux professionnels ont représenté 78,3% de l’ensemble des crédits à l’économie en repli de 1,3 points de
pourcentage par rapport à 2006. Cette baisse est due au recul de au recul des crédits octroyés aux différents secteurs
d’activité. Par ailleurs, les crédits à court terme dispensés aux professionnels ont progressé de 10,3% en 2007
représentant ainsi 56,8% de la totalité des crédits consentis par cette catégorie.
10
Graph 6 : Evolution de la part des crédits par secteur d'activité ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
Services
Industrie
Agriculture et pêche
8,1%
8,0%
7,7%
6,4%
6,1%
33,7%
33,7%
32,7%
37,7%
37,9%
58,2%
58,3%
59,6%
55,9%
56,0%
2003
2004
2005
2006
2007
Source : Rapport d'activité 2007 de la Banque Centrale de Tunisie
En termes sectoriels, ce sont les sociétés de services qui ont le plus bénéficié des crédits accordés aux institutionnels (+
1 144 MDT) et notamment le commerce (+ 449 MDT à 4 261 MDT) suivi par le secteur immobilier et services aux
entreprises (+ 257 MDT) alors que les crédits aux hôtels et restaurants ont baissé de 68 MDT à 3 155 MDT.
Les banques publiques ont continué à jouer un rôle prépondérant dans le financement de l’économie assurant plus de
8,4 Milliards de dinars, soit plus de 40% de l’encours global des crédits servis à l’économie. En effet, la BNA a couvert
près de 31% des crédits octroyés au secteur de l’agriculture et pêche tandis que la STB a assuré, en 2007, 38% des
crédits dispensés au secteur du tourisme. Quant à la BH, elle a servi plus de 22% des crédits consentis à la promotion
immobilière.
ƒ
Crédits aux particuliers
Les crédits aux particuliers, qui restent la cible privilégiée des grandes banques tunisiennes, ont évolué de 18,9% pour
s’élever à 6,3 Milliards de dinars contre une évolution de 18,6% l’année d’avant. Cette évolution est due à l’accélération
de l’encours des crédits à moyen et long terme en augmentation de 23,7% contre 12% l’année précédente. Les crédits
octroyés ont servi principalement à financer l’acquisition de logements et l’aménagement d’anciens logements (56% des
encours des crédits aux particuliers). Il y a lieu aussi de noter la forte progression en 2007 des crédits à l’habitat de
23,8% par rapport à 2006.
Pour ce qui est du court terme, l’encours des crédits a progressé de 12,4% contre 28,9% l’année précédente. Les
nouveaux crédits ont été consentis à hauteur de 60% pour couvrir les dépenses courantes des ménages. Courant les cinq
dernières années, l’évolution moyenne des prêts aux clients de détail a été de 17% mais avec la tension inflationniste
ressentie sur le plan national, l’expansion des prêts aux particuliers pourrait être limitée par la BCT dans les années à venir.
11
Graph 7 : Evolution des encours des crédits aux particuliers (Milliards de Dinars)
6333
5328
4492
3605
3073
2003
2004
2005
2006
2007
Source : Rapport d'activité 2007 de la Banque Centrale de Tunisie
Cependant nous constatons que le taux de transformation (ou d’intermédiation) des dépôts en crédits (Ratio crédits
/dépôts) a baissé de 4 points par rapport à 2006 pour se situer à 112%. Cette sur-utilisation des dépôts au profit des
crédits emmènerait les banques à financer une part de leurs crédits en faisant appel à d’autres ressources en particulier
les emprunts et les opérations de trésorerie.
La qualité de l’actif
Quoiqu’en amélioration, la qualité des actifs des banques tunisiennes reste encore problématique. Ces prêts douteux
proviennent en partie du financement des projets d’infrastructure publics à caractère industriel et commercial par le
système bancaire mais aussi d’une mauvaise gestion prudentielle.
Graph 8 : Qualité de l'actif ;;;;;;;;;;;;;; ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
25%
24,0%
53,2%
23,7%
20,9%
20,9%
20%
52%
17,6%
50%
49,0%
15%
48%
46,8%
46%
10%
5%
19,3%
54%
45,8%
43,9%
44%
43,1%
42%
40%
0%
2002
2003
2004
Taux des créances classées
2005
2006
2007
Taux de couverture
Source : Rapport d'activité de la BCT 2007
12
Mais selon le dernier rapport du FMI publié en juillet 2008, le ratio des créances douteuses reste élevé mais le secteur
est en passe de prendre les mesures nécessaires pour améliorer la viabilité des prêts octroyés. En effet, sur les trois
dernières années, les banques tunisiennes se sont focalisées sur l’amélioration de la qualité de leurs portefeuilles
d’actifs. Le taux des créances non performantes (ou créances classées) dans le total des engagements s’est affiché en
baisse continue passant de 24% en 2003 à 17,6% en 2007 (Selon le rapport d’activité 2007 de la BCT) grâce à un
traitement dynamique de ces créances. Ainsi le secteur progresse vers la concrétisation des objectifs de réduction du
taux des créances classées au niveau de 15% en 2009 et 12% en 2011. Malgré cette amélioration, le taux des créances
douteuses reste assez élevé par rapport à une moyenne de 5% pour les autres pays de la méditerranée.
Par ailleurs, les banques ont renforcé leurs efforts en matière de provisionnement et de réservation d’agios permettant
ainsi d’améliorer le taux de couverture des crédits non performants qui a atteint 53,2% en 2007 contre 49% en 2006 et
47,4% en 2005. Malgré cette amélioration, le taux de provisionnement reste en deçà du niveau des 70 % escompté par
la BCT. Selon le FMI, atteindre rapidement ces objectifs, et même aller au-delà, renforcerait davantage la capacité du
système bancaire à absorber les chocs potentiels pouvant affecter l’économie, compte tenu de l’ouverture progressive
du compte de capital.
13
ETUDE COMPARATIVE
L’étude comparative que nous élaborerons concernera dix banques cotées à savoir, Amen Bank, Arab Tunisian Bank,
Attijari Bank, Banque de l’Habitat, Banque Internationale Arabe de Tunisie, Banque de Tunisie, Banque nationale
Agricole, Société Tunisienne des Banques, Union Bancaire du Commerce et de l’Industrie et l’Union Internationale des
banques. Ces banques représentent ensemble plus de 82% du total des actifs des banques commerciales en 2007 et
88% des crédits distribués à l’économie.
La taille des banques étudiées a augmenté de 21 233 Million de DT en 2001 à 32 093 Millions de DT en 2007, soit une
croissance de plus de 50% sur les six dernières années. Les quatre premières banques notamment la STB, la BNA, la
BIAT et la BH représentent 58,9% du total actif des banques de notre échantillon. La part de ces banques est restée
quasiment la même depuis 2001.
Tab 4 : Présentation des banques
En MDTN
Arab Banque
Amen
Tunisian Attijari de
Bank
Tunisie
Bank
Banque
Banque Banque
Internationale
de Nationale
Arabe de
l'Habitat Agricole
Tunisie
Société
Banque
Union Bancaire
Tunisienne
de
du Commerce
des
Tunisie
et de l'Industrie
Banques
Union
Internationale
des Banques
Total actifs
2 765,3
2 742,6
2 362,9
4 834,9
3 925,9
5 051,7
2 065,2
5 102,0
1 505,3
1 737,7
Créances sur la clientèle
1 985,0
1 214,7
1 700,4
2 739,7
3 067,6
3 881,1
1 662,6
3 822,7
1 079,0
1 309,4
Dépôts de la clientèle
2 072,3
2 241,7
1 941,6
4 096,8
2 443,5
3 630,1
1 419,8
3 608,5
1 073,2
1 617,3
Capital social
85,0
80,0
150,0
170,0
90,0
100,0
75,0
124,3
50,0
106,0
Fonds propres
272,8
197,5
91,0
424,9
322,7
386,9
360,1
459,6
163,6
-19,1
29,4
26,3
-9,4
21,5
60,2
28,1
60,2
31,6
17,4
-179,9
Résultat net
Source : Etats financiers des banques , MAC sa
Les dépôts
Les dépôts se sont accrus à un taux moyen de 10,9% par an pour passer de 14 419 Millions de DT en 2002 à 24 145
Millions de DT en 2007. Afin de soutenir la forte croissance des crédits dans le secteur bancaire, la mobilisation des
ressources reste la principale issue. Beaucoup de banques se sont orientées vers les dépôts à moyen terme afin de
renforcer leur base de financement. Les quatre premières banques en termes d’actifs comptent 57,1% du total des
dépôts, chapeautées par la BIAT avec une part de 17%.
14
Graph 9 : Croissance des dépôts (en MDT);;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
14% 14%
26 000
12%
24 000
12%
22 000
20 000
10%
10%
11%
8%
18 000
16 000
7%
6%
14 000
4%
12 000
4%
2%
10 000
2002
2003
2004
2005
2006
Dépôts
% de croissance
2007
Source : Rapports d'activités des banques
Les banques ont aussi renforcé leurs réseaux d’agences à travers le pays. L’élargissement du réseau des agences
bancaires reflète une nette évolution de l’activité du secteur bancaire et reflète l’orientation plus prononcée des banques vers
la banque de détail nécessitant une proximité des agences bancaires par rapport à la localisation géographique de la
clientèle.
Graph 10 : Dépôts de la clientèle - 2007 … ;;;;;……………………….……………….
5,9%
4,4%
17,0%
6,7%
8,0%
15,0%
9,3%
8,6%
BIAT
BNA
STB
BH
AB
ATB
ATTIJARI
UIB
BT
UBCI
14,9%
10,1%
Source : Les états financiers 2007 respectifs des banques
Les crédits
Sur la période 2002-2007, les crédits se sont accrus à un rythme moins rapide que celui des dépôts soit 6,7% en moyenne
par an. Les encours de crédits sont passés de 16 237 Millions de DT en 2002 à 22 462 Millions de DT en 2007. Ceci est
en partie dû à l’accroissement des crédits aux particuliers et précisément ceux relatifs au financement des logements avec
l’ouverture de l’ensemble des banques de dépôt sur les crédits immobiliers réservés auparavant qu’à la BH.
Nous pensons que les banques continueront à faire face à une demande de crédit assez importante dans les années à
venir. Cette demande émanera principalement du secteur des services et celui de l’immobilier en particulier. Les efforts
15
gouvernementaux pour diversifier l’économie et améliorer le climat des affaires en Tunisie et l’attrait des IDE à travers des
mesures réglementaires et structurelles dans divers secteurs seront des catalyseurs pour le développement du secteur
bancaire en Tunisie.
Les quatre premières banques de la place ont contribué de plus de 60% dans le total des encours des crédits en 2007. La
part de ces banques s’est accrue durant la période 2001-2007 en passant de 58,4% à 60,2%. La part importante des
encours de crédits des banques publiques (17,3% pour la BNA, 17% pour la STB et 13,7% pour la BH) remonte à la période
où les banques publiques étaient les principaux pourvoyeurs de crédits à l’économie. Cette part tend à être réduite dans les
années à venir suite au dynamisme des banques privées. Cette tendance a commencé à émerger lors des trois derniers
exercices. En effet, les trois banques publiques ont cumulé, en 2006, 64,2% des nouveaux crédits octroyés à la clientèle.
Cette part est passée à 43,5% en 2007 et 41,3% sur les neufs premiers mois de 2008.
En 2007, le dynamisme commercial des banques privées a permis d’augmenter le niveau des crédits octroyés à la clientèle
et notamment les banques ATTIJARI, BIAT et AB. Ces banques affichent des taux de croissance des crédits plus élevé que
la moyenne du secteur bancaire dans sa globalité.
Cette tendance s’est prolongée en 2008, puisque entre le 30/09/207 et le 30/09/2008, ces trois banques auxquelles s’ajoute
l’ATB ont réalisé plus de 70% des nouveaux crédits octroyés par les banques privées et plus de 41% des nouveaux crédits
octroyés par l’ensemble des banques étudiées sur la même période.
Tab 5 : Les nouveaux crédits octroyés
2005
2006
2007
Banques publiques
375
863
895
4%
1 362
STB
123
346
150
-57%
323
BNA
35
223
535
140%
751
BH
217
294
210
-28%
289
Banques privées
976
482
1 163
141%
1 936
BIAT
281
152
477
213%
347
AB
111
138
244
77%
321
ATTIJARI
224
-269
186
169%
328
BT
123
137
182
32%
79
UIB
111
59
-104
-275%
282
ATB
42
168
79
-53%
364
UBCI
83
96
98
3%
215
1 351
1 344
2 058
53%
3 298
TOTAL
Var 06/07
3T08
Source : Etats financiers des baqnues, Indicateurs d'activité , MAC SA
Le taux d’intermédiation (le ratio crédits / dépôts)
Par ailleurs, depuis 2002 le taux de transformation (ou d’intermédiation) des dépôts en crédits, pour les banques cotées et
hors BTE, a été en baisse continue pour passer de 112,6% en 2002 à 93% en 2007. D’ailleurs, ce n’est qu’en 2006 que ce
16
taux est passé au dessous du seuil de 100%. Cette insuffisance structurelle en ressources est comblée par le recours aux
ressources spéciales et le refinancement sur le marché monétaire. La sur-utilisation des dépôts au profit des crédits est de
nature à peser sur la rentabilité des banques.
Graph 11 : Crédits Vs Dépôts ( secteur étudié) ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;; ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
115,0%
112,6%
24 000
109,5%
20 000
110,0%
103,9%
105,0%
16 000
100,0%
101,4%
12 000
97,9%
93,0%
8 000
95,0%
90,0%
4 000
85,0%
0
80,0%
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Dépôts
Crédits
% crédits en termes de dépôts
Source : Etats financiers 2007 respectifs des banques, MAC sa
En terme de taux d’intermédiation, les banques cotées se divisent en trois catégories :
ƒ Les banques ayant des taux d’intermédiation largement supérieur à 1 (STB, BNA, BH, BT),
ƒ Les banques ayant des taux d’intermédiation largement au dessous de 1 (ATTIJAARI, BIAT, UIB et ATB)
ƒ Les banques qui ont un taux d’intermédiation autour de 1 (AB et UBCI).
Graph 12: Taux d'intermédiation des banques ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
125,5%
117,1%
106,9% 105,9%
100,5%
95,8% 93,0%
87,6%
81,0%
66,9%
ATB
BIAT
UIB
ATTIJARI
moyenne
AB
UBCI
STB
BNA
BT
BH
54,2%
Source : Etats financiers 2007 respectifs des banques , MAC sa
La qualité de l’actif
Pour les banques cotées, cette tendance reste mitigée. Le risque de crédit le plus élevé étant celui de l’UIB avec un taux des
créances classées de près de 45% et un taux de couverture des créances par les provisions de seulement 45,9%. Ceci étant,
le nouveau plan de reconstitution des fonds propres de la banque lui permettra de se couvrir de manière optimale contre les
17
risques de ses crédits non performants et s’inscrit dans une démarche d’assainissement des créances et de la maîtrise des
risques et des coûts.
Dans le secteur public, la STB dispose encore d’une mauvaise qualité d’actifs eux même sous provisionnés. Malgré les
cessions massives des créances non performantes à sa filiale de recouvrement, la STB souffre encore de sa participation
active dans le financement du tourisme, secteur considéré « prioritaire » par les autorités publiques. De l’autre côté du
spectre, la BT reste le fleuron des banques tunisiennes en terme de qualité des actifs avec un taux de créances classées
au dessous de la norme des 10% soit 5,5% et une couverture par les provisions à hauteur de 100%.
Graph 13 : Qualité de l'actif en 2007 des banques cotées;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;.
50%
100,0%
40%
44,7%
81,4%
90%
73,4%
67,4%
64,9%
30%
53,2%
20%
12,6%
10%
110%
12,7%
59,09%
26,5%
45,9%
17,6%
13,2% 13,2%
70%
50%
48,4%
30%
5,5% 7,3%
10%
0%
BT
BH
ATB
UBCI
BIAT
BNA
Taux des créances classées
AB
STB
UIB
Taux de couverture
Source : Rapport d'activité des banques, 2007
En 2007, les banques ont constitué des provisions à hauteur de 548,8 MDT contre 509,6 MDT en 2006, soit une hausse
de 8% contre une hausse de 73% en 2006. La hausse importante en 2006 des provisions a été due aux importantes
dotations aux provisions constatées par Attijari Bank, soit 163 MDT afin d’assainir la quasi intégralité de son portefeuille.
En 2007, c’est l’UIB qui a constaté des dotations aux provisions de 153,2 MDT alors que Attijari Bank n’a constaté que 51
MDT et les autres banques ont suivi un rythme de croissance « normal » de leurs dotations.
Graph 14: Effort moyen de provisionnement ( en Million de DT );;;;;;;;;;;;
250%
700
652
600
218%
460
500
400
360
200
165
549
200%
381
176%
300
576
510
216
294
150%
156%
100
113%
119%
0
100%
2003
2004
2005
Dotations aux provisioons
Effort de provisionnement moyen
2006
2007
Résultat brut d'exploitation
Source : Etats financiers des banques, MAC sa
18
Ainsi, en 2007, l’effort moyen de provisionnement a été en légère progression par rapport à 2006 soit 119% en 2007
contre 113% en 2006 c'est-à-dire que le résultat brut d’exploitation permet de reconstituer les provisions à hauteur de
119% en 2007 et à hauteur de 113% en 2006. Cette progression positive est due à la hausse plus proportionnelle du
résultat brut d’exploitation que celle des provisions. Sur la période 2003-2007, l’effort de provisionnement moyen a été en
baisse suite à des politiques de provisionnement intensives avec un taux de croissance annuel moyen de 35% contre 16%
pour le résultat brut d’exploitation.
La marge d’intérêt
Entre 2001 et 2004, et corrélativement à la baisse du TMM, le taux de la marge d’intérêt (en pourcentage du PNB) des
banques s’est affiché en repli passant de 62% en 2001 à 57% en 2004. A partir de 2005, et comparativement à la reprise
du TMM, le taux de la marge d’intérêt s’est consolidé pour passer à 59,2% à fin 2007.
Graph 15 : Marge d'intérêt …………………………………………………………………
6,2%
65%
6,0%
5,8%
60%
5,6%
5,4%
55%
5,2%
5,0%
50%
4,8%
2001
2002
2003
2004
Taux de la marge d'intérêt
2005
2006
2007
TMM
Source : BCT, Etats financiers 2007 respectifs des banques, MAC sa.
En 2007, la marge d’intérêt moyenne des banques étudiées a progressé de 15,3% en absolu et de 1,8 points en terme de
pourcentage du PNB pour passer de 57,4% en 2006 à 59,2%. En général, ceci est du à la hausse de 13,3% des intérêts et
revenus assimilés et notamment les revenus sur les opérations de crédit en liaison avec l’évolution de l’encours moyen
des crédits. Cette progression a été favorisée par une plus grande maîtrise des risques qui s’est traduite par une
amélioration du rendement des crédits. Par ailleurs, les intérêts encourus et charges assimilées ont évolué de 12,9% suite
notamment à l’accroissement des intérêts servis sur les comptes à termes et certificats de dépôts qui ont tout de même été
atténué par la diminution des charges de trésorerie suite à la baisse de l’endettement moyen des banques sur le marché
monétaire.
19
Graph 16 : Evolution de la marge d'intérêt des banques……..;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
80,0%
60,0%
40,0%
20,0%
2003
2004
2005
2006
2007
AB
ATB
BIAT
BNA
Attijari
BH
STB
UBCI
UIB
Moy.
55,3%
54,8%
56,9%
53,6%
56,1%
49,7%
33,7%
24,0%
20,3%
26,7%
59,4%
53,1%
53,5%
55,4%
56,6%
61,5%
63,5%
61,8%
60,5%
59,2%
67,9%
65,0%
58,0%
57,1%
46,9%
68,4%
69,1%
67,0%
65,5%
69,0%
47,2%
46,1%
56,9%
65,8%
71,7%
68,3%
64,6%
61,8%
61,9%
56,9%
49,5%
45,3%
56,2%
52,1%
55,4%
59,5%
56,5%
56,9%
57,4%
59,2%
Source : Etats financiers 2007 respectifs des banques, MAC sa
20
La diversification des revenus
Les autres revenus hors intérêts qui concernent principalement les commissions sur les opérations bancaires et les
revenus nets sur portefeuille titres des banques et les revenus de l’activité de change sont en train de devenir les
principaux contributeurs à la croissance des revenus des banques. Entre 2002 et 2007, les revenus hors intérêts des
banques de notre échantillon se sont accrus en moyenne de 9,4% contre une évolution moyenne de 8,7% pour le PNB
annuellement courant la même période.
Tab 6: Décomposition du Produit Net Bancaire
Marge d'intérêt
% croissance
Marge sur commissions
% croissance
Autres revenus
% croissance
2002
2003
2004
2005
2006
2007
552
540
548
607
710
818
-3,0%
-2,3%
207
205
224
10,0%
-0,9%
9,3%
164
163
197
215
-0,3% 20,8%
9,0%
9,0% 12,5%
1 067
1 224
1,4%
PNB
% croissance
923
908
0,4%
-1,6%
1,5% 10,7% 16,9% 15,3%
969
245
280
316
9,4% 14,6% 12,6%
235
264
1 397
6,7% 10,1% 14,8% 14,1%
Source : Etats Financiers 2007 des banques, MAC sa
Les banques locales accroissent leur dépendance vis-à-vis des revenus hors intérêt notamment courant les périodes de
baisse des taux d’intérêt et qui servent à compenser la baisse potentielle de la marge d’intérêt. En 2004, par exemple, les
revenus hors intérêts des banques étudiées ont affiché une croissance à deux chiffres, soit 14% contre une timide
progression de 1,5% de la marge d’intérêt. La part de ces revenus dans la formation du PNB des banques s’est améliorée
progressivement entre 2001 et 2004 passant de 38% à 43%. A partir de 2005, leur part a été en repli suite à l’amélioration
de la marge d’intérêt qui a affiché une hausse annuelle de 11% en 2005, 17% en 2006 et 15,3% en 2007. Par ailleurs,
ces revenus sont constitués principalement des marges sur commissions (54%) et des gains sur portefeuille titres
commerciaux et opérations financières.
Graph 17 : Revenus hors intérêts/ PNB…;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
80,0%
60,0%
40,0%
20,0%
2003
2004
2005
2006
2007
AB
ATB
BIAT
BNA
Attijari
BH
STB
UBCI
UIB
Moy.
44,7%
45,2%
43,1%
46,4%
43,9%
50,3%
66,3%
76,0%
79,7%
72,4%
40,6%
46,9%
46,5%
44,6%
43,4%
38,5%
36,5%
38,2%
39,5%
40,8%
32,1%
35,0%
42,0%
42,9%
53,1%
31,6%
30,9%
33,0%
34,5%
31,0%
52,8%
53,9%
43,1%
34,2%
28,3%
31,7%
35,4%
38,2%
38,1%
43,1%
50,5%
54,7%
43,8%
47,9%
49,5%
40,5%
43,5%
43,1%
42,1%
41,6%
Source : Etats financiers 2007 respectifs des banques, MAC sa
21
L’ATB a été la seule banque à accroître considérablement son ratio de revenus hors intérêts/PNB durant les cinq
dernières années, passant de 50,3% en 2003 à 72,4% en 2007. De plus, l’ATB a le plus important ratio en 2007 porté
par une hausse de 15% des gains sur portefeuille titres commerciaux et opérations financières. La STB a par contre
réduit la proportion de ces revenus hors intérêts entre 2006 et 2007 pour les ramener ainsi de 34,2% à 26,7% suite au
maintien des gains sur portefeuille titres commerciaux et opérations financières à leur niveau contre une évolution de
13% du PNB.
L’efficacité opérationnelle
Outre la question de la qualité des actifs, le problème majeur des banques tunisiennes demeure l’importance des
charges opératoires et notamment les frais de personnel. Le coefficient d’exploitation moyen (Frais généraux/ PNB) pour
le groupe des banques étudiées s’est amélioré entre 2003 et 2007 passant de 56,1% à 47,9%. Cette amélioration émane
principalement de la maîtrise de la masse salariale qui représente tout de même 73% des charges opératoires. Par
ailleurs, les charges générales d’exploitation ont augmenté de 11,4% en raison des charges engagées pour la refonte
de leurs systèmes d’information et l’extension du réseau de certaines banques. Cette extension s’inscrit dans l’optique
de l’orientation plus prononcée vers le métier de banque de détail nécessitant une proximité des agences bancaires par
rapport à la localisation géographique de la clientèle.
Graph 18 : Coefficient d'exploitation,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,
1 600
60,0%
1 400
56,9%
1 200
1 000
56,1%
55,0%
53,7%
800
50,6%
600
50,0%
400
47,9%
200
0
2003
2004
Produit net bancaire
45,0%
2005
2006
2007
Frais généraux
Coefficient d'exploitation
Source : Etats financiers 2007 respectifs des banques, MAC sa
En 2007, la hausse plus proportionnelle du PNB (+11,7%) par rapport à celle des charges opératoires (+5,8%) a permis
de dégager un coefficient d’exploitation de 47,9% en amélioration de 2.7 points par rapport à 2006.
Ceci dit, certaines banques et notamment privées restent largement éloignées de la moyenne du secteur notamment la
BT, AB et BH avec un coefficient avoisinant les 26% pour la première, 37% pour la deuxième et 39% pour la troisième.
Les autres banques publiques restent pénalisées par un sureffectif qui pèse sur la productivité. En effet, les charges
opératoires de la BNA et la STB absorbent 52% de leur PNB. Ces banques continuent à déployer des efforts importants
afin de réduire leurs charges d’exploitation. Les autres banques privées et en particulier UIB, UBCI, ATTIJARI et BIAT,
dégagent un coefficient d’exploitation nettement supérieur à la moyenne. Ceci s’explique par leurs engagements dans la
modernisation de leurs systèmes d’information et d’expansion de leurs réseaux d’agences en plus de l’importance de la
22
masse salariale.
Graph 20 : Evolution des coefficients d'exploitation;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
100%
80%
60%
40%
20%
0%
2003
2004
2005
2006
2007
AB
ATB
BIAT
BNA
TIJARI
BT
BH
STB
UBCI
UIB
Moy.
36%
38%
36%
38%
37%
47%
47%
47%
48%
45%
54%
54%
58%
52%
53%
66%
70%
62%
54%
52%
58%
54%
60%
64%
57%
30%
32%
30%
26%
26%
60%
54%
49%
43%
39%
71%
72%
62%
56%
52%
51%
58%
59%
63%
59%
79%
79%
66%
68%
84%
56%
57%
54%
51%
48%
Source : Etats Financiers 2007 respectifs des banques, MAC sa
Une rentabilité en amélioration
En général, la majorité des banques a affiché de belles progressions au niveau de leurs résultats net en 2007. La BT
domine le profit net du secteur en contribuant à hauteur de 22,3% en moyenne aux profits consolidés du groupe des
banques entre 2003 et 2007, soit le principal contributeur à la formation du profit net des banques de notre échantillon
(22,6% en 2007) avec un résultat net qui a été multiplié par deux par rapport à celui de 2006 suite notamment à une
amélioration de l’exploitation, une maîtrise des charges mais surtout une baisse au niveau des provisions ( couverture de
100% des créances douteuses). La BH vient en seconde position en terme de bénéfice consolidé avec un résultat de
51,13 MDT et une croissance de 79%.
Tab 7 : Ratios de rentabilité
En MDTN
ROE
ROA
2005
2006
2007
2005
2006
2007
Amen Bank
10,2%
9,7%
12,1%
0,9%
0,8%
1,1%
Arab Tunisian Bank
11,8%
13,7%
15,4%
1,0%
1,0%
1,0%
-
-
-
7,2%
5,9%
5,3%
0,5%
0,4%
0,4%
10,6%
17,7%
18,8%
0,7%
2,2%
1,3%
2,3%
4,7%
7,8%
0,2%
0,4%
0,6%
13,4%
14,4%
20,1%
2,0%
2,2%
2,9%
Société Tunisienne des Banques
9,3%
5,2%
7,4%
0,8%
0,5%
0,6%
Union Bancaire du Commerce et de l'Industrie
4,9%
9,3%
11,9%
0,6%
1,0%
1,2%
-
-
-
-
-
-
Banque Attijari de Tunisie
Banque Internationale Arabe de Tunisie
Banque de l'Habitat
Banque Nationale Agricole
Banque de Tunisie
Union Internationale des Banques
Source : Etats financiers des banques , MAC sa
23
Cette amélioration se prolongerait en 2008, si on se base sur les chiffres du premier semestre de l’exercice 2008. En
effet, hors l’UIB, le bénéfice net cumulé des autres banques s’est amélioré de 34% par rapport au premier semestre
2007.
Parallèlement à cette progression des profits, les banques tunisiennes affichaient des fondamentaux de rentabilité en
amélioration mais encore faibles notamment en termes de ROE et de ROA.
La rentabilité financière moyenne des banques s’est nettement appréciée pour se situer à 10,3% en 2007. La BT et la BH
restent toujours en tête en terme de rentabilité financière avec 20,1% et 18,8% respectivement en 2007 suite notamment
au net renforcement de leurs bénéfices. Hormis la BT, la BNA a affiché en 2007 la plus importante croissance de ROE
passant de 4,7% en 2006 à 7,8% en 2007 soit son meilleur taux de rentabilité financière sur les cinq dernières années.
Cette amélioration est due notamment au résultat exceptionnel de la banque enregistré en 2007 favorisé par la plus-value
réalisée par la banque suite à la cession de sa participation dans le capital de la société Magasin Général.
Tab 8 : Résultats Nets et les parts de marché en terme de résultat net
Million de DT
2003
2004
2005
AB
27,50
18,48
19,44
% croissance
74%
-33%
5%
Part de marché
18%
16%
12%
ATB
13,4
13,7
17,7
% croissance
33%
3%
28%
Part de marché
9%
12%
11%
BIAT
22,22
16,07
19,08
% croissance
-1%
-28%
19%
Part de marché
14%
14%
12%
BNA
14,94
3,13
8,07
% croissance
1%
-79%
158%
Part de marché
10%
3%
5%
Attijari Bank
2,28
0,00
-4,11
% croissance
-78%
-100%
N.S
Part de marché
1%
0%
N.S
BT
30,22
31,66
34,10
% croissance
1%
5%
8%
Part de marché
19%
27%
21%
BH
16,53
18,53
21,71
% croissance
-3%
12%
17%
Part de marché
11%
16%
13%
STB
18,51
5,29
36,29
% croissance
-5%
-71%
585%
Part de marché
12%
5%
22%
UBCI
10,78
10,20
7,00
% croissance
51%
-5%
-31%
Part de marché
7%
9%
4%
UIB
0,01
0,00
0,00
% croissance
-100%
-100%
N.S
Part de marché
0%
0%
0%
Bénéfice cumulé
156,39
117,10 *
163,33 *
% croissance
3%
-25%
39%
Source : Etats financiers 2007 respectifs des banques, MAC SA
N.S : non significatif
* : Hors Attijari Bank et UIB
ND : non disponible
** : Hors UIB
2006
19,87
2%
11%
21,98
25%
12%
21,05
10%
12%
16,32
102%
9%
-176,42
N.S
N.S
39,89
17%
22%
28,50
31%
16%
21,87
-40%
12%
13,16
88%
7%
0,00
N.S
0%
182,64 *
12%
2007
29,42
48%
11%
26,33
20%
10%
21,50
2%
8%
28,11
72%
11%
-9,42
N.S
N.S
60,15
51%
23%
51,13
79%
19%
31,58
44%
12%
17,42
32%
7%
-179,86
N.S
N.S
265,64
45%
24
Dans la même tendance, la rentabilité de l’actif des banques de notre échantillon a été en légère amélioration passant de
0,7% en 2003 à 0,9% en 2007. Comme pour la rentabilité financière, la BT a surperformé les réalisations de ses pairs.
En effet, la BT s’est toujours détachée de la moyenne du secteur avec une structure plus saine du bilan. Elle a réalisé en
2007 un ROA de 2,9% contre 0,9% pour la moyenne des banques étudiées.
25
Performances au premier semestre et troisième trimestre 2008
Sur les six premiers mois de 2008, le total des actifs des banques cotées a affiché une croissance de 6,6% à 34 218
MDT contre 32 093 MDT à la fin de 2007. En outre, le Produit Net Bancaire de ces banques a affiché une croissance de
13,4% au 1er semestre 2008 à 735,9 MDT contre 648,7 MDT au 1er semestre 2007. Ceci étant, la progression la plus
notable est sur le plan du résultat net puisque le profit net total des banques étudiées est passé , sur la période juin
2007- juin 2008, d’un déficit de 38 MDT à un bénéfice de 152 MDT.
Tab 9 : Performance au premier semestre 2008
AB
Total actifs
PNB
Résultat Net
2007 1S 2008 Var en % 1S 2007 1S 2008 Var en % 1S 2007 1S 2008 Var en %
2 765,3 3 073,2
11,1%
52,2
59,2
13,4%
10,1
17,3
72%
ATB
2 742,6
2 765,0
0,8%
45,8
51,8
13,0%
8,4
13,2
57%
ATTIJARI Bank
2 362,9
2 665,2
12,8%
48,1
60,5
25,9%
0,2
16,4
7765%
BIAT
4 834,9
5 207,9
7,7%
110,1
125,3
13,8%
10,3
12,0
16%
BH
3 925,9
4 238,2
8,0%
78,8
90,0
14,2%
18,7
27,9
49%
BNA
5 051,7
5 111,1
1,2%
88,0
98,3
11,7%
10,0
15,3
52%
BT
2 065,2
2 374,0
14,9%
57,6
63,8
10,7%
24,3
28,0
15%
STB
5 102,0
5 149,9
0,9%
91,7
100,8
9,9%
11,9
12,5
5%
UBCI
1 505,3
1 709,3
13,6%
40,3
45,9
13,9%
9,8
12,8
31%
UIB
1 737,7
1 924,4
10,7%
36,2
40,4
11,7%
-142,5
-3,2
98%
en MDTN
Source : Etats financiers des banques , MAC sa
Cette belle progression a été rendue possible grâce à l’importante hausse du résultat net semestriel d’ATTIJARI Bank
qui est passé de 0,2 MDT au 30/06/2007 à 16,4 MDT au 30/06/2008. Quoique le résultat net semestriel de l’UIB a
encore été déficitaire, il a été en nette amélioration. BH et AB ont contribué ensemble à hauteur de 16,5 MDT dans le
résultat semestriel additionnel au 30/06/2008.
Cette performance a été prolongée sur le troisième trimestre 2008 puisque le PNB cumulé des banques cotées a été en
progression de plus de 13% par rapport à la même période en 2007. Les crédits et les dépôts ont aussi été en hausse de
17,3% et 13,4% respectivement sur les neufs premiers mois de l’année. Par banque, la progression la plus notable en
terme de collecte de dépôts a été réalisée par la BT. Cependant, la BT a affiché le taux de progression des crédits le plus
faible sur la période. Par ailleurs, l’ATB s’est trouvée dans le cas inverse puisque le taux de progression de collecte des
dépôts n’a été que de 0,8% alors que les crédits octroyés sur les neufs premiers mois ont évolué à un rythme beaucoup
plus soutenu soit 25,8%. En terme de classement, c’est désormais la BIAT qui a le total des dépôts le plus élevé du secteur
et quatrième du secteur pour ce qui est de l’octroi des crédits après les trois banques publiques.
En terme d’évolution du PNB, la plupart des banques ont affiché un taux de progression à deux chiffres témoignant de la
bonne tenue du système bancaire tunisien.
26
Tab 10 : Performance au troisième trimestre 2008
AB
Total des crédits
Total des dépôts
PNB
2007 3T 2008 Var en %
2007 3T 2008 Var en % 3T2007 3T 2008 Var en %
2 015,7 2 246,1
11,4% 2 072,3 2 437,4
17,6%
81,1
91,3
12,6%
ATB
1 214,7
1 528,2
25,8% 2 241,7
ATTIJARI Bank
1 700,4
1 911,8
12,4% 1 941,6
2 327,3
19,9%
BIAT
3 043,7
3 295,3
8,3% 4 096,8
4 896,4
19,5%
BH
3 067,6
3 311,2
7,9% 2 443,5
2 766,5
13,2%
BNA
3 881,1
4 359,6
1,3% 3 630,1
3 931,0
BT
1 662,6
1 708,1
2,7% 1 419,8
1 831,6
STB
3 822,7
4 085,8
6,9% 3 608,5
3 756,7
UBCI
1 079,0
1 209,9
12,1% 1 073,2
UIB
1 309,4
1 556,5
18,9% 1 617,3
en MDTN
2 259,3
0,8%
70,1
82,0
16,9%
77,9
94,1
20,8%
162,3
188,1
15,9%
120,2
133,9
11,5%
8,3%
132,5
149,9
13,1%
29,0%
85,7
94,2
9,9%
4,1%
137,2
145,8
6,3%
1 300,9
21,2%
60,2
69,0
14,5%
1 862,6
15,2%
54,3
62,0
14,1%
Source: Indicateurs d'activité des banques, MAC SA
Evolution des cours boursiers des titres bancaires
Le gouvernement tunisien ainsi que la Banque Centrale de Tunisie n’ont pas cessé, depuis le déclenchement de la crise
financière internationale, de rassurer et de confirmer que la situation financière et économique des entreprises tunisiennes
en général et celles des banques en particulier est saine.
Le relâchement dans les principaux indices boursiers de la Bourse de Tunis n’est pas justifié si on prend en considération
la capacité bénéficiaire des sociétés cotées estimé à 30% pour l’année 2008. Pour le cas des banques, et comme on l’a
précisé plus haut les principaux indicateurs restent en nette progression avec un PNB en hausse de 13,1% sur les neufs
premiers mois.
Graph 20: Performance du Tunindex vs l'indice sectoriel des banques;;;
3500
2300
3300
2100
3100
2900
1900
2700
1700
2500
TUNINDEX
oct.-08
nov.-08
sept.-08
juil.-08
août-08
mai-08
juin-08
avr.-08
mars-08
févr.-08
janv.-08
déc.-07
oct.-07
nov.-07
1500
sept.-07
2300
Indice des banques
Source : Bourse des valeurs mobilières de Tunis
27
Suite à la crise financière et la baisse des bourses sur le plan international, la bourse de Tunis n’a pas été épargnée. Ceci
étant, la baisse n’a pas été de l’ampleur qu’ont connu les autres marchés boursiers que ça soit dans les pays développés
ou bien les autres marchés émergents. L’indice de référence le TUNINDEX a baissé de 10% depuis le mois de septembre
2008 (jusqu’au 02 Décembre 2008) mais il reste haussier de 13% par rapport au début de l’année.
Le secteur bancaire n’a pas été touché plus que le marché. En effet, l’indice des banques a baissé de 12,2% par rapport à
son pic atteint le 09/09/2008 contre 13% par rapport au TUNINDEX. Par rapport au début de l’année, l’indice des banques
reste en hausse de 18% grâce à la bonne performance boursière de la quasi- totalité des banques sur les premiers mois de
l’année. La baisse qui a altéré le marché boursier tunisien est plutôt conjoncturelle et non structurelle. Car rappelons le
encore une fois, la Tunisie et notamment son secteur financier n’ont pas été impactés par les turbulences du marché
financier mondial car le pays se trouve dans une situation macroéconomique relativement solide, le compte de capital
demeure relativement fermé et n’est pas directement exposé au marché subprime des Etats-Unis.
28
PERSPECTIVES DU SECTEUR
L’économie tunisienne a affiché un taux de croissance moyen de plus de 5% courant les années passées et cette
croissance devrait se maintenir et se renforcer dans les années à venir. Quasiment tous les secteurs sont en train de
bénéficier de cette hausse et le secteur bancaire sera un des principaux bénéficiaires de cette croissance économique.
Faible exposition au marché international et à la crise financière
Certes, le secteur bancaire en Tunisie est relativement isolé et est très faiblement exposé aux capitaux étrangers et la
majorité des dépôts et des crédits sont locaux. Ceci s'est avéré être une bénédiction pour les banques en Tunisie puisque
ça leur a permis de rester complètement à l’abri de la crise financière mondiale. En effet, les contrôles réglementaires
strictes sur le change à savoir des limites sur les emprunts auprès des institutions financières et des entreprises,
l'interdiction d'investir dans les marchés de capitaux étrangers, les restrictions sur les marchés de change et les produits
dérivés, a entraîné une exposition limitée des banques locales aux marchés financiers internationaux. Les banques
off-shore, qui sont soumises à une réglementation et une supervision plus souple de la part de la Banque Centrale de
Tunisie, représentent une faible part du total des actifs bancaires (7% à fin avril 2008).
Les actifs des banques en devise représentaient 8% du total des avoirs bancaires à fin avril 2008, et ont été largement
dominés par des dépôts auprès de banques, avec une exposition limitée au marché de la dette internationale (0,3% du
total des actifs bancaires à fin-avril 2008). Les spécialistes éloignent l’hypothèse d’une éventuelle retombée négative sur
les banques locales tunisiennes provenant de leur exposition à des entités bancaires en difficulté ou en faillite aux
Etats-Unis
qui
ne
sont
pas
des
correspondants
traditionnels
des
banques
tunisiennes.
Du coté du passif, la liquidité est soutenue par l'augmentation des dépôts des clients, qui représentent la majeure partie
des sources de financements des banques tunisiennes. La part des clients étrangers ou offshore, plus volatile, ne
représente pas plus que 12% du total des dépôts des clients. Pour ce qui est du financement à moyen et long terme, il n’y
a pas de dépendance vis-à-vis du marché de la dette internationale. Le financement des banques tunisiennes par les
banques étrangères reste limité (moins de 10%) et est exclusivement lié aux ressources en devises allouées par des
institutions financières supranationales ou multilatérales.
La participation des étrangers dans le capital des banques tunisiennes s’est élevé à 37,36% pour les banques cotées à la
date du 12/12/2008 contre 38,04% avant le déclenchement de la crise financière internationale. Ces participations sont
principalement stratégiques et devraient le rester encore plus vu le potentiel offert par le marché bancaire tunisien et qui
s’inscrit dans la stratégie même de ces actionnaires étrangers dans le développement de la banque de détail. (Société
Générale- UIB, BNP-Paribas- UBCI Santander-Attijariwafa Bank- Attijari Bank, Arab Bank PLC- ATB, CIC-BT, etc…)
Mais, le secteur pourrait être affecté indirectement suite à la récession économique mondiale qui pourrait affecter
modérément la Tunisie. En effet, le taux de croissance pour 2008 et 2009 a été révisé à la baisse par les autorités
tunisiennes et certains secteurs de l’économie tels que le tourisme, le textile et les industries des composants électriques
et électroniques seront parmi les plus touchés. Ces derniers sont les plus étroitement liés aux relations commerciales avec
l’union européenne, qui selon les dernières estimations, connaîtra une décélération économique importante. En termes de
crédits octroyés en 2007 par l’ensemble du système bancaire à ces branches là, c’est l’hôtellerie et la restauration qui
29
accapare la part la plus importante soit 13,8% de l’ensemble des crédits aux professionnels. Plus loin, on trouve les
industries de textile habillement (2,9%) et les industries des équipements électriques, électroniques et mécanique (1,3%).
Des potentialités de croissance assurées par le développement économique
Le pays dispose de grands projets d’investissements que ça soit de la part d’investisseurs privés étrangers avec des
projets immobiliers colossaux ou de la part du gouvernement avec des projets d’infrastructure. Ces projets sont en cours
pour certains et en état avancé d’étude pour d’autres. Les perspectives économiques à court terme sont encourageantes
en dépit d’une conjoncture internationale difficile. En 2008, la croissance du PIB réel devrait se ralentir légèrement à 5,1%
selon les projections. Les perspectives à moyen terme demeurent aussi favorables, la croissance soutenue par le
dynamisme des IDE, étant projetée à plus de 6%. Durant les dernières années, les résultats des banques se sont
améliorés de façon appréciable, notamment leur activité et leur rentabilité ainsi que leurs indicateurs prudentiels. Nous
pensons que dans les années à venir, la consolidation du secteur bancaire et de la qualité des portefeuilles de crédits se
poursuivra.
Ceci étant, le développement des crédits doit être fait avec prudence. Les gros projets d’investissement que connaîtra la
Tunisie et qui seront financés par les IDE auront des retombées positives sur la croissance et l’emploi. C’est dans ce cadre
que les banques deviennent exposées à un risque de crédit additionnel éventuels.
Par ailleurs, les améliorations dans plusieurs secteurs notamment l’immobilier, le tourisme, les énergies, les
télécommunications et les services aux entreprises seront traduites en investissements supplémentaires dans le pays,
puisque des projets dans ces domaines verront encore plus le jour et les besoins de financement s’accroîtront et de
meilleures opportunités d’octroyer des emprunts seront offertes au secteur bancaire.
Ces développements attireront les étrangers pour investir dans le pays, ce qui résulterait en une amélioration des IDE. Les
derniers chiffres publiés confortent bien notre opinion, puisque les IDE ont augmenté de 48% (hors privatisation de Tunisie
Télécom) entre 2005 et 2006, puis ont progressé de 45% entre 2006 et 2007 pour s’élever à 2071 MDTN.
Mais plusieurs défis restent à relever
Comme mentionné auparavant, le taux de bancarisation en Tunisie reste assez faible, ce qui représente une opportunité
de croissance considérable pour les banques. Dans ce cadre, quasiment toutes les banques tunisiennes disposent d’un
programme d’ouverture de nouvelles agences à travers le pays afin d’améliorer leur performances. La différenciation de
l’offre de services et de produits va aussi de pair avec cet accroissement ce qui élargira la base de clientèle et améliorera
par conséquent la rentabilité des banques.
Ceci étant, le secteur bancaire tunisien reste assez fragmenté et le rapprochement entre les banques tunisiennes reste
une solution à plusieurs autres maux : En premier c’est de faire face à la concurrence des banques étrangères qui
pourraient pénétrer le marché national avec la libéralisation des services et deuxièmement avoir des tailles
considérables pour pouvoir s’exporter et s’implanter hors des frontières.
30
Pour le premier défi qu’est l’arrivée de la concurrence étrangère, les spécialistes pensent que l’Etat favorisera et
maintiendra la segmentation égalitaire actuelle du marché entre les banques privées, les banques étatiques et les banques
à participations étrangères. Ceci étant, nous pensons que les marchés émergents et arabes en particulier restent
convoités par la plupart des grandes banques qui voient sur ces marchés en devenir, une opportunité de croissance. Ces
changements, à l’instar l’ensemble de l’industrie bancaire mondiale, sont nécessaires. Ils incluent par exemple la
désintermédiation bancaire, la spécialisation, la mondialisation des services financiers etc… En préparation à l’adoption
des normes internationales de Bale II, plusieurs banques sont en train de refaire et de moderniser leurs systèmes
d’information, une tâche nécessaire afin de pouvoir disposer d’un dispositif de contrôle interne performant et par
conséquence une gestion des risques appropriée. En outre, les évolutions technologiques ont été rapides, nombreuses et
coûteuses ces dernières années: banque en ligne, gestion du risque (crédit, marchés, opérationnels), contrôle de gestion
et approche de la rentabilité client, réglementaire, etc…
Ces évolutions prévisibles entraînent nécessairement des investissements significatifs financiers, technologiques,
organisationnels et humains, et l’impact de ces changements diminue la rentabilité des banques. Pour les financer, il faut
envisager des fusions entre banques nationales ou des alliances ou des partenariats avec des banques étrangères pour:
-
Réaliser des économies d’échelles
-
Accroître la productivité
-
Élargir les offres de produits et services bancaires
-
Attirer et motiver du personnel qualifié
Ce qui permettra de dégager une meilleure rentabilité, source de création de valeur.
Pour le second défi, à savoir le développement hors des frontières, il s’avère nécessaire avec l’ouverture du compte de
capital qui poussera plusieurs de nos entreprises tunisiennes à se développer ailleurs. Etant un maillon incontournable
dans le financement de l’économie, les banques tunisiennes devraient accompagner les entreprises nationales dans leur
développement extérieur afin d’accroître leur rentabilité en retour.
Pour conclure, nous pouvons dire que le système bancaire tunisien est dominé par les banques de dépôts, sa mise à
niveau a été imposée par la BCT et non par le marché. Aussi, les banques tunisiennes feront face à plusieurs impératifs
courant les prochaines années à savoir la diversification des produits, la modernisation des systèmes d'information, la
gestion des compétences et la réduction des coûts, en plus, des mouvements de concentration et de rapprochement
entre banques pour atteindre des seuils de compétitivité.
31
EVALUATION
Pour déterminer la « Fair value » ou la juste valeur des banques étudiées, nous avons utilisé deux méthodes
d’évaluation:
1) Approche des cash flows représentée par la méthode Dividend Discounting Model-DDM :
2) Approche du marché représentée par la méthode des comparables.
Dividend Discounting Model –DDM
Cette approche est utilisée car elle est plus appropriée pour les banques. Etant des sociétés de service financier, les «
free cash flows » sont difficiles à estimer d’où la dépendance vis à vis des dividendes. De plus, l’effet de levier des
sociétés de service financier est élevé et n’est pas appelé à changer dans le temps. Le modèle DDM construit est basé
sur des prévisions de 3 ans des dividendes en tant que cash flow (2008-2010). Les dividendes pour la période de
prévisions et la valeur terminale sont ensuite actualisés au coût du capital pour arriver à la valeur nette actuelle de la
banque. Dans nos calculs, nous avons pris les hypothèses suivantes pour le calcul de la valeur de chaque banque :
ƒ
Taux sans risque de 6,61%
ƒ
La prime de risque de 6,64%
ƒ
Bêta de 1. Le bêta réel des banques est généralement supérieur à 1, mais pour mieux refléter le risque de marché
nous l’avons assimilé à 1.
ƒ
Le taux de croissance à l’infini est de 5%.
Tab 11 : Valorisation par l'approche des cash flows
en DTN
AB
ATB
Valeur par action
31,4
3,1
ATTIJARI
16,3
BIAT
34,1
BNA
13,1
BT
119,1
BH
29,5
STB
11,5
UBCI
32,6
UIB
Source : MAC sa
10,7
32
Méthode des comparables
La méthode des comparables est basée sur la comparaison des multiples des capitaux propres ou P/BV et des multiples
des bénéfices ou P/E des banques étudiées. Boursièrement, le secteur bancaire coté (Hors UIB) affiche une valorisation
de 1,7x son actif net ajusté de 2007
Multiple des capitaux propres ( Price to Book Value)
En tenant compte de l’objectif d’atteindre un taux de couverture des créances classées par les provisions de 70%, nous
avons ajusté les actifs nets des banques de leurs manques de provisions par rapport à cet objectif et une base de
comparaison plus adéquate. Cet ajustement donnerait une valorisation plus réaliste des banques cotées.
Tab 12: Multiple des capitaux propres moyen des banques cotées
AB
ATB
ATTIJARI
Actif net
2007
272,8
P/BV
Actif net P/BV ajusté
2007 ajusté 2007
2007
1,1
181,3
1,6
197,5
2,2
259,0
1,7
Cours Cap. boursière
(MDT)
33,8
287,0
5,5
440,0
91,0
4,5
128,0
3,2
13,7
411,0
BIAT
424,9
1,5
395,6
1,6
37,1
630,5
BNA
386,9
0,5
198,9
0,9
8,8
176,0
BT
360,1
2,3
388,2
2,2
112,0
840,0
BH
322,7
1,3
351,2
1,2
22,6
406,8
STB
459,6
0,5
173,3
1,3
8,8
218,8
UBCI
163,6
2,9
171,7
2,7
47,0
470,0
Total/Moyenne
2 679,0
1,4
2 247,2
1,7
3 880
Sur la base des cours boursiers au 24 Décembre 2008
Source : Etats financiers des banques, MAC sa
Pour ATB, le cours a été ajusté selon les droits de souscription et d'attribution de la nouvelle augmentation
de capital de 20 MDT à réaliser avant la fin de 2008
Pour la détermination du P/BV moyen du secteur nous avons éliminé UIB de notre échantillon qui affiche un actif net
négatif. Ainsi, le multiple moyen des capitaux propres pour les banques tunisiennes cotées s’établit à 1,7 x.
Par conséquent et sur la base d’un P/BV moyen ajusté du secteur de 1,7x, la valeur des banques étudiées est donnée
dans le tableau qui suit :
33
Tab 13 : Valorisation par le ratio P/BV
Valeur par action
AB
36,3
ATB
5,5
ATTIJARI
7,3
BIAT
39,6
BNA
16,9
BT
88,0
BH
33,2
STB
11,8
UBCI
29,2
Source : MAC sa
Multiple des bénéfices (P/E Ratio)
Pour la détermination du P/E moyen du secteur bancaire coté (Hors BTE), nous avons éliminé l’UIB (Résultat déficitaire)
de notre échantillon. Ainsi, le multiple moyen pondéré des bénéfices retenu est de 13,9x les bénéfices estimés des
banques en 2008. La valorisation des banques étudiées est donnée dans le tableau qui suit :
Tab 14 : Valorisation par le ratio P/E
Valeur par action
AB
50,2
ATB
6,0
ATTIJARI
17,2
BIAT
22,2
BNA
21,5
BT
124,2
BH
51,7
STB
19,3
UBCI
29,1
Source : MAC sa
Afin de déterminer la valeur moyenne par action par l’approche du marché et selon la méthode des multiples des
capitaux propres et les multiples des bénéfices, nous avons attribué la même pondération à chacune des deux
méthodes. Ainsi, la valorisation des valeurs bancaires par l’approche du marché se présente comme suit :
34
Tab 15 : Valorisation par l'approche du marché
Selon P/E 2008E
Selon P/BV 2007
ajusté
Valeur moyenne
par action
AB
50,2
36,3
43,2
ATB
6,0
5,5
5,8
ATTIJARI
17,2
7,3
12,2
BIAT
22,2
39,6
30,9
BNA
21,5
16,9
19,2
BT
124,2
88,0
106,1
BH
51,7
33,2
42,5
STB
19,3
11,8
9,7
UBCI
29,1
29,2
29,1
Source : MAC sa
A l’issue de cette valorisation selon deux approches et sur la base de trois méthodes d’évaluation, la « Fair value » des
banques tunisiennes cotées ainsi que les recommandations de MAC sont présentées dans le tableau qui suit :
Tab 16 : Indicateurs d'évaluation
Banque
AB
Cours
actuel
Performance
Valeur
2008*
Reco
Capitalisation
BPA
BPA P/E 2008 P/E 2009 BVPS
BVPS P/BV P/BV
Boursière
2008 DT 2009 DT
*
*
2008 DT 2009 DT 2008 * 2009 *
MDT*
Acheter
287,0
3,6
4,0
9,4
8,5
34,4
37,2
1,0
0,9
26,7%
5,1 Conserver
440,0
0,4
0,5
12,8
10,4
3,4
2,9
1,6
1,9
13,7
87,7%
13,6 Conserver
411,0
1,2
1,4
11,1
9,9
4,3
4,4
3,2
3,1
BIAT
37,1
0,2%
31,9
Réduire
630,5
1,6
2,6
23,3
14,2
25,3
29,6
1,5
1,3
BNA
8,8
2,9%
17,2
Acheter
176,0
1,5
3,5
5,7
2,5
20,4
41,3
0,4
0,2
BT
112,0
18,4%
110,4 Conserver
840,0
8,9
9,4
12,6
12,0
53,7
54,5
2,1
2,1
BH
22,6
-7,4%
38,1
Acheter
406,8
3,1
3,9
7,3
5,7
20,2
23,4
1,1
1,0
STB
8,8
-15,1%
14,2
Acheter
218,8
1,4
1,5
6,3
5,8
19,2
19,6
0,5
0,4
UBCI
47,0
29,8%
30,3
Vendre
470,0
2,1
2,3
22,5
20,9
16,9
17,4
2,8
2,7
UIB
12,2
-12,7%
129,3
-0,2
0,9
NS
13,6
-21,9
-9,6
NS
NS
33,8
26,1%
5,5
Attijari Bank
ATB **
39,3
-
Source:BVMT, Rapport des banques et MAC SA
* les multiples P/E et P/BV sont basés sur le cours de bourse du 24 Décembre 2008
** Pour ATB, le cours a été ajusté selon les droits de souscription et d'attribution de la nouvelle augmentation de capital de 20 MDT à réaliser avant la fin de 2008
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Base de la Recommandation
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Valeur de l'action est > 10% du cours de bourse actuel
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Valeur de l'action est entre +10% et -10% du cours de bourse actuel
Réduire
Valeur de l'action est entre -10% et -20% du cours de bourse actuel
Vendre
Valeur de l'action est < -20% du cours de bourse actuel
36
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