DIVISION DU TRAVAIL ET EXTENSION DES MARCHES
CHEZ SMITH
PARTIE I L’ANALYSE DE SMITH.
INTRODUCTION : BIOGRAPHIE ET CONTEXTE
DOCUMENT 1 : lire aussi l’introduction p 340
la philosophie écossaise marque A. Smith
II s'imprègne des principes de l'école philosophique écossaise pour laquelle l'homme est guidé par deux grandes familles de forces
instinctives :
• les instincts égoïstes qui le poussent à la jouissance individuelle et développent l'esprit de conquête;
• les instincts altruistes, qui dotent l'homme d'un « sens moral inné » et lui permettent de vivre en société en favorisant la coopération.
A dix-sept ans, il rejoint l'université d'Oxford pour laquelle il obtient une bourse; durant six années, il étudie la littérature et la
philosophie.
Il découvre Hume (1711-1776) avec lequel il se lie d'amitié. Son ami revient de trois années passées en France et vient de publier son
Traité sur la nature humaine. Mais Hume est réprouvé par les autorités religieuses. Sa philosophie naturaliste contredit en effet les
préceptes de l'Église. Pour lui, ce sont les passions qui guident l'action humaine et non la raison. Il fait même de la passion
d'enrichissement un désir qui ne connaît aucune limite, la seule découverte du Traité de la nature humaine dans la chambre de A.
Smith a failli le faire chasser d'Oxford... Il en gardera une distance à l'égard du christianisme et un mépris des traditions non fondées
sur des bases rationnelles. Cet esprit indépendant et frondeur le conduit à refuser de faire cours en latin quand il devient professeur.
A. Smith retourne en Ecosse en août 1746, et s'installe d'abord à Edimbourg. En 1751, A Smith obtient la chaire de logique à
l'université de Glasgow, puis à trente ans, il est transféré à la chaire de philosophie morale qu'il conservera pendant douze années. En
1759, A. Smith publie la Théorie lies sentiments moraux. Dans cet ouvrage, il s'interroge sur le fait qu'un même individu puisse, dans
certaines situations, manifester des comportements égoïstes où prime l'intérêt personnel alors que, dans d'autres situations, il se révèle
agir sous « le regard d'un spectateur impartial » conformément à une morale inspirée par la communauté. L'influence de Hutcheson
est très sensible. A. Smith en tire l'idée personnelle qu'il faut établir une distinction entre l'économique et la morale. L'égoïsme
domine la sphère économique tandis que la vie sociale est conduite par « les sentiments moraux » qui comprennent l'altruisme, le
respect de principes collectivement acceptés, etc. Ce livre lui confère une grande notoriété; mais surtout, cette réflexion
philosophique préfigure son approche individualiste de l'économie de marché.
De la philosophie à l'économie
L'oeuvre de A. Smith ayant séduit le chancelier de l'échiquier Charles Townsend, celui-ci le fait nommer précepteur du jeune duc de
Buccleugh. Cela va permettre à A. Smith d'accompagner ce jeune homme durant un voyage de formation de quatre ans (1763-1766)
qui lui fait parcourir l'Europe. Smith est alors introduit par Hume parmi les encyclopédistes français. Il découvre d'Alemben et son
souci de savoir total et ordonné; il se perfectionne dans l'analyse de l'individualisme méthodologique au contact d'Helvetius qui
systématise le rôle de l'égoïsme dans les comportements humains. Mais il rencontre aussi Quesnay et Turgot qui l'initient à
l'économie politique tandis que lui-même fait alors figure de maître en philosophie, les physiocrates l'inspirent par leur éloge du
marché sans intervention publique; il admire leur construction théorique rigoureuse. Il affirmera lui aussi que c'est au moyen du «
laisser-faire » et du « laissez-passer » que l'on obtient une économie prospère... Mais il ne les suivra pas dans leur idée que « seule la
terre est productive ».
Quand A. Smith revient en Ecosse en 1766, il dispose des matériaux nécessaires pour créer l'économie politique moderne Pendant
dix ans, il va élaborer un ouvrage à la fois synthétique et original qui paraît en 1776. Daniel Villey note vèrement la forme
spécifique de ce traité d'économie révolutionnaire : « la Weaith of ations est aussi dénuée d'architecture que riche d'aperçus
originaux. Elle ressemble à l'idée classique que nous nous faisons du roman anglais, long, plein de couleur, mais délayé; sede
digressions; dénué de toute unité d'action. Nous y trouvons ce goût du concret, cette attention au réel sans cesse éveillée, cette
honnêteté modeste et candide, cette ignorance des lois de la composition, à quoi nous reconnaissons l'esprit de la patrie du
nominalisme. L'Anglais aime le réel plus que le vrai [...). Il n'énonce jamais un principe, qu'il n'en reprenne aussitôt quelque chose, le
dépouillant par la de sa valeur de principe [...]. Les anecdotes, les digressions, les remarques incidentes foisonnent, piquantes et
charmantes, mais la pensée ne progresse pas. L'auteur a le temps. il flâne.»
Source : M Basle, et alii, Histoire des pensées économiques, Sirey,1988.
Questions :
1. Dans quel contexte A Smith a-t-il vécu, quelle influence a-t-il pu exercer ?
2. Montrez qu’A Smith a côtoyé tous les grands penseurs de son époque et que la richesse des nations peut-ainsi être
considérée comme une synthèse.
SECTION I – LA DIVISION DU TRAVAIL .
I - DIVISION ET PROPENSION A L’ECHANGE CHEZ SMITH.
Document 2 : Livre doc 4 p 342 jusqu’à principal revêtement des sauvages
Questions :
1. Quelle est l’origine de la division du travail que Smith met ici en évidence ?
2. Questions 10 et 11 p 345
3. A quel type d’individu Smith fait-il référence dans ce texte
Document 3 : 5 p342
Questions :
1. Les intérêts des individus sont-il conciliables, si oui comment ?
2. Est-il souhaitable que les individus adoptent un comportement altruiste dans leurs affaires ?
II - DIVISION ET ETENDUE DU MARCHE CHEZ SMITH.
Document 4 :
A : 7 p 343
B :
La Division du travail une Fois généralement établie, chaque homme ne produit plus par son travail que de quoi satisfaire une très
petite partie de ses besoins. Le plus grande partie ne peut être satisfaite que par l’échange du surplus de ce produit qui excède sa
consommation, contre un pareil surplus du travail des autres.Ainsi, chaque homme subsiste d’échanges devient une espèce de
marchand, et la société elle même est proprement une société commerçante.
Source : A Smith, Op Cité.
Questions :
1. Quelle influence à la taille du marché sur la division du travail ?
2. Comment Smith explique t’il l’apparition de la société de marché ?
Document 5 :
L'importation de l'or et de l'argent n'est pas le principal bénéfice, et encore bien moins le seul qu'une nation retire de son commerce
étranger. Quels que soient les pays entre lesquels s'établit un tel commerce, il procure à chacun de ces pays deux avantages distincts.
Il emporte ce superflu du produit de leur terre et de leur travail pour lequel il n'y a pas de demande chez eux, et à la place il rapporte
en retour quelque autre chose qui y est demandé. Il donne une valeur à ce qui
leur est inutile, en l'échangeant contre quelque autre chose qui peut satisfaire une partie de leurs besoins ou ajouter à leurs
jouissances. Par lui, les bornes étroites du marché intérieur n'empêchent plus que la division du travail soit portée au plus haut point
de perfection, dans toutes les branches particulières de l'art ou des manufactures. En ouvrant un marcplus étendu pour tout le
produit du travail qui excède la consommation intérieure, il encourage la société à perfectionner le
travail, à en augmenter la puissance productive, à en grossir le produit annuel, et à multiplier par là les richesses et le revenu national.
Tels sont les grands et importants services que le commerce étranger est sans cesse occupé à rendre, et qu'il rend à tous les différents
pays entre lesquels il est établi. [...]
La découverte de l'Amérique [...}, en ouvrant à toutes les marchandises de l'Europe un nouveau marché presque inépuisable, a donné
naissance à de nouvelles divisions de travail, à de nouveaux perfectionnements de l’industrie , qui n’auraient jamais pu avoir lieu
dans le cercle étroit où le commerce était anciennement resseré , cercle qui ne leur offrait pas de marché suffisant pour la plus grande
partie de leur produit . Le travaiol se perfectionna , sa puissance productive augmenta , son produit s’accrut dans tous les divers pays
de l’Europe,et en mëme temps s’accrurent avec lui la richesse et et le revenu réel des habitants .
Source : Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de ta richesse des nations (1776), Livre 1, Chapitre 2, © Flammarion,
1991.
Questions :
1. De quel courant de pensée la première phrase constitue t’elle une critique ?
2. Explicitez par un schéma fléché les conséquences de la découverte de l’Amérique?
3. Comment caractériseriez vous en termes modernes la phrase soulignée ?
4. Quel précepte de politique économique Smith va t-il en tirer ?
III - DIVISION DU TRAVAIL ET ACCUMULATION DE CAPITAL.
Document 6 :
Une fois la division du travail [...] établie, un homme ne peut plus appliquer son travail personne] qu'à une bien petite partie de [ses]
besoins. Il pourvoit à la plus grande partie de ces besoins par les produits du travail d'autrui achetés avec le produit de son travail, ou,
ce qui revient au me, avec le prix de ce produit. Or, cet achat ne peut se faire à moins qu'il n'ait eu le temps, non seulement
d'achever tout à fait, mais encore de vendre le produit de son travail. Il faut donc qu'en attendant il existe quelque part un fonds de
denrées de différentes espèces, amassé d'avance pour le faire subsister et lui fournir, en outre, la matière et les instruments
nécessaires à son ouvrage. [...J
Donc, puisque [...] l'accumulation d'un capital est un préalable nécessaire à la division du travail, le travail ne peut recevoir des
subdivisions ultérieures qu'en proportion de l'accumulation progressive des capitaux. A mesure que le travail se subdivise, la quantité
de matières qu'un même nombre de personnes peut mettre en oeuvre augmente dans une grande proportion ;et comme la tâche de
chaque ouvrier se trouve successivement réduite à un plus grand degré de simplicité, il arrive qu'on invente une foule de nouvelles
machines pour faciliter et abréger ces tâches. A mesure donc que la division du travail devient plus grande, il faut, pour qu'un même
nombre d'ouvriers soit constamment occupé, qu'on accumule d'avance une égale provision de 'ivres, et une provision de matières et
d'outils plus forte que celle qui aurait été nécessaire dans un état de hoses moins avancé. Or, le nombre des ouvriers augnente, en
général, dans chaque branche d'industrie, en temps qu'y augmente la division du travail, ou plutôt c'est l'augmentation de leur nombre
qui les met à portée de se classer et de se subdiviser de cette manière.
De même que le travail ne peut acquérir cette grande extension de puissance productive sans une accumulation préalable de capitaux,
de même l'accumulation des capitaux amène naturellement cette extension. La personne qui emploie son capital à faire travailler
cherche nécessairement à l'employer de manière à ce qu'il produise la plus grande quantité possible d'ouvrage;elle tâche donc à la fois
d'établir entre ses ouvriers la distribution de travaux la plus convenable, et de les ournir des meilleures machines qu'elle puisse
imaginer ou qu'elle soit à même de se procurer. Ses moyens pour ussir dans ces deux objets sont proportionnés, en général, à
l'étendue de son capital ou au nombre de gens que ce capital peut tenir occupés. Ainsi, non seulement la quantité d'industrie
augmente dans un pays en raison de l'accroissement du capital qui la met en activité, mais encore, par une suite de cet accroissement,
la même quantité d'industrie produit une beaucoup plus grande quantité d'ouvrages.:
Source : Op. Cité.
Questions :
1. Quelle relation Smith établit-il entre la division du travail et l’accumulation du capital, explicitez là par un schéma fléché.
2. Explicitez la dernière phrase.
IV DIVISION DU TRAVAIL, MARCE ET ECHANGES UN ORDRE
NATUREL ?
Document 7 : 8 p 343
Questions :
1. l’Etat doit-il intervenir dans l’économie pour favoriser l’extension de la division du travail et la croissance économique ?
Document 8 : 9 p 343
Questions :
1. Comment est déterminé le taux commun des salaires ?
2. Peut-on dire que les règles de la concurrence soient vérifiées, justifiez votre réponse en étudiant successivement le coté offre
de traail puis demande de travail ?
SECTION II - DIVISION DU TRAVAIL ET PRODUCTIVITE.
I - L’EXEMPLE DE LA MANUFACTURE D’EPINGLES.
Document 9 : 2 p 341
Questions :
1. Quelle aurait été la productivité d’un ouvrier réalisant dans seul toutes les tâches ( donc avant que ne soit opéré la division
du travail ) , répondez à la question 3 p 345
2. Quelle est la productivité d’un salarié dans la manufacture , question 4 du livre
3. Pourquoi selon Smith observe-t-on une forte hausse des gains de productivité ?
II - LES DETERMINANTS DE L’EFFICACITE DE LA DIVISION DU TRAVAIL
Document 10 : 3 p342
Questions :
1. Répondez aux questions 6 et 7
2. Répondez à la question 8
III – LES EFFETS DE LA DIVISION DU TRAVAIL
A - LA DIVISION DU TRAVAIL , SOURCE DE CROISSANCE ET D’OPULENCE
DOCUMENT 11: 6 p 343
QUESTIONS :
1. Répondez aux
B - LES EFFETS SOCIAUX DE LA DIVISION DU TRAVAIL
DOCUMENT 12 : doc.4 à partir de ainsi la certitude
QUESTIONS :
1. La division du travail est-elle d’abord une cause ou une conséquence de la différence des talents naturels ?
2. Quel est le facteur qui selon Smith est à l’origine de la valorisation des différentes aptitudes ou intelligences
?
C – LES EFFETS PERVERS ENGENDRES PAR LA DIVISION DU TRAVAIL
Document 13 : 10 p 344
Questions :
1. Pourquoi peut-on parler d’effet pervers ?
Document 14 : 11 p 344
Questions
1. Quelles solutions Smith préconise t’il ?
2. Est-il toujours opposé à l’intervention de l’Etat ?
3. Montrez la modernité de ce passage .
PARTIE II - PROLONGEMENTS ET ACTUALITE DE
L’ANALYSE DE SMITH
SECTION I - APPROFONDISSEMENT ET DEVELOPPEMENT DE
L’ANALYSE SMITHIENNE
I – TAYLOR UN EPIGONE DE SMITH
Document 15 :
Est-ce que dans le système de direction scientifique, on ne considère pas un changement de travail, quand il y a différentes
opérations à accomplir, comme une source de perte de temps, et en conséquence, ne penset-on pas qu'il est préférable, chaque fois
que cela est possible, de faire accomplir chaque opération par un ouvrier spécialisé ?
M. le Président, ce qui est vrai à ce sujet dans le système de direction scientifique l'est également dans les autres modes de
direction. Je pense que cette tendance à la spécialisation des ouvriers existe dans tous les modes de direction pour la raison qu'un
homme produit plus quand il travaille dans sa spécialité... bien que l'on puisse considérer cette façon de faire comme déplorable sous
certains aspects (et il n'y a pas de doute que de toute façon il y a certains modes de division du travail qui sont déplorables) la
prospérité économique et le développement de la richesse, le fait que l'ouvrier moyen vit aujourd'hui mieux que les rois il y a 250
ans, ce fait est dû dans une certaine mesure à cette division du travail. Le travail et la responsabilité du travail se divisent d'une façon
presque égale entre les membres de la direction et les ouvriers. Les membres de la direction prennent en charge tout le travail pour
lequel ils sont mieux qualifiés que leurs ouvriers alors que dans le passé tout le travail et la plus grande partie de la responsabilité
impliquée par ce travail incombaient aux ouvriers ( … ) C'est parce que l'on a combiné l'initiative des ouvriers et cette nouvelle façon
de répartir le travail entre les ouvriers et la direction que le système de direction scientifique est plus efficace que les anciens modes
de direction. (...) Le développement d'une science du travail implique la détermination de nombreuses règles, lois et formules qui
remplacent le jugement de chaque ouvrier et qui ne peuvent être effectivement respectées que quand elles ont ésystématiquement
répertoriées, référencées, etc.L'utilisation pratique de données scientifiques exige également que l'on dispose d'une salle dans laquelle
on classe ces documents et de bureaux dans lesquels puissent travailler les agents d'étude du travail. Ainsi toutes les prévisions qui,
dans l'ancien système étaient laissées à l'initiative de l'ouvrier et qu'il pouvait faire en utilisant sa propre expérience doivent,
nécessairement dans le nouveau système, être faites par des membres de la direction en appliquant des lois scientifiques ; même si
l'ouvrier était qualifié pour énoncer et appliquer des lois scientifiques, u ne pourrait matériellement pas le faire, étant dans
l'impossibilité de travailler à la fois sur une machine et devant un bureau. Par ailleurs, il est bien évident qu'il ne faut pas dans la
plupart des cas avoir les mêmes aptitudes pour étudier le travail et en prévoir le déroulement et pour l'exécuter.
L'agent du bureau de préparation du travail, dont le le est spécifiquement de prévoir ce qui doit être fait, constate inévitablement
que le travail peut être accompli mieux et plus économiquement quand il est divisé en ses éléments. Par exemple, chaque acte de
chaque mécanicien doit être précédé par diverses actions préparatoires exécutées par d'autres personnes.
Source : FW Taylor, la direction scientifique des entreprises, dunod, 1957, extraits de l’exposé de Taylor, lors de sa comparution
devant une commission d’enquête de la chambre des représentants des USA en 1912 à la demande de l’AFL (syndicat américain).
Questions :
Quels effets a l’introduction de l’OST sur les conditions de vie des ouvriers ?
Comment Taylor justifie t’il la double division du travail ?
Quels arguments de Taylor évoquent ceux de Smith ?
II LA DIVISION DU TRAVAIL ENTRE LES ENTREPRISES :
L’EXTERNALISATION
DOCUMENT 16 : 6 p 347
QUESTIONS :
1. Question 4 p 348
III – VERS UNE DIVISION GLOBALE DU TRAVAIL
DOCUMENT 17 : (lire aussi le doc 5 p 347)
La concentration et la centralisation de la production qui caractérisent la volution industrielle s'orientent vers des formes plus
globales et planétaires, créant des complexes productifs de niveau international, transnational,planétaire [...]. Ces changements, par
contre, conduisent à un système de réseaux qu'articulent de façon flexible un ensemble d'entreprises interdépendantes sans système
hiérarchique établi. Dans cette période se développent plusieurs formes d'associations d'entreprises, de sous-traitance et fusions. On
commence à parler d'une nouvelle forme d'entreprise globale. [... ]
Finalement, une nouvelle division du travail s'établit et se programme dans les pays les plus développés et s'étend au plan
international. Les pays les plus développés, qui occupent une position dominante dans l'économie mondiale, tendent à se dédier
fondamentalement aux nouvelles activités, créées par cette restructuration de la base productive. Ils transfèrent (en général, sous le
contrôle de leur capital) aux pays de développement moyen (particulièrement les pays d'industrialisation récente) la production de
composants et de parties du complexe productif global (en sous-traitance) qui demandent une force de travail pas trop chère, mais
habile manuellement. Les pays moins développés tendent à s'isoler et à se marginaliser dans ce système, subissant le dumping d'une
production agricole et industrielle de haute densité technologique, avec laquelle ils ne peuvent rivaliser.
SOURCE :Luis Antonio Cardoso, « Effets de la mondialisation sur la solidarité participative »,La nouvelle division du
travail,Éditions de l'Atelier, 1999.
QUESTIONS :
En quoi la nouvelle division du travail mise en évidence par l’auteur s’appuye-t-elle sur les anticipations de Smith opérées
au XVIII° siècle ?
Quelles sont les limites de l’analyse smithienne que pointe l’auteur ?
SECTION II - LES LIMITES DE L’ANALYSE SMITHIENNE
I– LA DIVISION DU TRAVAIL IMPOSEE PAR LA CONTRAINTE QUI VISE A
EXTORQUER LE SAVOIR FAIRE OUVRIER.
DOCUMENT 18 :
Un modèle d'organisation fondé sur la subdivisions fonctionnelle des tâches ne peut faire appel chez les travailleurs ni à la conscience
professionnelle ni à l'esprit de coopération. Il doit initialement recourir à la contrainte par des lois contre le « vagabondage et la mendicité, [...] et
faire jouer [...] des normes de rendements et horaires impératifs, et des procédures techniques à respecter impérativement. Il ne peut desserrer les
contraintes que s'il peut motiver les travailleurs [...] à se prêter de plein gré à un travail dont la nature, le rythme et la durée sont programmés
d'avance par l'organisation de l'usine ou du bureau.
SOURCE : A Gorz, Métamorphoses du travail. Quête de sens,galilée,1988.
QUESTIONS :
Gorz considère t’il que la division du travail résulte d’un instinct naturel qui pousse les individus à échanger ?
Quels sont les moyens mis en oeuvre afin d’imposer la division du travail ?
II – LES LIMITES DE L’APPROFONDISSEMENT DE LA DIVISION DU
TRAVAIL
Document 19 : 1 p 346
Questions :
Répondez aux questions 2 et 3 p 347
III LA DIVISION DU TRAVAIL N’EST PAS UN MODELE UNIVERSEL :
CRITIQUE DU POSTULAT DU « ONE BEST WAY »
DOCUMENT 20 :
Si le subordonné américain entend bénéficier d'une large autonomie dans le choix des moyens qu'il adopte pour atteindre ses objectifs, il accepte
volontiers, il demande même, que ceux-ci lui soient clairement fixés par son supérieur. Il travaille pour quelqu'un, qui doit précisément définir ce
qu'il désire obtenir. Les demandes que les chefs de service américains font en ce sens à un directeur français contrastent, selon ce dernier, avec les
pratiques françaises: «Les ingénieurs en France, la façon dont je les perçois, ont tendance à se créer leur propre système de valeurs en se disant:
Bon, c'est bien évident qu'il faut que je fasse tourner mon propre machin.» Pareille affirmation paraît exprimer beaucoup de la réalité de notre usine
et pas seulement pour les ingénieurs.
Chacun tend à pousser très loin sa propre interprétation de ses responsabilités, sans attendre que la direction de l'usine définisse ses
objectifs. Ainsi un contremaître nous a longuement expliqué qu'il jugeait, il estimait, sans que personne lui ait confié cette
responsabilité, devoir prendre une décision grave (« arrêter l'usine une heure, deux heures, une demi-journée») en cas de « danger
corporel ». Sans doute y a-t-il quelque chose d'extrême et d'un peu provocant dans pareille déclaration. Mais, dans sa radicalité, elle
traduit quelque chose de général qu'exprime bien la formule « Je me sens responsable ».Le subordonné français n'a pas besoin qu'on
lui ait fixé une responsabilité pour se sentir responsable. Et ce terme n'a pas d'abord pour lui le sens américain des comptes à rendre à
quelqu'un d'autre,mais met l'accent sur ce à quoi il estime devoir veiller.
SOURCE : P d’Iribarne , La logique de l’honneur , Le Seuil , 1989
QUESTIONS :
Existe-t-il « the one best way » qui s’impose à tous les individus , quelle que soit leur culture ?
Quels sont les modes d’organisation spécifiques à une entreprise française ? à une entreprise américaine ?
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