LIvrE bLanC - Métropole Européenne de Lille

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LIvrE bLanC CLIMAT-éNErgIEs
Nos contributions
Sommaire
IntroDuCtIon
02
Du changement climatique au Plan climat-énergies Lille Métropole
03
04
06
07
09
Le changement climatique, un dérèglement planétaire aux impacts locaux
Une nécessaire réduction de nos consommations d’énergie
Une participation essentielle à tous les niveaux
Une dynamique territoriale collective et partenariale
La Démarche d’Echange sur le CLImat avec les Citoyens
(DECLIC) pour contribuer au Plan climat-énergies territorial
Un événement pour informer
Quatre soirées Déclic pour la sensibilisation et les contributions
Un forum pour approfondir
Freins rencontrés et mesures attendues par les habitants
11
12
13
15
Pour une évolution des pratiques de déplacement
se déplacer autrement
Utiliser la voiture autrement
17
19
19
25
Pour une consommation moins émettrice de gaz à effet de serre
Manger autrement
réduire l’impact environnemental de ses achats
réutiliser, réparer, mutualiser les biens
28
28
31
35
Pour une réduction de l’impact des logements
Bien choisir son logement
réduire les dépenses énergétiques
Produire des énergies renouvelables
39
39
42
46
bILan Et PErsPECtIvEs DE La DéMarChE PartICIPatIvE
Quelques retours sur la Démarche d’Echange sur le CLImat avec les Citoyens
Des améliorations possibles de la démarche de concertation
Plusieurs défis : poursuivre la sensibilisation, accroître la mobilisation
et renforcer l’accompagnement
rédaction : Lille Métropole, Agence Quel Progrès.
Photographies : Lille Métropole. Illustrations : Loïc Froissard.
Conception et réalisation graphique : resonance.coop
Impression : La Centrale - Lens.
Cet ouvrage est imprimé sur papier recyclé.
La couverture est imprimée sur du papier écologique blanchi sans chlore.
Octobre 2011
logo
pefc
49
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52
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Édito
Avec ce Livre Blanc, Lille Métropole engage une nouvelle étape importante dans l’élaboration de sa politique de développement durable. Transports collectifs, habitat, développement économique, gestion de l’eau et des déchets, espaces naturels : Lille Métropole
est au cœur de la mutation écologique et durable de nos territoires.
En préparant l’adoption d’un plan climat énergie en 2012, notre établissement souhaite
se fixer des objectifs ambitieux en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Mais compter uniquement sur les politiques publiques locales, sur nos propres forces et
nos propres ressources n’a pas de sens, tant la mutation de notre métropole constitue un
défi collectif et pour chacun d’entre nous.
C’est pourquoi une large concertation a été mise en œuvre, associant aux côtés des institutions locales, monde de l’entreprise, partenaires sociaux, associations et citoyens.
L’objet de ce Livre Blanc, riche de 450 contributions, est d’en présenter les conclusions.
L’humanité doit se mettre en mouvement et agir vite pour freiner le réchauffement
climatique et faire face à ses effets. Dans notre métropole, ce travail est engagé. Il
constitue une formidable opportunité de développement économique, social et durable.
Réduire nos consommations d’énergie, dans le logement, les déplacements et les modes
de consommation constitue une priorité. Ensemble, faisons de la métropole lilloise une
métropole durable !
Martine AUBRY,
Présidente de Lille Métropole
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
1
Introduction
Le Bilan carbone® réalisé en 2009 révèle que
les activités du territoire de Lille Métropole
émettent plus de 10 millions de tonnes équivalent CO2 et contribuent ainsi à l’augmentation
de l’effet de serre, à l’origine du réchauffement
climatique. Consciente de ses responsabilités et
de son rôle à jouer dans la mobilisation du territoire pour atténuer le changement climatique,
Lille Métropole Communauté urbaine s’est engagée dans l’élaboration partenariale d’un Plan climat-énergies territorial. Aussi, de manière innovante, elle se positionne en tant qu’animateur
et décide de rassembler tous les acteurs de son
territoire autour de cette démarche collective de
co-construction d’un Plan climat-énergies partagé. Démarche volontaire inscrite dans le cadre de
sa politique de Développement durable de 2006,
bien avant la loi Grenelle.
Dès 2009, une démarche partenariale est initiée
avec les acteurs économiques, associatifs et institutionnels du territoire. Elle permet de faire
émerger 140 propositions d’actions, dont 35 jugées prioritaires.
Lille Métropole a ensuite élargi cette concertation
au grand public. « Je crois que c’est la force de la politique
que de mobiliser une société civile, nos concitoyens pour créer
ensemble une nouvelle société », affirmait alors Martine
Aubry, Présidente de Lille Métropole, dans son
discours d’ouverture de la journée de lancement
du livre blanc climat-énergies. Ce temps de
concertation avec les citoyens est donc lancé en
2010 pour permettre à chacun de contribuer à
l’élaboration du Plan climat-énergies territorial.
La « tournée Déclic », pour Démarche d’Echange
sur le CLImat avec les Citoyens, a pour objectifs
principaux de :
> sensibiliser les citoyens pour qu’ils modifient
leurs pratiques et fassent les choix nécessaires
à la réduction de leurs émissions de gaz à effet
de serre,
> conseiller le grand public en fonction de ses
usages quotidiens en matière de logement, de
déplacement et de consommation. Les conseils
portent sur les domaines pertinents pour lutter
contre le changement climatique : la rénovation du logement, le choix averti de modes de
transport moins émetteurs de CO2, la consommation de produits locaux et de saison, la production d’énergies renouvelables …
> recueillir les attentes des citoyens, leurs besoins, leurs bonnes pratiques et leurs leviers
d’action pour identifier les mesures d’accompagnement efficaces, capables de favoriser et de
déclencher le changement de comportement.
Lille Métropole est partie à la rencontre du grand
public. Afin de rassembler le plus grand nombre,
elle s’est associée à quatre communes d’accueil
(Quesnoy-sur-Deûle, Villeneuve d’Ascq, Haubourdin et Tourcoing), fédère une trentaine d’associations, véritables partenaires de la tournée,
et mobilise sept autres communes volontaires.
Quatre soirées Déclic ont été organisées pour
accueillir le citoyen à proximité de chez lui. Pour
ceux qui souhaitaient aller plus loin, le forum Déclic a permis d’approfondir les mesures d’accompagnement souhaitées.
L’ensemble des contributions et échanges recueillis est intégré dans ce Livre blanc climaténergies. Véritable cahier de la concertation,
il alimentera les réflexions et décisions lors de
l’élaboration du Plan climat-énergies territorial. « Une fois le livre blanc achevé, notre comité Plan climat
sera le garant de la bonne transmission de ce qui aura été dit
et de ce qui fera partie de la délibération cadre. Mon rôle sera
de faire en sorte que les propositions des acteurs et citoyens
se retrouvent dans la délibération que nous allons prendre »,
confirmait Eric Quiquet, premier Vice-président
en charge des transports et du Plan climat lors
de la journée de lancement du livre blanc.
2
Eric QUIQUET
Premier Vice-président en charge
des transports et du Plan climat
Du changement climatique
au Plan climat-énergies
Lille Métropole
3
Du changement climatique
au Plan climat-énergies
Lille Métropole
Pierre RADANNE et Jean JOUZEL
« Les bouleversements environnementaux nécessitent une réaction urgente et sont aujourd’hui
évidents. L’humanité est en effet engagée dans un
long processus de suicide écologique. Nous sommes
un monde fini et nous devons agir rapidement
face à l’épuisement des ressources naturelles et la
dégradation des équilibres globaux de la planète »,
déclarait Martine Aubry, présidente de
Lille Métropole Communauté urbaine, lors
de la journée de lancement du livre blanc
climat-énergies. « Quand on aborde le réchauffement climatique, on pense à quelques personnes
dont Pierre Radanne, qui est un activiste contre
le réchauffement climatique. Jean Jouzel, climatologue et glaciologue, est aussi un des acteurs
majeurs du débat. » Ces deux experts sont
intervenus sur le territoire au cours de la
tournée Déclic.
Ce chapitre se base sur leurs interventions ainsi que celles d’Hervé Pignon directeur régional de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe), Antoine Bonduelle expert en énergie et environnement et relecteur au GIEC et Simon Métivier (E&E
Consultant), Elaine Briand du Centre Ressources du Développement Durable (Cerdd),
Marie Gantois auteur d’une étude sur la vulnérabilité du territoire de Lille Métropole au
changement climatique ainsi que Emmanuel Verlinden et Arrabelle Anquez (d’Atmo Nord
Pas-de-Calais).
Le changement climatique,
un dérèglement planétaire aux impacts locaux
« Le climat correspond à la
moyenne, sur de très longues
périodes, des températures, de
l’ensoleillement, de l’humidité
de l’air, des précipitations, des
régimes des vents, etc. »
Elaine Briand, Centre Ressources du
Développement Durable (Cerdd).
4
La stabilité du climat sur la
planète est garantie par l’équilibre de la composition de
l’atmosphère. La température
moyenne sur terre, de 15°C,
est maintenue grâce à l’effet
de serre, phénomène naturel
qui permet, grâce à certains
gaz, de retenir dans l’atmos-
phère une partie du rayonnement solaire.
Mais « nous assistons à un changement
climatique indéniable et sans équivoque
aujourd’hui » souligne Jean Jouzel.
« Le changement climatique est le défi posé à l’humanité pour le siècle à venir. Nous pouvons agir localement sur cet enjeu planétaire » rappelle Eric
Quiquet, Premier Vice-président en charge
des transports et du Plan climat.
S’il n’y avait pas d’effet de serre
La vie grâce à l’effet de serre
Un risque de déséquilibre
-18°C
+15°C
+??°C
Du changement climatique
au Plan climat-énergies
Lille Métropole
Le climat connaît un dérèglement car les
variations de la composition de l’atmosphère accentuent l’effet de serre naturel.
L’accumulation et la concentration des gaz
à effet de serre (GES) supplémentaires
engendrent des changements climatiques.
« Par nos modes de vie, de production et de consommation nous émettons des gaz à effet de serre additionnels tels que le C02 (dioxyde de carbone) » explique
Pierre Radanne. « Les activités humaines comme
la production et la consommation d’énergie fossile
« Les activités humaines
modifient la composition de
l’atmosphère en gaz à effet
de serre et sont à l’origine du
réchauffement climatique.»
(gaz, charbon et pétrole) dans le
transport et l’habitat (chauffage),
la déforestation, l’agriculture et la
Jean Jouzel, climatologue et
gestion des déchets, sont la cause
glaciologue français, membre
de ce dérèglement », souligne
du Groupement Intergouvernemental
sur l’Evolution du Climat (GIEC)
Hervé Pignon. « Nous émettons
en moyenne 6 milliards de tonnes
de GES par an. En 150 ans, depuis la Révolution
industrielle, nous en avons émis plus que la planète
n’est capable d’absorber naturellement (moins de 2
milliards de tonnes de carbone) ».
Source : Climate Change 2001,
the scientific Basis, GIEC
Début de la
révolution
industrielle
(1800)
Conséquence, le réchauffement constaté entre 1905 et 2006 est de 0,74°C en
moyenne sur le globe. Ce réchauffement
n’est pas uniforme sur la planète mais, globalement, « les 3 dernières décennies ont été les
plus chaudes depuis 150 ans, et la dernière décennie
la plus chaude de toutes », illustre Jean Jouzel.
Le changement climatique engendre déjà
de nombreuses conséquences, et dans
l’avenir, il n’y aura pratiquement pas de
régions insensibles au changement climatique. Pour exemple, Hervé Pignon indique
que, « le nombre de tempêtes est passé de 10 par an
jusqu’en 1910 à 280 en 1990 ». Ces conditions
climatiques font craindre une explosion
des risques sanitaires : développement de
pandémies, surmortalité, qualité de l’air
dégradée entrainant des problèmes respiratoires, etc. Ces événements touchent
les populations les plus pauvres et/ou les
populations les plus vulnérables.
Pour se rendre compte
« Les effets varient selon les
des impacts locaux, une
zones : vagues de chaleur, événeétude prospective sur la
ments extrêmes comme les séchevulnérabilité du territoire
resses, les inondations et l’érosion
communautaire face au
des sols affectant l’agriculture, la
changement climatique a
biodiversité, les forêts, les ressources
en eau et sa qualité, acidification
été menée pour Lille Métrodes océans, fonte des glaciers et
pole Communauté urbaine.
calottes,
augmentation du niveau de
Marie Gantois, auteur de
la mer, accroissement du nombre de
l’étude, révèle qu’« à l’échelle
tempêtes, etc.»
de la métropole, ce dérèglement
Jean Jouzel, climatologue et glaciologue français,
pourrait se matérialiser par des
membre du Groupement Intergouvernemental sur
phénomènes caniculaires accenl’Evolution du Climat (GIEC)
tués et des précipitations plus
intenses pouvant entrainer des
inondations ». « Au niveau régional, nous pourrions connaître des réchauffements de l’ordre de 4 à 5
degrés à la fin du siècle », complète Jean Jouzel.
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
5
Une nécessaire réduction de nos consommations d’énergie
Face aux conséquences, les
communautés
scientifique,
économique et médicale, ont
déterminé un seuil d’augmentation de température
Pierre Radanne, expert en politiques
moyenne globale à ne pas
énergétiques face au changement
dépasser : 2°C de plus que la
climatique.
température mondiale en 1990.
« Au-delà de ces 2°C d’augmentation,
les conséquences risquent de ne plus
être supportables sur les plans sanitaire, économique
(assurance), géopolitique, social et environnemental. » interpelle Hervé Pignon. L’adaptation
des territoires et des populations est d’ores
et déjà encouragée, afin de subir le moins
possible les événements climatiques pour
faire face aux impacts déjà perceptibles.
« La lutte contre le changement climatique est la première question politique totale
à solidarité obligatoire. »
Pour limiter le changement climatique,
les experts du Groupement Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC)
préconisent d’atténuer l’effet de serre
additionnel. C’est-à-dire, « diviser par 2 l’ensemble des émissions
La démarche Négawatt
de gaz à effet de serre de la planète
« 3 principes pour parvenir à
et passer de 6 milliards de tonnes de
réduire convenablement
carbone émises par an à 3 milliards.
nos émissions :
Diviser par 2 les émissions au niveau
planétaire, revient à diviser par 4 ces
• La sobriété : produire et
consommer en fonction des
émissions dans les pays développés
besoins, sans gaspillage ;
pour permettre aux pays en développement de poursuivre leur développe• L’efficacité : adopter les
technologies les plus efficaces
ment », explique Hervé Pignon.
possibles pour réduire les
consommations d’énergie
• Les énergies renouvelables :
développer solaire, éolien,
biomasse, hydroélectricité,
géothermie, etc. (objectif de
23% pour la France) ».
Simon Métivier et Antoine Bonduelle,
cabinet E&E Consultant.
6
Diviser nos émissions de GES
par 4 à l’horizon 2050, c’est ce
que l’on appelle le Facteur 4.
Concrètement, il s’agit de limiter les sources d’émissions de
gaz à effet de serre : la production et la consommation
d’énergies fossiles (notamment dans le transport, le
logement, et la fabrication des biens). Un
objectif qui conforte un autre des enjeux
contemporains : la raréfaction des ressources fossiles. On fait face au pic pétrolier : « la consommation, qui croît de 1,5 à 2% par
an, est plus importante que l’offre», soulignent
Simon Métivier et Antoine Bonduelle, du
cabinet E&E Consultant.
En effet, climat et énergie sont très fortement liés. 2/3 de la cause du changement
climatique vient de notre consommation
d’énergie, fortement émettrice de GES.
« Depuis la Révolution industrielle et surtout depuis
les années 1950, 65% des émissions de C02 sont dus
à la combustion de charbon, pétrole et gaz naturel »
exposent Simon Métivier et Antoine Bonduelle.
Et de poursuivre en expliquant la démarche
Négawatt : « Les 3 principes pour parvenir
à réduire convenablement nos émissions
sont la sobriété, l’efficacité et les énergies
renouvelables.
Par ailleurs, Emmanuel Verlinden et Arrabelle Anquez soulignent qu’ « il faut prendre
en compte la qualité de l’air dans nos choix énergétiques, pour éviter tout effet antagoniste de certaines
mesures ».
« Réduire
les émissions de gaz à effet
de serre, notamment dans le
transport, le résidentiel, l’agriculture et dans nos activités
industrielles permet aussi de
garantir une meilleure qualité
de l’air, et ainsi de limiter les
risques sur la santé. »
Emmanuel Verlinden et Arrabelle
Anquez, Atmo Nord Pas-de-Calais.
Du changement climatique
au Plan climat-énergies
Lille Métropole
Une participation essentielle à tous les niveaux
Pour agir face au changement climatique des réponses s’organisent à tous les niveaux :
Rio (92), Kyoto (97)…
Copenhague, …
Paquet énergie-climat
3 x 20
Politiques nationales,
Lois Grenelle
Schéma Régional Climat Air Energie,
Plans climat énergie territoriaux
Lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992,
les états ont pu s’engager au sein de la
Convention-cadre des Nations Unies sur
les changements climatiques (CCNUCC). La
Convention donne lieu, une fois par an, aux
conférences internationales sur le changement climatique, telle que celle de Kyoto
ou de Copenhague. Le Protocole de Kyoto
(1997) ratifié par la France, a l’ambition
de fixer les premiers objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre au
niveau international.
Afin d’atteindre les objectifs de Kyoto, les
états membres de l’Union européenne
(UE) ont adopté le Paquet énergie-climat.
L’objectif européen « 3 x 20 » revient, d’ici
2020, à réduire de 20% les émissions de gaz
à effet de serre ; atteindre 20% d’énergies
renouvelables dans la production d’énergie
totale de l’UE ; et, réduire la consommation
d’énergie de 20% grâce à l’amélioration
de l’efficacité énergétique. Des objectifs
nationaux contraignants sont aussi fixés,
afin d’atteindre le Facteur 4 : diviser par 4
nos émissions d’ici 2050.
Négociations internationales
Objectifs
Mécanismes de Kyoto
Régulation européenne
Système d’échange
de quotas d’émission
Directives
Recherche
Plan climat national
Répartition territoriale
Politique énergétique
Fiscalité
Plans territoriaux
Infrastructure de transport
Relation avec les citoyens
Constructions et bâtiments
et les consommateurs
Agriculture
(énergie, alimentation, etc…)
Ces objectifs se déclinent donc au niveau
français par un plan climat national en
2004, et au niveau local avec la loi Grenelle 2 en 2010. « Les collectivités ont en effet
un rôle essentiel à jouer : elles décident des investissements ayant une longue durée de vie (les bâtiments, les infrastructures de transport, les réseaux),
elles répartissent les activités sur leur territoire, elles
ont un contact direct avec les citoyens » explique
Pierre Radanne, expert en politiques énergétiques face au changement climatique.
« La Région NordPas de Calais est
notamment engagée
dans la perspective
du Facteur 4 et s’est
dotée d’un Plan
climat et élabore un
Schéma Régional
Climat Air Energie »,
Elaine Briand.
Dans la région, les institutions se mobilisent, chacune à leur niveau. Lille Métropole Communauté Urbaine s’est engagée
à construire de manière partenariale un
Plan climat-énergies territorial. Il comportera des objectifs stratégiques et un plan
d’actions partenariales cohérents avec
l’ensemble des politiques de Lille Métropole. Pour mettre en évidence les secteurs
les plus émetteurs et identifier les priorités d’action du Plan climat-énergies, Lille
Métropole a effectué un Bilan carbone® de
son territoire ainsi que de ses propres activités et services.
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
7
Activités du territoire de Lille Métropole (10 Millions teqC02)
C’est à dire les émissions engendrées par les activités de l’ensemble des acteurs du territoire.
Energie dans
l’habitat
1,9
Energie dans
l’industrie
1,4
Transport de
marchandises
1,6
Energie dans
le tertiaire
1,0
Déplacements
terrestres de personnes
2,0
Déplacements
aériens de personnes
0,28
Fabrication
des véhicules
0,5
Constructions et
Travaux Publics
0,5
Agriculture
0,1
En millions de tonnes équivalent C02
(Source : Bilan carbone® de Lille Métropole)
Avec 1,1 million d’habitants, 85 communes,
certaines urbaines, d’autres rurales, le territoire de Lille Métropole présente un total
d’émissions de 10 millions de tonnes de gaz
à effet de serre ou 10 millions de tonnes
équivalents CO2. Toutes les activités sont
émettrices : Lille Métropole, communes,
citoyens, entreprises, associations… Tous
sont individuellement ou collectivement
consommateurs d’énergie.
Adapter mon logement, consommer et me dép lacer autrement pour produire moins de CO2
Comment faire ?
Entrée libre
et gratuite
de 17h à 22h
3 mai
QUESNOY-SUR-DEULE
Salle Festi’Val
4
pour comprendre
pour participer
pour contribuer
pour agir
CO-INVITATION_CLIMAT_150x150.indd 4-6
8
12 mai
VILLENEUVE D’ASCQ
soirées
forums
Salle Concorde
Des acteurs et des associations expertes du
déplacement, de la consommation et du logement
répondront à vos interrogations et donneront les
meilleurs conseils pour réduire vos productions de
gaz à effet de serre.
> Evénements interactifs et conviviaux
pour toute la famille
> Animations ludiques et pédagogiques
> Conférences / Espaces de propositions...
Gestion
des déchets
0,2
17 mai
HAUBOURDIN
Hôtel de Ville
24 mai
TOURCOING
Ainsi, 8 problématiques ont été soumises
aux échanges lors de la tournée Déclic et
structurent les contributions rapportées
dans ce Livre blanc climat-énergies :
Déplacement
> Se déplacer autrement
> Utiliser la voiture autrement
Consommation
> Manger autrement
> Réduire l’impact environnemental de ses
achats
> Réutiliser, réparer et mutualiser les biens
Pour
Logement
quoi
faire ?énergétiques de
> Réduire les dépenses
son logement
> Produire
énergies
renouvelables
Pour
Un
Livre des
Blanc
quoi
> Bien choisir son logement
faire ?
Vous informer, vous conseiller, recueillir vos
propositions pour agir ici, individuellement et
collectivement, pour lutter localement contre le
changement climatique.
Rassembler les idées recueillies lors de la Tournée
Déclic. Les contributions des soirées Déclic seront
approfondies au cours d’un forum d’ateliers
thématiques, pour ceux qui souhaitent aller plus loin.
Votre participation alimentera la construction du
Plan Climat-énergie de la métropole lilloise.
Un Plan Climat
Mobiliser l’ensemble des habitants et les acteurs de
la métropole lilloise pour unir leurs énergies et relever
les défis climatique et énergétique.
Pour
quoi
faire ?
Hôtel de Ville
08/04/11 15:25
Du changement climatique
au Plan climat-énergies
Lille Métropole
Une dynamique territoriale collective et partenariale
Il est essentiel d’agir à tous les niveaux et
avec tous les acteurs. Chacun à un rôle à
jouer, en fonction de ses leviers d’action
face aux changements climatiques.
L’objectif de la démarche Plan climaténergies est de produire ensemble un plan
d’actions concrètes, adaptées aux réalités
locales, et efficaces pour relever collectivement les défis climatique et énergétique.
Une mobilisation qui vise aussi à réduire
la dépendance énergétique du territoire
dans un contexte de raréfaction des énergies fossiles et d’augmentation des prix de
l’énergie.
Etant donné que 50% des émissions de
C02 relèvent des décisions prises dans
la sphère familiale, une participation
concrète du grand public dans l’élaboration du Plan climat-énergies est essentielle. Pour exemple, dans la métropole
lilloise, 20% des émissions de GES sont
dues aux déplacements en voiture et 19%
à la consommation d’énergie dans l’habitat, essentiellement par le chauffage.
Aller à la rencontre du public, localement,
est indispensable, tant pour faciliter son
implication que pour le sensibiliser à ces
enjeux. En effet, le niveau de connaissance
varie beaucoup selon les individus. Les
divers échanges le révèlent : si quelqu’un
rappelle que « Les activités humaines accentuent
le changement climatique », un autre rapporte
« j’ai l’impression que certaines personnes viennent
et ne savent pas ce qu’est le changement climatique ».
Certains habitants interro« L’augmentation moyenne de
gés lors du micro-trottoir
la température ne se ressent
réalisé en novembre 2010 à
pas, à la différence de la
Lille Métropole considèrent
météo et du temps qu’il fait, et
que le changement climapourtant les effets et impacts
tique est une question « trop
du changement climatique
dramatisée et politisée », dont
s’amplifient.»
on parle « en cours, à la télé, en
Hervé Pignon, directeur régional de
politique… PARTOUT », mais
l’Agence de l’Environnement et de la
qu’au final c’est « une préoccuMaîtrise de l’Energie (Ademe)
pation parmi d’autres, ce n’est pas
le premier sujet de conversation ».
Et ce d’autant plus que les
effets paraissent lointains :
« On voit que les icebergs fondent
beaucoup plus vite qu’avant,
que les ours blancs n’ont presque plus de glaciers,
preuve que la calotte glacière fond, mais depuis ici,
je ne m’en rends pas bien compte ».
De fait, sensibiliser, consulter et concerter
les citoyens est incontournable pour adapter le Plan climat aux enjeux du territoire,
répondre au mieux aux attentes et obstacles rencontrés ici, et pour que chacun
puisse passer à l’action dans son quotidien.
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
9
Merci
à chacun pour son implication,
sa disponibilité, sa créativité et
la franchise conviviale de nos
échanges…
ADAV, ADEME NPdC, ADIL du Nord, ADULM, AMAP Tressin, Angle 349, ANIS ordi 2.0,
Atmo NPdC, Cabinet d’architectes DhondtplusBajard, CAUE, Centre social Le Parc
d’Haubourdin, Cerdd, Chti SEL, CLCV, Collectif de l’Union, Commune de Baisieux,
Commune de Chéreng, Commune de Forest-sur-Marque, Dalkia, E& E consultants,
Echoway, EIE ADIL, EIE CLCV, EIE MRES, Forum des Sciences, Guides composteurs de
VA, Les amis de la terre Nord, Les amis de Klimato, Lilas autopartage, Lille Métropole
Prévention déchet, Maison de la soupe, MRES, Norabio, Panier vert, Pret du sol,
Prévention routière, Région Nord Pas-de-Calais, Ressourceries des Weppes, SEL de
Villeneuve d’Ascq, SEL de l’Union, Solaire en nord, Transpole, UFC que choisir, Union
des voyageurs (UVN), Ville de Haubourdin, Ville de Loos, Ville de Quesnoy sur Deûle,
Ville de Roubaix, Ville de Tourcoing, Ville de Villeneuve d’Ascq, Ville de Wattrelos, Ville
d’Halluin, Vilogia, Voiture & Co, Zèle Vert.
… et aux 700 participants de la tournée Déclic.
10
La Démarche d’Echange sur le CLImat
avec les Citoyens (DECLIC)
pour contribuer au
Plan climat-énergies territorial
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
11
La Démarche d’Echange
sur le CLImat avec les Citoyens
pour contribuer au
Plan climat-énergies territorial
200 « acteurs-relais » mobilisés lors de la journée de lancement
4 communes partenaires accueillant les soirées Déclic
7 communes mobilisées lors des soirées Déclic
27 associations locales partenaires, présentes sur l’ensemble des 4 soirées
660 participants sur les 4 soirées Déclic
376 contributions recueillies sur les panneaux d’expression
à disposition lors des soirées Déclic
7 experts animateurs des ateliers du forum Déclic
50 participants au forum Déclic
95 propositions d’actions formulées lors des ateliers du forum Déclic
12
« La réalisation d’un livre blanc climat-énergies est un point
de départ pédagogique pour sensibiliser. Il faut embarquer
les gens en leur expliquant qu’eux aussi, sur le territoire,
peuvent agir un peu. On rentre alors dans un cercle vertueux
par lequel on peut réduire nos émissions de CO2 et prendre
part à ce combat planétaire », explique Eric Quiquet,
premier Vice-président en charge des transports
et du Plan Climat, lors de la journée de lancement
du livre blanc climat-énergies.
La démarche de concertation adoptée est réalisée
avec les communes et les partenaires associatifs
et économiques, qui constituent des acteursrelais de proximité. Elle s’organise autour de trois
occasions de rencontre permettant : information,
sensibilisation et contributions, approfondissement.
Un événement pour informer
Le 19 novembre 2010, Lille Métropole a organisé,
à l’attention des communes du territoire et des
acteurs économiques et associatifs locaux, une
journée de lancement officiel de l’élaboration du
Livre blanc climat-énergies. Il s’agissait de réunir
des « acteurs-relais » du territoire, autrement dit
des communes, des associations et des partenaires institutionnels et économiques, afin de susciter leur intérêt et les impliquer.
Le grand public est ensuite mobilisé afin de poursuivre la dynamique territoriale initiée lors de
la démarche partenariale Plan climat-énergies
2009/2010.
Quatre soirées Déclic
pour la sensibilisation et les contributions
Le 3, 12, 17 et 24 mai 2011, Quesnoy-sur Deûle, Villeneuve d’Ascq, Haubourdin
et Tourcoing ont accueilli chacune une soirée Déclic.
Pour les habitants, ces soirées furent l’occasion de :
> obtenir des réponses à leurs questions auprès d’experts ;
> trouver des informations concrètes auprès des acteurs du territoire (27
associations locales) autour des thématiques « consommation, déplacements et logement » ;
> connaître les actions menées par Lille Métropole et les communes du territoire en matière de Développement durable. Les communes d’accueil et
les communes volontaires (Baisieux, Chéreng, Forest sur Marque, Halluin,
Loos, Roubaix, Wattrelos) ont présenté leurs initiatives.
> échanger des expériences et partager des bonnes pratiques ;
> découvrir ou approfondir des possibilités d’actions individuelles et collectives ;
> rejoindre une dynamique collective.
> partager sur les panneaux d’expression ce qu’ils ont déjà fait, manifester
leurs attentes et besoins pour agir…
« L’initiative d’aller en
proximité et de décloisonner
les soirées sur le territoire
tout en créant des temps forts
collectifs était intéressante »
Un partenaire de l’élaboration
du Livre blanc
Les expositions et conférences étaient destinées aux plus petits comme aux
grands (maquette interactive de la maison économe, expériences du Forum
des sciences, animations autour du vélo ou du jardinage). Ainsi, les soirées
Déclic proposaient une approche globale des changements climatiques et
une approche pratique par usages quotidiens des moyens d’actions existants
pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.
660 personnes se sont rendues aux soirées Déclic, 376 contributions ont
ainsi été recueillies à l’issue de ces quatres soirées.
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
13
« Elargir la concertation au-delà des citoyens impliqués dans
des associations environnementales ou des collectifs d’actions en
matière de déplacement, logement et consommation est un défi.
La solution apportée à cet enjeu est d’y aller par étape.
Dans un premier temps, les soirées Déclic visent à sensibiliser
et impliquer le plus grand nombre en répondant aux demandes
d’information et en identifiant les questionnements et attentes des
citoyens participants.
Dans un deuxième temps, le forum Déclic propose aux participants des soirées d’aller plus loin dans la réflexion avec de
nouvelles séances de travail. La participation y est plus restreinte
mais une réflexion collective pertinente y est possible. »
Agence Quel progrès !
Tourcoing
Quesnoy-sur-Deûle
Lille
Villeneuve d’Ascq
Haubourdin
Une dynamique de maillage du territoire
La volonté d’aller à la rencontre du citoyen, là où il vit, avec des étapes de
proximité maillant le territoire, est au cœur de la démarche. Coordonnées
par Lille Métropole en collaboration avec les communes volontaires de
Quesnoy-sur-Deûle, Villeneuve d’Ascq, Haubourdin et Tourcoing, les soirées
et le forum Déclic, sur Lille, initient une véritable dynamique sur le territoire
communautaire.
14
Un forum pour approfondir
Le 18 juin 2011, les participants aux soirées, ainsi que l’ensemble des partenaires de la démarche, ont été invités au
forum pour approfondir leurs réflexions
et formuler des propositions concrètes de
mesures d’accompagnement du changement.
Comme ce participant qui déclare «J’ai envie
d’en savoir davantage et je souhaite être du côté
des acteurs du changement plutôt que de ceux qui
subissent », une cinquantaine de personnes
très motivées se sont retrouvées autour
de :
> une conférence-débat d’Hervé Pignon,
directeur régional de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
(ADEME), sur le changement climatique
et ses enjeux ;
> différentes mises en situation permettant de révéler les freins pour agir au
quotidien et adopter des pratiques faiblement émettrices de CO2 ;
> 5 ateliers de travail autour du logement, des transports et des pratiques de
consommation afin d’identifier, pour chacun des freins exprimés, les actions et
mesures d’accompagnement à mettre en
œuvre pour faciliter le passage à l’acte.
Des animateurs experts garantissent la
qualité des échanges, permettent d’aller
plus loin dans la connaissance et l’analyse, et apportent leur éclairage sur les
différents thèmes traités lors des ateliers.
Le forum a permis de dégager 95 propositions d’actions. Autant de contributions
concrètes pour alimenter les techniciens,
les élus et les partenaires du Plan climat
dans leurs réflexions.
De plus, tout au long de la tournée Déclic,
les citoyens ont également eu la possibilité
d’apporter leurs contributions à la réalisation du Livre blanc grâce à la mise en place
du site internet http://planclimat.lillemetropole.fr. Une dizaine de contributions ont
ainsi été relevées sur le site et intégrées au
Livre blanc climat-énergies.
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
15
16
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
17
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
« Nous sommes réunis pour dire que face aux bouleversements environnementaux, nous
devons agir et nous devons changer la manière dont nous vivons, la manière dont nous
produisons, la manière dont nous consommons et le faire chacun à notre niveau et particulièrement ici dans notre Métropole. », rappelait Martine Aubry, Présidente de Lille
Métropole, lors de la journée de lancement de l’élaboration du livre blanc
climat-énergies.
Les contributions laissées sur les panneaux d’expression lors des soirées
Déclic, comme le fruit du travail mené lors du forum, vont dans ce sens
et constituent la matière des chapitres suivants. Pour faciliter la lecture,
chaque problématique est mise en contexte et présente une structure similaire. La matière brute est reprise telle quelle pour garantir la neutralité
mais est collectée et classée de la manière suivante :
• contributions indiquant les actions réalisées et/ou envisagées par
les participants ;
• contributions présentant les freins exprimés ;
• contributions révélant les besoins pour passer à l’action.
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Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Pour une
évolution des
pratiques
de déplacement
Les déplacements de personnes représentent 20% des
émissions de gaz à effet de serre du territoire. La voiture est
responsable de la quasi-totalité de cette part des émissions.
Pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre
liées aux déplacements, les citoyens disposent notamment des leviers suivants :
• moins utiliser la voiture en préférant la mobilité douce ou les transports en commun
• adopter un autre usage de l’automobile
Se déplacer autrement
Les transports en commun, le vélo, etc. sont des alternatives à la voiture
individuelle. Or, beaucoup, pour leurs déplacements, personnels ou professionnels,
utilisent la voiture. En plus de nuire à l’environnement, ces déplacements en
voiture font face à l’augmentation des prix du carburant, voire menacent la santé
(stress, pollution). Comment trouver une formule de transport idéal, adapté aux
besoins, alliant facilité, économie, confort et plaisir ? Comment faire pour le mettre
en pratique ?
J'ai des
propositions
Lorsqu’ils envisagent de se déplacer autrement, les participants à la tournée évoquent
spontanément et majoritairement l’utilisation du vélo, alors que les transports en
commun sont beaucoup moins cités.
Lorsqu’on les met en situation d’utiliser ces deux leviers d’actions, les participants sont
freinés par une utilisation du vélo qu’ils jugent peu sûre, une offre de transports en
commun qui mériterait d’être adaptée à la demande et une intermodalité à renforcer.
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
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L’usage du vélo
Les contributions aux soirées Déclic soulignent le fait que « la voiture n’est pas
indispensable pour se rendre sur le lieu de travail » et qu’il est préférable d’ « utiliser
le vélo plutôt que la voiture ». Certains participants pensent qu’il faut « préférer le
vélo aux autres moyens de transport » et souhaitent « que l’on prenne tous le vélo ».
Ils envisagent d’ « aller au travail à vélo » ou de « revendre sa voiture et s’acheter un
super beau vélo ». Certains ont même investi dans un vélo à assistance électrique. Une
personne explique choisir le vélo, « car je ne pollue pas, je fais du sport et je fais des
économies », « Le vélo c’est bon pour la santé ». De fait, « on veut mieux vivre à vélo ! ».
Parmi les freins à l’usage du vélo, les participants évoquent des pistes pas assez
sécurisées, la qualité de la voirie (hauteur des trottoirs, manque d’entretien) ou
l’incivilité des automobilistes (stationnement des voitures sur les pistes).
Et vous ?
Quel est
votre avis ?
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Une optimisation de
la cohabitation entre
le vélo et les autres
moyens de transport
Ils soulignent le comportement à risque de
certains usagers « les automobilistes ne font pas
attention en ouvrant leurs portières », critiquent
le fait que les pistes cyclables sont « prises pour
des voies de stationnement » et qu’aujourd’hui
« un vélo est moins prioritaire qu’une voiture ».
Ils souhaitent que l’on aménage les rues pour
que les vélos soient prioritaires sur les voitures,
« jusqu’à créer des lois » et que l’on lutte contre
« le stationnement des automobilistes sur les voies
cyclables ».
Un développement
et un entretien
du réseau de pistes
cyclables
Généralement, ils constatent une insuffisance du
nombre de pistes cyclables. « Le V’lille est une
excellente initiative mais les pistes cyclables sont
insuffisantes contrairement à Strasbourg qui en
possède énormément ». Une discontinuité dans
les parcours et le problème de lisibilité du réseau
à maintes fois été évoqué. Plus précisément,
certains indiquent qu’ils aimeraient « faire du
vélo mais il n’y a pas d’axe Est / Ouest » ou encore
qu’ « il faudrait une piste cyclable le long de la
Deûle qui mènerait à Lille ».
Ils préconisent le développement d’un réseau
cyclable continu et lisible, des pistes cyclables
en contre sens, ou encore le long des voies
rapides comme en Belgique.
Une majorité évoque une voirie en mauvais état
(trous, pavés) : « J’adorerais faire du vélo mais
cela est beaucoup trop dangereux en ville, les
pistes cyclables sont mal faites ».
Ils souhaitent de fait un entretien des pistes, et
soulignent notamment « les tessons de verre».
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Une sécurisation
des aménagements
cyclables et des
infrastructures
de stationnement
Un citoyen témoigne lors des soirées « On hésite
à utiliser le vélo en ville par crainte du vol et de
la dégradation ». Un autre confirme « Je voudrais
utiliser plus souvent mon vélo pour me déplacer,
mais j’ai peur la nuit et souvent je ne trouve pas
d’endroit sécurisé pour l’attacher ».
Un accompagnement
pour l’entretien
et le coût du matériel
Certains participants remarquent qu’un vélo,
« c’est cher à l’achat », qu’il existe une « offre
réduite pour les vélos d’occasion » et que se
procurer des accessoires (lumières, casques)
coute cher également. Ils disent manquer de
connaissance sur le matériel obligatoire.
Le manque de stationnements sécurisés fait
craindre le vol ou la dégradation. Certains lors du
forum ont réclamé la mise en place « de garages
à vélo surveillés près des gares et des parkings à
vélo sécurisés ».
De même, ils rencontrent des difficultés pour
entretenir le vélo et le matériel : « On ne sait pas
comment ni où le réparer ». Ils proposent ainsi la
création d’ateliers.
« Je voudrais utiliser plus
souvent mon vélo pour me
déplacer, mais j’ai peur la
nuit et souvent je ne trouve
pas d’endroit sécurisé pour
l’attacher ».
Ils aimeraient également inciter les constructeurs de vélos à sécuriser toutes les parties
mobiles des vélos pour éviter le vol.
Un témoin lors d’une soirée.
L’usage des transports en commun
Les références aux transports en commun sont présentes mais ce mode de transport
reste sous exploité par rapport aux possibilités offertes.
« J’habite à 120 km de Lille, pour éviter les bouchons, je préfère prendre le train. Je gagne
du temps ! ». Certains usagers du TER, souhaitent prendre plus souvent le métro.
L’usage des transports en commun est, d’après les participants à la tournée, limité par
le maillage du territoire. Selon eux il faut améliorer l’offre.
Un renforcement du
maillage du territoire
Les participants soulignent un « mauvais maillage
du réseau » et une difficile lisibilité des différents
réseaux de transports en commun. Ils regrettent
le « manque de desserte locale de banlieue à
banlieue » et remarquent l’« absence de transports
en commun dans certains quartiers « déshérités »
qui rend l’usage de la voiture obligatoire ».
Ils souhaitent le « développement des lignes
de train inter-cité », « la création d’une ligne de
métro pour desservir les Weppes ».
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
21
Une optimisation des
temps de déplacement
Ils sont freinés par des « temps de trajets trop
importants », « un tramway trop lent », ou des
bus irréguliers. Ils constatent que « certaines
lignes sont doublées sur une partie du parcours
alors qu’elles sont déjà peu remplies à l’origine ».
En termes d’émission de gaz à effet de serre,
certains se demandent « comment réduire lorsque
l’on met 1h pour aller travailler en voiture alors
que l’on en mettrait 3h par les transports en
commun ? ».
Ils attendent une adaptation de l’offre aux
besoins avec une meilleure fréquence de passage.
Il faudrait « permettre aux usagers de rentrer chez
eux après une soirée, et donc élargir les horaires ».
Ils attendent « le développement de lignes à haut
niveau de service ». Ils ont besoin de « bus plus
rapides, ayant la priorité aux feux », ou encore
des « autoroutes à vélo et couloirs de bus ».
Pour optimiser le cadencement, ils proposent de
« remplacer les grands bus vides par de petites
navettes », et, plus généralement, « d’inverser la
tendance en favorisant la fluidité des transports
en commun et vélos plutôt que celle des voitures ».
Une adaptation
de l’offre commerciale
aux besoins
Ils attendent « des abonnements moins chers pour
les transports en commun et donc plus incitatifs »
avec un aménagement des tarifs pour les familles
et « que les membres d’une même famille puissent
voyager individuellement en continuant de
bénéficier des réductions ».
Ils suggèrent de « créer un titre transport unique :
bus, tram, train, métro, V’lille, » ou encore
la gratuité pour « toutes personnes pouvant
prouver qu’elles n’ont pas de véhicules », ou pour
les retraités, ce, sans négliger la sécurité et le
confort.
Se déplacer autrement
22
Bonjour voisine. Si j’avais su, je vous
aurai emmenée. Mais 1 heure de
bouchon, pas de stationnement…
Un enfer !
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Une amélioration
de l’intermodalité
L’intermodalité désigne l’utilisation de plusieurs modes de transport lors d’un même
déplacement. Le but est de rendre le passage d’un mode à l’autre aussi naturel et aussi
facile que possible.
Les participants constatent la difficulté d’utiliser et de croiser plusieurs modes de
transport car les équipements ne sont pas adaptés. « Je voudrais utiliser le vélo pour
mes trajets loisirs le weekend mais la plupart des autobus n’autorise pas les vélos, c’est
étonnant, il n’y a pas de raisons valables ». Une proposition spontanée ressort des
contributions : « mettre des portes vélos derrière les bus ? ».
Un autre participant des soirées qui « envisage de se déplacer à vélo et pour des trajets
plus longs aimerait pouvoir le prendre dans le métro ». Quant à l’intermodalité entre
voiture et transport en commun, certains remarquent une « absence de parking relais »
et que « la cohérence entre les horaires est à améliorer ».
D’autres propositions
et la sensibilisation
« Ces échanges ont été pour
nous l’occasion de confronter
nos impressions vis-à-vis des
freins posés au développement
des modes alternatifs à
la voiture individuelle et
finalement de les conforter,
avec un public non initié mais
néanmoins informé.»
Sébastien Torro Tokodi,
Association Droit au Vélo
(ADAV), animateur d’un atelier
du forum Déclic
Les participants aux soirées Déclic proposent d’autres pratiques sobres en carbone
pour limiter les émissions de gaz à effet de serre liées aux déplacements. Pour les
déplacements maison-école, certains conseillent de « généraliser les pédibus et les
vélo-bus », tandis que pour limiter les embouteillages, voire les déplacements, il est
préconisé « que les entreprises étalent les horaires de travail pour éviter les bouchons »
ou de « proposer des lieux de télétravail en commun/partagés dans les communes ».
Les citoyens présents au forum pensent qu’un travail de sensibilisation des habitants de
la métropole est nécessaire. Pour faciliter le passage à l’acte, il faudrait « mieux informer
les automobilistes du coût réel », « proposer des trajets de bus et métro gratuits » et
« organiser une journée sans voiture ». Plus globalement, cette sensibilisation pourrait
passer par « la création d’une agence locale de mobilité pour remplir les transports
en commun, mobiliser les personnes et expliquer les complémentarités entre les divers
moyens de transports (coach transport) ».
Bien le merci voisin,
moi j’ai pris le bus et j’ai
marché 10 minutes…
Une pêche d’enfer !
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
23
Aperçu des
Propositions
Se déplacer autrement
L’usage du vélo
• Une optimisation de la cohabitation entre le vélo et les autres moyens de transport
> lutter contre le stationnement automobiliste sur les voies cyclables
> sécuriser davantage les pistes
> priorité aux feux
• Un développement et un entretien du réseau d’aménagements cyclables
> autoroutes à vélo et couloirs de bus
> développer un réseau cyclable continu et lisible
> entretenir et nettoyer les pistes
• Une sécurisation des aménagements cyclables et des infrastructures de stationnement
> construire des garages à vélos sécurisés
• Un accompagnement pour l’entretien et le coût du matériel
> pas assez d’offre d’atelier d’entretien/ réparation
L’usage des transports en commun
• Un renforcement du maillage du territoire
> développer des lignes de train (ex : Quesnoy-Lille) et de bus
> desserte de banlieue à banlieue
• Une optimisation des temps de déplacement
> développer les lignes à haut niveau de service
> augmenter la fréquence de passage, cadencer et élargir les horaires
> priorité aux feux
• Une adaptation de l’offre commerciale aux besoins
> créer un titre de transport unique
> aménager des tarifs pour les familles (déplacement individuel sur la carte
famille au même prix)
Une optimisation de l’intermodalité
> augmenter les plages horaires (en cohérence avec les trains)
> favoriser l’intermodalité vélo-bus/métro (pour favoriser les longs déplacements à vélo), et train-bus et voiture-métro/bus
> Installer des portes vélos derrière les bus
Et puis…
• généraliser les pédibus et les vélo-bus
• diminuer l’accès des voitures en ville/ centre-ville piéton
• généraliser les stationnements payant en ville (autos) pour en limiter l’accessibilité
et conforter l’usage des autres modes
• créer une agence locale de mobilité
• développer le V’lille en banlieue
• sensibiliser aux modes de déplacements alternatifs
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Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Utiliser la voiture
autrement
Dans certains cas, la voiture reste le moyen de transport adapté pour se déplacer. Des solutions existent cependant afin d’en limiter l’impact.
Lorsqu’ils envisagent d’utiliser la voiture autrement, les participants de la tournée Déclic évoquent deux leviers d’actions : le co-voiturage, c’est-à-dire l’utilisation organisée d’un même véhicule par plusieurs passagers (le nombre de
véhicules sur la route est réduit, ainsi les émissions de gaz à effet de serre sont
divisées par le nombre de passagers présents), et l’auto-partage, c’est-à-dire
la mise en commun, au profit d’utilisateurs abonnés, d’une flotte de véhicules
de transports terrestres à moteur (chaque abonné peut accéder à un véhicule
sans conducteur, pour le trajet de son choix et pour une durée limitée).
Le co-voiturage ou l’auto-partage
Les contributions sur les panneaux des soirées révèlent que l’auto-partage et le co-voiturage font
partie des solutions possibles et connues. « Les visiteurs ont conscience que l’auto-partage est
positif pour la réduction de la pollution en ville » souligne un représentant de Lilas auto-partage,
présent lors des soirées. « J’ai pris conscience que la voiture n’est pas un mode de déplacement
qui aide à l’effort de lutte contre le changement climatique, je vais sûrement me tourner vers le
co-voiturage. », témoigne une participante.
Je veux
partager
Plusieurs font le constat qu’« il y a trop de voitures avec une seule personne, il faut plus de
co-voiturage ». Un citoyen pense que l’auto-partage entre voisins peut se développer : « prêter
et partager les frais d’une voiture avec ses voisins, évite d’en posséder plusieurs, notamment dans
le cas d’une deuxième voiture ».
Lorsqu’on met les participants en situation d’utiliser l’auto-partage ou le covoiturage, ils sont
freinés par un manque d’information général sur l’accès à l’offre, la réglementation et les prix.
Des contraintes personnelles leur semblent aussi difficiles de dépasser.
Globalement, les participants à la tournée Déclic ont le sentiment que la mise en œuvre de ces
leviers d’actions leur impose des contraintes supplémentaires, que ces systèmes demandent «
une organisation rigoureuse » et « de programmer » car il faut avoir des « horaires et destinations
communs ». Ils n’ont pas envie de « s’entasser dans les transports en commun » ou de perdre du
temps. Ils évoquent une question « d’habitudes » et de « perte de liberté ».
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
25
Une clarification
de la réglementation
et des prix
Les participants de la tournée Déclic ont le
sentiment de « manquer d’information sur les
prix, le fonctionnement de l’auto-partage », et,
pour le co-voiturage sur « qui peut partager des
trajets ».
Ils se sentent bloqués par le coût de l’autopartage et se posent, par exemple, la question
de l’assurance. Certains regrettent un « tarif
plus cher dans les usages occasionnels » mais
aussi l’investissement que de telles pratiques
occasionnent pour une famille complète.
Un développement
de l’offre et du réseau
Déplacement > Co-voiturage
Dire qu’on va tous les jours à la fac
avec 2 places libres !
L’offre d’auto-partage ou de co-voiturage
semblent peu accessible aux participants de
la tournée Déclic. Ils n’identifient pas le « lieu
pour se retrouver pour le co-voiturage ». « L’autopartage n’est pas disponible partout », notamment
dans les « villes périphériques ».
Ils souhaitent « plus de co-voiturage » et
qu’on leur propose « davantage de services de
type Lilas auto-partage » et que l’on favorise
« le co-voiturage des personnes vivant dans les
territoires périurbains et rurbains et travaillant en
ville ». Il est proposé d’établir et de mettre à
disposition une « carte de co-voiturage pour toutes
les entreprises d’une même zone géographique ».
Le co-voiturage,
c’est super rentable
Stop !!!
26
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Des voitures moins émettrices
et une réduction des émissions
avec l’éco-conduite
Les citoyens présents ont un regard critique sur le niveau d’émission de leur véhicule. Ils adoptent déjà
des gestes simples comme « éviter de mettre la climatisation » ou « adopter une conduite apaisée pour
réduire la consommation de carburant et limiter la pollution ». L’éco-conduite permet en effet d’effectuer
« des déplacements plus économiques ».
Les bénéfices de l’éco-conduite sont peu identifiés et sont surtout attendus autour d’une réduction des
dépenses de carburant. Il existe un « manque de connaissance des bénéfices financiers », une « absence
de visualisation des économies faites en temps réel ».
Aperçu des
Propositions
Une offre de formation
et d’informations
Beaucoup ne savent pas où se former à l’écoconduite. Ils suggèrent de « créer des formations
dans les autos-écoles, loueurs de voiture,
concessionnaires » afin de pouvoir déployer la
pratique de l’éco-conduite.
Ils souhaitent être accompagnés dans le choix
de leur véhicule par une information claire. En
effet, de nombreuses questions sont formulées
concernant les types de véhicule et de carburant :
« Je roule au super éthanol, est-ce plus ou moins
polluant que l’essence ? », « Est-ce que le GPL
c’est bien ? ».
Utiliser la voiture
autrement
Le co-voiturage et l’auto-partage
• Une clarification de la réglementation et des prix
> réglementer et clarifier les tarifications et les responsabilités
• Un développement de l’offre et du réseau
> étendre le réseau
> développer l’auto-partage et le V’lille dans les villes en banlieue lilloise
> faire une carte de covoiturage pour toutes les entreprises d’une même
zone géographique
L’éco-conduite
• Une offre de formation et d’informations
> créer des formations dans les autos écoles, loueurs de voiture,
concessionnaires…
> informer sur l’existence de formation
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
27
Pour une
consommation moins
émettrice de gaz
à effet de serre
Les biens consommés dans la métropole lilloise sont pour la plupart produits
ailleurs. Leur fabrication et leur transport engendrent des émissions de gaz à
effet de serre supérieures à celles engendrées par tous les déplacements et les
bâtiments.
Agir sur les pratiques de consommation est donc déterminant.
Il faut notamment :
• agir sur les pratiques alimentaires pour consommer des denrées moins
émettrices de gaz à effet de serre ;
• réduire l’impact environnemental des achats en achetant des produits
plus respectueux de l’environnement et de la santé ;
• réparer, réutiliser et mutualiser les biens.
Manger autrement
Au niveau national, 15 à 25% des émissions de gaz à effet de serre sont dues au secteur
alimentaire. Dans la région Nord - Pas de Calais, ce chiffre atteint 33%.
Préférer des produits locaux et/ou biologiques, et consommer moins de viande sont des
comportements qui permettent de limiter ces émissions et ainsi de lutter contre le changement
climatique. Assez spontanément, lorsqu’on les interpelle sur la problématique du « Manger
autrement », les participants à la tournée Déclic associent deux leviers d’actions, témoignant de
leur appréciation du changement à opérer.
• Les circuits courts et produits de saison, c’est-à-dire « acheter et consommer des
produits locaux », « consommer des fruits et légumes de saison » « ne pas acheter de fraises en
hiver », « faire ses courses chez les producteurs locaux »…Selon, Bruno Cattiau de l’UFC Que
choisir présent lors des soirées Déclic, “les participants comprennent l’impact d’un achat de
poires du Chili ou de raisin d’Afrique du sud sur l’environnement. »
• Les produits issus d’une agriculture biologique, c’est-à-dire « manger bio ».
Certains, qui demandent aussi des collations végétariennes lors des soirées Déclic, identifient la
consommation de viande comme ayant des effets sur l’environnement. Mais peu de contributions
portent sur ce sujet. Celles qui l’abordent soulignent que l’évolution doit plutôt venir des modes de
production que de consommation, c’est-à-dire « interdire les élevages industriels ». Lorsqu’on les
met en situation concrète de « manger autrement », les citoyens présents révèlent de nombreux
freins et besoins, notamment en matière d’identification et d’accès à l’offre, d’exemplarité des
pouvoirs publics, d’urbanisme et de réglementation, de financement et d’information.
28
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Un apport d’information
Les citoyens déclarent ne pas connaître
« l’impact en C02 et plus globalement l’impact
environnemental des produits ».
En réponse, ils proposent :
• “une meilleure connaissance des labels et
de leur signification”
Et vous ?
Quel est
votre avis ?
• “une sensibilisation à un régime alimentaire
moins riche en produits carnés”
• “une indication sur la saisonnalité des
produits”
Une amélioration
de l’offre alternative
et des produits
biologiques
Les participants regrettent « l’excès d’emballage
des produits bios » et le manque d’accès à « un
vrac de bonne qualité ».
Les participants mentionnent sur les tableaux
d’expression des soirées « la méconnaissance des
points de vente de produits locaux et/ou bio »,
le faible développement des Associations pour
le Maintien de l’Agriculture Paysanne (AMAP)
« aux listes d’attente pleines ». Peu nombreuses,
les AMAP ne répondent plus suffisamment à la
demande.
Pour faire face à cette situation les participants
du forum Déclic suggèrent de « structurer des
filières locales ». Par exemple, comme le propose
une participante des soirées Déclic, « en
favorisant les coopératives de ventes directes ».
Certains sont en attente de « sensibilisation et
information sur les réseaux alternatifs » et d’autres
souhaiteraient un « développement de partenariats
entre grande distribution et producteurs ».
Un encouragement
de la production
de produits
(biologiques) locaux
Les participants du forum déplorent de devoir
choisir entre produits issus de l’agriculture biologique et produits locaux car « les produits bio
ne sont pas toujours locaux ». « La provenance
des produits bios induit un fort impact du transport
comme par exemple pour les pommes d’Argentine ».
Ils souhaitent « un soutien à l’agriculture biologique locale ».
Les consommateurs choisissent leurs produits au
« regard du coût d’achat » et de son « effet immédiat sur leur budget », commente l’animatrice de la
thématique. Les participants au forum constatent
une offre de produits locaux insuffisante dans
les rayons et font le lien entre l’inadéquation
de l’offre et la demande et le prix répercuté au
« Il est important de
promouvoir l’usage de
produits bruts pour réduire
l’impact environnemental
de la transformation et du
conditionnement des produits
alimentaires. »
Elise Poisnel, Conseil Régional
Nord Pas-de-Calais, animatrice
d’un atelier du forum Déclic.
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
29
Consommation > cultiver
Chouchou,
ça vient les
petits pois
frais ?
tu n’aurais pas une recette
à base de fleurs ?!
Euh, c’est
un peu tôt !
Aperçu des
Propositions
Une exemplarité des
restaurations collectives
publiques
consommateur. Afin de répondre à ce frein, les
participants identifient 2 besoins :
« multiplier les jardins communautaires, partagés,
familiaux, ouvriers » et « augmenter les surfaces
de production bio et locale pour réduire le coût ».
Cette dernière attente ne relève pas des usages
du grand public mais les participants à la tournée
identifient comme un potentiel levier les règles
d’attribution du foncier. Ils signalent que « les
agriculteurs bio ne trouvent pas de foncier à
proximité de la Métropole » et ont l’impression qu’il
n’y a « aucune volonté politique de développer le
bio et de soutenir globalement les agriculteurs ».
Sur les panneaux d’expression, on peut lire : « il
est important de soutenir l’agriculture biologique
locale afin de préserver l’accès aux terres et d’avoir
une alimentation saine ».
Plusieurs ont exprimé leur regret du « peu de
cantines proposant des produits bio ». Un écho à
l’exemple cité des « repas fournis par le CCAS
livrés en barquettes non recyclables générant un
poids énorme de déchets non récupérables ».
Pour l’éducation des plus jeunes et le soutien à
la filière, les participants à la tournée Déclic
souhaitent « un développement et une
subvention d’une restauration collective bio/
locale ».
Manger autrement
Un apport d’information
• sensibilisation sur les régimes alimentaires (conso de viande etc.)
• sensibilisation aux labels et à leurs significations
• sensibilisation sur les réseaux alternatifs
Une amélioration de l’offre alternative et des produits biologiques
• structurer les filières locales (AMAP)
• développer le vrac de bonne qualité
Un encouragement de la production de produits (biologiques) locaux
• multiplier les jardins communautaires, partagés, familiaux, ouvriers
• soutenir l’agriculture biologique locale
• augmenter les surfaces de culture bio et réduire l’emprise sur les terres agricoles :
favoriser la proximité production/distribution par la réappropriation du foncier
Une exemplarité des restaurations collectives publiques
• développer la restauration collective bio/locale et la subventionner
30
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Réduire l'impact
environnemental
de ses achats
Dans le cadre du Bilan Carbone® de Lille Métropole, l’impact de la fabrication des biens
consommés a été évalué à l’aide d’un outil complémentaire expérimental. D’après cette
étude, la fabrication des biens consommés sur le territoire émet à elle seule plus de gaz
à effet de serre que la totalité des émissions du territoire (>100%). A cela s’ajoutent les
émissions liées au transport des marchandises (14%) et au traitement des déchets (2%).
Si l’on prend en compte le cycle de vie d’un produit dans son ensemble, les émissions de
gaz à effet de serre interviennent lors de sa production (consommation d’énergie et de
matières premières), de son transport, de son utilisation par l’acheteur et de la gestion
du bien en fin de vie (déchet à recycler ou traiter).
Pour réduire l’impact environnemental des achats, certains changements sont à opérer :
adapter la consommation au besoin, trier pour valoriser les déchets et effectuer des
choix de consommation en fonction des critères environnementaux.
La provenance des produits
Et vous ?
Quel est
votre avis ?
Le lien entre l’impact environnemental des produits et le transport occasionné est bien
perçu par certains participants : « Je ne vais pas acheter de choses venant du Pérou, c’est
du simple bon sens », « consommer local et non-mondial ». « Je ne roule qu’à trottinette !
Je ne sais pas d’où elle vient, surement de Chine … j’ai un peu honte » témoigne une dame.
Il faudrait « ne consommer que des produits français MAIS où les acheter ? » interroge un
participant. « Où trouver des produits manufacturés français ? », « Tout est fabriqué en Chine
». Pour Gérard Caby de l’association Les Amis de la Terre Nord présent aux soirées Déclic,
« l’impact du mode et du lieu de production est bien perçu mais le citoyen consommateur
se sent très désarmé pour faire des choix ». Il est en outre difficile d’agir sur la provenance
des produits.
En témoigne l’appel lancé sur les panneaux d’expression « Faites-nous des objets
responsables et formez des artisans ».
Le choix du conditionnement
L’emballage est également identifié comme une source de pollution. Un des participant
propose d’« acheter en gros auprès de producteurs et de redistribuer le tout dans son
quartier, afin de faire des économies, d’avoir de bons produits, de se rapprocher des
habitants de mon quartier et de faire travailler des producteurs locaux… ». D’autres
veulent « acheter en grand format », « préférer le vrac », « favoriser les produits peu
emballés ». Le choix du conditionnement devient un acte de consommation permettant
de réduire les impacts sur le changement climatique. Pour autant, les gros volumes
ne correspondent pas toujours aux besoins qui, pour certains consommateurs sont
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
31
assimilés à du « gaspillage ».
La gestion des déchets
« Utiliser le tri sélectif pour préserver l’environnement », « Recycler ! », « Trier ses déchets
végétaux ». Parallèle de la généralisation du tri dans la Métropole, certains associent
leur gestion des déchets à un acte favorable pour l’environnement.
L’adéquation entre le besoin et la consommation
« consommer plus durable,
un ordinateur dure longtemps
même s’il n’est plus
tendance ».
Un témoin lors d’une soirée.
Moins nombreuses mais témoins d’une prise de conscience croissante, les contributions
des participants à la tournée Déclic soulèvent des réflexions sur les modes de
consommation responsables : « apprendre à nos enfants à consommer moins et mieux »,
« Faire soi-même est une solution », « consommer plus durable, un ordinateur dure
longtemps même s’il n’est plus tendance ».
Pour autant, lorsqu’on les met en situation de réduire l’impact environnemental de leurs
achats, les citoyens laissent apparaître des freins et besoins en matière d’information
responsable sur les produits et leur fabrication, d’offre de produits durables produits
localement et de gestion des déchets.
Une règlementation
de la publicité
Lors des soirées Déclic, certains évoquent « le
formatage du consommateur avec la publicité
des hypermarchés » ou « le développement de
la boulimie de la consommation » et vont même
jusqu’à suggérer d’« interdire les publicités pour
les produits concurrençant les produits locaux »
ou d’« interdire les panneaux publicitaires
électriques ».
Les participants au forum Déclic expriment le
besoin de « limiter quantitativement la place de
la pub sur la voie publique » et de « développer
les « stop pub » sur les boîtes aux lettres ».
Une sensibilisation à
l’impact environnemental
des produits et des
process industriels
« J’aimerais être mieux informé lorsque j’achète
un produit sur son impact écologique» peut-on
lire sur un des panneaux d’expression remplis
lors des soirées Déclic. Une préoccupation
partagée par les participants au forum Déclic qui
« manque(nt) de connaissances sur le cycle de
vie du produit et de l’énergie utilisée » ainsi que
sur « l’impact des différents types d’emballage ».
Pour répondre à ce frein, les participants
souhaitent : « une meilleure lisibilité des
labels, du bilan carbone et de la durabilité des
produits » et « une sensibilisation aux labels et
à leurs significations ».
Pour exemple, certains proposent de généraliser une « information sur les produits
composant l’emballage ».
32
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Un renforcement
de la lutte contre l’excès
de suremballage
Les participants identifient le suremballage
comme un obstacle difficile à contourner
puisque « les produits peu emballés ne sont pas
présents partout », « les produits manufacturés
ne sont pas mis en vrac » et que « peu de
magasins proposent le vrac ».
Ils expriment des attentes telles que « généraliser
la suppression des suremballages inutiles » et
« favoriser les produits peu emballés ».
Un soutien
à la valorisation
des déchets
Ce secteur permet de réduire les émissions de
gaz à effet de serre, mais le grand public ne
le perçoit pas toujours. Selon l’animateur du
stand de prévention déchets, « si l’information
n’est pas présentée clairement, le consommateur
ne fait pas le lien entre les déchets qu’il réduit
et l’impact sur le changement climatique ».
L’information semble donc à développer.
La valorisation des déchets est une
préoccupation prédominante des participants
qui proposent d’aller plus loin par :
> la création d’ « unités de compost collectif (au pied des immeubles ou adapté aux
foyers qui n’ont pas de cours/jardin) ». Très précis, un internaute « pense qu’il faudrait
mettre à disposition des habitants des sacs biodégradables pour les déchets verts (de
cuisine, du jardin...) ceci afin d’éviter que des sacs non-bio se retrouvent dans le circuit
ces derniers étant de loin les plus disponibles dans le commerce » ;
Voilà une
bonne idée !
> l’amélioration du tri sélectif et la « création d’une collecte sélective quand elle n’existe
pas encore ».
Un développement des
produits durables et
alternatifs au jetable
Les citoyens le constatent et l’expriment sur les
panneaux d’expression « les marques créent des
produits à durée de vie limitée ». Pour certains,
il faut « agir sur la durée de vie des produits, il
faut obliger les fabricants à changer », « Il faut
produire durable : un frigo, une machine à laver
devraient fonctionner plus de trente ans ! ». On
peut lire « honte aux fabricants d’ampoules qui
cherchent volontairement à limiter la durée de
vie de leurs produits. Honte aux puces destinées
à limiter la durabilité des produits ».
Les contributions du forum convergent et
expriment le même besoin.
Dans le même esprit, la réparation et la réutilisation des produits sont identifiées
comme des pistes à développer. Les participants déplorent d’ailleurs qu’ « en SAV on
ne trouve pas de pièces détachées facilement » et que « le neuf est souvent moins cher
que la réparation ».
Ces deux pistes font d’ailleurs l’objet d’un atelier à part entière dans le cadre du forum
Déclic. Les besoins exprimés sont développés ci-après.
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
33
Consommer autrement
Aperçu des
Propositions
J’ai pris tout ce qui
me faisait envie !
Je trie.
Je vous laisse les emballages
inutiles, les produits qui ont fait le
tour de la terre, ceux qui ne sont
pas équitables et tous les trucs
chimiques… Je ne garde que ça !
Réduire l'impact
environnemental
de ses achats
Une règlementation de la publicité
• limiter quantitativement la place de la pub sur la voie publique
• développer les « stop pub » sur les boîtes aux lettres
Une sensibilisation à l’impact environnemental des produits et des
process industriels
• faciliter la lisibilité des labels/étiquetage carbone
• sensibilisation aux labels et à leurs significations
• informations sur les produits composant l’emballage
Un renforcement de la lutte contre l’excès de suremballage
Un soutien à la valorisation des déchets
• créer des unités de compost collectif (au pied des immeubles)
• améliorer le tri sélectif et créer une collecte sélective où elle n’existe pas encore
• informer/sensibiliser
Un développement des produits durables et alternatifs au jetable
• rendre visible la durabilité
• développer la réutilisation de produit, la réparation
34
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Réutiliser, réparer,
mutualiser les biens
Il importe de réduire l’achat d’objets qui ne servent qu’occasionnellement ou pour une
courte durée.
Réduire l’impact de la production et de la consommation de produits manufacturés
implique d’acheter moins de produits neufs et ainsi de privilégier la réparation, la
mutualisation et/ou la location de produits. Avec ces 3 leviers d’action apparaissent des
pratiques telles que le réemploi, le troc, le prêt, l’achat collectif…
Le réemploi et la réparation sont les pratiques les plus souvent évoquées par les
participants à la tournée Déclic. Leurs contributions mentionnent qu’ « il faut donner
une deuxième vie aux objets », « réparer plutôt que de racheter », « il est nécessaire de
sensibiliser les entreprises au réemploi informatique ». Une contribution illustre ainsi
cette démarche : « je dépose mes déchets en déchetterie car c’est la loi et au moins c’est
revalorisé… enfin j’espère ».
Les partenaires venant des Ressourceries des Weppes perçoivent une « volonté de se
renseigner et de connaître les structures proposants le réemploi. Les gens semblent prendre
conscience de son utilité. Les participants rencontrés intègrent le fait qu’en achetant
via une structure de réemploi, ils permettent d’économiser les ressources énergétiques
(énergie/matières premières), nécessaire à sa destruction comme celles nécessaires à sa
nouvelle fabrication ».
Ca peut servir
Mais si les contributions témoignent d’un intérêt des participants à proposer des objets
au réemploi, peu de contributions permettent d’identifier s’ils achètent eux-mêmes
d’occasion.
En situation, les participants mettent en lumière les complexités d’usage de la
réparation/réutilisation et de la mutualisation. Le soutien à l’évolution des pratiques
s’avère important que ce soit en termes de sensibilisation/information et de
structuration d’une offre lisible et rassurante.
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
35
Une sensibilisation
à la réutilisation
et la mutualisation
Concernant la réutilisation et la réparation, les
freins sont de deux types :
> le neuf est attractif, jugé « plus performant »,
« plus tendance », répondant à « un effet de
mode » ;
>
le neuf est pratique. Il reste « plus rapide
d’acheter que de réparer, repriser, tracer les
réparateurs ».
Pour ce qui est de la mutualisation des biens,
« la planification induit une perte de liberté/
d’indépendance ».
Pour lever ces freins, les besoins exprimés
portent sur l’information et la valorisation des
expériences de réparation/mutualisation avec
des propositions telles que :
> « créer un site/forum discussion valorisant les
expériences et les initiatives des consommateurs » ;
> « proposer une permanence téléphonique portée
par une collectivité pour répondre aux questions et orienter » ;
> « sensibiliser les entreprises au réemploi du
matériel informatique, du mobilier… ».
Pour plus de visibilité une contribution propose
d’organiser « une journée de la réparation ».
36
Un renforcement
de la garantie de
durabilité des produits
Les participants au forum Déclic évoquent leur
incertitude sur la « réparabilité » des produits et
la « fiabilité de la réparation ».
Pour lever ces freins, ils expriment des attentes
telles que de :
> « augmenter la durée de garantie des produits »
> « créer un label garantissant la qualité
(durable) du produit et son éco-conception »
>
« proposer un contrôle dans le cadre d’une
charte qualité qui pourrait être passée entre
une collectivité et un réseau de réparateurs »
> « rendre visible la durabilité du produit »
Un développement
de l’offre de service
de réparation
et de location
L’acte de réparer ou de louer engendre certaines
interrogations : « On ne sait pas ce qui est
réparable ou pas », « comment analyser la
valeur d’une réparation ? », « où trouver le
bon réparateur à proximité ? », « où trouver
les pièces ? », « il n’y a pas toujours d’offre
ni de réseau de distribution identifiables »,
« l’affichage des prix est peu lisible »…
Les ateliers du forum, ont permis de dégager
quelques solutions :
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
> « le soutien aux associations de quartiers alimentant le lien social et l’éco-citoyenneté
telles les Systèmes d’Echange Locaux (SEL) et
les points relais, ou le retour de conciergeries
d’entreprises et/ou d’administrations qui permettraient de multiplier les points de retour
des objets à réparer ; et généraliser les ressourceries ».
> « développer le réemploi en sortie de déchetteries » ;
> « créer un répertoire des acteurs qualifiés avec
un avis donné par les consommateurs via un
forum de discussion » ;
> « mettre en réseau des réparateurs multimarques ».
Une dynamisation
de la formation à
la réparation
Une clarification de
l’organisation de la
mutualisation de biens
Lorsqu’on les met en situation de devoir réparer et/ou réutiliser un bien, les participants du
forum Déclic expriment leur difficulté de passer
à l’action par « le manque de polyvalence des
réparateurs », « la difficulté de juger la crédibilité d’un réparateur », « l’utilisation croissante
de l’électronique qui oblige une expertise », le
double rôle des réparateurs également vendeurs
qui « préfèrent provoquer l’achat ».
Il importe selon eux de :
> « redynamiser la filière de formation et de
transmission du savoir » ;
> « réaliser une étude sur le potentiel emploi de
la filière » ;
> « promouvoir les métiers de la réparation » ;
> « soutenir la formation pour l’autoréparation ».
Pour les participants au forum Déclic, mutualiser ses biens semble compliqué que ce soit pour
« trouver la personne digne de confiance », « partager les responsabilités d’achat, de dégradation,
d’assurance » ou pour « organiser le partage de
l’objet et sa disponibilité quand nécessaire »…
Ils expriment le besoin de faciliter cette pratique par :
> « la création de plateformes de mutualisation
à l’échelle d’un immeuble ou d’une rue ou d’un
quartier, avec des contrats clairs ». Il ressort
des échanges le souhait que la collectivité
soutienne « des premières expérimentations
pilotes en finançant par exemple une part du
matériel mutualisé, un lieu de stockage, un
soutien dans l’organisation à mettre en place. »
« Lors de l’atelier animé à
l’occasion du Forum Déclic,
j’ai pu apprécier la qualité
et le niveau des échanges
sur la thématique du
réemploi et de la réparation.
Les interventions étaient
relativement homogènes.
Chacune d’entre elles a permis
de faire avancer le contenu
des propositions et attentes
qui ont fait l’unanimité à
l’issue des débats.
Je me permettrais juste
d’ajouter à ces contributions
citoyennes une réflexion sur
le soutien à la création de
« Maisons de la réparation
- location», à l’image
des maisons de la santé.
Regrouper ces activités en un
même lieu permettrait une
plus grande visibilité et des
économies d’échelle. »
Raphaël Vial, Conseil Régional
du Nord Pas-de-Calais,
animateur d’un atelier du
forum Déclic
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
37
Consommation > Réemploi
Aperçu des
Propositions
Hé hop, aux encombrants
ces vieilleries
Chouchou, je viens de trouver ces
chaises trop top chez un brocanteur
et je me suis inscrite à un cours de
rempaillage avec les copines
Enfin, le réemploi,
ça occupe
Réutiliser, réparer,
mutualiser les biens
Une sensibilisation à la réutilisation et la mutualisation
• créer un site/forum discussion, permanence téléphonique (valorisation expérience)
• sensibiliser les entreprises au réemploi informatique
• créer une journée de la réparation
• créer une maison de la réparation/location
Un renforcement de la garantie de durabilité des produits
• augmenter la durée de garantie des produits
• rendre visible la durabilité du produit
• créer un label qualité du produit, éco conception, étiquetage carbone avec un
contrôle
• proposer un contrôle dans le cadre d’une charte qualité qui pourrait être passée
entre une collectivité et un réseau de réparateurs
Un développement de l’offre de service de réparation et de location
• soutenir les associations de quartier (point relais) et généraliser les Ressourceries
• développer le réemploi en sortie de déchetteries
• créer un répertoire des acteurs qualifiés
• mettre en réseau des réparateurs multimarques
Une dynamisation de la formation à la réparation
• redynamiser la filière de formation à l’auto-réparation et transmission du savoir
• réaliser une étude sur le potentiel emploi de la filière
• promouvoir les métiers de la réparation
Une clarification de l’organisation de la mutualisation de biens
• créer une plateforme de mutualisation avec contrats clairs
• soutenir une expérimentation dans des quartiers tests
• soutenir les associations de quartiers
38
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Pour une
réduction
de l'impact
des logements
L’habitat à lui seul représente 19% des émissions de GES de la métropole,
notamment par la consommation d’énergies fossiles, essentiellement pour le
chauffage. La réduction de la consommation énergétique des logements représente donc un gisement potentiel considérable pour réduire les émissions.
La diversité du territoire métropolitain implique un habitat aux typologies
variées, des maisons et des immeubles en zone urbaine ou semi-rurale, neufs
et anciens (70% des émissions liées à l’habitat sont issues des logements
construits avant 1975).
Son étendue entraîne une densité des flux de circulation automobile au sein
même de la métropole. Les déplacements de proximité représentent près de la
moitié des émissions de gaz à effet de serre liées au déplacement de personnes.
Pour avoir un impact sur la réduction des gaz à effet de serre liés au logement,
les habitants peuvent diminuer leurs dépenses énergétiques ou développer la
production d’énergies renouvelables. Ils peuvent également prendre en compte
l’impact de la localisation de leur logement sur leurs trajets et le niveau de
consommation énergétique du bâti.
Bien choisir
son logement
Le lieu et le type d’habitation influent sur les consommations d’énergie. Le
choix du logement peut avoir des effets sur les consommations énergétiques
que ce soit en location, en accession à la propriété ou en faisant construire.
Il s’agit donc de savoir reconnaître un logement économe globalement : en prenant en
compte la proximité avec les services, les réseaux de transports, le coût de la voiture,
la performance énergétique de l’habitation, les matériaux de construction respectueux
de l’environnement, etc.
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
39
Logement > Bien choisir
Chouchou, nous allons investir
durablement dans une maison
super HQE à la campagne.
À nous les économies d’énergie !
Bien sûr, il me faudra
un 4x4, une petite
voiture pour toi,
un scooter pour le
fiston et une grosse
tondeuse à gazon.
Je préfère un appartement HQE
en ville, proche du métro… Et pour
les économies, je sais comment les
employer… à proximité !
Spontanément les visiteurs rencontrés lors de la tournée Déclic n’ont pas de vision
globale de l’impact de leur lieu d’habitation sur leurs émissions de gaz à effet de serre.
Et même lors du forum, « le choix du logement en fonction de la distance avec le lieu de
travail n’a pas été abordé lors de l’atelier » commente Ann-Gaël Béard de l’Espace Info
Energie « nous avons traité uniquement le thème de la performance énergétique. Or, on
peut choisir un logement économe mais être loin de son lieu de travail et donc les gaz à
effet de serre « gagnés » par l’habitation sont perdus par les gaz à effet de serre produits
pour le transport individuel, surtout s’il y a utilisation du véhicule motorisé personnel ».
Lorsqu’on les interroge sur l’impact de leur lieu de vie sur leurs déplacements, les
personnes présentes en témoignent « c’est un critère que l’on ne prend pas en compte ».
Pourtant lors des soirées, Thomas Ragazzi de l’Agence de Développement et d’Urbanisme
de Lille Métropole souligne « qu’en prenant appui sur les panneaux de l’exposition sur
la densité urbaine et avec des exemples concrets, les participants font le lien entre :
étalement urbain, place de la voiture, niveau de densité acceptable, différentes formes de
typologie urbaine et les émissions de GES » et constate que « les trajets domicile- travail
représentent un sujet de préoccupation ainsi que l’ensemble des mesures en faveur des
économies d’énergie. La nécessité d’une plus grande sobriété semble admise. »
Plusieurs freins rendent prioritaires d’autres préoccupations que celle du choix du
logement :
> le coût du logement : « problème de coût des logements en centre ville car il y a peu
d’offres »,
> la qualité de vie : « meilleure qualité de vie en campagne », « l’offre scolaire n’est pas
toujours de qualité dans certains milieux urbains »
> l’accès à l’espace : « manque d’espace, de nature, de loisir, …en ville », « volonté
d’accéder à de la maison individuelle avec jardin » …
Afin d’intégrer davantage les critères d’impact en C02 dans le choix de leur logement, les
participants ont besoin d’une législation cohérente, d’une offre et d’un aménagement
adéquats.
Une adaptation
de la législation
40
Certains participants aux soirées Déclic
expriment leurs difficultés pour isoler leur
logement alors que la règlementation sur le
patrimoine est très contraignante. En témoigne
ces contributions : « Je voudrais isoler ma
maison par l’extérieur mais c’est très compliqué
administrativement en plus d’être très cher », il
faudrait instaurer des « mesures dérogatoires
pour des projets de densification urbaine ».
Ce type d’incohérence est montré du doigt par
les participants. Pour y faire face ils souhaitent
une « fiabilité des bâtiments neufs (respect et
vérification de la RT2012) », une « recherche
de cohérence entre l’urbanisme et la législation
pour le thermique », ce qui pourrait passer par
la création « d’un observatoire des incohérences/
incompatibilités (ex : patrimoine / installation
extérieure) ».
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Un aménagement du
territoire
Dans la perspective de réduire les émissions de
gaz à effet de serre globalement en choisissant
son lieu d’habitation, certains aménagements
du territoire sont préconisés : « favoriser le développement des activités et de l’emploi dans les secteurs péri et rurbains afin d’endiguer
les migrations pendulaires excessives », et « freiner l’extension des zones pavillonnaires et
encourager la mixité des fonctions dans les nouvelles opérations d’aménagement urbain ».
L’aménagement doit aussi laisser une place aux espaces naturels, évoqués comme un
besoin lors du micro-trottoir. Un participant aux soirées Déclic, écrit même la nécessité
selon lui de « replanter des arbres ».
J'ai des projets
Une diversification
de l’offre immobilière
Pour un participant, « le manque d’offre en
logement HQE » ne permet pas de « choix » sur
la performance énergétique de son logement.
De plus « la rareté des logements » entraîne également une « pression financière ».
Ainsi lors des soirées, certains expliquent « il faut de la diversité dans les logements,
plus de créativité dans les formes locatives », par exemple, « favoriser les maisons en
matériaux recyclés ».
Aperçu des
Propositions
Une diffusion
de l’information
« Le manque d’information sur l’étiquette énergétique et le manque de crédibilité des diagnostics de performance énergétique » est évoqué
comme un frein.
Ainsi, peut-on en déduire qu’informer et sensibiliser à cette approche globale des émissions
de gaz à effet de serre pourrait aussi permettre
de faire évoluer les comportements.
Bien choisir son logement
Une adaptation de la législation
• rendre cohérent rénovation/urbanisme/patrimoine /densification urbaine
• créer un observatoire des incohérences/ incompatibilités
Un aménagement du territoire
• favoriser le développement des activités et de l’emploi dans les secteurs péri et
rurbains afin d’endiguer les migrations pendulaires excessives
• freiner l’extension des zones pavillonnaires et encourager la mixité des fonctions
dans les nouvelles opérations d’aménagement urbain
Une diversification de l’offre immobilière
• HQE, maison en matériaux recyclés
Une diffusion de l’information
• Sur la performance énergétique
• Sur l’approche globale des émissions de CO2 suivant le choix du lieu d’habitation
41
Réduire les
dépenses
énergétiques
Dans la métropole 2/3 des émissions de gaz à effet de serre liées à l’habitat sont
issues des logements individuels, 1/3 des logements collectifs.
Spontanément, les participants à la tournée Déclic associent la réduction des
dépenses énergétiques de leur logement à la réduction de leur consommation
électrique (lumière et appareils électroniques). Les animateurs des Espaces InfoEnergie l’expliquent ; « l’impact sur le climat n’est pas perçu mais la facture d’énergie :
oui ! ». Pourtant la grande partie des dépenses énergétiques est due au chauffage
(gaz, fioul ou électricité).
Dans les gestes quotidiens, certains mentionnent « on éteint la lumière quand on
regarde la télé et on allume une veilleuse, mais pas les halogènes », et d’autres ont
décidé « d’installer des prises avec interrupteurs pour éteindre tous les appareils en
veille ». D’autres abordent globalement la question, agissant sur la consommation
énergétique entière de leur logement : « je n’utilise que des lampes économiques, je
fais attention aux heures pleines et heures creuses, je n’utilise le chauffage qu’en cas de
besoin et l’appartement a été choisi par rapport à son exposition au soleil ». C’est ce
vers quoi l’on tend dans une démarche de lutte contre le changement climatique.
Les animateurs de l’Espace Info-énergie présents aux soirées confortent aussi ces
démarches : « économiser l’énergie est la première chose à faire ». « Tout le monde peut
faire des économies par de petits gestes ».
On les appelle généralement les éco-gestes. Pour d’autres consommations dans le
logement, de même que pour la réduction de la consommation d’électricité (hors
chauffage), certains participants partagent leurs bonnes pratiques. Certaines
portent sur d’autres thématiques que celles proposées dans les stands. Ces
contributions spontanées montrent que ces bonnes pratiques liées, directement
ou indirectement, à des préoccupations environnementales, sont intégrées dans
la vie quotidienne.
• la préservation de la ressource en eau (« moins de bains, plus de douche,
même pour les enfants » ; « récupérer et utiliser l’eau de pluie pour les toilettes
et l’arrosage des plantes »…) ;
• la qualité de l’air (« Je me préoccupe de l’impact des polluants sur la santé »,
« Quels choix effectuer pour isoler ou aérer adéquatement la maison »…).
42
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Au-delà des éco-gestes quelques contributions témoignent de l’intention
d’agir sur le bâti et l’isolation du logement. Un citoyen partage ainsi son projet de « construire une maison en torchis ». Néanmoins, la plupart révèlent que
ces démarches se confrontent à un manque d’information et à de nombreuses
questions, comme les échanges avec les Espaces Info Energie (EIE) le prouvent :
« Comment faire pour économiser l’énergie ? Comment isoler ma toiture ? Comment choisir mon isolant ? Quel matériel utiliser ? Où peut-on trouver une liste d’artisans qualifiés ? Est-ce que je dois changer ma chaudière de 20 ans ? Quelle énergie dois-je utiliser
pour moins consommer ? Est-ce vraiment utile ? Est-ce fiable ? Qu’est-ce qu’un diagnostic
de performance énergétique ? »… Globalement les choix ne semblent pas simples.
L’approfondissement de la problématique en atelier lors du forum a permis
d’identifier les freins et besoins des citoyens pour agir sur la rénovation des
logements. Les échanges ont révélé des axes d’accompagnement tels que
l’information et la sensibilisation, la professionnalisation des acteurs, l’évolution
de la législation et le soutien financier des ménages.
Un développement
de l’accompagnement
neutre, fiable et connu
« Je ne sais pas ce qu’il faut faire », « ça me
semble difficile de mettre en œuvre des travaux
d’isolation », « je manque de compétence (actualisation aux nouvelles techniques, etc…) », « l’offre
n’est pas assez visible »… beaucoup se sentent
démunis pour engager la rénovation de leur maison. Ils indiquent manquer de connaissances pour
choisir le bon équipement, les bons matériaux,
les éléments prioritaires à rénover dans leur logement… et craignent d’être trompés.
« Savoir qui contacter et comment », « avoir des informations fiables sur les impacts
santé et l’efficacité des travaux à engager », « avoir un diagnostic indépendant chez
soi sur les infos et les prix adaptés à notre logement », « disposer d’une traçabilité et
d’une transparence des circuits de matériaux et des règles de leur mise en œuvre »…
Pour répondre à ces besoins, ils imaginent des solutions telles que « mieux valoriser les
Espaces Info-Energies et augmenter leurs équipes », « développer une filière locale de
matériaux d’isolation écologiques », « créer une base de données filières/ produits pour
faire un choix raisonné », « créer un guichet unique de conseil (copropriétés, bailleurs,
particuliers) ».
« On peut choisir un logement
économe mais être loin de
son lieu de travail et donc
les gaz à effet de serre
“gagnés“ par l’habitation
sont perdus par les gaz à
effet de serre produits pour le
transport individuel, surtout
s’il y a utilisation du véhicule
motorisé personnel ».
Co-animatrice de l’atelier
au forum.
Une clarification
de la consommation
effective des logements
et un retour sur
investissement
« Je suis propriétaire, j’ai fait des travaux, j’aimerais pouvoir évaluer la réduction de ma consommation », témoigne un participant du forum. Motiver
l’initiative de rénover semble être un levier déterminant.
Les participants expriment le besoin de : « pouvoir estimer/évaluer la réduction de la consommation (par période et par appareil) », « favoriser la
visibilité des retours sur investissement et retours
d’expérience ».
A titre d’exemple certains proposent de « faire
une thermographie aérienne de l’ensemble du territoire comme l’ont fait Lille, Roubaix,
Dunkerque afin d’aider les propriétaires qui souhaitent réaliser des travaux d’efficacité énergétique » ou encore d’ « organiser des visites comme la maison témoin de Templeuve ».
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
43
Un soutien à la
professionnalisation des
acteurs
Pour certains, il est parfois difficile de trouver l’artisan qui répondra à leurs besoins. Ainsi
ce participant d’une soirée Déclic qui explique :
« J’ai décidé de construire une maison en torchis,
mais je ne trouve pas d’artisans qualifiés ».
Dans le même esprit, les participants à l’atelier
le jour du forum souhaiteraient être certains du
professionnalisme des acteurs qu’ils sollicitent.
Ils proposent donc :
> « la formation des artisans aux nouvelles techniques/matériaux »
> « la création d’un référentiel des acteurs qualifiés
et éthiques notamment pour les Diagnostics de
performances énergétiques ».
Un soutien financier
La question de la capacité financière des citoyens
à engager des travaux a été plusieurs fois évoquée
comme un frein. Tel cet internaute qui explique :
« Prenons l’exemple d’une petite maison de 1930,
souvent le premier achat d’un ménage (autour
de 150 000 euros). L’autre jour, sur France 3, un
reportage indiquait qu’il fallait 120 000 euros pour
isoler une telle maison ». Sur les panneaux d’expression à disposition lors des soirées, on peut
lire « je souhaite réduire mes dépenses énergétiques mais j’ai besoin d’aide car je suis chômeur ». « Les baisses des aides pour engager des travaux » sont collectivement formulées
comme une difficulté par les participants au forum. Ils demandent de mettre l’accent sur
« Les aides financières et subventions », « être aidé et appuyé pour des études/ diagnostics
globaux avant, travaux et investissements (domaines croisés, organismes, énergie) ».
Un renforcement de
l’attention concernant
les logements collectifs
Isoler ou améliorer un mode de chauffage en
appartement n’a pas de sens s’il est mené de
manière individuelle. L’obligation d’une approche
collective de la réhabilitation ou de la rénovation
au sein de la copropriété ou entre locataires et
propriétaires nécessite une attention particulière
car elle complique l’engagement des citoyens.
Aussi, faut-il, selon les participants du forum,
« inciter à isoler et rénover les logements et équiper les appartements avec des systèmes moins
énergivores ». Pour ce faire, ils indiquent la nécessité d’une implication de la collectivité publique
pour collaborer avec les bailleurs.
Pour ce qui est des co-propriétés, afin de faciliter les démarches de rénovation, les participants au forum proposent :
> que soient menées des « études globales et conseils personnalisés » ;
> de pouvoir bénéficier d’une « aide spécifique aux copropriétés (syndic) » ;
> que soit envisagée la « mutualisation des travaux : achats groupés et échange de savoir
faire » ou encore la rénovation à l’échelle d’un quartier pour « grouper les travaux et faire
des économies ».
44
Aperçu des
Propositions
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Réduire les dépenses
énergétiques
Un développement de l’accompagnement neutre, fiable et connu
• fournir des informations fiables sur les impacts santé, l’efficacité
• « traçabilité » et transparence des circuits de matériaux et des règles de leur
mise en œuvre
• développer une filière locale de matériaux d’isolation écologiques
• créer une base de données filières/ produits pour faire un choix raisonné
• augmenter le nombre de consultants EIE, mieux valoriser leur rôle et le faire
connaître
• créer un guichet unique de conseil (copropriétés, bailleurs, particuliers)
Une clarification de la consommation effective des logements et un
retour sur investissement
• pouvoir estimer/évaluer la réduction de la consommation
• favoriser la visibilité des retours sur investissement et retours d’expérience
Un soutien à la professionnalisation des acteurs
• former des artisans aux nouvelles techniques/matériaux
• créer un référentiel des acteurs qualifiés et éthiques notamment pour les DPE
• offrir aide et appui pour des études/ diagnostic global avant, travaux et investissement
Un soutien financier
• aide et appui pour des études/ diagnostic global avant, travaux et investissement
(domaines croisés, organismes, énergie)
Un renforcement de l’attention concernant les logements collectifs
• inciter les bailleurs à isoler et rénover les logements et équiper les logements avec
des systèmes moins énergivores
• offrir un aide spécifique aux copropriétés (syndic)
• mutualiser les travaux et rénover par quartier entier pour grouper les achats
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
45
Produire
des énergies
renouvelables
Sur le territoire métropolitain, 80% des émissions liées aux bâtiments sont
issues de la consommation d’énergies fossiles. Les énergies renouvelables, elles,
constituent une source quasi-inépuisable et donc un potentiel pour la réduction
des émissions de GES du territoire mais aussi son adaptation.
La possibilité de remplacer les consommations d’énergies fossiles ou d’électricité
par des énergies renouvelables (EnR) pourrait prendre la forme d’une participation
à un projet collectif d’installation.
Lors des soirées Déclic, les participants témoignent d’une prise de conscience sur
l’intérêt de développer les énergies renouvelables. Sur les panneaux d’expression,
on peut lire qu’il faut « encourager les énergies renouvelables », « installer plus de
panneaux solaires pour l’électricité, le chauffage de l’eau et le chauffage », « utiliser
plutôt l’énergie solaire, éolienne et bio massique »…
Pour autant, ils ne sont que quelques-uns à envisager l’installation d’équipements
énergies renouvelables et sont principalement venus se renseigner : « J’ai décidé
d’installer un puits canadien hydraulique », explique un participant à une soirée.
« J’envisage de mettre un chauffe-eau solaire mais je voudrais savoir si c’est vraiment
efficace », témoigne un autre. « Etes-vous satisfaits de l’installation de vos panneaux
photovoltaïques ? », demande-t-on à l’association Solaire en Nord. Pour cette
dernière, « les freins sont encore nombreux. Au cours de la soirée, une vingtaine de
personnes se sont renseignées ».
Lors du forum Déclic, un atelier dédié aux énergies renouvelables a permis de
mieux appréhender les freins et attentes des citoyens sur le sujet. Le passage à
l’acte demande des évolutions de l’information, du financement, de la législation
et l’assurance d’un savoir-faire des installateurs.
46
Freins rencontrés
et mesures attendues
par les habitants
Une sensibilisation
à l’efficacité des
équipements et à leurs
impacts
Une adaptation de la
réglementation urbaine
Un financement de la
production d’énergie
renouvelable
Les personnes présentes au forum expriment leur
manque d’information : « Où trouver des informations sur l’énergie thermique ? », « Je ne connais
pas les offres », « je ne suis pas sûr que ma production évite une production ailleurs », « je regrette
le manque d’information et la désinformation »…
Ils ont besoin de :
> « une promotion des installations, une visualisation des équipements ». Les participants du
forum suggèrent que « des particuliers qui ont
installé un équipement l’expliquent à d’autres
personnes qui ont le même projet », de « faire
connaître aux citoyens la possibilité de privilégier un distributeur d’énergie EnR » ou encore de
« définir un projet pédagogique de visite pour les
élèves et les adultes ».
> « organismes indépendants (nationaux ou européens) qui mesurent et informent de l’impact des
filières, en terme économique et sanitaire »
> « une Agence Locale de l’Energie et des Espaces
Info Energie renforcés ».
Un visiteur s’interroge : « Pourquoi en France les
panneaux solaires doivent être intégrés dans la
tuile alors qu’en Belgique ils sont sur les toits ? ».
Un citoyen plus averti précise « le Plan Local d’Urbanisme empêche l’installation d’éolienne dans
mon jardin ».
Le besoin de « révision des règles par rapport aux
nouveaux objectifs » émerge des échanges du forum
Déclic. Pour les participants, il faut « identifier le
développement durable dans les règles » et « favoriser des zonages de développement des EnR sur
lesquels engager le débat politique pour modifier
puis réviser le plan d’urbanisme ». Plus précisément
encore, des « autorisations collectives d’urbanisme
sur l’équipement (ex : centrale photovoltaïque sur
un rang de maisons) » sont souhaitées.
« je n’utilise que des lampes
économiques, je fais attention
aux heures pleines et heures
creuses, je n’utilise le
chauffage qu’en cas de besoin
et l’appartement a été choisi
par rapport à son exposition
au soleil »
Un témoin lors d’une soirée.
Une contribution sur les panneaux d’expression
indique : « Les panneaux photovoltaïques sont
chers et le rachat par EDF est faible. Il faut 10 ans
pour amortir l’installation, ça ne vaut pas le coup.
De plus, il faudrait que le matériel puisse être utilisé au moins pendant 20 ans ».
Le « coût à l’achat et le retour sur investissement »
est également un frein évoqué par les participants du forum qui proposent d’« affecter la taxe
sur l’électricité à un soutien aux EnR et à la rénovation thermique ».
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
47
Un soutien aux
installateurs
compétents
Les participants aux soirées Déclic semblent
se méfier du professionnalisme des installateurs. Certains écrivent même sur les panneaux
d’expression que « beaucoup d’installateurs sont
incompétents » et que « les commerciaux utilisent
de faux arguments qui mettent en avant la rentabilité ». Un citoyen explique « les progrès technologiques sont trop rapides ».
Le besoin de « promouvoir la compétence reconnue des professionnels » et de « développer
une compétence technique installation/ maintenance/ entretien » est identifié.
Une exemplarité des
institutions
Aperçu des
Propositions
Les participants des soirées interpellent : « Pourquoi n’impose-t-on pas le solaire dans toutes les
constructions de logements sociaux ? ». Il faudrait
« équiper les bâtiments officiels de panneaux photovoltaïques », « installer des panneaux solaires
sur les bâtiments publics ».
Lors du forum, les participants proposent également d’ « expérimenter à l’échelle communautaire l’éolien en couplant ou mutualisant avec l’investissement citoyen (Cigales) » et de
« définir tous les segments de la filière à développer au niveau communautaire en intégrant
la compétence technique installation/ maintenance/ entretien ».
Produire des énergies
renouvelables
Une sensibilisation à l’efficacité des équipements et à leurs impacts
• promouvoir les installations, montrer des équipements
• définir un projet pédagogique pour les élèves et les adultes
• faire connaître aux citoyens la possibilité de privilégier un distributeur d’énergie ENR
• développer des organismes indépendants (nationaux ou européens) qui mesurent
et informent de l’impact des filières, en terme économique et sanitaire
• créer une Agence locale de l’Energie et renforcer les Espaces Info Energie
Une adaptation de la réglementation urbaine
• identifier et réviser les règles d’urbanisme en intégrant le développement durable
et les nouveaux objectifs (en vue du développement des EnR)
Un financement de la production d’énergie renouvelable
• affecter la taxe sur l’électricité à un soutien aux EnR et à la rénovation thermique
Un soutien aux installateurs compétents
• promouvoir la compétence reconnue des professionnels
• développer une compétence technique installation/ maintenance/ entretien
48
Bilan de la démarche
participative et perspectives
49
Bilan de la démarche
participative et perspectives
La tournée Déclic et ce Livre blanc climaténergies participent d’une volonté de Lille
Métropole de co-construire le Plan climaténergies territorial. Cette démarche partenariale de mobilisation du grand public
est essentielle car « l’institution communautaire est éloignée des citoyens, d’où l’idée d’avoir une
réflexion plus locale pour un travail sur la durée
avec les associations, les communes… », comme
le souligne un partenaire.
Tout comme les propositions issues
de la démarche partenariale menée en
2009/2010 avec les acteurs économiques,
institutionnels et associatifs du territoire,
soirées
soirées
les
contributions des participants à la
forums
forums
44
CONT R
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Le travail participatif mené mobilise le
territoire à tous les niveaux. La collaboration des partenaires au Plan climaténergies est cruciale. Afin de poursuivre
la démarche initiée, de la renforcer et
l’optimiser les partenaires ont été invités à
s’exprimer au cours d’une réunion, en juillet 2011.
3 mai
pourpour
comprendre
comprendre 3 mai
QUESNOY-SUR-DEULE
pourpour
participer
participer QUESNOY-SUR-DEULE
Salle Festi’Val
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pourpour
contribuer
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12 mai
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Salle Concorde
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Conception : resonance.coop
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Adapter
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déplacements
déplacements
La dernière phase de l’élaboration du Plan
climat-énergies, réalisée également en
groupes de travail, permettra de finaliser
collectivement la stratégie territoriale de
lutte contre le changement climatique
avec des objectifs chiffrés.
VILLENEUVE
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Conception : resonance.coop
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tournée Déclic, rassemblées dans ce Livre
blanc climat-énergies viennent donc, dès
la fin 2011, alimenter l’écriture du plan
d’actions.
Adapter
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mon
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logement,
logement,
consommer
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1
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Adapter
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consommation
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Quelques retours sur la Démarche d’Echange sur le CLImat
avec les Citoyens
17 mai
17 mai
> Evénements
> Evénements
interactifs
interactifs
HAUBOURDIN
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et conviviaux
et conviviaux
pour pour
Hôtel Hôtel
de Ville
de Ville
toute toute
la famille
la famille
> Animations
> Animations
ludiques
ludiques
et pédagogiques
et pédagogiques
24 mai
24 mai
> Conférences
> Conférences
Hôtel Hôtel
de Ville
de Ville
> Espaces
> Espaces
de de
propositions...
propositions...
Entrée
Entrée
libre et
libre
gratuite
et gratuite
de 17h
deà17h
22hà 22h
TOURCOING
TOURCOING
Adapter
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son son
logement
logement
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les meilleurs
les meilleurs
conseils
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réduire
réduire
vos productions
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de gaz
de àgaz à
effet effet
de serre.
de serre.
L’objectif de la tournée Déclic est de toucher
des citoyens aux niveaux de sensibilisation
planclimat.lillemetropole.fr
planclimat.lillemetropole.fr
et d’appropriation
du changement climatique, de ses enjeux, et des leviers d’actions
possibles, très hétérogènes. Le bilan réalisé
avec les partenaires révèle que globalement
le public qui s’est déplacé était sensibilisé
mais pas toujours. Un acteur partenaire
souligne que « le public avait globalement des
notions de protection de l’environnement ». Il précise que, pour lui, « le plaisir ultime fut de discuter avec des personnes qui passaient par là sans être
sensibilisées » et que « les participants n’étaient pas
tous au fait des possibilités d’action. On a réussi à les
relancer vers d’autres acteurs ».
22/03/1122/03/11
15:25 15:25
Un participant enthousiaste écrit « On a
vécu un vrai mouvement citoyen et participatif ».
D’autres ont plutôt remarqué l’organisa50
tion « L’abord des salles était sympa : géant, carriole… La disposition des stands en arc de cercle
conviviale… ».
Le travail mené par les associations partenaires est remarqué « Les stands étaient enrichissants, les contenus excellents, les contacts très
bons… », « Les associations ont vraiment fait preuve
d’inventivité ». « Il y a eu une belle créativité des associations » qui proposent , par exemple, d’identifier l’impact carbone de ses déchets ou
de visualiser sur une maquette de maison
les pertes d’énergie possibles, ou de faire
un test pour vérifier sa connaissance des
règles d’éco-conduite… Les associations
elles-mêmes rapportent leur avis : « C’est toujours intéressant de rencontrer d’autres partenaires,
de discuter ensemble, de trouver de l’info et de poser
des questions ».
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La décentralisation sur le territoire communautaire est également appréciée.
« L’initiative d’aller en proximité et de décloisonner
les soirées sur le territoire tout en créant des temps
forts collectifs était intéressante » : « Quand les événements sont locaux et près de chez eux les gens se
déplacent ». Mais elle constituait également
un risque car « en choisissant des lieux externes à
Lille, il faut faire déplacer les gens et donc ce sont les
plus motivés qui viennent ».
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Au terme de cette démarche, la participation globale des citoyens peut être jugée
faible par certains « 660 personnes aux soirées, c’est peu », « Il n’y a pas eu de participation
massive». Un partenaire considère que « La
participation, moyenne, est regrettable par rapport
à l’investissement en carbone et l’énergie humaine
déployée ». Mais les partenaires reconnaissent également que « le public touché
représente peu et en même temps beaucoup car le
sujet ne fait pas envie, soyons honnêtes ».
Des améliorations possibles de la démarche de concertation
Une nécessité de s’appuyer sur tous les
réseaux existants sur le territoire
« Il faut un gros travail de mobilisation du terrain
en amont pour attirer du monde et faire venir des
citoyens lambda » soulignent les communes
partenaires qui ont par exemple travaillé
avec « les centres sociaux, les MJC ». L’implication « des représentants communautaires …
comme les agents de communes » est aussi à
amplifier.
Aux côtés des communes et des acteurs du
déplacement, de l’habitat et de la consommation, il semble aujourd’hui souhaitable,
selon certains partenaires, de « mobiliser des
acteurs qui ne sont pas dans l’environnement (associations/ structures sportives, culturelles…) pour
sortir des réseaux d’initiés ».
Une réflexion à mûrir pour renforcer
l’apport d’éléments directement
utilisables par le visiteur
« Les gens ont trouvé des conseils, des informations »
lors des soirées et du forum Déclic mais « à
côté des associations qui informent, il faudrait aussi
proposer des alternatives et solutions pratiques »
conseillent les partenaires. L’abonnement
auto-partage est cité comme exemple
« pour passer directement à l’acte en rentrant chez
soi » ou encore « faire venir des professionnels ? ».
Mais, à l’issue des échanges entre partenaires, il semble également délicat « d’allier
associations et ‘vendeurs’, sauf à prévoir un passage
‘obligatoire’ par les associations pour défricher les questions à poser avant d’aller sur l’aspect commercial ».
Comme le rappelle un partenaire : « Souvent
dans ce genre de manifestation ce n’est pas toujours
facile de faire le 1er pas vers les stands. Si un animateur va à la rencontre des participants, ça peut
casser cette barrière. Alors, si certains n’osent pas
parler aux personnes des stands, ils ont quand
même l’information ».
Des idées pour renforcer l’attractivité de
ce genre d’événements
Les partenaires en sont convaincus : « On
a besoin d’un produit d’appel pour séduire ». Parmi les propositions faites dans ce sens,
ils imaginent « miser sur une triple motivation
(bénéfices économique/écologique/santé) et pas
seulement ‘changer votre mode de vie’ », « rendre
la manifestation encore plus sexy avec des lots à
gagner comme par exemple un vélo », « organiser
une collecte de piles usagées et/ou de bouchons,
avec comme objectif de battre le record de l’année
précédente », « attirer les familles en proposant des
ateliers et gardes pour enfants »…
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
Bilan de
la démarche
participative
et perspectives
51
Un besoin d’aller encore plus
à la rencontre du public…
Si les 700 participants de la tournée constituent une représentation suffisante en vue
de l’élaboration du Livre blanc climat-énergies et une première réussite dans la volonté collective de sensibiliser à la lutte contre
le changement climatique, les partenaires
remarquent qu’il est important de « réfléchir
ensemble à des méthodes de mobilisation de masse »
car « si on veut changer les choses, il faut aller là où
les gens sont (ex : métro, marchés…) ».
Les étudiants actuels, cadres de demain «
Il faudrait mobiliser les futurs cadres et les commerciaux qui vont être au contact des consommateurs de
demain. La Cité scientifique a-t-elle été mobilisée ? »
Les enfants « On pourrait aussi s’associer aux scolaires, à un autre évènement … », « On pourrait prendre
des contacts avec les écoles, les centres de loisirs… »
Les non-initiés en les captant dans des
lieux de passage « Il faut peut-être avoir moins
de principe et aller vers les galeries et les centres commerciaux… », « Pourquoi ne pas localiser des temps
de mobilisation dans les jardins (Ex : Vauban, citadelle…) pour toucher les gens qui venaient pour autre
chose », « Pourquoi ne pas aller dans des endroits
publics pour y trouver plus de monde »
Une communication conséquente
mais optimisable
« J’ai apprécié l’effort de communication avant l’événement, il y avait de l’info vraiment partout : métro,
journaux gratuits, etc… et sur place : géant, cheval,
bikecom ».
Toutefois des pistes d’amélioration ont été
relevées « Il y avait peut-être trop d’affiches et flyers
différents ». Les supports auraient pu gagner
en clarté et en lisibilité. « Les tracts peu explicites pour le grand public : qu’est-ce qu’on va y voir,
y trouver, y faire », « Les descriptifs étaient sympa
mais pas parlant pour tout le monde ». Pour les
partenaires, la mobilisation du grand public
demande de « rendre les choses encore plus attractives et concrètes… ».
Plusieurs défis : poursuivre la sensibilisation,
accroître la mobilisation et renforcer l’accompagnement
Une pérennisation de la sensibilisation
Globalement, les citoyens interrogés dans
le cadre de la tournée Déclic évoquent le
fait que « tout le monde est concerné par la lutte
contre le changement climatique : vous, moi, les
enfants : tous ! ». On constate également que
les éco-gestes font partie du quotidien de
la majorité des participants. Toutefois, afin
de « changer de braquet », et pour aller plus
loin individuellement et collectivement il
faut poursuivre la sensibilisation.
Des journées d’information grand public
sur le changement climatique et l’énergie
seront par exemple organisées par Lille
Métropole afin d’informer, de conseiller et
accompagner vers le passage à l’acte. Elles
52
font parties de son engagement dans le
cadre de la convention des maires.
La volonté de poursuivre cette dynamique
semble rejoindre les attentes des participants à la tournée Déclic. En effet, les
contributions sur toutes les thématiques
révèlent un besoin de sensibilisation et
de renforcement de l’information sur
l’ensemble des domaines consommation,
logement, déplacement.
Un accroissement de la mobilisation
A la suite de la tournée Déclic, la question
est dans tous les esprits : « Comment maintenant entretenir la motivation de ceux qui se déplacent, les 660 participants ? ».
Des idées sont émises par les partenaires :
« monter une future campagne de communication
pour montrer que tous nous faisons des choses de
bien mais que nous pouvons aller plus loin », « faire
un concours des familles avec des familles témoins
preuves par l’exemple et ambassadeurs convaincus
de leur entourage ».
Pour certains partenaires, « La logique événementielle ne permet pas de mettre en place un travail au long cours, de demander aux personnes de
s’investir. Il faut trouver des moyens pour avoir les
occasions de s’exprimer sur le long terme ». Dans
ce sens, et pour une co-construction effective, les citoyens désireux de poursuivre
la démarche d’élaboration du Plan climaténergies seront associés à sa finalisation.
Un renforcement de l’accompagnement
vers des pratiques sobres en carbone
Les retours des partenaires indiquent
que les participants aux soirées Déclic
ont conscience des enjeux et de la nécessité de faire évoluer ses pratiques. Mais
il semblerait qu’ils ne voient pas toujours
comment agir à leur niveau sans appuis,
aides ou conseils. « Beaucoup de remarques
sont pertinentes mais dans les domaines alimentaire, vestimentaire, les déplacements… : le citoyen
consommateur se sent très désarmé », explique un
représentant de l’association Les amis de
la terre Nord. Les mesures d’accompagnement semblent essentielles.
Les participants aux soirées Déclic
attendent une exemplarité des acteurs
du territoire : « c’est au gouvernement d’en faire
plus », « l’entreprise a sa part de responsabilité, ils
pourraient faire plus même s’ils sont déjà assez
réglementés », « Je pense que les pouvoirs publics
ne sont pas « dynamiques » dans la lutte contre le
changement climatique et qu’il faut agir au niveau
où des initiatives peuvent être prises ».
Agir à tous les niveaux est essentiel. Tous les acteurs
du territoire et les citoyens ont un rôle à jouer. La
nécessité de co-construire et mettre en œuvre un
Plan climat-énergies adapté au territoire et aux
besoins locaux n’en est que renforcée. Aussi, pour
faire évoluer les pratiques, l’enjeu est de cibler les
actions à mettre en œuvre pour que les citoyens
identifient leurs propres leviers d’actions et les
moyens dont ils disposent dans leur quotidien pour
être directement acteurs contre le changement
climatique, au même titre que les associations, les
acteurs économiques et les pouvoirs publics. La
Démarche d’Echange sur le CLImat avec les Citoyens
de la métropole lilloise a cette vocation : identifier
les mesures d’accompagnement souhaitées pour
faciliter le passage à l’acte. Recueillies dans ce Livre
blanc, elles seront reprises et analysées pour définir
le Plan climat-énergies à mettre en œuvre localement
pour lutter efficacement contre le changement
climatique.
Livre blanc climat-énergies > Les contributions pour le Plan climat-énergies de Lille Métropole
Bilan de
la démarche
participative
et perspectives
53
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Le changement climatique est le défi posé à l’humanité pour le siècle à venir.
Nous pouvons et devons agir localement face à cet enjeu planétaire. Lille Métropole
a donc engagé la construction collective d’un Plan climat-énergies efficace et
ambitieux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de notre territoire.
Cette démarche fait suite à une série d’ateliers thématiques organisés en 20092010. Plus de 100 organisations locales étaient mobilisées. La tournée DECLIC a
poursuivi la concertation auprès des habitants de Lille Métropole. Avec l’appui des
communes et des partenaires, cette démarche nous a permis de recueillir leurs
contributions afin de mieux identifier comment agir.
Ce livre blanc est le résultat des échanges menés avec les citoyens dans
le cadre de la tournée DECLIC. Il rassemble l’ensemble des contributions et
propositions formulées pour développer des pratiques moins émettrices de
CO2 en matière de «consommation », « déplacement » et « logement ».
Il servira de socle à l’élaboration du Plan climat-énergies partagé de la
Métropole.
Lille Métropole Communauté urbaine
1 rue du Ballon BP 749
59034 Lille Cedex
Tel. 03 20 21 22 23
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