De la guerre froide à de nouvelles conflictualités

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09/04/12
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De la guerre froide à de nouvelles conflictualités
I. La guerre froide, un monde bipolaire marqué par la confrontation États-Unis/
URSS : un lieu, une crise, un conflit armé emblématiques
• La question de l'av enir de l'Allem agne et de Berlin div ise les Alliés. Les Anglo-Sax ons ont
peur que des sanctions trop fortes contre l'Allemagne fav orisent l'ex pansion du communisme, ou une
nouv elle montée de l'ex trémisme à l'image de ce qui s'est passé après le traité de V ersailles. Staline, en
rev anche, v eut faire pay er à l'Allemagne « le prix du sang », et a déjà entamé le rapatriement d'une
partie des usines et machines allemandes en URSS, en compensation des pertes sov iétiques.
Finalement, le sort du pay s et de la v ille est réglé à la conférence de Postdam entre le 1 7 juillet et le 2
août 1 945. L'Allem agne et Berlin sont div isés en quatre zones d'occupation : une zone
sov iétique à l'est et trois zones américaine, britannique et française à l'ouest. L'Allemagne occupée est
dirigée par un Conseil de Contrôle Allié (ou quadripartite) également chargé de la reconstruction du
pay s et de la dénazification. À l'est, les Sov iétiques fav orisent la création d'un parti communiste
unique, le SED. À l'ouest, les États-Unis, le Roy aume-Uni et la France trav aillent à la reconstruction de
leurs zones et v eulent jeter les bases d'une démocratie libérale.
Berlin-Ouest est dans une situation particulièrement tendue car la v ille est en plein milieu de la zone
sov iétique, ce qui l'isole du reste de l'Allemagne occupée par les puissances occidentales.
• La première crise de Berlin, inév itable, marquera le début de la guerre froide. En 1 947 , le président
américain Truman lance l'offensiv e dans un discours au Congrès où il ex pose sa doctrine de
l'endiguem ent du com m unism e (ou « containm ent »). Son idée est de fav oriser la
reconstruction et le dév eloppement des pay s européens durement touchés par la guerre pour év iter
que les peuples dans la misère ne se tournent v ers le communisme. Les États-Unis proposent alors à
tous les pay s d'Europe le plan Marshall : une aide financière de 1 2 milliards de dollars qui sera
acceptée par les États v oulant se rapprocher des États-Unis et en particulier par l'Allemagne de l'Ouest
(qui recev ra 4 milliards de dollars).
À Berlin, la situation se dégrade : les Américains et les Britanniques fusionnent leurs zones en
janv ier 1 947 (bizone), puis les Français joignent leur zone aux deux autres en juin (trizone). Le 1 8
juin, les Occidentaux annoncent la création du Deutsche Mark, la nouv elle monnaie allemande
qui sy mbolise de fait l'ex istence d'un État allemand à l'ouest. Staline ne peut accepter cette situation : il
fait bloquer toutes les v oies de transport terrestres v ers Berlin-Ouest qui se retrouv e totalement isolé
du reste du monde.
Les États-Unis v ont alors utiliser un accord signé à la fin de la guerre les autorisant à surv oler
l'Allemagne de l'est jusqu'à la v ille dans un couloir aérien précis av ec des av ions désarmés. Ils
m ettent en place le plus grand pont aérien de l'histoire. Les Français et les Berlinois ay ant
réussi à construire des pistes d'atterrissage, il y a trois « aéroports » dans Berlin-Ouest qui recev ront
2,5 millions de tonnes de rav itaillement. Staline cède finalement et lèv e le blocus le 1 2 mai 1 949 après
1 1 mois de tension.
• La crise de Berlin accélère le processus de m ise en place d'une République fédérale
allem ande dém ocratique et intégrée au bloc de l'Ouest (créée le 23 mai 1 949, elle prend Bonn
pour capitale). En réaction, Staline accélère la création de la République dém ocratique
allem ande le 7 octobre 1 949 av ec Berlin-Est pour capitale. Pendant toute la guerre froide, Berlin-Est
et Berlin-Ouest seront à la fois le sy mbole des deux blocs et le reflet des phases de crises et de détente
entre les deux grands.
Berlin-Ouest connaît une grande prospérité économique et se reconstruit av ec l'aide américaine. La
population de Berlin-Est au contraire v it dans dav antage de difficultés sous un régime de ty pe
sov iétique. Même après la mort de Staline, les grèv es et manifestations des ouv riers du bâtiment du
1 7 juin 1 953 sont réprimées par les chars sov iétiques. Cette situation prov oque l'ex ode v ers l'Ouest,
par Berlin, de trois millions d'Allemands de l'Est, majoritairement des jeunes gens diplômés. Les
dirigeants est-allemands et sov iétiques v eulent stopper l'hémorragie.
Comme les pourparlers engagés entre Khrouchtchev et Kennedy n'aboutissent pas, le président
sov iétique fait bâtir le m ur de Berlin (« m ur de la honte » pour les Occidentaux ) dans la
nuit du 12 au 13 août 1961 : il dev ient le sy mbole du « rideau de fer » qui coupe l'Europe en deux
et sépare durablement des familles. Dans Berlin-Est, la population v it dans le monde sov iétique sous
contrôle de la police politique est-allemande, la Stasi. Les Berlinois de l'Ouest attendront deux ans la
v enue du président Kennedy , en 1 963, qui rappellera le soutien du bloc occidental à Berlin-Ouest
(« Ich bin ein Berliner »).
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• Entre les années 1 960 et les années 1 980 la situation se normalise av ec la Détente, en particulier à
partir de 1 969 lorsque le chancelier ouest-allem and Willy Brandt lance l'ostpolitik pour
améliorer les relations av ec la RDA. Mais la situation des Allemands de l'Est n'est pas env iable et
beaucoup de ceux qui tentent de franchir clandestinement le rideau de fer et le mur y laissent leur v ie.
Les gouv ernements de RDA maintiennent l'ordre av ec l'aide des forces du Pacte de V arsov ie et des
chars sov iétiques. Lorsque Gorbatchev annonce que l'URSS n'interv iendra plus dans les pay s de l'Est,
av ec l'ouv erture de la frontière hongroise v ers l'Autriche, des milliers d'Allemands de l'Est fuient v ers
l'Allemagne de l'Ouest. Le 9 nov em bre 1989, les m anifestations en RDA poussent les
autorités à ouv rir un m ur que la foule a déjà com m encé à détruire. Av ec la chute du mur,
c'est le sy mbole de la guerre froide qui tombe. L'Allem agne et Berlin seront réunifiés le 3
octobre 1990.
La crise des missiles de Cuba en 1962 : le symbole de l'alternance des phases de
tensions et de détente entre États-Unis et URSS
• La crise des m issiles de Cuba est une crise m ajeure de la guerre froide et m arque un pic
de tensions entre les deux superpuissances. Elle interv ient pourtant dans une période de
changements des relations entre les États-Unis et l'URSS après la mort de Staline (partisan de la ligne
« dure » av ec les États-Unis) en 1 953.
Son successeur, Khrouchtchev , est partisan d'une « cœx istence pacifique » av ec le bloc de
l'Ouest mais il ne renonce pas pour autant à la logique de la guerre froide. Cuba est en 1 962 dans une
situation particulière qui ex plique l'enjeu qu'elle représente pour les deux grands. Jusqu'en 1 959, l'île
était une dictature fav orable aux États-Unis. Mais la rév olution cubaine m enée par Fidel
Castro et Che Guev ara triom phe en 1959 et l'ancien dictateur, Batista, est chassé du
pouv oir. Le nouv eau gouv ernement affiche dès 1 960 sont appartenance au camp socialiste et au
bloc de l'Est, ce qui n'est pas accep table pour les États-Unis et constitue une « brèche » dans la
doctrine Monrœ en v igueur depuis 1 823 (président des États-Unis, Monrœ ne v eut pas
d'interv ention des puissances européennes sur le continent américain ; cette doctrine est complétée
en 1 904 par Roosev elt qui justifie, si besoin est, l'interv ention des États-Unis dans un pay s du
continent américain).
Les États-Unis établissent donc un blocus de l'île de Cuba, ils multiplient également les alliances
av ec les pay s d'Amérique Latine et lancent un programme d'aide économique pour empêcher
l'ex pansion du communisme sur le continent.
• Le régime cubain nationalise les biens des entreprises américaines sur l'île et obtient le soutien de
l'URSS. Les tensions montent av ec les États-Unis qui arment des Cubains anticastristes et des
mercenaires pour débarquer sur l'île le 1 5 av ril 1 961 , dans la Baie des Cochons. C'est un échec
cuisant (les soldats capturés seront rendus aux Américains en 1 97 5 contre des produits alimentaires
et pharmaceutiques).
L'URSS continue d'env oy er des « conseillers militaires » et des armes aux Cubains. Le 14 octobre
1962, des av ions espions am éricains (U2) photographient des ram pes de lancem ent de
m issiles sur l'île. Ils apprennent également que des nav ires sov iétiques font route v ers Cuba av ec
des missiles à bord. Or, Cuba est à portée de tir des grandes v illes de la côte est des États-Unis.
La crise éclate entre les États-Unis et l'URSS. Le président John F. Kennedy lance un
ultim atum à Khrouchtchev le 22 octobre 1962, il ex ige le démantèlement des rampes et le
rapatriement des missiles en URSS. Il utilise une tactique de dissuasion graduée dans ses échanges
av ec le président sov iétique : sa fermeté l'emporte finalement et Khrouchtchev accepte le 28 octobre
de retirer ses rampes de lancement et ses missiles en échange de la promesse par les États-Unis de ne
pas interv enir à Cuba.
• Durant cette crise, et au v u des moy ens militaires mobilisés (y compris des troupes en Floride et au
Nicaragua, et des sous-marins dans toute la zone), un conflit m ajeur et m eurtrier entre les
deux puissances nucléaires a été év ité de justesse. Le spectre d'une troisième guerre mondiale
et la peur nucléaire sont alors dans tous les esprits. Les conséquences sont importantes : conscientes
de la nécessité de maintenir un « équilibre de la terreur », et de réduire les im portantes
dépenses engendrées par la course aux arm em ents, les deux puissances font le choix de la
détente et de la « cœx istence pacifique ». Elles décident d'entretenir dav antage de contacts entre
elles (installation d'un télex – le « téléphone rouge » – entre le Kremlin et la Maison Blanche), mais
elles poursuiv ent la confrontation dans d'autres lieux et d'autres domaines, de manière plus prudente.
C'est ainsi qu'une compétition effrénée est lancée dans le domaine spatial ou pour l'obtention de
médailles aux Jeux oly mpiques. Mais cet affrontement indirect se fait aussi par États interposés
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comme lors de la guerre du Vietnam .
• La guerre du Vietnam est l'ex em ple ty pe des conflits « périphériques » de la guerre
froide.
Le V ietnam est né après l'indépendance de l'Indochine, ancienne colonie française, au terme d'une
v iolente guerre de décolonisation menée en particulier par le V iêt Minh, une guérilla nationaliste
fondée par le parti communiste indochinois qui a le soutien de la République de Chine populaire et de
l'URSS. Après les accords de Genèv e en 1 954, l'ancienne colonie est div isée en deux États de part et
d'autre du 1 7 e parallèle : le V ietnam du nord communiste (leader : Hô Chi Minh) et le V ietnam du sud
pro-américain (régime autoritaire dirigé par un catholique, Diem).
Hô Chi Minh ne se satisfait pas de cette situation : il v eut un V ietnam unifié sous la bannière du
communisme (il a eu une formation à Moscou). Il est donc à l'origine de la création en 1 960 d'un
« front de libération nationale du Sud-V ietnam (FNL)» nationaliste et communiste, plus connu sous le
nom de Vietcong. Ce mouv ement rencontre un certain succès.
• Cette situation n'est pas acceptable pour les États-Unis. L'interv ention am éricaine est m otiv ée
par la peur de la contagion du com m unism e dans toute l'Asie du sud-est. J.F.Kennedy
env oie donc en 1 961 plus de 1 6 000 conseillers militaires américains pour former les troupes du SudV ietnam, mais il refuse prudemment de les engager directement dans la guerre contre le V ietcong. Il
est assassiné en 1 963.
La même année, un coup d'État militaire renv erse Diem remplacé par les généraux Thieu et Ky . En
1 964, le président Johnson obtient du Congrès l'autorisation d'engager m assiv em ent
l'arm ée am éricaine dans la guerre (résolution du T onkin) : 85 000 GI's sont env oy és en Asie
du sud-est. C'est le début d'une escalade dans l'env oi de matériel et de soldats américains au V ietnam.
La Chine populaire et l'URSS restent prudemment en retrait : elles se contentent de rav itailler la
guérilla V ietcong par la frontière du Laos et la « piste Hô Chi Minh » qui achemine les armes v ers le
sud. Johnson fait bombarder cet ax e v ital en 1 965, mais sans succès.
• Les Am éricains s'enlisent dans une guerre terrible, m eurtrière et de plus en plus
im populaire au Vietnam : des milliers de tonnes de bombes, de nouv elles armes chimiques, des
bombes au napalm (incendiaires), des ex foliants, etc. sont lancés sur le V ietnam et touchent durement
les populations. Des massacres de civ ils ont également lieu presque sous les y eux de la population
américaine qui reçoit par les médias les images de la guerre.
Les mouv ements pacifistes se dév eloppent et certains dénoncent le fait que ce sont presque
ex clusiv ement de jeunes hommes des catégories les plus pauv res ou de jeunes afro-américains qui
sont env oy és se battre.
Le 31 janv ier 1 968, le Vietcong lance une v aste offensiv e m ilitaire le jour de la fête du T êt
(nouv el an v ietnam ien) et réussit à tenir plus de 100 bases am éricaines et v illes du SudVietnam pendant plusieurs heures. Cette année là, il y a pourtant plus de 540 000 soldats
américains au V ietnam et il dev ient clair que cette « sale guerre » n'est pas gagnée. Conscient de la
situation, Johnson se désengage peu à peu et ordonne l'arrêt des bom bardem ents sur le
Nord-Vietnam . Le V ietcong accepte alors de se mettre à la table des négociations à Paris, mais les
deux parties peinent à s'entendre.
En 1 969, le FNL se transforme en Gouv ernement rév olutionnaire prov isoire (GRP) alors que les
Américains transfèrent peu à peu la responsabilité de la guerre aux troupes du Sud-V ietnam et
commencent le rapatriement de leurs troupes. En fév rier 1 97 2, Nix on (nouv eau président des ÉtatsUnis) fait un v oy age en Chine, puis à Moscou en mai. Le 28 janv ier 197 3, un cessez-le-feu est
ainsi finalem ent signé après des pourparlers secrets entre Le Duc T ho et Henry
Kissinger, qui auront duré quatre ans. Les États-Unis retirent leurs troupes du V ietnam (mais
laissent pour 5 milliards de matériel militaire à leurs alliés du sud).
Les accords de Paris signés en 1 97 3 prév oient la formation d'un « conseil national de réconciliation »
av ec des membres du GRP, et des élections libres. Mais une guerre civ ile éclate entre le nord et le sud.
Finalem ent, le GRP et les nord-Vietnam iens prennent Saïgon en 197 5 et réunifient le
Vietnam qui dev ient un État com m uniste.
• La guerre du Vietnam a affaibli les États-Unis du point de v ue des relations
internationales (ils ont montré qu'ils pouv aient être v aincus, ce qui a encouragé les v elléités
d'indépendance des alliés v is-à-v is du leadership américain) , mais aussi du point de v ue de la
politique intérieure (l'opinion publique v it mal la défaite, les mouv ements contestataires se sont
renforcés, situation qui v a encore empirer av ec le scandale du Watergate et la démission de Nix on).
Pourtant, la v olonté de paix du président Carter fera long feu av ant un retour des tensions.
Finalement, le combat ne cessera qu'av ec la chute d'un des deux grands, faute de combattants.
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2. De nouvelles conflictualités depuis 1991 : vers une nouvelle gouvernance mondiale
qui reste à définir
• En 1 991 , l'URSS a éclaté (elle est alors rem placée par la CEI : Com m unauté de États
Indépendants). Les États-Unis sont la seule superpuissance surv iv ante.
Ils sont de loin la première puissance mondiale av ec un énorm e potentiel m ilitaire (la question
de l'héritage de l'armement sov iétique pose de gros problèmes) : on parle même d'hy per-puissance
américaine. Sous le gouv ernement de Georges Bush père, les bases de la politique internationale des
États-Unis sont jetées : ils ont conscience de leur puissance, sont persuadés d'av oir le dev oir
d'étendre leur m odèle de dém ocratie libérale et de m aintenir la paix et le droit
international dans le m onde (« destinée m anifeste ») tout en défendant les intérêts de
leur pay s. Mais en 1 991 ils v eulent le faire dans le cadre de l'ONU et en négociant av ec les autres
États. La guerre du Golfe et l'opération « tem pête du désert » seront le sy m bole de cette
politique.
• La guerre du Golfe est déclenchée le 2 août 1990 av ec l'inv asion du Koweït par l'Irak
qui contrôle alors 20 % des réserv es m ondiales de pétrole.
Le dictateur irakien Saddam Hussein joue un jeu complex e et risqué. Entre 1 980 et 1 988, la
dictature irakienne a été le champion d'États pétroliers (« pétromonarchies »), av ec le soutien des
démocraties occidentales, en s'opposant à la République islamique iranienne, alors dirigée par des
fondamentalistes religieux après la rév olution lancée par l'ay atollah Khomeiny . Mais Saddam Hussein
a également des ambitions ex pansionnistes : il v eut faire de l'Irak l'État le plus puissant de la région et
cherche à obtenir des armes de destructions massiv es, en particulier l'arme nucléaire (Saddam
Hussein a même fait tester des armes chimiques lors d'une répression contre les Kurdes en 1 988). Le
discours du dictateur est de surcroît hostile à Israël. L'Irak inquiète donc les États-Unis mais aussi une
partie de la Ligue des États Arabes ; de plus, en env ahissant le Koweït, les troupes de Saddam Hussein
arriv ent aux portes de l'Arabie Saoudite, un allié des États-Unis et un important fournisseur de
pétrole.
Lorsque l'émir du Koweït demande l'aide internationale, les États-Unis et une coalition d'États
env oient donc des troupes d'interposition en Arabie Saoudite (opération « bouclier du désert »).
Saddam Hussein prétend alors être le défenseur des « lieux saints » contre les infidèles et relie
habilement son action au conflit palestinien, fav orisant la montée d'un antiaméricanisme dans une
partie de l'opinion publique arabe. Le 1 5 janv ier 1 991 , le conseil de sécurité de l'ONU v ote une
résolution autorisant une interv ention armée de « casques bleus » contre l'Irak. Les sites stratégiques
du pay s sont bombardés le 1 7 janv ier. Saddam Hussein réplique en incendiant les puits de pétrole
koweïtiens ce qui déclenche une énorme pollution dans le Golfe. Du 24 au 27 janv ier les forces de la
coalition menées par les États-Unis env ahissent l'Irak et arriv ent aux portes de Bagdad.
• Georges Bush (père) n'a pas lancé son pay s dans une opération solitaire et unilatérale de maintien de
l'ordre. Il ne v eut pas de la montée de puissances régionales comme l'Irak mais doit respecter les
alliances ex istantes dans un monde qui dev ient complex e, d'autant plus qu'il est conscient de la
dépendance économique des États-Unis v is-à-v is du reste du monde. De plus, l'opinion publique
américaine n'accepte plus de pertes humaines dans les rangs de son armée, c'est pourquoi les
bombardements sont priv ilégiés. Les États-Unis acceptent cependant leurs responsabilités
de prem ière puissance m ondiale garante du droit international : de « gendarm es du
m onde ». La politique américaine se caractérise donc par un réel pragmatisme, et respecte l'idée
d'une « sécurité collectiv e ».
• Le problème irakien n'est cependant pas totalement résolu : Saddam Hussein est laissé à la tête de
l'Irak par peur d'une montée des instabilités et conflits prov oqués par un changement de
gouv ernement, un embargo est maintenu sur l'Irak et une commission spéciale des Nations Unies est
nommée pour la destruction des armes non conv entionnelles en Irak (UNSCOM). Les tensions
persistent d'autant plus que l'armée irakienne a lancé une répression contre les Kurdes et les chiites
qui a poussé l'ONU à interv enir.
• La Y ougoslav ie est une m osaïque de com m unautés et d'ethnies régulièrem ent en
conflits depuis des siècles. La dictature du maréchal T ito a maintenu la paix par la force d'un
régim e autoritaire. Mais la fin du régime communiste rév eille les nationalismes et des tensions
ethniques anciennes. En 1991, la Y ougoslav ie éclate en plusieurs pay s qui réclam ent leur
indépendance (Slov énie, Croatie, Macédoine, Bosnie-Herzégov ine).
Cette situation n'est pas acceptable pour la Serbie, la plus puissante des régions de l'ex -Y ougoslav ie,
héritière de sa puissance militaire. Les Serbes se lancent dans une guerre de reconquête et la
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région des Balkans finit par sombrer dans une sanglante guerre civ ile.
• Le conflit est particulièrement dramatique en Bosnie-Herzégov ine, dont l'indépendance a été
reconnue par l'ONU en 1 992, mais où les Serbes engagent une v éritable politique d'épuration
ethnique contre les Bosniaques. Les civ ils sont également bombardés par l'artillerie et tués dans
la rue par des snipers qui font régner la terreur. Le calv aire des 400 000 habitants de la v ille v a durer
quatre ans.
• Cet épisode montre les lim ites du pouv oir de l'ONU : les casques bleus de la FORPRONU doiv ent
assister impuissants aux ex actions et aux crimes de guerre, à la politique d'épuration ethnique des
Serbes. Ils ne sont en effet qu'une force d'interposition qui n'a pas le droit d'interv enir si elle n'est pas
directement menacée. Ils peuv ent donner de l'aide hum anitaire aux assiégés de Sarajev o
car ils contrôlent l'aéroport, m ais ils ne peuv ent pas les protéger. Il faudra finalement
l'interv ention des forces de l'OTAN en 1 994 (bombardements et force de réaction rapide) pour
imposer une paix fragile. Le président américain Bill Clinton fait ainsi signer l'accord de Day ton le 21
nov embre 1 995 : la Bosnie-Herzégov ine est partagée entre la « République serbe de Bosnie » et la
« Fédération croato-musulmane ».
• La guerre du Golfe a marqué l'émergence d'un nouv el ordre mondial dominé par une
« hy perpuissance » tentée par l'unilatéralisme (politique internationale menée sans concertation av ec
les autres États), mais obligée de prendre en compte d'autres puissances émergentes dans un monde
finalement complex e. Le conflit en ex -Y ougoslav ie sy mbolise l'instabilité et les conflits engendrés par
l'éclatement du bloc de l'Est. Mais d'autres formes de conflits v ont se dév elopper, plus
particulièrement au début du XXI e siècle av ec les attentats du 1 1 septembre 2001 .
• Depuis la fin des années 1 97 0, av ec la rév olution iranienne et la guerre en Afghanistan, des
m ouv em ents islam istes se sont dév eloppés dans le m onde m usulm an (talibans
afghans). Ces mouv ements idéologiques datent du XIX e siècle et de l'opposition à la colonisation. Ils
peuv ent être modernistes ou traditionalistes mais v eulent mettre la religion musulmane au cœur de la
v ie des sociétés, de la législation et des gouv ernements des pay s.
L'islamisme se compose de plusieurs mouv ances mais semble s'être particulièrement radicalisé dans
les années 1 990 av ec la guerre du Golfe et les déclarations de Saddam Hussein, la montée de
l'antiaméricanisme et la diabolisation de l'Occident par les fondamentalistes. L'arriv ée au pouv oir des
néoconserv ateurs américains (présidence de Georges W. Bush) n'arrange pas la situation : les ÉtatsUnis sont accusés de mener une « croisade » contre l'islam. Les groupes islamiques se multiplient dans
le monde. Celui qui semble être le plus important à partir de 1 998 est Al-Qaïda, dirigé par Ben
Laden, qui fonctionne sur le modèle d'une multinationale « sous-traitant » à des cellules terroristes
locales des attentats, comme ceux des ambassades du Keny a et de la Tanzanie le 7 août 1 998.
• 1 9 terroristes v ont durablement marquer les relations et la politique internationale en lançant une
triple attaque contre des sy m boles forts du territoire am éricain le 11 septem bre 2001. Ce
« mardi noir », un av ion détourné par des terroristes s'écrase contre le Pentagone à
Washington, et deux autres av ions v iennent percuter les tours jum elles du World T rade
Center à New Y ork. Un quatrièm e av ion rate sa cible : la Maison Blanche. Ni les cibles ni la
méthode n'ont été choisies au hasard. Le Pentagone est le siège de la CIA et de la défense américaine,
les tours jumelles sy mbolisaient la puissance économique des États-Unis dans le monde. Enfin, le
détournement d'av ion rappelle les films produits par l'industrie holly woodienne… Presque 3 000
personnes périssent ce jour là : c'est la première fois depuis la guerre d'indépendance que les ÉtatsUnis sont touchés sur leur sol et le traumatisme est énorme car l'attentat démontre que même la
première puissance mondiale n'est pas inv ulnérable. Les terroristes ont également gagné sur le terrain
médiatique : l'information tourne en boucle sur toutes les télév isions du monde.
• Cet attentat oblige l'ONU et les grandes puissances à prendre au sérieux la menace terroriste,
d'autant plus que depuis l'éclatement de l'URSS une partie des armements conv entionnels ou non de
l'ancienne superpuissance circule sur le marché noir. G.W. Bush fait v oter aux États-Unis le « Patriot
act » qui lim ite les libertés indiv iduelles et lui perm et de transférer des prisonniers
(jihadistes ou non) v ers la base de Guantanam o pour y être internés et parfois même torturés.
En octobre 2001, une offensiv e est lancée contre le régim e des T alibans en Afghanistan
sous m andat de l'ONU. Mais G.W.Bush v eut aller plus loin : il env ahit l'Irak contre l'av is de
l'ONU et de certains de ses m eilleurs alliés (France, Allem agne) sous le prétex te de la
présence d'armes de destruction massiv e qui en fait n'ex istent pas. Cette politique, loin de résoudre le
problème du terrorisme, accentue au contraire l'anti-américanisme dans le monde. Ses résultats sont
donc très limités.
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