La pêche ...
La pêche est une activité très ancienne dans la baie. Des pêcheries fixes en bois étaient déjà
installées au XIe siècle, et des techniques de pêche variées coexistent. Quoique difficiles à chiffrer,
les captures annuelles effectives sont estimées à 20-50 t de poissons (toutes espèces confondues)
et 15-25 t de crevettes (grises essentiellement). Ces captures sont surtout des pêches d’estran, ce
qui atteste du rôle fondamental des espaces intertidaux, les prises au chalutier étant difficiles à
chiffrer (tonnages collectés par port de débarquement et non par lieu effectif de pêche).
Un milieu d’une richesse écologique capitale ...
La baie est un lieu capital de nurseries (70 % des poissons pêchés dans le golfe normano-breton
y séjournent à un moment de leur existence) et un lieu de transit pour les espèces migratrices (truite
de mer, saumon, anguille). Le pool de matière organique disponible est à la base d’un réseau
trophique riche, au sommet duquel se trouvent les oiseaux, dont les regroupements hivernaux
massifs (100 000 laridés, 50 000 limicoles) indiquent qu’ils y trouvent des proies abondantes
(invertébrés benthiques, poissons).
Un réseau trophique basé sur la production primaire ...
Les origines de la matière organique sont en effet diverses. Le phytoplancton marin, dominé par
une seule espèce de diatomées (Leptocylindrus minimus) n’atteint presque jamais les zones
intertidales en raison des particularités courantologiques. Son rôle dans la production côtière semble
donc réduit. Il en est de même pour les macroalgues benthiques, du fait de l’absence des substrats
rocheux qui leur sont nécessaires, et qui participent plutôt au pool de matières détritiques par les
échouages de leur débris (épaves) en hiver. En revanche, les microalgues benthiques (150 espèces
de diatomées répertoriées), colonisant densément les vastes surfaces de vasières, constituent une
source majeure de production primaire. La productivité des marais salés est également importante,
et peut atteindre 20-30 t/ha/an de matières sèches pour les obiones et l’agropyron. Une partie de
cette production, estimée annuellement à 50 kg d’azote/ha d’herbus, est exportée vers le système
côtier. Ces nutriments favorisent le développement de microalgues benthiques et consécutivement
d’invertébrés dans les chenaux. En outre, les herbus exportent aussi des molécules
osmoprotectrices, synthétisées par les végétaux halophiles pour résister à la salinité. Ces molécules
pourront être utilisées par les microorganismes exogènes et favoriser ainsi leur survie dans le milieu
marin.
Mais l’importance des apports par les rivières reste à déterminer ...
Enfin, les apports d’eau douce à la baie sont estimés à environ 1000-1500 Mm3/an. Mais les
apports de matières organiques, nutriments et contaminants (phytosanitaires, métaux) par les
rivières sont peu connus. Or ces informations sont indispensables pour comprendre le
fonctionnement global de cet écosystème, évaluer ses potentialités trophiques, et les risques induits
par les contaminations. Toute politique de gestion des ressources de la baie requiert donc de
compléter ces connaissances.
Etude commandée par : AESN
Réalisée par : Université de Rennes (Pr. Lefeuvre)
Thème d'étude : PROTECTION DU LITTORAL
Résumé d'étude N° 98 LITT 12 rédigé par F. Bruchon
Référence documentation : sans