Madame la Députée européenne, Monsieur le Député

publicité
Madame la Députée européenne,
Monsieur le Député européen,
L’audition publique de l’initiative citoyenne européenne “Un de Nous” (“One of Us” en anglais) qui
demande à l’Union européenne d’« interdire et mettre fin au financement des activités qui impliquent la
destruction d'embryons humains, en particulier dans les domaines de la recherche, de l’aide au
développement et de la santé publique », aura lieu au Parlement européen le 10 Avril 2014.
En tant que membres de la communauté de la santé et de la recherche, nous, la Société européenne
de Reproduction humaine et d’Embryologie (ESHRE) souhaitons exprimer notre inquiétude au sujet de
cette initiative et attirer votre attention sur les implications qu’une telle interdiction et qu’une telle coupe
dans les financements pourraient avoir pour la recherche et la santé européennes.
L’infertilité affecte plus d’un couple sur dix dans l’Union européenne et les maladies majeures et
chroniques sont la cause de 87% des décès. La recherche sur l’embryon et les cellules souches
embryonnaires humaines (hESC) ont déjà abouti à de nouveaux diagnostics et de nouvelles approches
thérapeutiques, et apporteront probablement d’autres avancées. A cet égard, l’initiative « Un de Nous »
est non seulement une menace pour la recherche sur l’infertilité et la médecine régénérative, mais aussi
une menace pour les millions de patients qui souffrent et meurent de maladies cardiovasculaires et
neurodégénératives.
Le progrès dans le traitement des maladies mortelles, handicapantes, dégénérative et de l’infertilité
dépend principalement de la recherche sur cellules souches embryonnaires humaines. Les partisans
de « Un de Nous » prétendent que la recherche sur les cellules souches adultes produit les mêmes
résultats que la recherche sur cellules souches embryonnaires humaines. Néanmoins il a été clairement
démontré que les cellules souches adultes et même les cellules souches pluripotentes induites
humaines (iPS) obtenues après reprogrammation ne sont pas encore identiques aux hESC. Les cellules
souches embryonnaires humaines sont considérées par la communauté des chercheurs comme vitales
pour le progrès dans ce domaine.
Par ailleurs, nous ne pensons pas que l’initiative “Un de Nous” soit représentative de l’opinion des
citoyens européens. Un sondage « Eurobaromètre » de 2010 montre que la plupart des citoyens
européens continuent d’approuver la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines (voir
page 55 :http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_341_winds_en.pdf )
L’initiative « Un de Nous » menace à la fois la liberté des chercheurs et la santé des citoyens européens.
Nous vous demandons donc, en tant Député européen et membre d’une commission parlementaire
impliquée dans l’audition de l’initiative « Un de Nous », de représenter la position reflétée dans cette
lettre et de défendre la liberté de la recherche et la santé future des citoyens européens.
Meilleures salutations,
Pour ESHRE,
Professeur Juha Tapanainen
Président 
Téléchargement