
III – VERS UNE DIVISION GLOBALE DU TRAVAIL
DOCUMENT 17 : (lire aussi le doc 5 p 347)
La concentration et la centralisation de la production qui caractérisent la révolution industrielle s'orientent vers des formes plus
globales et planétaires, créant des complexes productifs de niveau international, transnational,planétaire [...]. Ces changements, par
contre, conduisent à un système de réseaux qu'articulent de façon flexible un ensemble d'entreprises interdépendantes sans système
hiérarchique établi. Dans cette période se développent plusieurs formes d'associations d'entreprises, de sous-traitance et fusions. On
commence à parler d'une nouvelle forme d'entreprise globale. [... ]
Finalement, une nouvelle division du travail s'établit et se programme dans les pays les plus développés et s'étend au plan
international. Les pays les plus développés, qui occupent une position dominante dans l'économie mondiale, tendent à se dédier
fondamentalement aux nouvelles activités, créées par cette restructuration de la base productive. Ils transfèrent (en général, sous le
contrôle de leur capital) aux pays de développement moyen (particulièrement les pays d'industrialisation récente) la production de
composants et de parties du complexe productif global (en sous-traitance) qui demandent une force de travail pas trop chère, mais
habile manuellement. Les pays moins développés tendent à s'isoler et à se marginaliser dans ce système, subissant le dumping d'une
production agricole et industrielle de haute densité technologique, avec laquelle ils ne peuvent rivaliser.
SOURCE :Luis Antonio Cardoso, « Effets de la mondialisation sur la solidarité participative »,La nouvelle division du
travail,Éditions de l'Atelier, 1999.
QUESTIONS :
En quoi la nouvelle division du travail mise en évidence par l’auteur s’appuye-t-elle sur les anticipations de Smith opérées
au XVIII° siècle ?
Quelles sont les limites de l’analyse smithienne que pointe l’auteur ?
SECTION II - LES LIMITES DE L’ANALYSE SMITHIENNE
I– LA DIVISION DU TRAVAIL IMPOSEE PAR LA CONTRAINTE QUI VISE A
EXTORQUER LE SAVOIR FAIRE OUVRIER.
DOCUMENT 18 :
Un modèle d'organisation fondé sur la subdivisions fonctionnelle des tâches ne peut faire appel chez les travailleurs ni à la conscience
professionnelle ni à l'esprit de coopération. Il doit initialement recourir à la contrainte par des lois contre le « vagabondage et la mendicité, [...] et
faire jouer [...] des normes de rendements et horaires impératifs, et des procédures techniques à respecter impérativement. Il ne peut desserrer les
contraintes que s'il peut motiver les travailleurs [...] à se prêter de plein gré à un travail dont la nature, le rythme et la durée sont programmés
d'avance par l'organisation de l'usine ou du bureau.
SOURCE : A Gorz, Métamorphoses du travail. Quête de sens,galilée,1988.
QUESTIONS :
Gorz considère t’il que la division du travail résulte d’un instinct naturel qui pousse les individus à échanger ?
Quels sont les moyens mis en oeuvre afin d’imposer la division du travail ?
II – LES LIMITES DE L’APPROFONDISSEMENT DE LA DIVISION DU
TRAVAIL
Document 19 : 1 p 346
Questions :
Répondez aux questions 2 et 3 p 347
III – LA DIVISION DU TRAVAIL N’EST PAS UN MODELE UNIVERSEL :
CRITIQUE DU POSTULAT DU « ONE BEST WAY »
DOCUMENT 20 :
Si le subordonné américain entend bénéficier d'une large autonomie dans le choix des moyens qu'il adopte pour atteindre ses objectifs, il accepte
volontiers, il demande même, que ceux-ci lui soient clairement fixés par son supérieur. Il travaille pour quelqu'un, qui doit précisément définir ce
qu'il désire obtenir. Les demandes que les chefs de service américains font en ce sens à un directeur français contrastent, selon ce dernier, avec les
pratiques françaises: «Les ingénieurs en France, la façon dont je les perçois, ont tendance à se créer leur propre système de valeurs en se disant:
Bon, c'est bien évident qu'il faut que je fasse tourner mon propre machin.» Pareille affirmation paraît exprimer beaucoup de la réalité de notre usine
et pas seulement pour les ingénieurs.
Chacun tend à pousser très loin sa propre interprétation de ses responsabilités, sans attendre que la direction de l'usine définisse ses
objectifs. Ainsi un contremaître nous a longuement expliqué qu'il jugeait, il estimait, sans que personne lui ait confié cette
responsabilité, devoir prendre une décision grave (« arrêter l'usine une heure, deux heures, une demi-journée») en cas de « danger
corporel ». Sans doute y a-t-il quelque chose d'extrême et d'un peu provocant dans pareille déclaration. Mais, dans sa radicalité, elle
traduit quelque chose de général qu'exprime bien la formule « Je me sens responsable ».Le subordonné français n'a pas besoin qu'on
lui ait fixé une responsabilité pour se sentir responsable. Et ce terme n'a pas d'abord pour lui le sens américain des comptes à rendre à
quelqu'un d'autre,mais met l'accent sur ce à quoi il estime devoir veiller.
SOURCE : P d’Iribarne , La logique de l’honneur , Le Seuil , 1989
QUESTIONS :
Existe-t-il « the one best way » qui s’impose à tous les individus , quelle que soit leur culture ?
Quels sont les modes d’organisation spécifiques à une entreprise française ? à une entreprise américaine ?