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La libéralisation des marchés mondiaux et le développement du libre-échange ne se réalisèrent que par
étapes. Comme pendant la première moitié du XIXe s., il existe en Europe occidentale deux modèles de
politique commerciale. D'une part, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) vise le libre-échange intégral,
qui a pour objectif de libéraliser le trafic des paiements et d'éliminer les entraves commerciales dans le plus
de pays possible; cette politique se fait dans le cadre de l'Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE) (autrefois Organisation européenne de coopération économique, OECE) et de l'Accord
général sur les tarifs et le commerce (GATT). D'autre part, des Etats européens s'associent pour construire un
grand marché intérieur. Ce dernier modèle a entraîné la naissance de la Communauté économique
européenne (CEE), devenue en 1993 l'Union européenne (UE), qui poursuit également des objectifs politiques,
et de l'Association européenne de libre-échange (AELE), n'ayant que des buts économiques.
La Suisse appuya le principe du libre-échange intégral et donc les organisations qui s'efforçaient d'éliminer les
entraves au commerce international. Elle adhéra à l'OECE en 1948 déjà. Elle fut (dès le début en 1950)
membre de l'Union européenne des paiements (UEP) qui prépara le passage du bilatéralisme au
multilatéralisme dans les échanges internationaux, ainsi qu'une libéralisation du commerce. L'adhésion au
GATT, d'abord provisoire, eut lieu en 1958; la seule réserve faite, d'ailleurs commune à la plupart des pays
européens, concernait la protection de l'agriculture. La Suisse fut également l'un des membres fondateurs de
l'AELE en 1960. En revanche, elle se montra très réservée à l'égard de la CEE, surtout pour des motifs
politiques.
Le démembrement progressif des barrières douanières dans le domaine des biens industriels, lancé dans les
années 1970, et la déréglementation accélérée des marchés nationaux des capitaux, qui suivit l'effondrement
du système de Bretton Woods, ont fait faire de notables progrès sur la voie du libre-échange intégral, du fait
que le nombre des secteurs protégés de la concurrence internationale diminua de plus en plus (mouvements
de Capitaux). Ce développement, appelé globalisation, éveille de grands espoirs en ce qui touche à la
croissance de l'économie mondiale. Il suscite cependant toujours plus la critique de l'opinion publique en
raison des mutations structurelles précipitées qu'il entraîne et de ses effets difficilement prévisibles sur les
conditions de vie.
Références bibliographiques
Bibliographie
– U. Menzel, Auswege aus der Abhängigkeit, 1988
– A. Fleury, «La Suisse et le retour au multilatéralisme dans les échanges internationaux après 1945», in La
Suisse dans l'économie mondiale, éd. P. Bairoch, M. Körner, 1990, 353-370
– Ph. Gern, S. Arlettaz, Relations franco-suisses au XIXe s., 1992
– P. Halbeisen, M. Müller, «Ökonomische Motive und Erwartungen - ihr Einfluss auf die
Bundesstaatsgründung», in Revolution und Innovation, éd. A. Ernst et al., 1998, 117-136
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– P. Hug, M. Kloter, «Der "Bilateralismus" in seinem multilateralen Kontext», in Aufstieg und Niedergang des
Bilateralismus, éd. P. Hug, M. Kloter, 1999, 13-139
– C. Humair, Développement économique et Etat central (1815-1914), 2004
Auteur(e): Margrit Müller, Patrick Halbeisen / AN