Dans le même temps, les milieux protégés de travail, fortement liés
économiquement à ces industries, se voient par conséquent contraints à la
transformation de certaines formes de travail et d’activités et ce afin d’apporter des
réponses adéquates à de nouvelles exigences de qualité et de conformité dans un
contexte de plus en plus concurrentiel où l’autonomie, la mobilité, la polyvalence et
l’interchangeabilité des personnes sont prônées dans les environnements de travail.
Telle est la deuxième raison principale à cette politique.
Enfin, à une logique de placement et de protection dans les milieux protégés de
travail qui accueillent des personnes en situation de handicap mental, s'est ajoutée
celle d'une volonté d’ouverture sur l'extérieur et les milieux ordinaires de travail.
Cette volonté d’ouverture est relayée à travers certaines revendications légitimes
notamment d’ayants droits, de parents et d’associations, de professionnels
accompagnant ces publics. Car la plupart des personnes en situation de handicap
mental en âge de travailler semblent de plus en plus exclues du marché du travail
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Voici donc exprimées les trois raisons principales aux niveaux micro, meso et
macro, qui expliquent la politique européenne actuelle de reconnaissance des
compétences à destination des personnes en situation de handicap mental. C’est
parce qu’il existe un constat de « déficit en compétences
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» des personnes en
situation de handicap mental qu’il est nécessaire de reconnaître leurs compétences.
C’est parce que la reconnaissance des compétences est un moyen pour s’adapter
dans un contexte de plus en plus concurrentiel, où la qualité et la conformité des
produits et des services doivent avoir toute leur place, que des exigences
apparaissent de plus en plus fortes en matière de compétences au service des
organisations. Enfin, c’est parce que cette politique européenne se veut d’inclusion
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L’économie libérale a délaissé progressivement ces industries au profit des industries de
service et, de plus en plus désormais, au profit des industries du savoir.
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Si l’on considère dans le même temps l’augmentation générale du nombre de bénéficiaires
de prestations d’invalidité, les données fournies par les États membres révèlent que le
pourcentage des personnes en situation de handicap mental dans la population en âge de
travailler est important et que le taux d’emploi de ces personnes est sensiblement inférieur à
celui du reste de la population, de l’ordre de 20 à 30 %.
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On appelle « déficit de compétences » l’inadéquation structurelle entre la nature des
compétences offertes par et celles requises par le marché de l’emploi, a été reconnu comme
l’un des problèmes clés compromettant les possibilités d’obtenir et de garder un emploi.
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