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au l des rues, quelques plaques de marbre
discrètes à côté de portes joliment ouvra
gées: derrière se cachent de splendides riads,
transformés en luxueuses maisons d’hôtes.
On suit encore quelques ruelles sinueuses,
avant d’entrer au Musée Belghazi, qui ouvre
sur la plus ancienne tannerie du Maroc.
Feuilles de menthe fraîches en bouche,
an de contrer l’odeur pestilentielle, on
écarquille les yeux devant le spectacle fasci
nant des tanneurs pieds nus, passant d’une
cuve colorée à l’autre – le rouge est issu des
coquelicots, le brun des noyaux de dattes
et le blanc de entes de pigeon – pour traiter
les peaux sous un soleil de plomb.
Après cette vision dantesque, on plonge
dans une oasis de tranquillité: le Jardin
Jnan Sbil. Soit 7 hectares de végétation
luxuriante, aménagés au XVIIIesiècle sous
le règne du sultan alaouite Moulay Abdellah.
Devenu parc impérial, le jardin a été ouvert
au public en 1917.Entre les allées de bambous
géants, de washingtonias, d’eucalyptus et
d’orangers, familles et amis se retrouvent
pour bavarder et proter de la fraîcheur et
de la beauté du lieu. «Avec la mondialisation,
nous vivons dans un monde de plus en plus
stressant, souligne l’artiste peintre
Stéphanie Devico, que nous rencontrons
dans son atelier. Je me rends souvent
dans la médina pour boire un thé et me
ressourcer, parce que là, on a l’impression
que le temps s’arrête. C’est comme
un saut dans le passé.»
La jeune femme sait de quoi elle parle,
elle qui incarne parfaitement le lien entre
tradition et modernité: elle a créé son atelier
dans une des pièces de l’entreprise
de conditionnement de câpres de son père.
En bas, des femmes trient les petits boutons
de eur vinaigrés, tandis que la jeune artiste
nous montre à l’étage ses premières œuvres
aux couleurs vives et ses nouveaux
monochromes. «Depuis un voyage en Inde
en 2007, j’ai abandonné la couleur pour
me tourner vers le blanc, le gris et
le noir. Pour moi, un tableau sombre
est une forme de méditation.»
L’art contemporain y trouve aussi sa place
A Rabat, Yasmina Naji incarne, elle aussi,
le Maroc contemporain: «Nous devons ré
échir à de nouveaux espaces et à de nou
veaux modèles économiques pour les struc
tures culturelles», arme la créatrice de
Kulte, à la fois galerie d’art et maison d’édi
tion, ouverte il y a trois ans. An de sensibili
ser un large public à l’art sous toutes
ses formes, elle a acquis un risographe, une
machine d’impression japonaise qui permet
d’éditer des livres d’art de façon économique
et écologique. «Généralement, les livres d’art
sont édités en français ou en anglais, langues
que la population marocaine ne maîtrise pas
forcément, nous expliquetelle. «Nos livres
sont toujours bilingues ou trilingues,
en arabe, français et/ou anglais. Selon les
projets, nous travaillons avec des artistes,
sociologues, anthropologues, philosophes
ou cinéastes pour approfondir les sujets.»
En visitant la sereine Rabat, on réalise
que le pays évolue rapidement: la nouvelle
Bibliothèque nationale, construite en 2008
104|MM24, 13.6.2016 | AU QUOTIDIEN