LA COOPÉRATION CONCERNE PLUSIEURS
DOMAINES ET SECTEURS INDUSTRIELS
Accord-cadre algéro-chinois pour
le renforcement des capacités productives
Par
Noureddine Khelassi
17 OCTOBRE 1961. Ce jour-là, à
l’initiative de la Fédération FLN de
France, ils étaient 30 000 Algériens, peut-
être plus, à descendre manifester dans les
rues de Paris. Venus notamment de Nan-
terre, Aubervilliers, Saint-Denis, surtout
confiants, les mains nues et en costume de
ville pour protester contre le couvre-feu
décrété à leur exclusive intention par le
préfet de police, Maurice Papon. La police,
chauffée à blanc par les nombreuses pertes
que lui faisait subir le FLN à Paris même,
couverte du coup par sa hiérarchie et les
autorités de tutelle, se livre alors à une
répression sanglante, d’une violence
inouïe, incompréhensible. N. K.
Lire page 4
SOMMET UA
Adoption d'une charte
maritime et intense
activité diplomatique
pour l'Algérie ......................p2
AGRICULTURE
Les agriculteurs doivent
adopter les procédés
scientifiques .........................p3
MONDE
Yémen : appel à
une enquête indépendante
et un cessez-le-feu
immédiat ............................p9
ACTUALITÉ
DÉNI ET DÉLITS DE MÉMOIRE 55 ANS APRÈS LE 17 OCTOBRE 1961 À PARIS
Barbarie sur Seine et mémoires en scène !
Par
Bahia Aliouche
L’ALGÉRIE et la Chine ont
signé, hier à Alger, un accord-cadre
relatif à la coopération dans le
domaine du renforcement des capa-
cités productives. L’accord vise à
établir une plateforme pour
l’échange d’expériences entre les
deux parties et à encourager les
entreprises et les établissements des
deux pays à développer davantage
leur coopération en matière de ren-
forcement des capacités produc-
tives. Suite en page 3
Par
Hasna Yacoub
INTERVENANT hier à l’émis-
sion l’Invité de la rédaction de la
Chaîne III de la Radio algérienne, le
P-dg de la compagnie aérienne
nationale, Mohamed Abdou
Bouderbala, a présenté le plan anti-
crise adopté par l’entreprise en
raison de la baisse sensible d’acti-
vité. Le premier responsable de la
compagnie a expliqué la baisse
d’activité par la concurrence «forte-
ment accrue» des quelque 22 com-
pagnies desservant l’Algérie et
proposant leurs services vers
d’autres destinations à l’étranger.
Ce qui s’est traduit par une baisse
«substantielle» des revenus
d’Air Algérie incitant cette dernière
à aller vers une révision fondamen-
talement du mode d’organisation.
Mohamed Abdou Bouderbala a
expliqué que la compagnie a décidé
de revoir sa stratégie en investissant
plus fortement dans le capital
humain et la recherche de créneaux
porteurs. «La logique incite à créer
et à valoriser des filiales de produits
et services annexes», a affirmé
M. Bouderbala citant à ce propos la
création de filiales d’Air Algérie
telles les sociétés de catering, dont
l’une est déjà opérationnelle, ainsi
que le redéploiement du fret cargo
au bénéfice, notamment, des opéra-
teurs économiques nationaux, qui ne
représente actuellement, précise-t-il,
que 5% du chiffre d’affaires de la
compagnie. A ce propos, rappelons
que le capital social d’Air Algérie
est de 60 milliards de dinars et que
son chiffre d’affaires est de 80 mil-
liard de dinars. En matière de pro-
motion du capital humain,
M. Bouderbala annonce le lance-
ment, à partir de 2019, d’une Ecole
nationale aéronautique, au sein de
laquelle seront formés les futurs
pilotes algériens et étrangers, et la
rentabilisation du centre de mainte-
nance d’aéronefs, apte à offrir ses
prestations à d’autres compagnies
aériennes. Actuellement, la
compagnie compte quelque
9 000 employés dont 1 600 pour le
personnel de navigation parmi les-
quels 430 pilotes.
Dans un autre volet et en prévi-
sion d’un renouvellement futur
d’une partie de la flotte, le P-dg
d’Air Algérie fait savoir qu’actuel-
lement le parc aéronautique compte
57 appareils en exploitation et que
l’achat de nouveaux appareils ne se
fera plus en cash comme aupara-
vant, mais par le biais du leasing ou
de financements extérieurs. Le
P-dg d’Air Algérie annonce, par
ailleurs, que son entreprise envisage
d’inaugurer de nouvelles lignes vers
le Gabon, l’Ethiopie et la Chine, en
particulier, et que des discussions
avancées sont en cours pour inau-
gurer une desserte vers New York,
avec une prévision de transport total
de 6 millions de passagers à l’inter-
national et de 9 millions en Algérie.
A ce propos, Air Algérie a exploité
67 107 vols pour transporter
5,6 millions de passagers en 2015.
Elle dessert présentement 44 desti-
nations à l’international et 29 autres
à travers le territoire national. Enfin
le P-dg d’Air Algérie a indiqué que
son entreprise envisage d’engager
de gros efforts pour augmenter le
taux de ponctualité de ses vols, un
aspect sur lequel elle est fortement
critiquée, assurant que celui-ci a été
ramené à 69%. H. Y.
FACE À LA BAISSE D’ACTIVITÉ DUE À LA CONCURRENCE
DES COMPAGNIES DESSERVANT L’ALGÉRIE
Le P-DG d’Air Algérie présente un plan anticrise
Quotidien national d'information
N° 6506 Prix 10 DA France 1 C Lundi 17 octobre 2016
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L'État s'oriente vers
le développement
de l'économie numérique
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TPE : Sonatrach remporte une victoire dans un arbitrage international
Lire en page 24
L’ÉVÉNEMENT
Lundi 17 octobre 2016
2
Par
Noureddine Khelassi
FAUT-IL que se produise une catastrophe
urbaine pour que les pouvoirs publics réagis-
sent et sévissent enfin contre les auteurs du
sinistre qui révèle ainsi leur crime ? Et nous
sommes dans ce cas de figure avec le récent
et spectaculaire effondrement d’une bâtisse
en construction dans la cité Urba 2000 à
El Achour, à l’ouest d’Alger. Fort heureuse-
ment sans dégâts humains. Peut-être que
c’est le grand tapage médiatique et le buzz
Internet à coups d’images impressionnantes
qui auront incité les autorités concernées à
sévir promptement. Et à retirer son agré-
ment à l’architecte et promoteur immobilier
influent M’Hamed Sahraoui. La décision est
venue du ministre de l’Habitat, de l’urba-
nisme et de la ville Abdelmadjid Tebboune
lui-même. Jusqu’ici, ce milliardaire de la pro-
motion immobilière dite de luxe était intou-
chable. Alliances familiales et relations
politiques ad hoc lui ont servi jusqu’ici de
bouclier de protection. Mais si le ministre a
fait cette fois-ci son boulot d’agent de
l’Etat au service du Bien commun,
l’Administration, à tous les niveaux de la res-
ponsabilité, est coupable, forcément cou-
pable. Au moins, de complaisance, de com-
plicité, de laisser-aller ou même de concus-
sion. Elle ne peut par conséquent sortir
indemne de cette «chute» comme l’a écrit
un confrère de la presse en ligne. Car,
figurez-vous, mesdames et messieurs que le
puissant promoteur en question, homme de
réseaux d’influence transversaux, ne dispo-
sait pas d’un permis de construire en bonne
et due forme ! Et figurez-vous encore que
c’est le ministre qui l’a sanctionné qui l’au-
rait même affirmé selon les gazettes ! Pis
encore, ce potentat du béton aurait même
ignoré des mises en demeure le sommant
d’arrêter les travaux ! Mais apparemment,
tout a une fin et les puissants peuvent ne pas
être intouchables ad vitam aeternam. Le
richissime promoteur, qui défiait la loi et
l’Etat, est en effet l’objet d’une enquête sur
l’ensemble de ses constructions, ordonnée
par le ministre. Reste la question inévitable
posée à M. Abdelmadjid Tebboune : pour-
quoi les services compétents n’ont pas fait
appel à la force publique pour stopper net
les travaux délictueux après le refus arro-
gant du promoteur d’obtempérer aux mises
en demeure de l’autorité légale ? On sait
que l’architecte-promoteur, qui est à la tête
du lobby des promoteurs immobiliers, est
connu depuis les années 1970 durant les-
quelles il fut chargé de la restauration des
monuments historiques. Il ne manque sur-
tout pas d’entregent, d’introductions et de
protections. Et ne doit pas sa fortune depuis
1975, dans le privé, à son seul génie de l’ur-
banisme. Il est même devenu l’un des tous
premiers promoteurs immobiliers privés en
Algérie, peut-être même le premier. Ce
monsieur n’aurait jamais été contrôlé avant,
préalablement, durant les travaux ou a pos-
teriori. Mais pas cette fois-ci car le problème
est sérieux et grave et il se trouve qu’il a
trouvé ce coup-ci un ministre un tant soit
peu courageux qui a décidé de faire le travail
pour lequel l’Etat l’a investi. Et si le ministre
dit que le promoteur n’avait pas le permis
de construire adéquat et que l’on dit par
ailleurs qu’il restait sourd aux rappels à
l’ordre de l’Administration, c’est que cet ex-
intouchable a commis des infractions graves
aux lois sur l’urbanisme. Entre autres,
l’usage des sols et l’exécution des travaux de
construction en infraction avec les règles
d’urbanisme. Sans oublier la construction
non conforme avec l’autorisation légale
préalable, et l’on ne parle même pas du
défaut de procédure de déclaration et de
publicité. Longtemps les infractions aux
règles d’urbanisme sont restées sans sanc-
tions particulières. Pourtant, la loi sur l’ar-
chitecture de 1990 a doté le droit de la
construction d’un dispositif répressif spéci-
fique. Cette loi prévoit des dispositions par-
ticulières (chapitre VII articles 73 à 78) et la
Loi sur l’architecture qui l’a suivie a modifié
et complété ses dispositions punitives. Le
contrôle rarement sévère et l’absence
presque totale de la répression des infrac-
tions a fait en sorte que nombre de promo-
teurs privés construisent sans respect des
règles de l’urbanisme, avec tous les risques
sécuritaires inhérents. Et l’on ne parle
même pas de la qualité urbanistique. La qua-
lité du cadre bâti et de l’environnement est
une chimère en Algérie. Le fait est que ni la
loi, ni une quelconque autorité, ne peuvent
contraindre un maître d’ouvrage, dès lors
qu’il est autorisé par l’Administration à
construire sans souci de la qualité et de l’es-
thétique. A réaliser donc une construction,
publique ou privée qui réponde aux impéra-
tifs de qualité reconnus et encadrés par les
textes juridiques. Le réel désir de qualité
n’existe pas. Le souci sécuritaire assez peu,
comme on l’a vu dans le récent cas du pro-
moteur Sahraoui. N. K.
Réprimer sévèrement les criminels de l’urbanisme !
zzz AU FIL DES JOURS
SOMMET DE L’UNION AFRICAINE À LOMÉ
Adoption d’une charte maritime et intense
activité diplomatique pour l’Algérie
Par
Adel Boucherguine
Les chefs d’Etat et de gouver-
nement des pays africains,
dont l’Algérie, qui a été
représenté par le Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, et le ministre
des Affaires étrangère et de la
Coopération internationale,
Ramtane Lamamra, réunis en
Sommet, depuis samedi dernier à
Lomé à la demande de l’Union
africaine, ont adopté une charte
contraignante sur la sûreté et la
sécurité maritime. «Nous nous féli-
citons de l’adoption et de la signa-
ture de la charte sur la sécurité et
la sûreté maritime et le développe-
ment en Afrique», a annoncé le pré-
sident congolais, Denis Sassou
Nguesso, à la clôture de ce premier
Sommet de l’UA sur la sécurité des
mers. «Ce geste est on ne peut plus
historique dans la vie de notre
continent», confronté à une recru-
descence des trafics et de la pira-
terie maritime, a-t-il ajouté.
Ce document juridique vise,
entre autres, à prévenir et réprimer
la criminalité nationale et transna-
tionale notamment le terrorisme, la
piraterie, les vols à main armée à
l’encontre des navires, le trafic de
drogues et de migrants, la traite des
personnes et les trafics illicites
connexes de tous genres en mer,
ainsi que la pêche illicite, non
déclarée et non réglementées. Il est
également destiné à protéger l’en-
vironnement en général et l’envi-
ronnement marin dans l’espace des
Etats côtiers et insulaires, en parti-
culier, mais aussi à promouvoir et
renforcer la coopération dans les
domaines de la sensibilisation au
domaine maritime, la prévention
par l’alerte précoce et la lutte
contre la piraterie. Cette charte per-
mettra aussi de créer des institu-
tions nationales, régionales et
continentales appropriées et assurer
la mise en œuvre de politiques
idoines susceptibles de promouvoir
la sûreté et la sécurité en mer. En
marge des travaux du Sommet,
M. Sellal s’est entretenu avec le
président du Sahara occidental,
Brahim Ghali, avant de rencontrer
le président malien, Ibrahim Bou-
bacar Keïta, qui a réitéré la recon-
naissance de son pays envers
l’Algérie pour son rôle dans la
conclusion de l’Accord de paix et
de réconciliation au Mali, issu du
«processus d’Alger». Dans une
déclaration à la presse à l’issue de
son entretien avec le Premier
ministre, le Président malien a
déclaré : «Nous sommes recon-
naissants envers l’Algérie pour ce
soutien fabuleux qui a permis aux
Maliens» de conclure l’accord de
paix. Le président Keïta a indiqué,
par ailleurs, que sa rencontre avec
M. Sellal lui a permis de «prendre
des nouvelles d’un pays (l’Algérie)
qui m’est cher et d’un homme
auquel nous devons beaucoup, à
savoir le président Abdelaziz
Bouteflika».
De son côté, le président séné-
galais, Macky Sall, a mis en avant
la place de l’Algérie en Afrique.
«Nous connaissons le rôle de
l’Algérie en Afrique, son poids et
sa relation avec les pays du conti-
nent», a-t-il déclaré à la presse à
l’issue de son entretien avec
M. Sellal. Il a indiqué avoir égale-
ment abordé avec le Premier
ministre «plusieurs sujets» liés à la
coopération et aux relations bilaté-
rales pour «lever les malentendus,
car il y en a quelquefois entre les
deux pays». «J’ai dit à mon frère et
ami Abdelmalek Sellal qu’il y a,
par moment, dans les couloirs et
dans certaines situations, des mal-
entendus qu’il faut lever», a sou-
tenu le chef de l’Etat sénégalais,
soulignant que l’Algérie et le
Sénégal «peuvent gérer» leurs
positions de façon à ce que la
coopération entre les deux Etats
soit au «bénéfice des deux
peuples». M. Sall a, par la même
occasion, transmis ses «salutations
respectueuses» à M. Bouteflika, et
invité M. Sellal à effectuer une
visite au Sénégal.
Pour sa part, le président
Kényan, Uhuru Kenyatta, a affirmé
que l’Algérie demeurera un «parte-
naire important» pour son pays,
soulignant la détermination des
deux pays à poursuivre leur coopé-
ration pour renforcer ce partenariat.
Dans une déclaration à la presse à
l’issue de son entretien avec le
représentant de M. Sellal, le
Président Kényan a indiqué que
l’Algérie «restera pour nous un
partenaire important. Nous conti-
nuerons à travailler de concert
pour consolider ce partenariat».
Le Président kényan a affirmé que
l’Algérie et le Kenya «se dirigent
vers une coopération commerciale
dans les différents domaines»,
ajoutant que les deux parties «par-
tagent les mêmes préoccupations
vis-à-vis des menaces auxquelles
est confronté le continent». Il a par
ailleurs indiqué que sa rencontre
avec M. Sellal a porté sur «les
relations bilatérales et les voies et
moyens de leur consolidation»,
ajoutant que l’Algérie et le Kenya
«partagent une histoire commune
et les mêmes visions concernant les
questions africaines».
La délégation algérienne a eu
une intense activité diplomatique
durant ce forum. Les discussions,
qui ont porté sur des questions
d’actualité, ainsi que sur les défis
du monde maritime, au plan écono-
mique, sécuritaire et écologique, et
ceux inhérents à la vision straté-
gique de développement de
l’Afrique à l’horizon 2063, ont mis
en exergue le rôle et la place parti-
culiers de l’Algérie au sein de
l’Organisation continentale. Les
prochaines échéances politiques et
organiques dans le cadre de
l’Union africaine ont fait l’objet
d’un échange de vues approfondi
avec chacun des interlocuteurs. Les
entretiens avec le président mauri-
tanien, Mohamed Ould Abdelaziz,
ont, ainsi, permis de passer en
revue les conflits qui secouent le
continent africain et le monde
arabe, ainsi que les problèmes liés
à la sécurité dans la région du
Maghreb, tout particulièrement.
La tenue prochaine de la Grande
Commission de coopération
algéro-mauritanienne, à Alger,
sous la coprésidence des Premiers
ministres des deux pays, a fait,
également, l’objet de ces consulta-
tions. A. B.
Photo : DR
L’ÉVÉNEMENT
Lundi 17 octobre 2016
SELON LE MINISTRE DE L’AGRICULTURE, ABDESSLEM CHALGHOUM
Les agriculteurs doivent adopter
les procédés scientifiques
3
De notre correspondant
à Constantine
Nasser Hannachi
«La sonnette d’alarme
est désormais tirée
concernant l’impact
du réchauffement climatique sur
l’alimentation et l’agriculture, et
autres facteurs pathologiques
infestant les récoltes», a déclaré,
hier au Palais de la culture
Malek-Haddad de Constantine,
le ministre de l’Agriculture, du
Développement rural et de la
Pêche, Abdesslem Chalghoum,
au cours de la cérémonie offi-
cielle de la célébration de la
Journée mondiale de l’alimenta-
tion. M. Chalghoum qui s’expri-
mait en présence du ministre des
Ressources en eau et de
l’Environnement, Abdelkader
Ouali, des représentants du Pnud
et de la FAO dira que le slogan
choisi cette année par l’Organi-
sation des Nations unies pour
l’alimentation et l’agriculture
(FAO) pour cette journée, «Le
climat change, l’alimentation et
l’agriculture aussi», reste une
invitation ouverte pour un travail
collectif afin d’apporter des
amendements et des stratégies
adéquates en matière agricole.
«Le changement du climat
impose le recours à de nouveaux
procédés de production en pre-
nant en compte l’équation envi-
ronnementale et écologique.
Cela s’acquiert par l’exploita-
tion rationnelle des ressources
naturelles (forêts, pêche,…) à
travers l’utilisation de moyens
non polluants. Le défi reste
grand. Il ne se limite pas aux
seuls besoins de garantir de la
nourriture, mais dépasse cet
aspect pour une alimentation
saine et complémentaire en
quantité et en qualité. Il est
indispensable de capitaliser
toutes les énergies pour asseoir
une politique agricole apte à
s’adapter aux variations clima-
tiques, en associant les potentia-
lités nécessaires sur le terrain en
usant de concertations et de par-
ticipations», affirme le ministre.
M Chalghoum citera les engage-
ments et la stratégie de l’Algérie
pour faire face à ces variations
climatiques en rappelant en pre-
mier le lancement dans les
années 1970 du Barrage vert
pour lutter contre la désertifica-
tion, avant de souligner les mul-
tiples efforts consentis depuis
2000 et qui s’articulent sur le
programme du président de la
République. «Ledit programme
visait et vise divers plans (res-
sources hydriques, environne-
ment, forêts, agriculture…), pour
préserver l’environnement et
l’accomplissement du développe-
ment sans altérer l’équilibre de
l’écosystème», a-t-il indiqué.
«Notre département a établi des
schémas de développement pour
l’amélioration de la sécurité ali-
mentaire du pays en s’appuyant
sur les potentialités existantes et
œuvre pour une agriculture pro-
ductive et compétitive, avec en
prime la couverture des zones
rurales et ses habitants avec la
valorisation de quelques produc-
tions locales qui permettent la
diversification de l’offre alimen-
taire, créant des postes d’em-
plois. Aussi, est-il question
d’utiliser de nouvelles parcelles
pour les implantations afin de
limiter les changements clima-
tiques et la désertification. La
politique agricole utilisée en
Algérie répond en harmonie
avec les buts du siècle. Le déve-
loppement et la diversification
des productions agricoles
requièrent indéniablement des
procédés scientifiques élaborés
dans le domaine. Et les agricul-
teurs sont tenus de suivre scru-
puleusement l’orientation
agricole qui joue un rôle primor-
dial dans la sensibilisation des
agriculteurs, des éleveurs et des
pêcheurs», ajoutera le ministre,
soutenant que son département
se penche sur les productions
stratégiques (filière lait, pomme
de terre,…) et ce, en se basant
sur des techniques et une rationa-
lisation de l’utilisation de l’eau
en raison des faibles pluviomé-
tries. Pour ce dernier point, le
responsable éclairera davantage
en usant du vocable «orientation
agricole» qui reste, selon lui, un
pivot incontournable pour l’itiné-
raire technique des agriculteurs
en vue d’une production aux
normes.
Abordant la problématique de
la faiblesse de pluviométrie qui a
sévi à l’Ouest (Tiaret particuliè-
rement), M. Chalghoum révèlera
que «toutes les dispositions sont
prises avec des mécanismes au
niveau central et régional pour
remédier à la sécheresse dans
d’éventuelles localités avec des
systèmes d’irrigations provi-
soires dans des phases bien pré-
cises (9 mois). Évoquant le
nouveau partenariat algéro-amé-
ricain dans le domaine de l’éle-
vage bovin à El Bayadh pour
booster la filière lait, le ministre
indiquera que son département a
été destinataire de multiples
demandes émanant d’Irlandais,
de Qataris et d’Algériens.
Intervenant par la suite,
M. Ouali dira que «la célébra-
tion de la Journée mondiale de
l’alimentation nous offre l’op-
portunité pour traiter des enjeux
de l’eau liée à l’agriculture et le
développement rural», indiquant
qu’«il importe de préciser les
orientations qui guident l’action
du secteur des ressources en eau
par rapport à cette probléma-
tique imminente et stratégique en
relation directe avec le dévelop-
pement socioéconomique et la
sécurité alimentaire dans notre
pays». M. Ouali soulignera que
le secteur des ressources
hydriques œuvre dans le
domaine de la mobilisation de
l’eau au profit de l’agriculture
ainsi que l’extension de la super-
ficie irriguée. «Le nouveau pro-
gramme en Algérie a comme
objectif d’atteindre une super-
ficie irriguée de 2 130 000 hec-
tares d’ici 2020, soit un
accroissement d’un million
d’hectares», a-t-il certifié. Et ce
pour réaliser une économie
nationale diversifiée et déve-
lopper une agriculture «en irri-
guée» permettant de créer des
emplois. «Un hectare irrigué
génère trois emplois et permet
une stabilité rurale de surcroit»,
soulignera M. Ouali soutenant
que «la bataille de l’eau est en
marche pour faire face aux
changements climatiques. La
synergie intersectorielle
impulsée par le président de la
République permet cet objectif».
Au plan chiffré, le ministre
des Ressources en eau indiquera
que 6 milliards de m3d’eau sont
délivrés annuellement à l’agricul-
ture. Il rappellera dans ce
contexte que la superficie irriguée
est passée de 350 000 hectares en
1999 à 1 260 000 hectares en
2014. N. H.
Suite de la page 1
Il vise également à favoriser la mise en
œuvre conjointe de mesures visant à
moderniser les capacités productives et à
promouvoir leur développement à travers
l’accès permanent des entreprises aux nou-
velles technologies industrielles. A cet
effet, la coopération en matière de capa-
cités productives est axée sur l’établisse-
ment, le transfert et l’optimisation des
capacités productives, alimentée principa-
lement par les entreprises et orientée vers
les bénéfices mutuels, ayant l’industrie
manufacturière, la construction des infra-
structures d’accompagnement, l’exploita-
tion des ressources et des énergies comme
secteurs majeurs, sous forme de partena-
riats, d’investissements directs étrangers,
de commerce des équipements et de
coopération technique. La coopération
visée par cet accord-cadre concerne plu-
sieurs domaines tels l’industrie méca-
nique, les industries ferroviaires,
l’industrie sidérurgique, les infrastruc-
tures, la pétrochimie, les énergies renouve-
lables et efficacité énergétique, pour ne
citer que ceux là. D’une manière générale,
la coopération touchera tout domaine iden-
tifié par l’une des deux parties et que
l’autre partie consent à ouvrir à une coopé-
ration bilatérale. L’accord-cadre prévoit,
par ailleurs, un mécanisme de suivi qui
sera installé dans les prochaines semaines.
A l’occasion de la cérémonie de signa-
ture, le Ministre de l’Industrie et des
Mines, Abdesselam Bouchouareb a insisté
sur «la nouvelle trajectoire que prend la
coopération économique entre l’Algérie et
la Chine en passant du stade des
échanges commerciaux et des marchés
publics clés en main vers une phase de
partenariat et de co-production, à travers
le lancement de nombreux projets indus-
triels et les perspectives prometteuses
dans le domaine de l’exploration et l’ex-
ploitation minières». Pour sa part, le vice-
ministre chinois, Qian Keming, a indiqué
que cet accord contribuera à l’augmenta-
tion de la qualité de la coopération entre
les deux pays. Qian Keming, a souligné à
cette occasion que «si les investissements
chinois en Algérie sont de l’ordre de 2,5
milliards de dollars, cet accord permettra
de les augmenter vers un niveau supé-
rieur». Pour rappel, la Chine est le pre-
mier partenaire commercial de l’Algérie.
L’empire du milieu a détrôné la France
depuis plus de deux ans. B. A.
Accord-cadre algéro-chinois pour le renforcement des capacités productives
Photo : Archives
Viande de mouton putréfiée : surdosage
d’un complément alimentaire
Le ministre de l’Agriculture, Abdesslem Chalghoum s’est prononcé, hier à
Constantine, sur le scandale de la viande de mouton putréfiée, indiquant
que c’est un surdosage de complément alimentaire qui en est l’origine. «Ce
n’est pas un constat administratif : les données initiales ont été confirmées il y
a 48 heures. C’est un surdosage en complément alimentaire qui a causé le
pourrissement de la viande», dira-t-il. «Les analyses menées par les labora-
toires de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale avec le concours
des vétérinaires et inspecteurs sont unanimes», a-t-il ajouté. M. Chalghoum
met à l’index les spéculateurs «qui ont engraissé sans scrupule leurs bestiaux
(environ 400 sur les 4 millions sacrifiés). J’innocente nos amis éleveurs qui res-
tent créateurs de richesse». Le complément alimentaire n’est pas interdit,
mais sa provenance suscite des interrogations. L’enquête se poursuit…
HISTOIRE
Lundi 17 octobre 2016
DÉNI ET DÉLITS DE MÉMOIRE 55 ANS APRÈS LE 17 OCTOBRE 1961 À PARIS
Barbarie sur Seine et mémoires en scène !
4
Par
Noureddine Khelassi
Dix-sept Octobre 1961. Ce
jour-là, à l’initiative
de la Fédération FLN de
France, ils étaient 30 000 Algé-
riens, peut-être plus, à descendre
manifester dans les rues de Paris.
Venus notamment de Nanterre,
Aubervilliers, Saint-Denis, sur-
tout confiants, les mains nues et
en costume de ville pour protester
contre le couvre-feu décrété à leur
exclusive intention par le préfet
de police, Maurice Papon. La
police, chauffée à blanc par les
nombreuses pertes que lui faisait
subir le FLN à Paris même, cou-
verte du coup par sa hiérarchie et
les autorités de tutelle, se livre
alors à une répression sanglante,
d’une violence inouïe, incompré-
hensible. Rafales de mitraillettes,
rafles et séquestrations en masse
au Palais des sports du Vel d’Hiv
où des Juifs furent en d’autres
temps entassés. Matraquages, tor-
tures sadiques par des supplétifs
harkis dans des caves du
18earrondissement, noyades
d’hommes jetés vivants et ensan-
glantés dans la Seine : une raton-
nade géante au cœur de Paris
même ! Cette nuit-là et les jours
suivants, les Parisiens fermaient
les fenêtres, les yeux et…les
oreilles. Le nombre des victimes,
parmi les ratons -sobriquet raciste
et forcément méprisant désignant
alors les Algériens -, est estimé
entre 80 et 400 morts, peut-être
beaucoup plus encore. Les
cadavres seront, pour certains,
retrouvés flottant dans le fleuve,
parfois jusqu’au port atlantique
du Havre !
«Le plus grand massacre de
gens du peuple qui ait été
commis à Paris depuis la
‘’semaine sanglante’’, depuis l’é-
crasement de la Commune, en
1871 ? Ce fut précisément ce
soir-là», écrit Jean Salem. Il
n’avait pas tort ce fils d’Henri
Alleg, le père dont le vrai nom
est Harry Salem, ancien directeur
d’Alger Républicain et auteur de
La Question, le livre paru en
anglais en 1958 qui révéla
de manière spectaculaire les
méthodes de torture de l’armée
française durant la Guerre
d’Algérie. Maurice Papon, figure
connue de la préfectorale colo-
niale en Algérie, interpellé sur le
massacre lors de son procès à
Bordeaux, à l’automne 1997, a
donné une version surréaliste des
faits : «Quinze ou vingt Nord-
Africains jetés dans la Seine à la
suite de règlements de comptes
entre tenants du MNA et dissi-
dents du FLN.» Au sujet de cette
grosse tache sur le drapeau
français, il n’y a aucune recon-
naissance, aucune réparation offi-
cielle depuis Octobre 1961 même
s’il y a eu, depuis, le procès
Papon dans la capitale girondine
qui a reconnu officiellement deux
morts et 136 blessés.
«Les violences atteignent
aussi la métropole. Ainsi, le
17 octobre 1961, à Paris, les
forces de l’ordre tuent près d’une
centaine d’Algériens, lors d’une
manifestation pacifique orga-
nisée par le FLN. Le 8 février
1962, la police charge près du
métro Charonne des manifestants
protestant contre les attentats de
l’OAS. Le bilan est de neuf
morts». Voilà ce que les élèves
français du cours de français de
terminale peuvent trouver dans
leur livre d’histoire des éditions
Nathan, sous le chapitre «L’indé-
pendance de l’Algérie» du cours
relatif à «L’enjeu de la décoloni-
sation (1945-1962)». Ni plus ni
moins, même si, sur la question,
les enseignants d’histoire sem-
blent plus diserts et moins
coincés que les pouvoirs publics
et les politiques.
Au 55eanniversaire d’un mas-
sacre inqualifiable, la gigan-
tesque ratonnade du 17 octobre
1961 reste curieusement ignorée
de l’opinion publique française,
quand elle n’est pas purement et
simplement niée, occultée ou
minimisée. Ou tout simplement
éclipsée par la manifestation
anti-OAS du métro Charonne,
quatre mois plus tard, au point
d’entretenir une troublante
confusion entre ces deux épi-
sodes tragiques d’une guerre
d’Algérie sur le déclin. «Les der-
niers feux d’un imaginaire colo-
nial», explique, aujourd’hui,
avec toutefois un art euphémique
et un style pudique, Benjamin
Stora. «Les Algériens, hommes
sans nom, sont alors perçus
comme une menace pour la
société française, sorte de ‘’cin-
quième colonne’’ propre à réac-
tiver la théorie du complot».
L’historien de la colonisation et
de la guerre d’Algérie signe la
préface bouleversante d’Octobre
noir, BD émouvante et fort ins-
tructive, publiée en octobre 2011
par Mako et Daeninckx (éd.
Adlibris). Octobre noir, c’est
aussi le nom d’un court métrage
puissant réalisé par le dessina-
teur Aurel et l’auteure Florence
Corre à l’occasion de cet anni-
versaire. Sur la nuit du
17 octobre 1961, cette nuit long-
temps noyée dans les eaux crou-
pies d’une mémoire collective
française chloroformée, il y a eu
tout de même, hier, d’autres voix
fortes de Français justes et indi-
gnés, et, aujourd’hui, bien
d’autres femmes et hommes
d’honneur qui ont œuvré pour
que la vérité émerge des eaux
opaques de la Seine et pour que
rien ne l’arrête. A côté des histo-
riens, Jean-Luc Einaudi, Jean-
Paul Brunet, notamment, des
photographes, des romanciers
(Meurtres pour mémoire, de
Didier Daeninckx, Gallimard,
1984) et des musiciens (La
Gueule du loup, poème de Kateb
Yacine mis en chanson par Les
Têtes raides en 1998), des
cinéastes ont puissamment
contribué à la mise en lumière de
la tragédie. On recense donc une
vingtaine de films qui lui sont
consacrés. Le plus récent est la
fiction de Rachid Bouchareb,
Hors-la-loi sorti en 2010 et qui
avait alors suscité, avant même
d’être visionné, une forte polé-
mique au sein de la droite
française, particulièrement dans
les milieux de la droite populaire
et du courant populiste extrême.
2011 semblait être une année du
souvenir. Deux films, précisé-
ment deux documentaires, ont
ouvert le bal. Ces deux métrages
sont sortis en salle à Paris, le
19 octobre. Le premier film,
Octobre à Paris, de Jacques
Panijel, longtemps interdit et
jamais sorti en salles, même s’il
a fait l’objet de plusieurs projec-
tions privées mais illégales, fut
tourné pendant les mois qui sui-
virent la répression barbare des
manifs du 17 octobre 1961. Le
second, est Ici on noie les
Algériens, au titre terriblement
glacial. Il est l’œuvre de
Yasmina Adi, jeune cinéaste
franco-algérienne alors âgée de
36 ans, déjà primée et louée pour
son premier film l’Autre 8 Mai
1945, aux origines de la guerre
d’Algérie. Il traite du même
crime d’Etat, avec froide dis-
tance et assez grande précision,
de la même nuit oubliée du
17 Octobre, de la même horreur
à peine imprimée dans des
mémoires sélectives et évanes-
centes.
Ces deux documentaires, ces
deux films poignants, salués par
la critique comme vrais et utiles,
évoquent l’événement selon la
logique d’un film matriciel basé
sur les témoignages et l’interro-
gation d’archives et de docu-
ments inédits. En voyant
notamment Octobre à Paris, le
spectateur aura du mal à saisir
l’indicible abomination et l’ab-
surdité d’un crime collectif. Il
sera d’autant plus étonné de
constater que c’est au sein du
PCF, le Parti communiste
français, que se recrutèrent l’es-
sentiel des forces d’indignation
qui s’opposèrent alors au colo-
nialisme et, dans un même élan,
au péril fasciste. D’ailleurs,
l’opérateur du film de Jacques
Panijel était communiste. L’au-
teur avait lui-même contribué à
créer avec Pierre Vidal-Naquet
le Comité Maurice Audin,
mathématicien communiste algé-
rien, torturé puis exécuté par les
parachutistes à Alger. Les neuf
morts du métro Charonne, en
février 1962, qui émurent bien
plus que les centaines d’Algé-
riens jetés à la Seine, étaient eux
aussi communistes. La manifes-
tation impressionnante qui
accompagna leurs obsèques
aurait été inimaginable sans la
force et le prestige dont jouissait
alors le PCF au sein de la société
française. Mais le puissant parti
de Maurice Thorez n’avait pas
appelé alors à manifester pour
les noyés algériens de la Seine.
Depuis cette nuit de la bar-
barie sur Seine, c’est le règne du
déni et de l’oubli dans une
société où élites et opinion
préférèrent ne rien voir, ne rien
dire et ne rien entendre. Enfin,
presque, car il y a quand même
les voix, même peu nombreuses,
des justes, des femmes et des
hommes d’honneur de cette
France honorable, encore en
capacité de s’indigner. Pour le
reste, c’est manipulation de l’opi-
nion publique, récusation systé-
matique de toutes les accusations,
verrouillage de l’information,
absence d’enquête. Les
60 plaintes au sujet de la dispari-
tion de 60 algériens parmi leurs
frères massacrés cette nuit-là et le
lendemain ont d’ailleurs abouti à
60 non-lieux prononcés par des
tribunaux français expéditifs. En
fait, des non-lieux prononcés par
la mémoire collective pour
l’oubli. La mémoire parfois
sélective des «droits de
l’Homme, de la démocratie» de
certaines élites françaises. N. K.
Photo : DR
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L’ÉVÉNEMENT
Lundi 17 octobre 2016
SUITE À L’EFFONDREMENT D’UNE BÂTISSE DE TROIS ÉTAGES À EL ACHOUR
Le ministère de l’Habitat retire
l’agrément au promoteur Sahraoui
5
Par
Karima Mokrani
Mohamed Sahraoui, le
gérant de la Sarl
Sopiref, responsable du
projet de l’immeuble qui s’est
effondré vendredi à la cité Urba,
dans la commune d’El Achour
(Alger), s’est vu retiré son
agrément. L’architecte, connu
pour ses constructions de
résidences de haut de gamme et
qui est aussi le président de
l’Organisation nationale des
promoteurs immobiliers, ne
s’attendait pas à une telle
sanction, diront certains. En fait,
non seulement il a lancé les
travaux sans disposer d’un
permis de construire, pourtant
réclamé plusieurs fois par les ser-
vices concernés mais aussi, il a
maintes fois ignoré ces mêmes
services qui l’ont mis en
demeure, officiellement,
d’arrêter les travaux suite à des
réclamations d’une autre partie,
qui mettait en garde contre les
risques d’effondrement des
bâtisses avoisinantes. Sahraoui,
défiant les autorités, c’est du
moins ce que l’on peut déduire,
poursuivait la construction sans
être inquiété. Depuis 2014 que la
situation perdure, il a fallu que la
bâtisse s’effondre suite à une
défaillance technique, alors
qu’elle est en construction, pour
que le scandale soit connu du
public. Hier, dimanche, le
ministère de l’Habitat, de
l’Urbanisme et de la Ville a
annoncé le retrait de l’agrément
au promoteur mis en cause. Et ce
dernier de rappeler la mise en
place d’une commission
d’enquête composée du
«directeur général de la
construction et des moyens de
réalisation, du directeur général
de l’urbanisme et de l’architec-
ture, et du directeur de l’habitat
de la wilaya d’Alger, ainsi
que du directeur de l’urbanisme
et de l’architecture de la
wilaya d’Alger, du directeur
général du Centre national
de recherche appliquée en
génie parasismique, du directeur
du Centre national d’études et de
recherches intégrées du
bâtiment et du directeur du
Laboratoire national de l’habitat
et de la construction (Lnhc)». La
commission «s’est déplacée sur
le lieu du sinistre où elle s’est
enquise du dossier administratif
et technique de la société de pro-
motion immobilière Sopiref et
d’un projet immobilierjouxtant
l’immeuble qui s’est effondré et
relevant de la promotion Immo
Hat». Selon les résultats de l’en-
quête, indique le rapport de la
commission, «la Sarl Sopiref,
dont M’hamed Sahraoui est
gérant, ne dispose pas de permis
de construire. Le promoteur a
été mis en demeure par les ser-
vices techniques de la commune
en date du 4 septembre 2014
après lui avoir adressé trois
procès verbaux de contraven-
tion», et «une décision d’arrêt
des travaux a été rendue le6 sep-
tembre 2016 mais le gérant de
Sopiref ne s’y est pas conformé».
Pour Immo hat, «l’enquête a
démontré que son gérant, qui-
possédait le permis de construire
avait conclu une convention avec
les services du Centre de
contrôle technique de la
construction mais n’avait pas
tenu compte des réserves émises
par cet organisme». On apprend
aussi que «l’enquête a révélé
également qu’Immo Hat a mis en
garde, dans une requête aux ser-
vices techniques de la commune,
contre les risques découlant des
travaux engagés sans permis de
construire sur le projet mitoyen
relevant de Sopiref». Partant de
l’ensemble de ces données, «la
commission ministérielle a
décidé de la démolition immé-
diate d’un immeuble jouxtant la
bâtisse effondrée et relevant de
la Sopiref et du retrait de l’agré-
ment du promoteur M’hamed
Sahraoui». Tout comme elle a
ordonné d’engager une étude
pour le confortement des autres
immeubles du même projet. Il va
sans dire que les services du
département ministériel et ceux
de la wilaya et de la commune
ont aussi leur part de responsabi-
lité dans ce qui venait de se pro-
duire. Pour une raison évidente :
ils n’auraient pas dû laisser faire
le promoteur pendant tous ces
mois. Les conséquences auraient
été dramatiques si la bâtisse de
trois étages s’était effondrée un
autre jour que le vendredi. Pire
encore si elle était achevée et
occupée. K. M.
De notre correspondant
à Constantine
A.
Lemili
ILS NE SONT pas des
moindres les responsables
d’associations activant à hauteur
de la wilaya de Constantine à
témoigner de leur mécontente-
ment à la suite de la suppression
de la subvention annuelle qu’ils
avaient pris pour habitude de
bénéficier bon an mal an et ce
peu importe s’ils ont réellement
ou non activé.
Jusque là, est-il besoin de le
préciser, les associations bénéfi-
ciaient automatiquement de la
subvention annuelle, et ce, pour
peu que leurs responsables aient
«l’intelligence» de déposer en
fin d’exercice un bilan moral et
financier dont la particularité
n’est adoptée par aucune assem-
blée générale, et pour cause
celle-ci n’existant pas en réalité
ou ne réunissant comme
membres que ceux qui ont
permis son agrément pour
s’évaporer dans la nature par la
ensuite. Pour l’administration
locale, le meilleur et seul moyen
de rétorsion contre une inactivité
de notoriété publique de la majo-
rité des associations était de
«réguler» à l’avenant et forcé-
ment en diminution cette
subvention, mais sans jamais
l’annuler.
Tout cela ne dit pas non plus
où vont les fonds consentis par
le Trésor public et si tant est que
leur usage soit établi, il n’en
demeure pas moins que rarement
la même administration ne s’est
sérieusement penchée sur la
réalité des actions réalisées et
surtout de la traçabilité des
charges qui en découlent.
Toutefois, cette année et parce
qu’austérité financière oblige,
les APC ont trouvé le plus
rapide des raccourcis pour solu-
tionner ce qui prenait l’allure
d’un dilemme en «sucrant» tout
bonnement bien des associations
des subventions auxquelles elles
ont, jusque là, été habituées.
Quant aux associations spor-
tives, et elles sont nombreuses,
la mesure administrative
communale a consisté en une
réduction parfois drastique du
montant habituellement et
annuellement alloué. Quelques
uns parmi les présidents
d’associations se sont rappro-
chés de La Tribune pour
dénoncer «le non respect des
textes réglementaires par l’ad-
ministration locale» tout en
dénonçant un fait du prince
selon lequel «des associations
ont bénéficié à l’avenant d’une
dotation financière alors
qu’elles n’activent que rare-
ment» estime Z. B. dont, pour-
tant, l’association qu’il dirige
à hauteur de la commune du
Khroub exerce une activité
plutôt lucrative dont la gestion
de la forêt de Baaraouïa sans que
les prestations fournies répon-
dent réellement aux attentes des
centaines de familles qui font
des sorties champêtres vers les
lieux sans obtenir une contre-
partie réellement valable compa-
rativement au prix d’accès. Sans
l’austérité financière à laquelle
est confronté le pays, il est plus
que certain que jamais un coup
de pied, même plutôt discret,
n’aurait été donné dans la
fourmilière. A. L.
RESTRICTIONS BUDGÉTAIRES OBLIGENT
A Constantine, les APC sucrent les associations
de leurs subventions habituelles
PROPOSANT DE
COLLABORER AVEC LES
CHERCHEURS ALGÉRIENS
La diaspora algérienne
au Canada se met à la
disposition de l’Algérie
LES MEMBRES de la diaspora
algérienne, représentée par des
chercheurs, des professeurs et des
universitaires établis au Canada, se sont
dits, hier à Alger, «disposés» à collaborer
avec leurs compatriotes en Algérie pour
établir des partenariats et aider, par la
même occasion, leur pays l’Algérie. Ces
Algériens qui exercent au Canada se sont
exprimés dans des déclarations à l’APS en
marge de la première édition des Journées
scientifiques et culturelles des membres
de la communauté algérienne établie
au Canada, organisées dans l’objectif
d’établir un partenariat avec la diaspora
algérienne. A ce titre, le vice-recteur de
l’université de Ryerson, Mohamed
Lachemi, a salué l’initiative d’organiser
cette rencontre qui est à même d’ouvrir
«des perspectives pour des collaborations
entre chercheurs et universitaires algé-
riens établis au Canada et leurs collègues
en Algérie». Dans le même sens, Hocine
Yahia, professeur en génie biomédical et
directeur d’innovation et de la bio perfor-
mance à l’école polytechnique de Mon-
tréal, a souhaité mettre en place un réseau
avec les chercheurs algériens afin de col-
laborer avec eux. Titulaire d’un PHD en
biomédical, il a estimé que «cette ren-
contre permet d’établir un contact direct
avec le pays», réitérant son «souhait d’ap-
porter une contribution dans la recherche
médicale». Il a fait savoir que l’organisme
où il exerce au Canada dispose d’un large
réseau de collaborations au niveau mon-
dial, souhaitant à cet effet d’intégrer
l’Algérie dans ce réseau. Il a expliqué que
le Canada est ouvert sur le monde et colla-
bore avec plusieurs pays, relevant qu’il a
déjà aidé les Tunisiens dans le cadre de la
mise en place d’un institut de recherche.
De son côté, M’hamed Bentourkia, profes-
seur agrégé du département de médecine
nucléaire et radiologie de l’institut de
pharmacologie de l’université de Sher-
brooke (Canada), a indiqué qu’il est dis-
posé à apporter toute sa contribution en
faveur de la médecine en Algérie, notam-
ment dans son domaine qui concerne, a-t-
il expliqué, la détection des cancers et
l’imagerie médicale moléculaire. «Je suis
disposé à aider l’Algérie dans divers
domaines de la médecine d’autant plus
qu’il y a beaucoup d’Algériens établi au
Canada qui souhaitent collaborer avec les
universités algériennes et encadrer les
étudiants dans leurs travaux de
recherche». Esma Aimeur, professeure
agrégée dans le département d’informa-
tique et de recherche opérationnelle à
l’université de Montréal, a indiqué qu’elle
est spécialisée dans la sécurité et la viro-
logie informatique ainsi que le commerce
électronique. Elle a fait savoir qu’elle est
«disposée» à donner des conférences et
exercer en tant que consultante en Algérie,
précisant qu’elle a déjà encadré des étu-
diants algériens et reçu aussi des stagiaires
algériens au Canada. De son côté, Sid Ali
Meslioui, PHD en aéro-acoustique, s’est
«réjoui» de renouer le contact avec
l’Algérie, souhaitant aussi «établir un
réseautage en network» avec des orga-
nismes algériens. Cette rencontre qui se
clôturera mercredi prochain, est organisée
par le ministère des Affaires étrangères en
collaboration avec les ministères de
l’Enseignement supérieur et la Recherche
scientifique, et de la Culture. Des confé-
rences seront animées au cours de cette
rencontre par des experts et chercheurs
dans différents domaines, dont la gestion
et le management, la santé et la médecine,
les technologies de la communication,
l’informatique et l’intelligence artificielle,
le génie civil et industriel, l’aéronautique
et la recherche opérationnelle.
Photo : DR
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