CONTRATS DE MARIAGE

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 Présentation
Si le mariage est la grande affaire de ces comédies, l’amour n’est pourtant pas le sujet. La bêtise s'allie à la crédulité des uns et à l'égoïsme des autres, se nourrit de médisance et de cupidité pour offrir en spectacle un monde de marionnettes dans lequel chacun tire les ficelles. La metteure en scène Claudie Bertin et ses deux complices, Marie-­‐Hélène Ruscher et Nelly Cottin, pillent avec jubilation opéras célèbres et chansons récentes, pour dresser le portrait de cette société déshumanisée où la fin justifie les moyens. Soucieux de respectabilité, les personnages claironnent de grands airs mettant en lumière leur double imposture : celle de nous faire croire qu'ils sont innocents et que tout va finalement s'arranger. Le Vaudeville
Genre théâtral mineur désignant au XVIIème siècle, une pièce entrecoupée de chansons ou de ballets. A la fin du XIXème, le vaudeville est une comédie légère, divertissante et populaire, fertile en intrigues et rebondissements. Ce genre triomphe après 1850 avec Eugène Labiche. Eugène Labiche: « Jeune littérateur coupable de quelques drames et de vaudevilles » Baudelaire. En vérité, cent-­‐ soixante-­‐quatorze pièces, écrites pour la plupart à quatre mains, voire à six. Membre de l'Académie française. Plusieurs de ses pièces sont au Répertoire de la Comédie Française. Longtemps Labiche passa pour un amuseur sans histoires, sans arrière-­‐plans politiques et sans cruauté. Bon bourgeois riant des bourgeois à l'intention des bourgeois. Puis son image changea : Philippe Soupault découvre chez lui une volumineuse dose de férocité, et voit dans son œuvre, une machine de guerre contre les profiteurs et les rentiers. Lorsque Gaston Baty monte « Le chapeau de paille d'Italie », il voit en cette pièce « un cauchemar gai ». A partir des années 60, le théâtre public s'engouffre dans la brèche ouverte par Philippe Soupault. L'esprit brechtien s'empare des metteurs en scène de Labiche : Brecht, Labiche, même combat. Plus tard, lors de la mise en scène de « La Clé » par Jacques Lassale, Bernard Dort entend « à travers les croassements de ses marionnettes, la voix de Labiche, celle du propriétaire terrien, conservateur transi de peur devant la perspective d'un bouleversement social. » Qu'a donc Labiche à nous dire aujourd'hui ?
Pourquoi cette envie de le monter ?
EDGARD ET SA BONNE
«Une belle dot est plus sûre qu'une belle femme ; vos amis ne vous la prennent pas.» Edgard Beaudeloche, jeune bourgeois parisien, doit signer ce jour son contrat de mariage avec Mademoiselle Henriette de Veauvardin. Mais Edgard, qui habite toujours chez Maman, a une liaison secrète avec Florestine, la petite bonne. A n'importe quel prix, il faut échapper à l'emprise de Florestine... Mon ISMENIE
«Un égoïste... un homme qui ne pense pas à moi.» Isménie est une jeune fille... de vingt-­‐neuf ans. Elle veut se marier. Vancouver, son père ne le veut pas. La tante, Galathée, riche, demoiselle et sans enfants présente ce jour un nouveau prétendant. Le père s'acharne à le discréditer... Doit on le dire ?
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»
«Elle respirait l'honnêteté... Seulement, elle avait la respiration très courte.» Du temps qu'elle était en pension, Lucie avait un amoureux : Albert Fragil, employé dans une compagnie d'assurances. Allez savoir pourquoi, Lucie épouse Gargaret, riche industriel, qui trompe sa clientèle en vendant des bougies frelatées. Albert réapparait. Lucie et Albert vont céder à la tentation, se faisant ainsi démasquer par le mari jaloux, lorsque par une pirouette éhontée, Albert renverse la situation et se voit proposer un contrat d'association... pour le moins surprenant... Notes de mise en scène
Par Claudie Bertin
L'énormité des mensonges, la bêtise de l'argumentation, la vanité portée si haut qu'elle rime avec stupidité, la crédulité des uns, l'égoïsme des autres, médisance et cupidité sont les ingrédients qui composent les pièces de Labiche. Sans vraisemblance aucune, sans souci de cohérence psychologique, ces éléments déferlent pêle-­‐mêle sur le plateau, dans une indescriptible confusion. C'est précisément ce désordre qui m'interpelle, car il constitue la forme même des pièces de Labiche. Et ici, la forme fait sens. Car ce désordre, aussi désopilant qu'il soit, est en réalité le désordre profond d'un monde bourgeois qui s'ennuie, en quête de plaisirs interdits, de biens mal-­‐
acquis, à l'affût de tout profit immédiat, mais toujours soucieux de respectabilité. Portrait d'un monde déshumanisé, où la fin justifie les moyens. Monde de marionnettes dans lequel tout le monde tire des ficelles. Mais gare à ne pas embrouiller les fils ! En ce début de XXIème siècle, notre monde ressemble étrangement à celui de Labiche. Non comme s'il en était une photo, mais une copie – actualisée, déformée quelque peu, avec des hommes robots, mus par le même égoïsme forcené qui conduit à la folie. Et c'est encore là que le théâtre de Labiche m'intéresse ! Non dans la peinture réaliste de la société bourgeoise de la fin du XIXème siècle, mais en ce qu'il nous offre aujourd'hui le miroir déformant de ce que nous sommes devenus. J'ai grande envie de fustiger ce monde-­‐là ! Avec folie. Avec perfidie. Avec jubilation. L'enjeu des trois pièces (adaptées) que nous proposons est la signature de contrats ; contrats de mariage pour deux d'entre elles et contrat d'association pour la troisième. Si le mariage est la grande affaire de la comédie, le dramaturge ne s'occupe pas ici d'amour... N'attendez pas de salon bourgeois avec tapisseries et meubles surannés ; mais un lieu unique, sorte d'antichambre où se préparent les mauvais coups, où trône un piano, complice de tous les mensonges, avec lequel la pianiste – telle une employée de maison corvéable à merci, sauve la mise de tous les intervenants. Pas de costumes d'époque non plus ; mais dans l'extravagance d'un chapeau, la sensualité d'un décolleté, dans la couleur ou le dessin d'une robe, la signature de chacun des protagonistes. Sur les mensonges qui jalonnent le texte, les bassesses qui le nourrissent, versons maintenant avec délectation, le piment musical. Non celui des rengaines populaires, prévues et attendues dans le vaudeville. Au dérèglement des conduites, faisons correspondre la fantaisie perfide de la musique. Pillons joyeusement opéras célèbres et chansons récentes. Que le registre élevé de l'opéra souligne risiblement le désordre mental dans lequel se débattent les personnages. En claironnant fièrement de grands airs qui ne leur appartiennent pas, les personnages tentent de sauver les apparences. Ils ne font que mettre en lumière leur double imposture : celle de nous faire croire qu'ils sont innocents et que tout va finalement s'arranger. Parcours
Claudie Bertin
Avant d’être metteur en scène, Claudie Bertin fut comédienne.
Elle étudie le théâtre au CNR de Rouen, puis au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Elle effectue de nombreux stages auprès de Peter Brook, Alain Françon, Suzanna Lastreto, Norbert Aboudarham, Philippe Minnyana, Jean-­‐Yves Picq, et les maîtres de l’Académie théâtrale de Moscou : Oleg Koudriachov, Natalia Zvéréva, Léonid Kheifetz.
Après quelque temps passé aux Etats-­‐Unis comme assistante au Département Théâtre de l’Université de Chicago, elle rentre en France, joue et met en scène au Théâtre Municipal d’Avranches « Le Baladin du monde Occidental » de J.M. Synge et « Soudain une ville » de J. B. Priestley.
En 1987, elle s’installe à Chambéry. Elle est nommée professeur d’art dramatique au Conservatoire. Elle fonde la Compagnie Charles Dullin Théâtre Vivant. Dès 1990 elle s’intéresse aux méandres et aux troubles de la Russie à travers le théâtre. De nombreux
séjours dans ce pays, et particulièrement à Moscou, où elle travaille périodiquement au Gitis (Académie théâtrale de Russie) lui permettent de se plonger au cœur de ce théâtre, en train de s’écrire, là-­‐bas aujourd’hui. Avec la création de « La poste populaire russe » en 2002, elle fait découvrir un jeune auteur à l’écriture violente, drôle, terriblement efficace : Oleg Bogaïev.
Depuis la création de la Compagnie, elle a monté principalement des auteurs contemporains : Denise Bonal, Vaclav Havel, Catherine Anne, Louis Calaferte, Olga Mikhaïlova… Pour sensibiliser au théâtre les jeunes qui ne franchissent jamais les portes d’un tel lieu, elle adapte des textes d’auteurs, présentés en petites formes, jouables en tous lieux. Pour partager avec ce nouveau public, les questions que pose le monde. « Une bouteille dans la mer de Gaza » de Valérie Zénatti « Aucun de nous ne reviendra » de Charlotte Delbo, « Le Message » d’Andrée Chedid, s’inscrivent dans cette démarche.
Parcours de la compagnie
2012
CONTRATS DE MARIAGE Théâtre musical Adaptation de trois pièces d’Eugène Labiche Mise en scène Claudie Bertin 2010
A CŒUR OUVERT… POEMES D’UNE TERRE OCCUPEE Récital poétique et musical Conception Claudie Bertin et création musicale de Peter Torvik Création Espace L. De Vinci à Montmélian Tournée Rhône Alpes en 2011-­‐ 2012 2007
AUCUN DE NOUS NE REVIENDRA Création Texte de Charlotte Delbo Mise en scène Claudie Bertin Tournées 2007-­‐2008, 2008-­‐2009 2006
UNE BOUTEILLE DANS LA MER DE GAZA Texte de Valérie Zenatti. Adaptation et mise en scène Claudie Bertin Tournées 2006-­‐2007, 2007-­‐2008, 2008-­‐2009 2005
COMME LE SOLEIL A L'HEURE DU SOIR Pièce sur Anton Tchekhov et son œuvre écrite en collaboration par le poète Ivan Nikitine et Claudie Bertin. 2002
LA POSTE POPULAIRE RUSSE Texte d’Oleg Bogaiev. Mise en scène Claudie Bertin Création au Théâtre Charles Dullin de Chambéry Tournée 2003-­‐2004. 1999
AUX ARMES CITOYENS Texte de Louis Calaferte. Mise en espace Claudie Bertin. 1998
LA NUIT DES REFUGIES Texte et mise en scène Christian Devineau. Création Théâtre Charles Dullin de Chambéry 1997
COMME LE MONDE CHANGE Spectacle de Théâtre Musical sur une idée d’Oleg Koudriachov et Claudie Bertin. Coréalisation Oleg Koudriachov et Claudie Bertin. Création Maison de l’Acteur à Moscou Théâtre Charles Dullin de Chambéry 1996
SCENES D’AMOUR PERDU D’après le Théâtre de Catherine Anne. Mise en scène Claudie Bertin Création au Théâtre Charles Dullin de Chambéry 1995
TENTATION Texte de Vaclav Havel. Mise en scène Claudie Bertin Création au Théâtre Charles Dullin de Chambéry 1994
LA DERNIERE VIE D’ILIA ILITCH Texte d’Olga Mikhailova. Mise en scène Claudie Bertin Création à Moscou au Théâtre Maïakovski. Théâtre Charles Dullin à Chambéry 199 1
LE MALADE IMAGINAIRE Texte de Molière Mise en scène Claudie Bertin. Création Théâtre du Gitis à Moscou Théâtre Charles Dullin de Chambéry 1990
LE JOUR OU MARIE SHELLEY RENCONTRA CHARLOTTE BRONTE Texte d’Edouardo Manet. Mise en scène Christian Devineau. Création au Théâtre Charles Dullin de Chambéry 1989
PORTRAIT DE FAMILLE Texte de Denise Bonal. Mise en scène Claudie Bertin. Création au Théâtre Charles Dullin de Chambéry Tournée 1989-­‐1990-­‐1991 1988
L’ESPACE DU DEDANS D’après Henri Michaux. Mise en scène Christian Devineau. Création à l’Espace Malraux Scène Nationale de Chambéry 1987
LES BONNES Texte de Jean Genet. Mise en scène Michel Dibilio. Création au Théâtre Charles Dullin de Chambéry Tournée 1987-­‐1988-­‐1989 PRESSE
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