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Crest® + Oral-B® et dentalcare.ca Cours de formation continue, 29 févr., 2016
de protéines favorise la diffusion des fluides,
comme les ions calciums et phosphates, et les
distribue dans l’émail. Lorsque l’hôte consomme
des glucides, ceux-ci sont décomposés dans la
cavité buccale par une enzyme protéique appelée
amylase. Cette réaction entraîne la production
d’acide lactique, qui provoque la déminéralisation
de la matrice de l’émail. Si la déminéralisation
de l’émail n’est pas inversée par l’action des ions
fluorure, calcium et phosphate, le processus de
déminéralisation se poursuivra jusqu’à la structure
de la dent, affectant la jonction émail-dentine
(JED) et éventuellement la couche dentinaire. Le
terme de « lésion carieuse profonde » est utilisé
lorsque celle-ci atteint la JED.
Une lésion carieuse se développe en trois étapes
de déminéralisation. La première étape de la
déminéralisation de l’émail est appelée lésion
naissante ou « tache blanche » (Figure 1). Cette
lésion carieuse initiale peut être renversée par une
utilisation quotidienne d’ions fluorure, calcium et
phosphate, une hygiène buccodentaire soutenue
pour éliminer la plaque qui abrite les bactéries
cariogènes et une consommation réduite
de glucides raffinés. La deuxième étape du
développement des caries implique la progression
de la déminéralisation des tissus durs de la
dent jusqu’à la JED et la couche dentinaire. La
troisième étape est l’apparition d’une cavité
réelle dans la couche dentinaire. Les deux
dernières étapes sont irréversibles et nécessitent
l’élimination physique de la carie dentaire.
Le professionnel des soins dentaires devrait
comprendre les trois niveaux de la dentisterie
préventive lorsqu’il éduque ses patients sur le
processus de la carie dentaire. Le premier niveau
est la prévention primaire. Cette première phase
cible la transmission de bactéries S. mutans par
la salive. La prévention primaire vise à réduire
le nombre de bactéries qui provoquent les
caries dentaires et utilise des outils d’évaluation
pour prévenir les caries futures. Le deuxième
niveau porte sur la prévention secondaire, qui
permet d’éviter, de freiner ou de renverser les
modifications microbiennes avant que des
signes cliniques de la maladie n’apparaissent.
Le troisième niveau est axé sur la limitation ou
l’interruption de la progression du processus
de la carie en établissant un traitement de
reminéralisation des lésions existantes.
Premier niveau de prévention – La transmission
et la prolifération des bactéries cariogènes
La bactérie se transmet plus particulièrement
par l’intermédiaire des parents ou des autres
personnes proches. Les voies d’infection les
plus courantes chez les enfants sont par un
contact étroit avec la salive du gardien principal.
La colonisation par la bactérie S. mutans est
facilitée par une alimentation riche en saccharose
fréquente des parents ou du gardien, ainsi que de
l’enfant. Plus le nombre de bactéries S. mutans
est élevé dans la cavité buccale du gardien
principal, plus le risque de contamination est
élevé pour l’enfant. Un autre facteur important
dans le processus évolutif de la carie est le
moment de l’arrivée et le nombre de bactéries S.
mutans dans la cavité buccale de l’enfant; plus
ces bactéries colonisent tôt et en grand nombre
la bouche de l’enfant, plus celui-ci risque de
développer des caries sur sa dentition temporaire
et permanente. La « fenêtre d’infectivité » par
la bactérie S. mutans chez l’enfant se situe
habituellement entre les âges de 19 et 31
mois. Ces raisons confirment l’importance de
programmes éducatifs ciblant les parents et les
gardiens principaux.
Deuxième niveau de prévention – Les
modifications microbiennes
Le risque de développer des caries augmente
lorsque le S. mutans et les lactobacilles
colonisent la cavité buccale. On considère le
nombre de bactéries comme étant plus élevé
dans les endroits où un biofilm (la plaque)
s’accumule, comme les zones de la cavité buccale
qui sont difficiles à atteindre lors de l’hygiène
buccodentaire. Les nouvelles dents manquent de
contenu minéral (calcium et phosphate), ce qui
les rend plus sensibles aux bactéries. Le nombre
de bactéries est réduit par l’introduction d’agents
antimicrobiens comme le fluorure.
Figure 1. Caries interdentaires naissantes.
Source de l’image : Ohio State University College of Dentistry