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même valeur aux yeux de Dieu. Le riche ne vaut pas plus que le pauvre et le pauvre ne vaut pas
moins que le riche. Pour que tous puissent payer cette rançon, son montant était modeste, de
l'ordre d'une centaine d'euros. A noter que cette rançon ne doit pas être confondue avec la dîme.
Il s'agit donc d'une offrande spirituelle, pour le rachat de sa vie, mais en même temps elle a une
utilité matérielle : elle sert à l’entretien de la tente de la Rencontre et plus tard du Temple. Il fallait
des moyens pour assurer cet entretien. Par la suite, cette offrande est devenue annuelle. Il y est
fait allusion en 2 Chroniques 24 et en Néhémie 10. On constate en lisant ces textes que l'aspect
spirituel de cette offrande s'est estompé au profit de l'aspect matériel qui au départ n'était que
secondaire. A l'époque de Jésus elle était toujours annuelle. Elle pouvait être déposée dans le tronc
que le roi Joas avait fait placer à l'entrée du Temple, ou bien remise à des collecteurs comme nous
le voyons dans le récit de Matthieu.
En quoi cela nous concerne-t-il ? Nous n'avons plus à payer de rançon, puisque nous avons déjà été
rachetés à un grand prix, par la mort du Fils de Dieu sur la croix. Mais du coup, nous avons une
immense dette de reconnaissance à son égard. Bien sûr, nous pouvons exprimer cette
reconnaissance dans nos prières. Mais si elle ne s'exprime pas autrement que par des paroles, il est
permis de douter de l'authenticité de cette reconnaissance. Le psaume 116.12 pose cette question:
"Comment rendrai-je à l’Eternel Tous ses bienfaits envers moi ?" L'apôtre Paul apporte la réponse à
cette question en 2 Corinthiens 5.15, en écrivant : "Jésus est mort pour tous afin que ceux qui
vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort à leur place et ressuscité pour
eux." Notre reconnaissance doit s'exprimer par le don de nous-mêmes. L'argent que nous donnons
en offrande, le temps que nous consacrons à l'œuvre de Dieu, tout ce que nous mettons à la
disposition du Seigneur sont autant de signes concrets de notre reconnaissance et du fait que nous
vivons pour celui qui est mort à notre place. Nos offrandes en argent, en temps, en capacités, etc.
sont donc avant tout des offrandes spirituelles.
Et en même temps, comme à l'époque de Moïse, ces offrandes sont utilisées de façon pratique
pour honorer le Seigneur en entretenant les locaux de l'église, en assurant le culte, en couvrant les
besoins de l'évangélisation, de l'action sociale, etc. Rien de tout cela ne se fait tout seul et
gratuitement, et ce sont nos offrandes qui y pourvoient. C'est la volonté de Dieu qu'il en soit ainsi.
Mais ne laissons pas cet aspect pratique nous faire oublier l'essentiel : nos offrandes de toute
nature sont l'expression tangible de notre reconnaissance et de notre consécration au Seigneur.
La collecte de la rançon
Mais revenons à Pierre. "Ceux qui percevaient les deux drachmes s’adressèrent à Pierre, et lui
dirent : Votre maître ne paie-t-il pas les deux drachmes ? Oui, dit-il."
Ces collecteurs s'acquittent simplement de leur mission.
Pourquoi se sont-ils adressés à Pierre et non pas à Jésus lui-même ? Plusieurs raisons ont été
évoquées, mais aucune n'est certaine, puisque le texte ne le dit pas.
Pourquoi posent-ils la question sous une forme négative : votre maitre ne paie-t-il pas ? Etait-ce
une volonté de l'éprouver, ou simplement parce qu'ils étaient en retard dans ce paiement du fait
de leurs déplacements, ou parce que les maîtres s'en dispensaient eux-mêmes ? Nous n'avons pas
davantage la réponse à cette question.
Une troisième chose que nous ne savons pas non plus, c'est la raison pour laquelle Pierre a
répondu oui sans hésiter, surtout à la lumière de la conversation entre Jésus et Pierre qui va suivre.
Mais qu'importe ? Le fait d'ignorer ces choses est sans importance.
Que t’en semble, Simon ?
Ce qui nous intéresse, par contre, c'est le dialogue entre Jésus et Pierre. Le plus souvent, Jésus
prend la parole en réponse à une sollicitation. Cette fois, il prend les devants et pose une question
à Pierre. Que t’en semble, Simon ? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils des tributs ou des
impôts ? De leurs fils, ou des étrangers ?