1. BACKGROUND
Au Tchad, comme dans la plupart des pays en développement, l’inflation est devenue presque
incontrôlable. Considéré comme d’origine monétaire, toutes les politiques des Banques centrales, visent à
contrôler l’évolution de la masse monétaire à l’effet de stabiliser les prix afin d’éviter un déséquilibre du
cadre macroéconomique global avec des conséquences graves sur la situation économique et sociale. Au
Tchad, la politique monétaire est assurée par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), banque
commune aux six Etats membres de la CEMAC. Dans son exercice de programmation monétaire, la BEAC
définit le sentier optimal de la masse monétaire compatible avec l’activité économique afin de ne pas laisser
les prix dépasser le seuil de convergence (3%). En dépit d’une politique monétaire restrictive, les prix sur
le marché ne cessent de grimper et l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation a connu une
forte tendance à la hausse, passant de 2,1% en fin 2005 à 11,7% en fin 2008. Des mesures importantes
prises par le Gouvernement ces dernières années dans le but de stabiliser les prix n’ont pas atteint leurs
objectifs. L’inflation demeure toujours une préoccupation pour l’Etat.
Depuis 2002, le Tchad est entré dans un processus de restructuration de son économie. Cette
restructuration a modifié structurellement l’économie surtout avec le projet d’exploitation du pétrole en
2003. La réalisation de ce projet a été caractérisée par un afflux massif des ressources extérieures. Selon
la Banque Mondiale, les Investissements Directs Etrangers (IDE) au Tchad sont passé de 115 millions de
dollars en 2000 à 834 millions de dollars en 2008. Ces derniers ont contribué à faire passer le taux de
croissance de l’économie de -0,88% en 2000 à 11,66% en 2001 pour atteindre le seuil maximal de 33,63%1
en 2004. Depuis 2004, le taux de croissance est resté positif d’une manière générale.
Par ailleurs, les recettes engrangées par l’Etat grâce à l’exploitation du pétrole et à la flambée du prix du
pétrole en 2008 ont permis au gouvernement de réaliser des investissements considérables dans la
construction des routes, écoles, hôpitaux. Ces investissements ne sont pas restés sans impact sur le niveau
des prix surtout des biens importés dans la mesure où l’offre nationale est incompatible avec les besoins
en produits manufacturiers et en biens d’équipement. Pour réduire les importations et par voie de
conséquence l’inflation importée, le Gouvernement a construit des unités industrielles notamment la
raffinerie, la cimenterie, mais la tendance à la hausse des prix sur le marché des produits alimentaires et
manufacturiers reste immuable
2. ETENDUE ET DESCRIPTION DU TRAVAIL DEMANDE, RESPONSABILITES DU CONSULTANT
Sous la supervision directe du Conseiller économique du PNUD et du Directeur Général de l’Economie, les
prestations des consultants (macro économiste et statisticien économiste) couvriront une série de travaux
substantifs, sur l’identification des déterminants de l’inflation dans le contexte Tchadien. Ils auront à
s’appuyer notamment sur les données historiques sur l’inflation au Tchad, les études antérieures sur le
sujet, l’analyse de la structure de l’IHPC, de ses forces et faiblesses pour bien décrypter l’évolution du
niveau général des prix. Dans ce contexte, ils assumeront les tâches ci-après et livreront les produits aux
dates indiquées:
Le 15 juin 2015 : Démarrage de la consultation ;
Le 30 juin 2015 : Remise d’un rapport d’étape, de la méthodologie affinée et d’une liste de tableaux
sur les indicateurs et autres informations nécessaires pour les analyses requises ;
Le 15 juillet 2015 : Remise du premier draft de rapport et d’une liste avancée de tableaux et
d’indicateurs. Les tableaux devront couvrir les périodes allant de 2000 à 2014. Les analyses
(statistique, économique et économétrique) indiqueront clairement les évolutions et leurs sources
;
Le 30 juillet 2015 : Enrichissements du rapport en prenant en compte les observations de l’Unité
économique PNUD, du Ministère de l’économie et d’autres acteurs clé de l’économie nationale ;