Logiciels professionnels de l’énergétique Etude d’un échangeur avec COMSOL Nathalie TOMAS - David VERDIER Décembre 2010 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier Introduction Dans le cadre du module informatique, notre groupe est amené à étudier un problème de modélisation faisant à la fois intervenir des propriétés thermiques et hydrauliques. À ce titre, nous étudions le transfert de chaleur ainsi que le profil de vitesse d’un écoulement dans un échangeur liquide / liquide, grâce au logiciel COMSOL mis à notre disposition. Un échangeur de chaleur tubulaire tel que celui étudié a pour fonction, par définition, d’échanger une partie de la chaleur contenue dans les deux fluides. Il existe des échangeurs de tout type que l’on rencontre partout autour de nous (radiateurs par exemple), mais l’échangeur liquide / liquide est surtout un procédé utilisé dans les applications industrielles. 2 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier SOMMAIRE I. Notions de base de l’étude....................................................................................................... 4 II. Première approche avec COMSOL...................................................................................... 5 A. Etude du profil de vitesse ................................................................................................ 5 B. Etude du profil thermique ................................................................................................ 8 III. Etude de l’échangeur liquide-liquide en régime laminaire (Re ≈ 200) .................10 A. Etude du profil théorique en régime laminaire ..........................................................10 B. Modélisation théorique, géométrie et frontière ......................................................15 C. Résultats obtenu fluide chaud à l’intérieur ................................................................15 D. Résultats obtenu fluide froid à l’intérieur..................................................................17 E. Conclusions sur l’échangeur en laminaire .....................................................................18 IV. Etude de l’échangeur liquide-liquide en régime turbulent (Re ≈ 104)..................... 20 A. Etude théorique du régime turbulent.......................................................................... 20 B. Profil de vitesse et de température en turbulent................................................... 22 C. Conclusions sur l’échangeur en turbulent ................................................................... 23 Conclusion........................................................................................................................................25 3 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier I.Notions de base de l’étude Il s’agit dans cette toute première partie d’étudier un problème d’expliquer ce qu’est la couche limite. La couche limite est la zone d’interface située entre le corps étudié et le fluide, lorsqu’ y a mouvement relatif entre les deux. Le terme limite provient du fait que cette zone est en général très petite devant le système étudié. Couche limite cinématique x On distingue la couche limite cinématique, dans laquelle se trouvent les transitions de mouvement, de vitesse et de phase, de la couche limite thermique, où se trouve la majorité du gradient thermique. Cette couche limite thermique ne sera pas étudiée dans ce projet. Le profil de vitesse démarre à la paroi du corps étudié où la vitesse du fluide est nulle (V0), jusqu’à atteindre la vitesse uniforme de l’écoulement (Ve) en sortie de couche limite. La couche limite représente donc une zone de transition, tant en température qu’en vitesse, et les équations qui régissent le mouvement du fluide ne fonctionnent pas : des corrélations existent donc pour la modéliser. Couche limite thermique V(x) Paroi verticale Profil de vitesse Figure 1 : Schéma de la couche limite Le nombre de Reynolds est un nombre adimensionnel caractérisant le régime d’écoulement du fluide à l’intérier ou le long d’une surface ou géométrie particulière. Il se calcule de la manière suivante où u est la vitesse du fluide, ν la viscosité cinématique, L la longueur caractéristique. Il est parfois nécessaire, comme c’est le cas dans ce projet, de calculer le diamètre hydraulique de la section annulaire. Ce dernier est une grandeur déterminante dans le calcul du nombre de reynold. Voici comment il est défini : 4 Somme des périmètres en vert Aire de la section en rouge - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier II. Première approche avec COMSOL Remarque générale : les profils de vitesse et de température ne sont pas à l’échelle. Le but de cette seconde partie est de s’intéresser à un problème de symétrie axiale simple de façon à nous familiariser avec le logiciel COMSOL. Pour cela, nous étudions et modélisons l’écoulement laminaire de l’eau dans un tube acier type 20/22 de 25 cm de long. Les figures suivantes illustrent la géométrie étudiée. Epaisseur du tube Intérieur du tube Figure 2 : Géométrie 3D (à gauche), et figure plane modélisée (à droite) A. Etude du profil de vitesse Tout d’abord, lors de l’ouverture d’une nouvelle fenêtre de calcul, COMSOL demande le type de géométrie souhaitée pour la modélisation. Il s’agit ici d’un modèle Navier Stockes Laminaire en 2D axisymétrique, pour résoudre les équations de vitesse du fluide. Ensuite, il faut définir dans COMSOL les différentes constantes dont nous aurons besoin puis créer la géométrie, comme le montrent les figures ci-dessous : Figures 3 : Définition des constantes (à gauche) et géométrie modélisée (à droite) Les différentes équations du modèle sont alors paramétrées, par sous-domaine de la géométrie, dans la fenêtre « Sous-domaine – Navier-Stokes Laminaire (ns) » suivante : 5 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier Figure 4 : Définition des sous-domaines, paramétrisation des équations On notera que le sous-domaine 1 (cercle rouge, figure 4), qui représente le tube d’acier, est désactivé car il n’est pas soumis à la résolution des équations de NavierStokes. En effet le fluide n’y circule pas. A noter aussi que l’on retrouve certaines constantes pour les valeurs des paramètres des équations (cercle vert, figure 4). Les limites cinétiques (i.e. de mouvement) sont définies pour chaque frontière de la géométrie (Figures 5). Frontière de symétrie Sortie, effort normal Vitesse à la paroi nulle, pas de glissement Entrée du fluide, vitesse U0 Figure 5 : Schéma de la géométrie avec limites cinétiques souhaitées (à gauche) et fenêtre de paramétrisation des limites (à droite) Enfin, pour pouvoir lancer le calcul de COMSOL, il faut mailler la modélisation, c'està-dire découper la géométrie en petites surfaces élémentaires qui seront considérées homogènes et isotropes. Il est clair que plus le maillage est fin, plus le calcul est précis mais devient alors long à effectuer pour l’ordinateur. 6 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier A noter que le maillage peut aussi être localisé en une zone particulière. Figure 6 : Exemple de maillage fin (à gauche) et précis et localisé (à droite) Il est préférable, dans un premier temps, d’effectuer les calculs avec un maillage pas trop important de façon à corriger rapidement les erreurs de modélisations s’il y en a. A la fin, lorsque la modélisation est correcte, on peut se permettre de lancer le calcul long avec une grande précision sur le maillage. Résultats cinétiques : Le but de cette première modélisation est de déterminer la distance nécessaire à l’obtention du régime laminaire établi dans la conduite ; Ce régime permanent est atteint lorsque le profil de vitesse devient parabolique, comme on peut le voir sur la figure cidessous. On pourra vérifier cette hypothèse par le calcul théorique dans la prochaine partie. Figure 7 : Evolution du régime transitoire (à gauche) au régime établi (à droite) Comme le montre la figure 7, une bonne façon d’observer le profil de vitesse ou de température dans COMSOL est de réaliser une coupe de la modélisation à différents endroits. C’est donc grâce aux différentes coupes (figure 9) du profil de vitesse suivant (figure 8) que l’on détermine la distance d’établissement du régime laminaire. 7 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier Figure 8 : profil de vitesse dans le tube simple (demi-tube) Sur la figure 8, on voit clairement la formation d’une couche limite (en bleu). En effet, la vitesse y est égale à 0 tandis que la vitesse maximale se retrouve le long de l’axe du tube. A titre indicatif, le profil de vitesse s’établi au bout de 5 cm environ. Figure 9 : Vu en coupe du profil de vitesse transitoire (à gauche) et établi (à droite) La figure 9 permet de constater la différence entre le profil du régime transitoire et celui du régime établi. En effet, à gauche, le gradient de vitesse se trouve très près de la paroi, tandis qu’il a une forme parabolique dans la figure de droite. Après avoir étudié le comportement du fluide en vitesse, intéressons-nous désormais à la modélisation les effets thermiques. B. Etude du profil thermique Dans l’onglet « Multiphysics », on ajoute à notre géométrie le modèle convection / conduction. Ce modèle doit être couplé au modèle précédent car la vitesse du fluide dépend de la température et inversement. Ce couplage s’effectue en plaçant u et v pour la vitesse dans les sous-domaines thermique de la géométrie. La géométrie étant déjà créée, il suffit de définir les limites liées à l’aspect thermique du problème. On les définit comme suit : 8 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier Frontière de symétrie Flux de convection Paroi à 300 K Température en entrée 400 K Figure 10 : Schéma de la géométrie avec limites thermiques souhaitées (à gauche) et Fenêtre de paramétrisation des limites (à droite) Dans la partie solide du tube, toujours en sous-domaine thermique, on pose u et v (vitesse du fluide) égaux à 0, car le fluide ne circule pas, mais on ne désactive cependant pas le calcul thermique dans cette zone puisqu’il existe en effet un transfert de chaleur par conduction. De la même façon que précédemment, après l’application d’un maillage adapté, on lance le calcul de COMSOL. La visualisation du profil de température se fait ensuite par l’intermédiaire de l’onglet post-traitement. Résultats thermiques : Comme lors de la partie précédente, le calcul de COMSOL abouti au profil de température. Le profil obtenu est le suivant : Ce profil permet de constater l’échange de température entre la paroi froide du tube et le fluide chaud à l’intérieur. Comme il n’est question dans cette partie, que de généralité, aucune mesure n’a été effectuée. Cependant on constate visuellement que la température de sortie est inférieure à la température d’entrée du fluide. Figure 11 : profil de température du tube simple Conclusion de l’étude du tube simple : Cette première modélisation nous a permis de nous familiariser avec le logiciel COMSOL. Il nous est désormais possible de se lancer dans la modélisation de l’échangeur liquide / liquide. 9 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier III. Etude de l’échangeur liquide-liquide en régime laminaire (Re ≈ 200) On se propose maintenant d’étudier le principe d’un échangeur tubulaire liquideliquide à l’aide du logiciel Comsol. Cette étude utilise la modélisation précédente dans le sens où l’échangeur est constitué de 2 cylindres coaxiaux. L’échangeur possédant déjà des dimensions définies, il faut jouer sur la vitesse de circulation des fluides afin d’obtenir des nombres de Reynold inférieurs à 2300 qui correspond au régime critique du régime laminaire. Ø = 0,016 m L’échangeur est dimensionné selon le schéma suivant : Ø = 0,012 m On étudiera successivement deux modes de circulation co-courant et contre-courant, avec alternativement le fluide chaud ou froid à l’intérieur. Ø = 0,006 m Ø = 0,008 m A. Etude du profil théorique en régime laminaire On souhaite un régime laminaire, pour cela il nous faut calculer les vitesses d’écoulement des fluides chaud et froid de façon à ce que le nombre de Reynolds dans chacun des tube n’excède pas 2300. Calcul du Re dans le tube intérieur contenant de l’eau chaude à 315 K avec ρ(315K) = 992,22 kg/m3; Dint = 0,006 m ; µ = 0,001 Pa.s soit ce qui donne uint ≤ 0,3 m/s Calcul du Re dans le tube extérieur contenant de l’eau froide à 295 K avec ρ(315K) = 998,596 kg/m3; Dext = Dhydro = 0,004 m ; µ = 0,001 Pa.s soit ce qui donne uint ≤ 0,5 m/s Pour s’assurer d’avoir un régime bien laminaire, on prendra ces vitesses divisées par 10. Pour l’étude théorique des profils en laminaire, nous utilisons les corrélations d’un livre, « Fundamentals of Thermodynamics. 10 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier 1. Distance d’établissement du profil : Dans le tube intérieur : ρ = 1000 kg/m3 v = 0,03 m/s D = 6mm µ = 10-3 Pa.s Reynolds : Distance d’établissement : Dans le tube extérieur : ρ = 1000 kg/m3 v = 0,05 m/s Dh = 4mm µ = 10-3Pa.s L’établissement du fluide est lié à la formation de couche limite rencontrée à l’entrée du tube. En ce qui concerne la section annulaire, le nombre de couche limite est multiplié par 2. 2. Vitesse moyenne et maximale : La vitesse moyenne en régime laminaire dans un cylindre est environ égale à la vitesse d’entrée. Dans le tube intérieur : et Donc =2 D’où Dans le tube extérieur : 3. Expression du profil de vitesse : L’expression du profil de vitesse, dans une conduite cylindrique, est la suivante : 0,12 Vitesse en m/s 0,1 où uaxe représente ici la vitesse maximale A l’aide d’Excel, on obtient les profils paraboliques des vitesses dans les tubes intérieurs et extérieurs, comme le montre la figure 12. Tube intérieur 0,08 0,06 Tube extérieur 0,04 0,02 0 0 0,001 0,002 r en m Figure 12 : Demi profil de vitesse du en régime laminaire 11 0,003 0,004 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier On constate que plus on se rapproche de la paroi, plus la vitesse diminue jusqu'à atteindre 0 à la paroi. Cela s’explique par un phénomène de couche limite lié au frottement du fluide sur la paroi. 4. Expression des pertes de charges : On considèrera dans nos calculs que la totalité du tube est en régime établi, on négligera la zone d’entrée. Pour un régime laminaire établi on a la formule suivante : ΔP = Soit ΔPint = 6,67 Pa et ΔPext = 25 Pa 5. Flux de chaleur échangé : Dans un premier temps, les calculs du flux, de l’efficacité, sont détaillés. A la fin de cette partie, un tableau récapitulatif résume l’ensemble des résultats théoriques. Calcul du coefficient de convection du fluide chaud dans le tube intérieur On a . Pour un fluide laminaire, soumis à un flux de chaleur uniforme, les corrélations du livre « Fundamentals of heat and mass transfer » nous donnent . Or h le coefficient de convection du fluide avec : D le diamètre du cylindre K la conductivité thermique de l’eau D’où la valeur du coefficient d’échange : Calcul du coefficient de convection du fluide froid dans le tube extérieur On a Re = 200, et les tables donnent . Soit Calcul de la résistance thermique entre les deux fluides Méthode NUT Débit d’eau chaude : avec S = 12 = 28,3.10-6 m² - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier Débit d’eau froide : = 62,8.10-6 m² avec S = Calcul de la capacité de chaleur du fluide chaud : soit Calcul de la capacité de chaleur du fluide froid : soit On conclu donc que D’où la valeur et et Calcul de l’efficacité de l’échangeur dans le cas de fluide à co-courant : Soit Or avec la température du fluide chaud en entrée la température du fluide froid en entrée la température du fluide chaud en sortie D’où la température du fluide froid en sortie De la même façon pour le fluide froid D’où Calcul du flux de chaleur échangé entre les deux fluides : soit Calcul de l’efficacité de l’échangeur à contre-courant : On inverse alors le fluide froid avec le fluide chaud La température influe à la fois sur la masse volumique de l’eau et sa viscosité, ce qui influe sur la vitesse du fluide. Ici la température n’est pas assez élevée et les écarts de température pas assez important pour que la différence soit significative. De ce fait, nous avons négligé dans tous nos calculs, l’influence de la température. 13 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier Fluide chaud à l'intérieur Fluide froid à l'intérieur Commun Tube extérieur Tube intérieur A A A coA cocontrecontrecourant courant courant courant Re Le (cm) Vmoy (m/s) Vmax (m/s) DP Nu h (kg/s) C (W/K) Re Le (cm) Vmoy (m/s) Vmax (m/s) DP Nu h (kg/s) C (W/K) R (K/W) Cr NUT ε flux échangé (W) Tchaud sortie (K) Tfroid sortie (K) 180 300 3,24 0,03 0,06 6,67 4,36 436 0,00085 3,55 0,00142 5,94 200 120 1,2 0,05 0,1 25 5,8 870 0,00314 13,13 0,00188 7,36 1,48 0,27 0,48 0,325 0,33 23,4 23,4 308,5 308 296,7 296,8 0,755 0,25 0,202 0,205 24 24,4 312 311,9 299 299,1 Tableau 1 : Récapitulatif des valeurs théorique de l’échangeur à tubes coaxiaux D’après le tableau ci dessus, on observe que le régime s’établi théoriquement plus rapidement dans le tube extérieur (1,2 cm) que dans le tube intérieur (3,2). On constate également que l’efficacité et le flux de chaleur échangé théorique de l’échangeur sont les plus élevé à contre-courant et pour le fluide froid à l’intérieur. Ces dernières observations seraient probablement plus flagrante si la longueur du tube de l’échangeur était plus longue, car cela aurait pour effet d’augmenter la surface d’échange. 14 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier B. Modélisation théorique, géométrie et frontière Comme dans la première partie, on modélise une fraction de l’échangeur, constitué d’un tube intérieur contenant le fluide chaud superposé par le tube extérieur contenant le fluide froid. Dans un premier temps, on considère que les deux fluides ont le même sens de circulation. On fixe les conditions thermiques et cinétiques des frontières comme indiqué sur le schéma suivant : Sorties, Frontière ouvertes, Entrée Flux convectif Paroi u0 = 0,03 m/s et 0,05 m/s à 295 K et 315 K Paroi, isolation thermique Frontière et axe de symétrie Figure 13 : schéma des limites établi pour l’échangeur C. Résultats obtenu fluide chaud à l’intérieur Après le calcul de COMSOL et à l’aide d’imprim écrans, on obtient des photographies des profils de température pour plusieurs configurations de l’échangeur. Les mesures effectuées sont regroupée dans le tableau 2. 1. Profil de vitesse et de température co-courant Figure 14 : Profil de vitesse à gauche et de température à droite de l’échangeur 15 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier Les premières observations tendent à dire que le profil de vitesse s’établi beaucoup plus vite dans le tube extérieur que dans le tube intérieur. Par ailleurs, on observe bien des profils paraboliques de vitesse en sortie, ce qui permet de dire que le profil est effectivement établi. Concernant la température, on observe bien un échange de chaleur entre les fluides, à savoir le fluide chaud se refroidi et le fluide froid se réchauffe, et il semble graphiquement que le ΔT chaud soit le plus élévé. Figure 15 : Profils de vitesse dans les tubes int/ext non établi (gauche) et établi (droite) Ces vues en coupes permettent de voir clairement la différence entre un profil de vitesse non établi et un profil établi qui présente une forme parabolique. 2. Profil de vitesse et de température contre-courant Figure 16 : Profil de vitesse à gauche et de température à droite de l’échangeur A contre courant, les observations sont les mêmes que précédemment. Les mesures permettront par la suite de comparer les ΔT et les flux de chaleur échangés avec un fonctionnement à co-coura nt. 16 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier D. Résultats obtenu fluide froid à l’intérieur Après avoir inversé les fluides chaud et froid, tant dans les limites en vitesse qu’en température, on relance le calcul de COMSOL. 1. Profil de vitesse et de température co-courant Figure 17 : Profil de vitesse à gauche et de température à droite de l’échangeur Idem que dans le cas du fluide chaud à l’intérieur, les profils de vitesse deviennent paraboliques, et de façon plus rapide dans le tube extérieur. Cette fois le fluide froid semble disposer du plus grand ΔT. 2. Profil de vitesse et de température contre-courant Figure 18 : Profil de vitesse à gauche et de température à droite de l’échangeur A contre courant, mêmes observations que précédemment. Les mesures permettront de comparer d’avantage. 17 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier E. Conclusions sur l’échangeur en laminaire Avec l’outil « intégration sur frontière », et en cochant « calculer l’intégrale surfacique », il est possible de déterminer les températures (ΔT) de sortie des fluides froid et chaud, les pertes de charges, les flux échangés, etc... Dans le cas de la mesure de latempérature, cet outil donne la valeur intégrale de T en m².K par rapport à la coupe dessinée. Il suffit alors de diviser ce résultat par la surface de la section intérieure ou bien extérieure. Sinté = 9π.10-6m² et Sexté=20π.10-6m² Les résultats de ces mesures sont regroupés dans le tableau de synthèse page suivante. Remarques générales (cf tableau 2 p19) : Les ΔT sont plus importants dans le cas du fluide chaud à l’intérieur. On constate également que le fluide dans le tube extérieur donne en général d’avantage de chaleur au fluide intérieur que l’inverse. De façon générale, l’échangeur donne une meilleure efficacité avec une circulation à contre courant. Expérimentalement le meilleur échange est obtenu pour le fluide froid à l’intérieur et une circulation à contre-courant (30 W). Cette observation va dans le sens de la théorie avec une erreur relative de 20 %. Les pertes de charges évoluent elles aussi dans le sens de la théorie, néanmoins avec des valeurs qui diffèrent de près de 50 %. Le modèle théorique choisi n’est peut être pas totalement exact. 18 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier Fluide chaud à l'intérieur ΔT int ΔT ext Flux échangé Pertes de charge (Pa) Fluide froid à l'intérieur A co-courant A contrecourant A co-courant A contrecourant mesure (m².K) 0,0086 0,0086 0,0086 0,0087 conversion (K) 305,4 303,9 304,6 305,9 ΔT (K) 9,6 11,1 9,6 10,9 ΔT,théorique (K) 6,5 7,0 4,0 4,1 erreur (%) -48,2 -58,4 -138,8 -166,6 mesure (m².K) 0,0187 0,0187 0,0197 0,0196 conversion (K) 297,1 297,8 312,8 312,0 ΔT (K) 2,1 2,8 2,2 3,0 ΔT,théorique (K) 1,7 1,8 3,0 3,1 erreur (%) -24,1 -54,4 26,2 2,9 mesure int (W) 28,39 28,61 28,14 29,4 mesure ext (W) 27,34 28,65 29,02 29,65 Φ (W) 27,865 28,63 28,58 29,525 Φ théorique (W) 23,4 23,4 24 24,4 erreur (%) -19,1 -22,4 -19,1 -21,0 ΔP int 5,5 5,5 5,5 5,5 ΔP int, théorique 6,65 6,65 11,11 11,11 erreur (%) 17,3 17,3 50,5 50,5 ΔP ext 34 34 24 24 ΔP ext, théorique 25 25 15 15 erreur (%) -36,0 -36,0 -60,0 -60,0 Tableau 2 : Variations de température selon les différents modes de fonctionnement de l’échangeur 19 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier IV. Etude de l’échangeur liquide-liquide en régime turbulent (Re ≈ 104) Afin de modéliser l’échangeur en régime turbulent, nous utilisons le modèle Kε du logiciel COMSOL qui permet de prendre en compte dans le calcul, les éventuels tourbillons générés par la turbulence. La modélisation se restreint à l’étude des profils de vitesse et de température en co et contre-courant avec le fluide chaud à l’intérieur du tube. Nous choisissons ici des vitesses identiques dans les deux tubes de façon à voir apparaître les profils de vitesse (qui varient très peu). En effet, en prenant deux vitesses non proches (par exemple 2 et 4) un problème d’échelle survient, et il devient impossible de distinguer les profils de vitesse. Nous choisissons donc une vitesse de 2 m/s à l’intérieur comme à l’extérieur. Pour ces vitesses, les nombres de Reynolds valent : Re,int = 12000 et Re,ext = 8000 A. Etude théorique du régime turbulent Dans cette partie, comme auparavant, les résultats théoriques sont résumés dans le tableau 3. 1. Distance d’établissement du profil : On calcul rapidement les distances d’établissement du profil avec la même formule qu’en laminaire : Le,int = 5 cm et Le,ext = 1,5 cm. 2. Vitesse moyenne et maximale dans le tube intérieur et extérieur : Le calcul est identique à l’intérieur qu’à l’extérieur. En régime turbulent on a : et Où α est le coefficient d’énergie cinétique et vaut 1 ,11 pour un régime turbulent environ de Reynolds proche de 10 000. D’où : et 3. Expression du profil de vitesse : Le profil de vitesse s’exprime par la relation : pour un régime turbulent d’environ de Reynolds proche de 10 000. 20 avec n 5, - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier 3 2,5 2 1,5 Tube intérieur 1 Tube extérieur 0,5 0 0 0,0005 0,001 0,0015 0,002 0,0025 0,003 0,0035 Figure 19 : Profil de vitesse en régime turbulent Comme dans le cas du régime laminaire, la vitesse est nulle à la paroi. Par contre, on remarque que la baisse de vitesse se fait de manière plus brusque qu’en laminaire (le profil n’est pas parabolique). On peut penser que ceci est lié au fait, que pour une même couche limite, les contraintes de cisaillement sont moins ressenti par le fluide en turbulent. 4. Pertes de charges : Pour simplifier le calcul théorique des pertes de charges, la conduite est idéalisée comme lisse et on considèrera dans nos calculs que la totalité du tube est en régime établi, en effet la longueur de la zone d’entrée est négligeable devant la longueur du tube. Auquel cas, d’après la relation de Blasius, on a : et D’où pour le tube intérieur f = 0,0316 et Et, pour le tube extérieur f=0,033 et 5. Flux de chaleur échangé : Calcul du coefficient de convection dans le tube intérieur : Reint = 12 000, et Or Soit et Calcul du coefficient de convection dans le tube externe : Reint = 8 000 et Soit et Calcul de la résistance thermique, efficacité, et flux de chaleur échangé L’ensemble des résultats sont dans le tableau synthétique suivant : 21 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 12000 5 2,5 2,64 1562 93,96 9396 Tube extérieur Re Le (cm) Vmoy (m/s) Vmax (m/s) DP Nu h Commun Tube intérieur Nathalie Tomas – David Verdier R (K/W) Cr NUT ε flux échangé (W) Tchaud sortie (K) Tfroid sortie (K) Re Le (cm) Vmoy (m/s) Vmax (m/s) DP Nu h 8000 1,5 2,5 2,64 2578 63,68 9552 0,046 0,46 0,091 0,085 404,6 313,3 295,8 Tableau 3 : Résultats théorique pour le turbulent Ces valeurs sont ensuite comparées aux mesures issues de la modélisation. B. Profil de vitesse et de température en turbulent 1. Etude à co-courant, fluide intérieur chaud Figure 20 : Profil de vitesse (gauche) et de température (droite) à co-courant en régime turbulent On constate premièrement que la vitesse à la paroi n’est pas nulle. Il y a donc un problème de définition de s frontière ou des conditions limites alors que celles-ci ont été vérifiées à plusieurs reprises. On constate également, grâce à des vues en coupes, que le profil de vitesse dans le tube intérieur se rapproche d’une forme parabolique, tandis que celui dans le tube extérieur semble être dissymétrique. Celui dans le tube 22 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier extérieur peut s’expliquer par le fait que la température influe sur le profil de vitesse, mais à l’intérieur, le profil ne colle pas du tout avec la théorie. Concernant la température, on constate effectivement un échange de chaleur, avec cependant un effet (refroidissement) inexpliqué sur l’axe du tube intérieur. 2. Etude à contre-courant Figure 21 : Profil de vitesse (gauche) et de température (droite) Les remarques concernant la vitesse sont cette fois encore valables. Là encore il y a un échange, mais seules les mesures nous permettent de conclure sur la qualité de l’échange. C. Conclusions sur l’échangeur en turbulent Comme précédemment, les mesures sont effectuées avec l’outil « intégration sur frontière ». Les mesures sont regroupées dans le tableau 3 page 24. Remarques générales : La première observation se porte sur les ΔT qui sont de faible valeur par rapport au régime laminaire. Cela s’explique par le fait que les fluides circulent à une vitesse élevée (2 m/s) et n’ont donc pas le temps d’échanger beaucoup de chaleur. On constate que l’echangeur est plus efficasse en contre-courant en laminaire, lié au fait que les fluides restent plus longtemps en contact. L’ecoulement s’etabli, de la même façon, plus vite en laminaire qu’en turbulent. D’après les coupes en vitesse le long d’un tube, on observe que la vitesse ralenti au fur et à mesure de la progression du fluide. Ceci etant lié aux pertes de charges régulières, mais aussi au fait que le fluide perd de la chaleur. 23 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier Fluide chaud à l'intérieur mesure (m².K) conversion (K) ΔT int ΔT (K) ΔT,théorique (K) erreur (%) mesure (m².K) conversion (K) ΔT ext ΔT (K) ΔT,théorique (K) erreur (%) mesure int (W) mesure ext (W) Flux Φ (W) échangé Φ théorique (W) erreur (%) ΔP int ΔP int, théorique Pertes de erreur (%) charge ΔP ext (Pa) ΔP ext, théorique erreur (%) A co-courant A contre-courant 0,0089 313,0 2,0 1,7 -15,3 0,0186 295,8 0,8 0,8 -4,7 212,15 212,07 212,11 404,6 47,6 1700 1562 -8,8 2200 2578 14,7 0,0089 313,2 1,8 1,7 -4,9 0,0186 295,8 0,8 0,8 5,3 180,35 178 179,175 404,6 55,7 1900 1562 -21,6 2700 2578 -4,7 Tableau 4 : Résultats expérimentaux comparés à la théorie 24 - Logiciels professionnels de l’énergétique– Décembre 2010 Nathalie Tomas – David Verdier Conclusion de l’étude Ce projet nous a permis de nous familiariser avec un logiciel professionnel de l’énergétique, COMSOL, dans une application commune qu’est la modélisation de système, dans notre cas un échangeur tubulaire de chaleur. L’échangeur que nous avons modélisé échange plus de chaleur en régime permanent (vitesses élevées) mais est cependant plus efficace en régime laminaire (faibles vitesses). Lorsque l’écoulement est en régime laminaire, la puissance est moindre et il y a un risque d’encrage au niveau des canalisations. Il faut aussi prendre en compte le fait que plus la vitesse est importante, plus l’échangeur s’use, et le coût de pompage du fluide augmente. Nous nous estimons désormais capable de mener une étude approfondie qui permettrait de mettre en évidence les caractéristiques d’un échangeur utilisé par une industrie. 25