grossesses multiples chez ces patientes présentent les mê-
mes risques que chez les autres avec la certitude actuelle-
ment d’un diagnostic génétique anténatal pour confirmer
le DPI. L’amniocentèse n’est pas sans risque supplémen-
taire pour ces grossesses.
La congélation embryonnaire
La congélation des embryons sains surnuméraires n’a
toujours pas donné de résultats satisfaisants. Dans le
monde, après cryoconservation, une grossesse a été rap-
portée en 2001 après transfert d’embryons sains biopsiés.
Cependant, on peut réaliser un DPI sur des embryons
congelés-décongelés. Cette approche a permis l’obtention
de quelques naissances.
Aujourd’hui, la congélation peut être conseillée aux
couples avec toute la prudence nécessaire quant aux
chances de réussite.
Indications du DPI pratiqué en 2007
dans le monde
Les indications du DPI sont nées des progrès techni-
ques de la FIV, de ceux de la cytogénétique et de la
biologie moléculaire.
Cette liste n’est pas exhaustive :
–les maladies génétiques liées au chromosome X : il
en existe plus de 300 parmi lesquelles les plus fréquentes
sont les dystrophies musculaires, l’hémophilie, le syn-
drome de l’X fragile ;
–les couples affectés de maladies monogéniques ré-
cessives dans lesquelles les deux membres sont porteurs
sains de l’anomalie comme dans la dystrophie myooni-
que, la mucoviscidose, la thalassémie, la drépanocytose,
la maladie de Tay Sachs.
–les couples affectés d’anomalies structurales chro-
mosomiques (translocation, inversion) ou numériques
(dans certains cas dits de « mosaïques », l’anomalie ne
porte pas sur toute les cellules.
Plus de 1 500 enfants sont nés à ce jour après DPI ce
qui est peu et démontre les difficultés de cette technique
particulièrement lourde.
Effets du nombre d’ovocytes injectés
et du nombre d’embryons biopsiables
Récemment, l’équipe belge de Vandervorst et al [5] a
montré que le taux de grossesses est corrélé au nombre
d’ovocytes injectés et donc au nombre d’embryons biop-
siables. L’étude porte sur 47 couples soit 84 cycles de DPI.
Au total, 1 140 ovocytes ont été récupérés soit en
moyenne de 13,6/ponction (2 à 43). Ils ont comparé le
taux de grossesses selon le nombre d’ovocytes récupérés :
groupe I, le nombre d’ovocytes est égal à 9 et groupe II, le
nombre d’ovocytes est aussi égal à 9 (tableau 1).
Également, dans cette étude, les auteurs ont trouvé une
corrélation positive entre le nombre d’ovocytes récupérés
et le nombre d’embryons biopsiés ainsi que le nombre
d’embryons génétiquement sains.
En conclusion, bien que le nombre d’ovocytes ne soit
pas le seul critère sur lequel le succès de la tentative
repose, il reflète la qualité de la stimulation ovarienne et
donc la qualité de l’endomètre et donc il influence le taux
d’implantation. A cela s’ajoutent le nombre d’embryons à
biopsier et donc le nombre d’embryons sains obtenus.
Références
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cies fom biopsied human pré-implantation embryos sexed by Y
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ham EGD. Biopsy of human pré-implantation embryo and sexing by
DNA amplification. Lancet 1989 ; II : 347-9.
3. Penketh RJ, Delhanty JD, Vanden Barghe A, et al. Rapid sexing of
human embryos by non-radiactive in situ hybridization : potential for
preimplantation diagnosis of X-linked disorders. Prenatal Diagn
1989;9:489-500.
4. International Working Group on Preimplantation Genetics. Preim-
plantation genetic diagnogis — experience of three thousand clinical
cycles. Report of the 11th Annual Metting of the International Wor-
king Group on Preimplantation Genetics, in conjonction with 10th
International Congress of Human Genetics, Vienna, May 15, 2001.
Reprod Biomed Online 2001;3:49-53.
5. ESHRE. Preimplantation Genetic Diagnogis Consortium. Data Col-
lection III, May 2001. Hum Reprod 2002 ; 17 : 233-46.
6. Grifo J, Talebian S, Keegan D, Krey L, Alder A, Berkeley A. Ten-
year experience with preimplantation genetic diagnosis (PGD) at the
New York University School of Medicine Fertility Center. Fertil Steril
2007 ; 88 : 978-81.
7. Gianaroli L, Magli MC, Ferraretti AP, Munné S. Preimplantation
diagnosis for aneuploidies in patients undergoing in vitro fertilization
with a poor prognosis: identification of the categories for which it
should be proposed. Fertil Steril 1999 ; 72 : 837-44.
8. Vandervorst M, Liebaers I, Sermon K, et al. Successful preimplan-
tation genetic diagnosis is related to the number of available
cumulus-oocyte complexes. Hum Reprod 1998 ; 13 : 3169-76.
Tableau 1.D’après [8]
Groupe I Groupe II
Nb d’ovocytes < 9 > 9
Nb de cycles de DPI 22 62
Nb d’ovocytes 124 (moyen : 5,6) 1 020 (moyen : 16,5)
Nb de cycles avec embryon 18 59
Nb d’embryons biopsiés 2,23 ± 1,57 7 ± 4
Nb de cycles avec embryons
transférés
14 54
Nb d’embryons transférés 0,77 ± 0,69 1,94 ± 1,05
Taux d’implantation 20 % 13 %
Taux de grossesse/cycle 9 % (2/22) 20,9 % (13/62)
Revue
mt médecine de la reproduction, vol. 9, n° 6, novembre-décembre 2007
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