L`ECONOMIE DES PROJETS D`IMMOBILIER D`ENTREPRISE EN

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L’ECONOMIE DES PROJETS
D’IMMOBILIER D’ENTREPRISE EN
RENOUVELLEMENT URBAIN
Quelles pistes pour le développement de
locaux d’activité adaptés aux besoins des
TPE et PME/PMI
Etude réalisée par
Synthèse de l’étude
Novembre 2014
1
Cette étude été lancée en décembre 2013, à l’initiative de l’ODIME94 et financée par le Conseil
général du Val-de-Marne.
Elle a été pilotée par :
Olivier BAROUX, Chargé de projet immobilier d’entreprise et zones d’activités, Conseil général
du Val-de-Marne ;
avec le concours de :
Laurence TROUSSARD, Chargée de mission, Agence de développement du Val-de-Marne ;
Hélène BOREAU, Chargée d’études en immobilier d’entreprise, CCI Val-de-Marne ;
Renan COMBREAU, Urbaniste-Chargé d’études, CCI Val-de-Marne ;
Smaïn AOUADJ, Délégué de l’Etat à l’ORIE.
Etude réalisée par:
AVANT-PROJET - 9 rue des Ursulines 75005 Paris
Christophe Bastide
CCEI - 50 rue Lecourbe 75015 Paris
Patrick Yaïche
HBS Research - 11-15 quai du Président Paul Doumer 92400
Courbevoie
Laurent Bignier
La problématique de l’étude
L’ECONOMIE DES PROJETS EN IMMOBILIER D’ENTREPRISE
QUELS MODÈLES EN RENOUVELLEMENT URBAIN ?
Dans un contexte urbain en fort renouvellement, l’offre d’immobilier d’entreprise val-de-marnais à destination des TPE et des
petites activités connaît depuis de nombreuses années un fort
recul lié à un mouvement général de tertiarisation de l’économie
et aux stratégies des investisseurs plutôt tournées vers des produits logements et bureaux jugés plus sécurisés et rentables. Ainsi
la demande immobilière des petites entreprises du Val-de-Marne
reste importante et souvent non satisfaite hormis dans un parc ancien souvent peu qualitatif. Ce parc immobilier ancien tendant lui
même à disparaître sous l’effet d’opérations de renouvellement
urbain notamment sur d’anciens espaces d’activité.
Cette dynamique de renouvellement est portée par les documents
stratégiques, notamment le SDRIF et les Contrats de Développe-
ment Territorial qui envisagent d’importants développements immobiliers. Ce potentiel de développement pousse à s’interroger sur
le risque de surproduction à moyen terme des surfaces de bureaux
et sur la place que pourrait prendre l’offre à destination des TPE
dans les stratégies urbaines et immobilières des collectivités.
Dans ce contexte, l’étude explore différentes pistes pour mieux appréhender les stratégies de développement des projets en immobilier d’entreprise dans les opérations de renouvellement urbain.
Il s’agit donc d’identifier et d’analyser les modes opératoires
susceptibles de porter le développement d’une offre nouvelle et
innovante en immobilier d’entreprise dans les opérations de renouvellement urbain, et cela afin de répondre à la demande des
TPE, PME et PMI.
OBJECTIFS
Dresser l’état des lieux du potentiel de renouvellement urbain sur le département
• Quel est le potentiel de renouvellement du territoire, quelles sont les dynamiques envisagées et quelle place laissent-t-elles à la production
de locaux TPE, PME-PMI ?
• Quelle est la nature de l’offre immobilière actuelle et future ?
• Quelles sont les pratiques en termes de montages financiers pour quels types de locaux ?
Définir des typologies de locaux attendues par les petites activités
• Quel est le profil des établissements implantés dans les secteurs de renouvellement, quels sont leurs besoins et leurs attentes, comment
favoriser leur implantation compte tenu des évolutions du cadre urbain et des contraintes d’optimisation du foncier en renouvellement ?
Cibler des secteurs stratégiques pour le développement d’une offre renouvelée
• Quels sont les atouts et faiblesses du territoire pour développer une offre à destination des petites activités ?
• Quels sont les critères urbains et fonctionnels, les contraintes économiques, pour développer cette offre nouvelle ?
• Existe t-il des produits ciblés en fonction de typologies urbaines caractéristiques du Val-de-Marne ?
Identifier les leviers opérationnels pour le développement d’une offre diversifiée à destination des petites
activités dans les opérations de renouvellement
• Qui sont les acteurs du renouvellement de l’offre en immobilier d’entreprise, comment interviennent-ils, pour quels types de produits et
quels types d’utilisateurs ? Quelles propositions pour réorienter la production ?
3
Nature et géographie de l’immobilier d’entreprise en Val-de-Marne
Une très forte implantation des établissements
dans les secteurs urbains denses
Le département du Val-de-Marne reste marqué par une histoire
industrielle forte, notamment sur l’axe de la Seine, entre les emprises ferrées et le fleuve. La présence des activités est partout
visible, que ce soit à travers les très nombreuses zones d’activités
économiques (140 sur 255 en Ile-de-France -source IAU), que
par les multiples implantations dans le diffus témoins d’une forte
mixité qui perdure encore aujourd’hui.
En dehors des espaces privilégiés pour l’accueil d’activités économiques, qui ont structuré le développement de l’industrie sur
le territoire, le Val-de-Marne se caractérise par une forte mixité
urbaine, avec une offre importante et diversifiée de locaux souvent anciens et peu chers, occupés par des artisans et des petites
entreprises.
La proximité avec Paris, l’accessibilité routière et en transports en
commun actuelle et future, sont valorisantes et renforcent l’attractivité du département. Le Val-de-Marne est ainsi un territoire lisible et visible pour les entreprises qui recherchent la proximité de
Paris et une offre immobilière encore financièrement accessible.
La conjonction entre la présence de zones d’activités économiques anciennes et parfois peu qualitatives, d’importantes emprises d’activité dans le diffus et une attractivité résidentielle et
économique soutenue par les projets de transports qui positionnent le renouvellement urbain comme un enjeu majeur pour le
département.
La structure du tissu économique productif valde-marnais est essentiellement composée de petits établissements concentrés dans les secteurs
urbains denses supports du renouvellement urbain
Cinq grandes activités économiques sont fortement représentées
avec une légère sur-représentation des métiers du BTP par rapport
aux autres secteurs d’activité, notamment pour les TPE :
- Conseil et gestion
- Autres services personnels
- Autres activités pour la santé humaine
- Travaux de finition
- Programmation conseil informatique
Le tissu économique est essentiellement composé de très petites
entreprises : 92% des établissements ont moins de 10 salariés,
7% entre 10 et 99 salariés et 0,8% plus de 100 salariés.
Les zones géographiques reconnues pour leur forte activité
4
économique regroupent les grandes entreprises : le secteur
Orly-Rungis, dont la zone SENIA et le parc ICADE (ex SILIC),
accueille le plus grand nombre de grands établissements (plus
de 250 salariés).
L’ACTEP compte également de nombreux établissements de plus
de 50 salariés (69 dont 12 grands établissements principalement
localisés autour du Péripôle à Fontenay-sous-Bois).
Une forte mixité activité-habitat sur l’ensemble du
département et particulièrement dans le tissu urbain traditionnel
La géo-localisation des établissements met en évidence une très
forte présence d’établissements et notamment de petites activités
productives en secteur urbain dense : 90% des établissements
sont implantés hors zones d’activités.
La concentration des activités est importante sur la partie nord
du territoire en périphérie immédiate de Paris, dans les centres
urbains denses et anciens, dans certains secteurs résidentiels et
le long des axes routiers majeurs.
Une forte demande de petits locaux d’activité, essentiellement locatifs avec des prix bas
Les besoins exprimés par les entreprises dans l’enquête CCID94
montrent que la majeure partie de la demande porte sur des locaux d’activité et locaux mixtes (38% des demandes) et sur du
bureau (pour 36% des demandes). Il s’agit essentiellement d’une
demande de petites surfaces, 65% des besoins portent sur des
locaux de moins de 150 m².
La demande identifiée de locaux est géographiquement concentrée sur les territoires proches de Paris, notamment la CAVB et
Seine Amont.
Les besoins de petites surfaces sont surreprésentés dans la demande exprimée avec une forte demande de locaux de petites
surfaces de la part des PME et TPE tous types de locaux confondus. 40 % des surfaces demandées portent sur des locaux inférieurs à 50 m² et 80% sur des locaux de moins de 150 m².
La demande est essentiellement tournée vers le locatif (76% de la
demande) avec des niveaux de loyers bas :
Les valeurs des transactions observées selon le type de produit
Source : ODIME94/GRECAM
Année 2012
Loyer
€/m² ht hc
Bureaux
Activités
Locaux
mixtes
Entrepôts
1ère main
258 €
107 €
140 €
105 €
2 nde main
175 €
94 €
91 €
75 €
Les nouveaux modèles de développement d’immobilier d’entreprise
Une forte dominante résidentielle sur le département : 50% du territoire est occupé par de l’habitat individuel peu dense
du sol
Le MOS en 11L’occupation
postes
Source
: IAU MOS 2008 Source : IAU MOS
2008
exploitation AVANT PROJET
3000 hectares de foncier occupés par
des activités économiques dont plus
de 20% (641ha) dans le diffus hors
ZAE
Une forte mixité : 90% des établissements sont implantés dans le diffus hors zones d’activités
économiques
Densités d’établissements par section cadastrale
Source : cadastre/HBS - exploitation AVANT PROJET 2014
La géolocalisation des établissements
à la section cadastrale fait apparaître
une forte concentration sur la frange
parisienne.
Ces emprises d’activité dans le diffus
sont particulièrement visées par le processus de renouvellement urbain.
5
Une production en immobilier d’entreprise essentiellement en
bureaux en décalage avec la demande exprimée par les TPE
Volumes mis en chantier 2002/2013
Source DRIEA Sitadel 2013
Une offre essentiellement en bureau dans un marché peu dynamique
1 941 000m² de surfaces d’immobilier d’entreprise mises en
chantier entre 2002 et 2013 sur le Val-de-Marne, avec une baisse
tendancielle des mises en chantier depuis 2002, et une prédominance de la construction de bureaux qui représente 60% des
mises en chantier sur la période.
Une production de locaux artisanaux quasi nulle et de locaux industriels très faible.
Volumes mis en chantier 2002/2013
Source : DRIEA Sitadel 2013
Une production essentiellement concentrée sur
les pôles majeurs du département
Les mises en chantier en immobilier d’entreprise sont pour l’essentiel concentrées sur les territoires d’Orly-Rungis et Seine
Amont Nord qui regroupent 54% du total.
Une offre future qui renforce encore le poids du
bureau dans la production totale
610 000 m² estimés dont 84% de bureaux (opérations de Cœur
d’Orly et Cityzen Parc…)
La répartition de l’offre future par typologies
Source : CCID94/GRECAM fin 2013
Une conjoncture économique qui rend difficile les opérations de
bureaux en blanc : 216 000 m² en chantier fin 2013 mais seulement 49 000 m² « en blanc » localisés dans le pôle historique
d’Orly (valeur sûre).
Une production faible pour les activités et entrepôts : une production au coup par coup, au travers de clés en main, pas de
lancement en blanc.
Un renouvellement urbain engagé sur les secteurs historiques des
Ardoines et d’Ivry Confluences avec le risque de voir disparaître une
offre de seconde main pour les TPE/PME.
Un contexte francilien très concurrentiel : à l’offre future s’ajoutent les
programmations en immobilier d’entreprise dans les CDT (18,5 millions de m² sur les 21 CDT d’Ile-de-France) dont près de 4 millions de
m² envisagés sur les 5 CDT du Val-de-Marne d’ici 2030.
6
Les nouveaux modèles de développement d’immobilier d’entreprise
La géographie des mises en chantier de 2002 à 2013
Bureaux
Bureaux
Une concentration en périphérie de Paris et le long de l’axe
Orly/Fontenay
Une production qui renforce les pôles majeurs
Volumes mis en chantier 2002/2013
Source : DRIEA Sitadel , exploitation AVANT PROJET
Locaux d’activités
Locaux
d’activités
Une très faible production de surfaces d’activité avec une concentration autour de l’axe Ivry-Vitry-Villeneuve-le-Roi et Bonneuil. Essentiellement des «clés en main», pas d’opérations en blanc.
S
Volumes mis en chantier 2002/2013
Source : DRIEA Sitadel , exploitation AVANT PROJET
Entrepôts
Entrepôts
Prédominance du pôle d’Orly (MIN et SOGARIS), importance du
port de Bonneuil et plus généralement, présence dans le quart
Sud-Ouest du département.
Volumes mis en chantier 2002/2013
Source : DRIEA Sitadel, exploitation AVANT PROJET
7
Un fort potentiel de renouvellement sur le département
Le potentiel de renouvellement urbain est encore particulièrement important sur le département
du Val-de-Marne
Ce potentiel de renouvellement est composé :
- des emprises sous densifiées ou dégradées dans le tissu urbain diffus;
- des secteurs de gares actuels et futurs (15 secteurs de gares GPE avec un important potentiel de
renouvellement);
- des linéaires de grandes voiries, les tracés de TCSP, la VDO...
Mais aussi des ZAE déqualifiées, des parcs de bureaux et des secteurs logistiques anciens et déqualifiés, des secteurs PRU.
La réutilisation à court et moyen terme de ce potentiel en renouvellement est portée par :
Une forte attractivité due à la proximité de Paris et à une bonne accessibilité routière et en transports en commun qui sera
renforcée avec le premier tronçon du réseau du Grand Paris Express (ligne 15) et le prolongement de la ligne 14, mais aussi avec les
autres projets de transports en site propre (Tram, TVM).
Un potentiel foncier mobilisable important
- de densités bâties relativement faibles, du fait d’un important tissu d’habitat individuel souvent peu dense;
- de vastes emprises économiques souvent anciennes et parfois déqualifiées dans les ZAE;
- de nombreuses emprises d’activités dans le diffus avec des droits à construire souvent importants dans les PLU;
- une vacance estimée à 200 000 m² sur le bureau dont 2/3 dans l’ancien qui nécessitent un renouvellement.
Des interventions pour accélérer le renouvellement et porter le foncier
- l’EPFIF intervient sur 38 communes du département pour un total de 793 hectares en veille foncière;
- un objectif de production de 70/30 entre logement et activité (10 000 logements et 700 000 m² d’activités).
Les documents qui portent le renouvellement urbain et la stratégie de développement
économique
- le Schéma Directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF);
- la Stratégie Régionale de Développement Economique et d’Innovation (SRDEI);
- le Schéma Départemental d’Aménagement du Val-de-Marne (SDA);
- le Plan Stratégique de Développement Economique du Val-de-Marne (PSDE).
Le maintien et le développement des activités productives s’inscrivent dans les préconisations
régionales pour un développement durable du territoire métropolitain.
La compétitivité et l’attractivité économique de la région Ile-de-France passent par le soutien aux activités productives au même titre que la
valorisation des pôles tertiaires majeurs. Le Schéma directeur régional de la région Ile-de-France (SDRIF 2008) préconise le développement
de solutions immobilières adaptées aux PME/PMI artisanales et industrielles, particulièrement sur les territoires de la proche couronne.
Le département offre un réel potentiel de renouvellement et
est considéré comme attractif par les entreprises en raison
de son offre de transports et de la qualité de son tissu résidentiel et de ses prix. Paradoxalement il ne propose que
très peu d’opérations nouvelles à destinations des activités
productives.
8
Les nouveaux modèles de développement d’immobilier d’entreprise
Des densités bâties relativement faibles qui constituent un réel potentiel de renouvellement
Densités bâties à la parcelle
Source : cadastre , exploitation AVANT PROJET 2014
80% du territoire avec une densité
bâtie inférieure à 1.
Un potentiel de renouvellement soutenu par le SDRIF
Secteurs à fort potentiel de densification au SDRIF
Source : SDRIF 2013 , exploitation AVANT PROJET 2014
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Un important potentiel de renouvellement dans les secteurs de gare et les ZAE
6 406 hectares de foncier cadastré dans les périmètres de 800 mètres autour des gares actuelles. Après
la réalisation des gares du Grand Paris Express il sera de 7 240 hectares.
Une densité bâtie moyenne de 1 dans les secteurs gare qui permet d’envisager une intensification.
Densités bâties à la parcelle
La densité bâtie moyenne actuelle
des secteurs des gares du GPE est
de 0,85. L’hypothèse de densification
additionnelle issue des études SGP
varie entre 1,6 et 2.
autour des secteurs gare
Source : cadastre , exploitation
AVANT PROJET 2014
2800 hectares de zones d’activités économiques avec des densités bâties en moyenne de 0,48.
Des ZAE parfois déqualifiées et en renouvellement (Sénia, les Ardoines) mais qui bénéficient toujours
d’un taux d’occupation élevé et souvent d’une bonne desserte en transports.
Densités bâties à la parcelle dans les ZAE
Source : cadastre , exploitation AVANT PROJET
2014
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Les nouveaux modèles de développement d’immobilier d’entreprise
Une importante programmation en immobilier d’entreprise
dans les CDT
Près de 4 millions de m² en immobilier d’entreprise sont programmés sur les 5 CDT prévus d’ici
2030 sur le département
Une programmation des CDT qui renforce le poids du bureau dans les pôles historiques avec 2,6 millions de m² prévus en bureaux, soit
68% de la production envisagée dans les CDT.
Une production de locaux à destination des PME et PMI clairement affirmée avec 1 million de m² envisagés soit 28% du total des surfaces
programmées essentiellement sur les CDT des Boucles de la Marne, des Grandes Ardoines et du Campus Sciences et Santé. Il est nécessaire de retrancher de cette programmation les surfaces de locaux PME PMI qui vont disparaître du fait du renouvellement, il ne s’agit
donc pas d’une solde net.
La moitié des surfaces envisagées en locaux PME PMI concerne le CDT des Grandes Ardoines.
Production envisagée 2013-2030
en m²
Bureaux
Recherche
Locaux
d’activités Locaux
d’activités
industrie/stockage
PME/PMI
Boucles de la Marne
232 000
0
25 000
296 000
TOTAL
553 000
Grandes Ardoines
607 000
0
75 000
496 000
1 178 000
Campus Sciences et Santé
787 000
30 000
0
246 000
1 063 000
Paris Est entre Marne et Bois
210 000
0
37 000
0
247 000
Grand Orly
835 000
0
0*
70 000
905 000
Total
2 671 000
30 000
137 000
1 108 000
3 946 000
en %
68%
1%
3%
28%
100%
* hors projets du schéma directeur logistique à 20 ans de la SOGARIS
Source : DRIEA IF « territoires du Grand Paris, la programmation économique dans les CDT » novembre 2013
Avec de forts enjeux urbains et économiques liés au renouvellement du territoire
Les opérations de renouvellement urbain sont dépendantes des cycles immobiliers : dans une conjoncture favorable la demande des
entreprises soutient à la hausse les valeurs immobilières. Dans les bilans, les prix de sortie (vente ou loyer) et les charges foncières
admissibles sont étroitement liés.
Les opérations de renouvellement sont issues des projets portés par les collectivités et de leur traduction réglementaire dans les documents d’urbanisme.
Les enjeux du maintien et du développement d’une offre à destination des TPE dans les
opérations de renouvellement urbain
La préservation de la mixité urbaine et de la qualité de vie
Conserver l’identité et l’animation des centres anciens, maintenir une diversité d’activité et d’offre de services dans les centres
urbains, répondre au phénomène d’éviction des activités des secteurs de renouvellement urbain.
Le maintien de l’emploi local
Valoriser à travers la diversité des emplois offerts dans les TPE, un potentiel d’emplois en relation avec le niveau de qualification et
la mobilité de la population locale.
La réponse aux besoins immobiliers des PME/PMI et TPE et la reconstitution de l’offre détruite par les
opérations de renouvellement
Renouveler et accroître l’offre à destination des TPE et des artisans, développer une offre de locaux adaptés à des coûts abordables, rechercher les moyens d’optimiser le foncier notamment dans les zones d’activités, favoriser les synergies entre les établissements d’une même filière économique en regroupant les entreprises sur de grands sites économiques.
Le développement durable
Favoriser la mixité afin de limiter les déplacements (proximité emploi/domicile et client/service)
11
La vallée de la Seine et l’arc Sud sont des secteurs à enjeux pour le renouvellement et
le développement de l’offre d’activités
Les territoires de la Vallée de
la Seine et du croissant sud, le
long de l’A86 et de l’arc VDO bénéficient de nombreux atouts,
notamment en termes de foncier
et d’accessibilité, qui en font
des territoires privilégiés pour
les développements futurs en
immobilier d’entreprise.
Le potentiel de renouvellement est important
et marqué par des projets à long terme
12
Un potentiel de plus de 7 400 000 m² de
projets en immobilier d’entreprise sur l’ensemble du département, toutes typologies
confondues.
Un potentiel de développement qui englobe
la reconstitution des surfaces disparues.
Les nouveaux modèles de développement d’immobilier d’entreprise
Les difficultés pour la mise en oeuvre du potentiel de renouvellement et le développement d’une offre à destination des TPE, PMEPMI
Les difficultés liées au maintien et au développement des locaux TPE, PME/PMI
5. Les PLU et les mécanismes du renouvellement urbain ne favorisent pas le maintien et le développement
de la mixité
1. Des mécanismes fonciers défavorables à l’activité
Le département connaît depuis quelques années une forte tertiarisation sur des sites de renouvellement anciennement marqués par
la présence de grandes emprises productives à proximité de Paris
(Ivry-sur-Seine, Arcueil, Fontenay-sous-Bois, Charenton-le-Pont)
ou autour du pôle d’Orly-Rungis (ICADE, ex SILIC).
Pour des raisons d’équilibre financier d’opération, d’insertion dans
un tissu à dominante résidentielle, mais aussi pour des raisons
d’images, les territoires privilégient le développement d’une offre
immobilière tertiaire et de logement au détriment des surfaces d’activités et des locaux mixtes.
Les emprises d’activités franciliennes présentes en secteur urbain
dense disparaissent largement au profit du logement, du tertiaire et
du commerce. On assiste à un report des activités de type secondaire
vers la deuxième couronne, le long des axes routiers majeurs (Francilienne notamment).
Dans le diffus
2. Des disponibilités foncières plus abondantes et
moins chères en seconde couronne
La réutilisation du foncier en renouvellement est toujours contrainte par les coûts de libération des sites (acquisitions, évictions,
dépollutions éventuelles), mais aussi par les délais de mise en
œuvre important dus au remembrement foncier sur un parcellaire
souvent très morcelé. Faute de foncier directement exploitable
ou d’opérations en blanc, les entreprises se tournent aujourd’hui
vers les départements de seconde couronne pour la réalisation de
leurs projets immobiliers.
3. Une tolérance de plus en plus faible des activités
dans les espaces résidentiels
La présence d’activités dans un tissu résidentiel pose souvent des
questions de conflits d’usage avec une tolérance minimum des
riverains par rapport aux nuisances (trafic, stationnement, nuisances sonores et visuelles…). La mixité à l’immeuble, autrefois
représentative des tissus de faubourgs de la première couronne
parisienne tend à disparaître. Les locaux d’activités de rez-dechaussée et de fond de parcelle sont réinvestis par des activités
commerciales ou du logement.
4. Une réglementation contraignante pour l’implantation d’activités en tissu urbain dense
La réglementation relative aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) concerne notamment certaines
activités industrielles ou surfaces de stockage de plus de 500 tonnes/jour qui rendent très difficile leur implantation ou restructuration dans les tissus urbains denses du fait de la mise en place d’un
périmètre de protection très consommateur d’espace.
L’analyse des PLU fait apparaître le plus souvent que seules les activités tertiaires, les professions libérales, les services et les commerces (généralement en dessous de 200 m²) sont tolérés et quelques
fois favorisés dans les règlements. Lorsqu’il y a renouvellement,
les droits à construire favorisent les produits logement et tertiaire.
Compte tenu des logiques de marchés et des règlements d’urbanisme, les programmes immobiliers à destination des activités secondaires et des artisans restent exceptionnels en secteur urbain
dense. Lorsque de tels programmes sont développés, ils le sont
souvent à l’initiative des collectivités.
Dans les ZAE
Le zonage des PLU reporte le développement des activités productives dans les zones UF au sein de parcs et de secteurs d’activités dont les vocations sont très différentes : tertiaires, logistiques,
commerciales et d’activités. Ici encore, les COS autorisés, souvent
supérieurs à 1, favorisent plutôt la réalisation de bâtiments tertiaires
au détriment de l’activité pure.
6. Un équilibre rentabilité / risque qui éloigne les
investisseurs des locaux TPE, PME-PMI
Une structuration de marché qui pose directement la question du
maintien en zone dense d’une diversité d’activités notamment
celles nécessaires au fonctionnement urbain (petite logistique urbaine, SAV, artisans, activités créatives et récréatives).
Les grands investisseurs négligent les locaux TPE PME dont les
preneurs seraient, à leurs yeux, économiquement trop sensibles
aux évolutions de la conjoncture économique et donc à des risques jugés importants d’impayés et à des taux de rotation (turn
over) élevés.
Le «property management» (gérance de patrimoine) de ces locaux est souvent comparé à la gestion des logements sociaux
avec la nécessité d’une forte proximité avec les locataires.
Les normes qui régissent ces locaux sont de plus en plus contraignantes et rendent rapidement obsolètes ces bâtiments fragilisant, ainsi, l’investissement initial.
Ces risques perçus par les investisseurs sont intégrés dans la
construction du taux de rendement qu’ils exigent qui est ainsi,
mécaniquement, plus élevé que les taux de rendement d’autres
types d’actifs considérés comme moins risqués.
13
7. Une conjoncture économique qui ne permet pas d’anticiper sur la demande des entreprises
Les investisseurs n’ont aucune visibilité économique sur ce segment de la demande qui ne correspond pas aux standards opérationnels
actuels. La production de locaux PME PMI est toujours considérée comme trop aléatoire par rapport aux produits bureau ou logement et ne
permet donc pas le lancement d’opérations en blanc.
Atouts - contraintes - risques du renouvellement
ATOUTS
CONTRAINTES
LaproximitédeParisetunimportantpotentiel
foncierenrenouvellement
Unecontrainteessentiellesurleprixpourleslocaux
PMEPMI
Unebonneaccessibilitéroutièreetentransportsen
commun,renforcéeparleGrandParisExpress
Uneforteconcurrencefrancilienneentermesd’offre
futureenbureau
Despolaritéstertiairesetd’activitésconstituéeset
optimisables.
Desdynamiquesterritorialesfortes(Siver Valley,
ClusterEauͲmilieuxͲsols…)
UnefiscalitépluslourdedanslecadreduGrandParis
(RCBetTabif)denombreusescommunespassentde
zone3enzone2
Degrandesopérationsderenouvellementdéjà
engagées
Untissuàdominanted’habitatquirenddifficile
l’implantationd’activitésdiversifiées
DesPLUglobalementincitatifspourl’immobilier
d’entreprise…
…maissurtoutpourletertiaire
Desstratégiesd’équilibreshabitat/emploiqui
peuventporterledéveloppementd’immobilier
d’entreprise
Desobjectifsentermesd’emplois,maisune
productionquifavorise plutôtletertiaire
RISQUES
Déqualificationdesimmeublesdebureaulesplus
anciensetnonrestructurés
Eviction desactivitésproductivesenplacedansles
secteursderenouvellementsanssolutionde
relogementattractive
Les secteurs où sont autorisées les activités dans les POS et les PLU
Des secteurs de mixité et des zones UF dans
les PLU qui autorisent de fortes densités qui
favorisent le bureau.
ZAC en cours
Secteurs POS PLU ou
l’activité est possible
Autres secteurs
Zonages PLU «activité»
Source : BDPLU , exploitation AVANT PROJET 2008
14
Les nouveaux modèles de développement d’immobilier d’entreprise
Des outils pour favoriser la production de locaux TPE, PME/PMI
dans les opérations de renouvellement urbain
1/ Encadrer à travers les PLU
Définir précisément dans le PLU le terme «activités»
Dans les documents d’urbanisme, on trouve très souvent le terme
« activités » sous une forme générique qui regroupe des destinations finales très variées. Le maintien de l’activité en centre urbain
pourrait se traduire par une définition plus précise des activités
autorisées dans les PLU « les locaux et leurs annexes où sont
exercées des activités de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services »
Extrait PLU de Vincennes Source : ville de Vincennes
Adapter les règles de constructibilité pour
favoriser l’implantation de petites activités
Les règles de constructibilité du PLU qui favorisent le maintien et
le développement des activités sont les gabarits, le coefficient
d’emprise au sol et les règles de stationnement.
- une hauteur minimale de rez-de-chaussée (>3,50m dans le PLU
de Vincennes) favorise l’implantation d’activités sans néanmoins
garantir la nature de l’utilisateur final qui souvent exerce une activité commerciale.
- un cœfficient d’emprise au sol (CES) autorisant une constructibilité en rez-de-chaussée sur l’ensemble de la parcelle favorise
l’utilisation des fonds de parcelles par l’activité.
Instaurer des mesures de protection sur des
espaces et des linéaires identifiés
Sur certains secteurs inscrits au PLU (îlots, linéaires de voies), il
est possible de réglementer la transformation des locaux d’activité avec différents degrés de protection. Le PLU peut interdire la
transformation d’usage des locaux d’activité en fixant une destination aux locaux sans néanmoins pouvoir viser un type d’activité
spécifique.
Identifier des secteurs de mixité et imposer un
pourcentage de locaux d’activités pour toute
construction neuve (cf. OAP)
Sur le même principe que les secteurs de mixité pour le logement
social, il peut être proposé la mise en place sur des secteurs identifiés (linéaires de voies, îlots) d’un pourcentage de la constructibilité totale affecté aux locaux d’activité.
Extrait du PLU de Vincennes
Privilégier l’implantation de nouvelles activités économiques par l’application de dispositions favorisant les constructions leur
étant destinées,
Interdire le changement de destination d’une
construction, affectée à un autre usage que
l’habitation, vers l’habitation.
Réglementer à la parcelle
Le maintien d’un tissu mixte et notamment des parcelles occupées par l’activité nécessite une réglementation à la parcelle où
seules les activités artisanales et industrielles sont autorisées (Cf
PLU de Champigny-sur-Marne). La mise en zone UF de parcelles spécifiquement réservées à l’activité dans le diffus permet le
maintien des activités traditionnelles.
15
2/ Favoriser un urbanisme de projet : les Orientations d’Aménagement et de Programmation dans les PLU
Eléments du PLU, elles exposent en compatibilité avec le PADD,
la manière dont la collectivité souhaite mettre en valeur, réhabiliter, renouveler des quartiers ou secteurs de son territoire. Elles
sont opposables aux tiers.
La définition en amont du programme souhaité permet une négociation du foncier sur la base des surfaces et typologies programmées. C’est un moyen de réguler les prix du foncier.
Extrait OAP Villiers-sur-Marne Source : ville de Villiers-sur-Marne
Exemples :
Villiers-sur-Marne OAP vocation économique
En limite ouest de la commune entre 2 voies ferrées, zonage en
1AUx sur une emprise de 2 ha. A proximité du quartier Marne
Europe et de la future gare GPE.
Extrait OAP Les Ardoines Source : ville de Vitry-sur-Seine
Vitry-sur-Seine, Les Ardoines OAP mixte en ZAC
Reconversion de la ZA des Ardoines sur 267 hectares,
5000 logements, 500 000 m² de surfaces d’immobilier d’entreprise.
(Source OAP Ville de Vitry-sur-Seine, décembre 2013)
3/ Favoriser un urbanisme négocié
Un urbanisme négocié avec les opérateurs, les
grands propriétaires fonciers dont l’Etat et France
Domaine
La négociation en amont permet d’organiser la mixité et de réserver une part de la programmation au développement de locaux
TPE, PME/PMI. Elle permet aussi de clarifier les règles de mobilisation du foncier public et de baser les estimations domaniales
sur la valeur d’opération.
Ce n’est pas la rareté foncière qui est en jeu mais l’articulation
«foncier-aménagement-promotion».
La mise en place de chartes promoteurs
A l’instar des chartes existantes pour le développement de l’habitat, certains secteurs pourraient être couverts par des chartes
recommandant le développement d’une mixité habitat activités.
Des orientations en termes de typologies, de surfaces, d’architecture…peuvent être proposées.
La mise en place de conventions d’équilibre
Le SDRIF détermine des objectifs de croissance de population et
d’emploi qui sont repris dans les CDT sous forme d’objectifs de
développement de surfaces d’immobilier d’entreprise. Les objectifs logements portent ainsi le développement d’une offre future
en immobilier d’entreprise à travers les équilibres visés habitat
emploi.
16
Des chartes promoteurs à l’exemple de la CA
Plaine Commune et de la CA Est Ensemble
Un équilibre habitat / emploi préconisé par le
SDRIF pour le Val-de-Marne : 0,40 emploi pour
1 logement
Les nouveaux modèles de développement d’immobilier d’entreprise
4/ Mettre en place des stratégies foncières de moyen et long termes qui favorisent le
maintien et le développement des locaux PME PMI
La foncière publique
Les interventions en renouvellement urbain et la maîtrise publique du foncier sur des emprises occupées par des activités économiques nécessitent d’intégrer la question de l’emploi dans le
processus.
Il apparaît aujourd’hui que «l’outil foncière» est un moyen de
maintenir l’activité et de contenir la spéculation foncière par :
- les recettes locatives des biens acquis en maintenant le plus
longtemps possible les activités durant la phase d’élaboration du
projet urbain;
- en favorisant le transfert des activités, par ailleurs moins coûteux
que le paiement d’indemnités d’éviction et qui entraîne souvent
la cessation d’activité;
- par une action à long terme qui favorise le parcours résidentiel
des entreprises.
Le portage foncier à long terme, par le biais d’une foncière permet
donc de maîtriser le coût des terrains grâce aux recettes locatives générées et à la maîtrise des évictions. Cela permet aussi
de maintenir en place les activités existantes dans le temps de
l’élaboration du projet.
La maîtrise foncière publique n’est pas la seule voie possible, des
foncières privées existent avec le même type de montage et de
constitution de réserves sur le long terme.
amont des opérations d’aménagement d’un diagnostic économique et social approfondi.
Les besoins en emplois, analysés au regard de la dynamique économique du territoire et de l’offre de formation, permettent d’élaborer une stratégie de développement économique (par exemple
de développement de clusters).
Ainsi, l’accueil d’entreprises s’inscrivant dans ces dynamiques doit
être prévu dans les projets urbains et privilégié dans la conception
de ces projets.
Le bassin d’emploi ou a minima l’intercommunalité sont des échelles pertinentes d’analyse de ces dynamiques.
La minoration foncière
Elle ne peut constituer une vente à perte et doit donc être initiée
par un acteur public habilité à subventionner le développement
d’immobilier d’entreprise.
La Région en partenariat avec l’EPFIF et l’IAU souhaite expérimenter un dispositif de minoration foncière pour la production
d’espaces logistiques urbains. Un appel à manifestation d’intérêt
auprès des collectivités, prioritairement sous convention avec
l’EPFIF, est en cours. Sur la base des réponses, quelques sites
feront l’objet d’une procédure en cours d’appel à candidature
(d’opérateurs) pour la création d’un Espace logistique urbain.
L’expérimentation foncière
La Maîtrise d’Œuvre Urbaine et Economique
Démarche à l’initiative d’une collectivité visant à adopter une méthodologie commune entre tous les partenaires, les aménageurs
et les services économiques des collectivités, afin de mieux cerner
les impacts économiques des projets de renouvellement urbain et
d’anticiper sur les besoins en immobilier d’entreprise.
Elle permet d’accompagner le parcours immobilier des activités
en anticipant sur leurs besoins de relocalisation dans les opérations d’aménagement, à l’échelle du territoire.
L’Etablissement public foncier Ile-de-France accompagne la mise
en œuvre de la MODUE en proposant une méthodologie, et peut
financer une partie de l’étude dans le cadre de son appui à la
Collectivité.
A ce jour, deux intercommunalités ont montré un réel intérêt pour
cette démarche : Plaine Commune (étude en cours); Est Ensemble .
Des outils en rapport avec le foncier peuvent également faire l’objet d’expérimentations :
- des partenariats de promotion public/privé (à l’exemple du centre de l’entrepreneuriat à Orly entre le promoteur Profimob et la
Caisse des Dépôts (CDC) );
- dans le domaine de la gestion, l’exemple de Valophis (bailleur
social) avec des baux précaires pour les artisans;
- dans les programmes de rénovation urbaine (PRU) en dissociant
foncier et construction;
- sur le foncier public avec la mise en place d’autorisation d’occupation temporaire (AOT), adaptée par exemple aux emprises
de l’ex VDO.
La prise en compte du développement économique dans les CDT
Dans le contexte actuel, le développement de l’emploi, et plus
particulièrement l’emploi peu qualifié, nécessite la réalisation, en
17
Des montages financiers qui permettent d’orienter les investisseurs vers l’immobilier pour TPE, PME/PMI
Des équilibres d’opération difficiles à trouver dans les opérations de renouvellement
Exemples de montages financiers
Exemple 1 : le développement de locaux mixtes TPE, PME/PMI dans le diffus par la
réutilisation des friches et dents creuses
La réutilisation d’une parcelle en friche ou sous utilisée en tissu urbain dense pour le développement d’une opération d’activités légères
est difficile même si le site est classé en zone UF au PLU, et n’autorise que la réalisation d’activités.
Cibles de l’opération: les petites activités non nuisantes et pouvant
cohabiter avec un tissu résidentiel dense: TPE, artisans, services,
petite distribution, professions libérales... Une valeur locative estimée à 130 €/m²/an HT HC.
Un exemple sur Aubervilliers - Plaine Commune
«le Landy», source : opérateur SIRIUS
Un équilibre d’opération trouvé à travers un portage de long terme
Pour une opération identique de moins de 1 000 m², avec une charge foncière proche des 200 € le m² en raison de la proximité de Paris,
avec l’exigence d’un taux de rendement, pour les investisseurs de 7,5% -8% et des loyers de 130 € HT le m², le bilan promoteur, dans
le cadre d’une vente en bloc, dégage difficilement une marge.
Ce montage ne peut trouver son équilibre que dans un cadre patrimonial avec des «cash-flows» locatifs qui équilibrent à moyen terme
l’opération d’investissement initial.
C’est pourquoi les opérateurs spécialisés sont le plus souvent adossés à des foncières.
Exemple 2 : le développement d’une opération mixte activités / habitat - la recherche
d’un équilibre par péréquation des charges foncières
Une importante friche d’activité en centre-ville permet le développement de deux programmes complémentaires habitat et parc
d’activités sur deux fonciers distincts issus du découpage parcellaire de la friche initiale. L’opération est réalisée dans le cadre du
PLU en zone UA qui autorise une mixité de programmes et des
densités importantes.
L’emprise permet la réalisation d’une opération mixte d’habitat
collectif, d’habitat individuel et de surfaces d’activités.
Cibles de l’opération : des surfaces pour de petites activités de
production en cohabitation avec un tissu résidentiel dense : TPEPME/PMI artisans, services, commerces de gros, petite distribution...
Une valeur locative estimée de 100 à 150€/m²/an HT HC.
Un exemple sur La Courneuve – Plaine Commune : le « Parc des 6 routes »
source : opérateur SPIRIT.
18
Les nouveaux modèles de développement d’immobilier d’entreprise
Un équilibre financier d’opération fondé sur une péréquation des charges foncières
C’est la marge dégagée par la réalisation de logement qui permet de faire face au déséquilibre financier de la réalisation de locaux
d’activités. Dans cet exemple, les locaux d’activité sont gardés en patrimoine par l’opérateur, via un crédit-bail immobilier, afin de lisser
l’investissement dans le temps et permettre à terme un équilibre.
Les contraintes de l’opération
Une complexité accrue pour les opérateurs tant dans le montage que dans la commercialisation de l’opération. La mixité programmatique
est plus facile ici car elle évite les divisions en volume qui sont complexes à mettre en œuvre entre programmes de type différent. Compte
tenu du contexte en centre urbain dense, Il est difficile d’équilibrer cette opération mixte avec des locaux TPE, PME/PMI avec une rentabilité faible dans les secteurs ou les charges foncières sont élevées.
La gestion locative d’un ensemble de petite taille et de petits locaux peut être rédhibitoire pour les investisseurs. La rentabilité est recherchée sur les moyens et longs termes, ce qui nécessite de garder les biens en patrimoine. Les déséquilibres financiers ne sont absorbés
que par les loyers générés dans le temps.
Seules des foncières ou propriétaires-utilisateurs sont des opérateurs possibles.
Exemple 3 : la restructuration d’un pôle logistique urbain - la recherche d’un équilibre
d’opération par l’intensification urbaine
Le cadre de l’opération : la restructuration d’un pôle logistique en secteur urbain dense.
Il s’agit d’une réflexion en cours avec la SADEV pour la relocalisation sur site d’une activité logistique dans un secteur dense. Est posée
ici la question de la programmation à forte densité par superposition des fonctions et de leur articulation au sein d’un même bâtiment (ou
d’un ensemble bâti). Ce type de programme est souvent remis en cause par les normes réglementaires et environnementales qui peuvent
interdire le développement d’opération mixtes en tissu urbain dense.
Source : Oscar Gential Ville et Industrie mars 2014
Un équilibre financier de l’opération qui se heurte aux contraintes réglementaires et commerciales et
qui fait appel à une minoration foncière de l’aménageur
La multiplicité de produits immobiliers associée à une densification, dans un programme global qui intégrerait des biens à forte valeur
ajoutée associés à des locaux TPE, PME/PMI qui, eux, dégagent des marges opérationnelles faibles ou négatives, permet de trouver un
équilibre financier pour l’opérateur.
Lorsque le PLU permet de réaliser ces opérations, les contraintes sont de trois types :
- la réglementation ICPE (installation classée pour l’environnement) qui ne permet pas de mixer certaines fonctions,
- le surcoût des travaux en raison de la complexité de la mise en œuvre opérationnelle,
- la dimension commerciale avec des usages différents (ex : logements et activités) susceptibles de générer un échec commercial et en
phase d’exploitation, des conflits de voisinage.
Si ces obstacles sont surmontés, dans les opérations analysées, la charge foncière cédée par l’aménageur a souvent été très fortement
minorée et a constitué la principale variable d’ajustement pour assurer l’équilibre opérationnel du bilan promoteur.
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Comment inscrire ces trois montages d’opérations dans l’actuelle
financiarisation de l’immobilier ?
Recherche de montages financiers qui permettent d’orienter les investisseurs vers l’immobilier pour TPE, PME/PMI
Les évolutions de l’investissement : la financiarisation
de l’immobilier
La financiarisation est l’application de méthodes de gestion financières
d’actifs, employées par les entreprises et les gestionnaires d’actifs
mobiliers, à l’immobilier, conjuguée à un accès à des capitaux sans
frontière et à des financements désintermédiés. (1)
L’appréhension du risque constitue ainsi le cœur de l’approche de l’investissement immobilier en l’intégrant à la construction du taux de rendement exigé pour chaque typologie d’actifs immobiliers.
Les principaux risques pris en compte par les investisseurs :
Le premier risque est lié à la forte sensibilité des TPE et PME/PMI à
la conjoncture économique. Le risque de sinistralité - souvent évoqué
mais peu quantifié - et donc de loyers impayés, est perçu comme majeur
par les investisseurs ; le taux de rotation des locataires est aussi évoqué
par les investisseurs.
Le second risque est celui de l’obsolescence rapide des bâtiments en
raison des normes qui évoluent très rapidement.
De ce fait, les taux de rendement élevés fondent des valeurs vénales
basses peu compatibles avec un bilan promoteur qui dégagerait une
marge minimum.
Ainsi les loyers attendus par les opérateurs sont plus élevés que les
capacités locatives des TPE et PME/PMI.
Les investisseurs directs traditionnels comme les compagnies d’assurances laissent la place à des fonds auxquels ils participent, par ailleurs,
avec des fonds de pension, des banques d’affaires et des institutionnels.
La « concurrence » immobilière mondiale pour attirer les capitaux en
France conduit à la création de nouveaux véhicules comme les Organismes de Placement Collectifs dédié à l’Immobilier (OPCI).
(1) Financement qui ne passe plus par l’intermédiaire des
banques mais qui s’effectue directement sur le marché financier, la bourse ou des émissions d’actions et d’obligations.
20
Les nouveaux modèles de développement d’immobilier d’entreprise
Comment orienter ces fonds vers les locaux d’activités?
Comment opérer une réallocation des actifs immobiliers au profit des locaux TPE, PME/PMI ?
Deux pistes d’actions : - intervenir sur l’offre ?
- intervenir sur la demande ?
L’action sur l’offre
L’action sur la demande
Elle vise à créer un environnement propice pour le développement de locaux TPE et PME/PMI notamment à travers de nouveaux parcs d’activité dédiés aux TPE et PME.
Elle vise par une action des pouvoirs public à favoriser l’investissement.
L’offre foncière des grandes emprises publiques destinées à la
réalisation de locaux TPE, PME/PMI doit être amplifiée, plus particulièrement sur des secteurs avec de grands délaissés fonciers
en bordure de voies routières ou ferroviaires par exemple.
En favorisant des produits et montage immobiliers qui permettent d’offrir des loyers en adéquation avec les capacités des TPE
PME/PMI par la dissociation du sol et de la construction et/ou de
l’usufruit et de la nue-propriété.
A l’image des baux emphytéotiques à construction et à réhabilitation : le preneur s’engage auprès du bailleur (propriétaire du
terrain), moyennant le versement d’une redevance, à édifier sur
le terrain une construction. Cette dernière revient au bailleur à la
fin du bail à construction.
Il convient à la fois de mieux faire connaître ces montages, en
particulier sur le domaine public, et de surmonter les obstacles
et réticences des établissements financiers mais aussi de certains juristes sur des montages dissociant le foncier des constructions.
En mutualisant les services des grands parcs d’activités.
Il convient, prioritairement, de lever l’incertitude qui pèse sur la
viabilité financière des investissements en direction de ces locaux en instaurant un mécanisme de sécurisation des cash-flows
par un système de garantie des loyers dont la forme et le contenu
restent à définir.
En effet, les effets vertueux du mécanisme de sécurisation des
cash- flows entraînent une baisse du taux de rendement attendu
qui intègre le risque de ce type de produit et permettent mécaniquement une baisse des loyers.
Quel(s) mécanisme(s) de garantie mettre en place ?
- Collectivités territoriales ?
- Chambres consulaires ?
- Assurances ?
- Mécanisme de Caution mutuelle ?
- Un mixte de ces mécanismes ?
La réponse pertinente et fiable à cette question
est un préalable de la venue des investisseurs sur
ce marché.
A l’obsolescence rapide, réelle ou supposée, de ces locaux, des
réponses doivent être apportées :
- en matière de recherche et d’innovation pour les matériaux
et les procédés constructifs, par des efforts de recherche de
l’industrie du BTP, mais également des process industriels des
utilisateurs
- par un moratoire sur la production de normes permettant une
relecture de celles-ci sous l’angle d’une évaluation financière
préalable.
Il convient également d’agir sur la fiscalité immobilière de la
construction, à tous les échelons administratifs, afin de dégager
une cohérence globale aux différents mécanismes qui se juxtaposent.
- et de favoriser la péréquation des charges foncières.
La sécurité sur le long terme des loyers perçus et le mode de
gestion immobilier constituent la pierre angulaire d’un développement significatif, en région parisienne, de la réalisation de locaux
d’activités TPE, PME/PMI.
Orientations
Approfondir la piste d’un mécanisme de garantie
locative en direction des TPE, à l’image de la
garantie pour les étudiants,
Allier cette garantie à des techniques de dissociation du foncier et des constructions,
Effets vertueux espérés
Par la Garantie locative en direction des TPE :
- action sur les taux de rendement;
- baisse de la prime de risque qui est intégrée au taux de rendement attendu par les investisseurs et donc du loyer.
Dissociation entre foncier et construction : actions sur le prix de revient, donc sur les loyers.
21
Simulations d’équilibres financiers dans le cadre d’opérations réalisées avec des loyers qui correspondent aux loyers du marché
Simulations d’équilibres financiers
Approche par le bilan promoteur : l’exemple d’une
opération neuve de locaux d’activités en première
couronne parisienne.
Le modèle classique du bilan promoteur en matière d’immobilier
d’entreprise et d’opération de promotion de logement est le suivant :
OPERATION DE PROMOTION QUI DEGAGE UNE MARGE
Le programme : 2 093 m² de surface de plancher et 25 parkings dont 30% bureaux et 70% activités, soit : 628 m² de bureaux
et 1 465 m² d’activités.
Loyer de marché (régime TVA) : activités: 110 € /m²/an
ht hc, bureaux 160 € /m²/an ht hc, parkings extérieurs 700€/la
place/an ht hc.
Le loyer global est de : 279 130 € an ht hc m² parking inclus, soit
130 € /m²/an ht hc .
Taux de rendement prime pour une vente en bloc
investisseur : 8%.
Soit une valeur vénale de 3 489 125 €
Soit une valeur métrique, parkings inclus, admissible par l’investisseur de 1 667 € ht le m².
Scénario 1 : bilan promoteur «classique» avec une
marge et un taux de rendement à 8%
Le modèle du promoteur qui cède, en contrat de
promotion immobilière (CPI) l’actif livré et loué à
un investisseur, ne fonctionne pas hors des subventions, des financements aidés, ou des fonciers
cédés avec une valeur minorée.
Le prix de revient (hors marge mais en incluant les honoraires de
gestion) pour le promoteur est, dans cet exemple, de 2 231 € ht
le m² soit un différentiel de 34% avec le prix d’achat accepté par
l’investisseur.
Même sans marge, avec un taux de 8% le loyer acceptable pour
l’investisseur, pour un prix de revient métrique de 2 231 € devrait
être, dans cet exemple, de 178 €/m²/an ht hc alors que le loyer
de marché « prime » en neuf est d’environ de 130 € m²/an ht hc.
Le loyer est hors marché.
Pour le promoteur, dans ce schéma, sa marge est négative. Pour
l’investisseur le taux de rendement avec un loyer à la valeur locative de marché par rapport au réel prix de revient hors taxes
de l’opération, est de 5,8%. Ce taux est jugé insuffisant pour la
majorité des investisseurs, sauf à quelques exceptions.
22
LOUE A UN PRENEUR QUI GENERE DES LOYERS
VENTE AVEC UN RENDEMENT A UN INVESTISSEUR QUI LE
GARDE EN PATRIMOINE
Ce modèle n’est pas applicable aux seules opérations de locaux
d’activités pour les TPE, sauf au sein d’opérations mixtes incluant
d’autres actifs immobiliers à forte valeur ajoutée compensant la
perte générée par la réalisation de locaux d’activités ou l’absence
de subventions ou de fonciers cédés à des prix minorés pour
faciliter l’opération.
C’est pourquoi, seuls des promoteurs adossés à des foncières
ou des propriétaires – utilisateurs peuvent être les opérateurs de
locaux d’activités. C’est ce qui permet de proposer, dans notre
exemple, un loyer de 130 € /m²/an ht hc.
Le modèle ne peut reposer que sur un investissement initial, associé à un portage moyen et long terme, qui permet de trouver un
équilibre dans le temps avec les cash-flows locatifs et de reconstituer la valeur de l’actif.
Scénario 2 : bilan promoteur avec une marge et
un taux de rendement à 8% avec un terrain «à titre
gratuit ».
Le poste du foncier pour les locaux d’activités est généralement
de l’ordre de 25%, moindre que d’autres types d’actifs et demeure
pour un aménageur, en région parisienne, un malus pour l’équilibre du bilan aménageur.
Dans ce scénario, le foncier est sorti du bilan de l’opération par le
biais d’un bail à construction (la redevance est ici symbolique pour
simplifier le schéma). Il devient «gratuit» pour le promoteur (sauf
paiement d’une redevance d’occupation).
Le taux de rendement attendu reste à 8% et le loyer de marché à
130 € /m²/an ht hc.
Le différentiel, par déduction du montant du foncier, reste toujours
négatif entre le prix de revient pour le promoteur et le prix de
l’achat exigé par l’investisseur.
Les nouveaux modèles de développement d’immobilier d’entreprise
Cet écart passe mécaniquement de 34% à 20% et le loyer de
178 € à 161 € et reste hors marché.
Le prix de revient hors taxe du m² d’activités avec un foncier
« gratuit » et sans marge promoteur passe ainsi de 2 231 € à
2 009 € mais le bilan promoteur demeure négatif et
ne permet pas de livrer, dans ce schéma, l’opération à un investisseur.
Pour ce dernier, le prix d’achat, avec un rendement de 8% et des
loyers constants, demeure inchangé à 1 667 € ht le m².
L’action sur le foncier, est nécessaire, mais non
déterminante.
Scénario 3 : bilan promoteur avec terrain « cédé à titre gratuit » et un taux de rendement réduit à
6,5% par un mécanisme de sécurisation des cash-flows locatifs.
La « prime de risque » qui désigne le supplément de
rendement exigé par un investisseur afin de compenser le niveau de risque supérieur pour ce type d’actif
par rapport à d’autres actifs immobiliers, peut être estimée, dans notre exemple, proche de 1,5%. Le taux
de rendement attendu passerait ainsi de 8% à 6,5%.
Avec un prix de foncier quasi nul dans le bilan, le prix
d’achat admissible pour l‘investisseur avec ce rendement de 6,5% augmenterait, rendant ainsi possible
l’opération
Synthèse des scénarios
d’équilibres financiers
Bilan promoteur
« classique» à 8%
L’opération est positive en intégrant, dans cet
exemple, la garantie locative.
Une action sur le foncier associée à un système de
garantie des loyers permettrait d’attirer sur ce marché
les acteurs traditionnels de la promotion immobilière
et des investisseurs en quête de placements sécurisés même avec un faible taux de rendement interne.
Bilan promoteur avec terrain
Bilan promoteur à 8% avec un cédé «à titre gratuit »et un taux
de rendement de 6.5%
terrain cédé «à titre gratuit »
Bilan promoteur
Valeur métrique du terrain (2609 m²)
179 €/m² terrain
0€
0€
Valeur en charge foncière (2093m²)
223 €/m² bâti
0€
0€
Prix de revient m² HT
2 231 €
2 009 €
2 009 €
Loyer/ prix de revient/ an m² HT HC
178 €
161 €
130 €
Loyer de marché m² HT HC
130 €
130 €
130 €
Marge promoteur
F o r t e m e n t
négative
Négative
Marge positive
Taux de rendement attendu/valeur
locative de marché
8%
8%
6.5%
Prix d’achat m² HT investisseur
1 667 €
1 667 €
2 052 €
Viabilité de l’opération
Non
Non
Oui
Montage investisseur
23
Scénario 4 : Simulation d’un montage avec la mise en place d’une structure foncière de portage à
moyen et long terme afin d’offrir un loyer inférieur à la valeur locative de marché
Le scénario précédent (le troisième scénario) ne
permet pas d’obtenir des loyers inférieurs au marché conformément aux attentes des TPE :
Comment agir sur les loyers ?
Si une baisse des taux, obtenue par la mise en œuvre
d’une garantie locative, permettrait de rendre plus attractive, aux yeux des opérateurs immobiliers, la réalisation de locaux TPE, PME/PMI à la valeur locative
de marché, elle ne permet pas, pour autant, d’offrir
des loyers plus faibles qui soient en adéquation avec
les réelles capacités des TPE.
Pour atteindre cet objectif, associée à une production
beaucoup plus importante de locaux à destination des
TPE, seule l’approche d’une gestion à moyen et long
terme, par une structure foncière, et la perception des
cash-flows locatifs durant une longue période pourrait
le permettre, sous réserve :
- d’une mise à disposition du foncier sous différentes
formes (bail à construction, autorisation d’occupation
du domaine public…) sur une longue période;
- la mise en œuvre d’un système de garantie locative.
Simulation, à partir de l’exemple, d’une action sur le loyer
Pour les promoteurs investisseurs qui raisonnent en cash –flow avec une revente à 10 ans et une garantie locative.
Durée de détention 10 ans
Investissement «
Investissement approche Investissement avec une
spot » en Contrat de
cash-flows avec un taux garantie locative
Promotion Immobilière de 8% et revente N+10
avec un taux de 8%
Loyer
24
178 € (hors marché)
130 €
120 €
Les nouveaux modèles de développement d’immobilier d’entreprise
Pour un investisseur à long terme (30 ans) le cadre d’un démembrement de la propriété (retour au bailleur
sans revente du bien au terme du contrat)
Investissement sans
acquisition du foncier
Investissement sans
acquisition du foncier
et avec une garantie
locative
TRI
8%
6,5%
LOYER
142 € /m²/an ht hc
119 €/m²/an ht hc
Dans les simulations effectuées à partir de l’exemple
initial, les deux approches parviennent , avec une garantie locative, à des loyers équivalents (119 €/120 €)
- dans le premier cas, par l’action lors de la revente
10 ans après avec un taux minoré du fait de la garantie locative,
- dans le second cas, l’absence de revente à terme
est compensée par la longue durée de perception des
loyers, le bien revenant au bailleur à la fin du contrat.
moins performant avec 142 € le m² car le bien revient
au bailleur au terme du bail.
Avertissement : ces calculs sont issus des variations
issues de l’exemple d’un seul programme, ils n’ont
pour but que de présenter une approche illustrative
des différentes hypothèses émises.
Seule une étude spécifique pourra préciser et valider
ces hypothèses.
Il convient de noter, qu’avec un taux de 8 % l’approche du promoteur-investisseurs permet d’atteindre le
loyer de marché à 130 € car il bénéficie d’une revente
10 ans après, alors que le preneur à bail du terrain est
Synthèse des 4 scénarios
Scénario 1
Scénario 2
Scénario 3
Bilan
promoteur Bilan promoteur à 8% Bilan promoteur avec
«classique» à 8%
avec un terrain cédé «à un terrain cédé «à titre
titre gratuit»
gratuit» et un taux de
rendement de 6,5%
Loyer/m²/
an ht hc
178 €
161 €
130 €
Scénario 4
Portage
à
moyen
terme et long terme
(démembrement
de
propriété) avec garantie
locative
120 €
25
Conclusion
La structure du tissu économique productif val-de-marnais est
essentiellement composée de petits établissements en grande
partie concentrés dans les secteurs urbains denses hors zones
d’activités économiques.
Ces tissus mixtes et secteurs économiques en centre urbain
qui accueillent de nombreuses emprises d’activités sont ciblés
comme potentiels de renouvellement et d’intensification dans de
nombreux documents stratégiques.
Les opérations de renouvellement urbain pèsent fortement sur le
maintien et le développement des TPE, PME/PMI pourtant fortement nécessaires au fonctionnement urbain (entreprises du bâtiment, entretien, réparation, imprimerie, distribution, messagerie,
commerce de gros, artisans, professions libérales).
Cette forte pression foncière et immobilière est soutenue par la
proximité de Paris et la qualité de la desserte actuelle, mais aussi
accentuée par l’anticipation sur l’offre future en transports notamment autour des gares du GPE.
Les documents stratégiques et réglementaires (SDRIF, PLU) soutiennent le renouvellement urbain sur les pôles stratégiques du
département dans un marché plutôt favorable au développement
de bureaux et de logements permettant de valoriser au mieux les
fonciers.
En conséquence les petites activités trouvent de moins en moins
leur place dans les tissus urbains, du fait du renouvellement urbain tel qu’il est mis en oeuvre et de l’absence d’offre sur un segment presque totalement ignoré des opérateurs.
Néanmoins, le maintien et le développement d’une offre de locaux
à destination des TPE et PME/PMI restent un enjeu important,
tant pour le fonctionnement urbain que pour le maintien d’une offre d’emplois diversifiée correspondant au bassin d’emploi local.
La définition d’une offre à destination des TPE, PME/PMI reste
complexe car elle doit répondre à une très grande diversité d’utilisateurs potentiels et reste liée à celle de la production de locaux
d’activités.
Sur un territoire historiquement mixte avec une très forte imbrication des fonctions urbaines, il est nécessaire de s’appuyer sur
l’existant pour réinventer le renouvellement urbain et favoriser la
proximité, la diversité des fonctions, l’optimisation des déplacements.
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Les pistes proposées font appel à quatre leviers pour le maintien
et le développement de l’offre :
- les outils réglementaires et fiscaux,
- l’innovation constructive et la gestion locative,
- la valorisation foncière,
-l’ingénierie financière.
C’est bien la combinaison de ces quatre facteurs qui permettra
le maintien et le développement de l’offre à travers des actions
parfois déjà initiées sur certains territoires :
- la protection des emprises d’activités existantes dans le diffus;
- l’affirmation d’une mixité programmatique dans les documents
d’urbanisme et dans les grandes opérations urbaines afin de garantir une place aux TPE, PME/PMI ;
- une réflexion sur les formes urbaines, la mixité, la mutualisation
des espaces, l’intensification, l’innovation constructive afin d’optimiser le foncier mais aussi de contenir les charges locatives des
utilisateurs ;
- le financement des opérations à travers la mise en place d’une
ingénierie financière qui favorise des investissements privés de
long terme à destination des locaux TPE, PME/PMI.
La mise en oeuvre des quatre thématiques d’action relèvent de
la compétence croisée de nombreux acteurs : collectivités territoriales pour les PLU ; aménageurs, promoteurs, maîtres d’oeuvre
pour l’innovation constructive ; collectivités territoriales, EPF, SAF
4, propriétaires fonciers pour la mise à disposition de foncier ; promoteurs immobilier, investisseurs et utilisateurs, voire opérateurs
institutionnels et publics pour l’ingénierie financière.
Les outils d’ingénierie financière ce concentrent autour de la mise
en place d’une garantie locative.
L’effet vertueux espéré par la garantie locative en direction des
TPE est de favoriser une action sur les taux de rendement, par
la baisse de la prime de risque qui est intégrée au taux de rendement attendu par les investisseurs et donc du loyer.
Cette approche permettra d’attirer les investisseurs qui disposent
aujourd’hui d’importants capitaux à placer et qui souhaitent se diversifier sur ce segment immobilier de locaux TPE PME/PMI.
L’effet vertueux espéré par la dissociation du foncier et des
constructions est de permettre une baisse du prix de revient de
l’opération, donc des loyers.
La conjugaison des deux mécanismes devrait permettre de lever
les réticences des acteurs immobiliers face à ce segment immobilier appréhendé avec méfiance à ce jour.
Les nouveaux modèles de développement d’immobilier d’entreprise
En synthèse
Le développement d’une offre en renouvellement à destination
des TPE, PME/PMI ne peut être mis en œuvre sans des interventions volontaristes qui portent l’innovation en matière de mixité
programmatique et d’intensité urbaine, d’innovation constructive
et de gestion locative, de valorisation foncière et de montages
financiers innovants.
RépondreàlademandedesTPE,PME/PMI
Deslocauxdepetitetaille,modulables
Deslocauxavecuneimagevalorisante
Un travail est nécessaire sur :
Desloyersadaptés,defaibleschargeslocatives
- la protection des emprises d’activité dans le diffus;
- une mixité programmatique et l’affirmation dans les PLU de la
volonté d’intégrer des locaux TPE PME/PMI dans les opérations
neuves, en diffus et dans les ZAE;
- les formes urbaines, la mixité, la juxtaposition ou superposition
des fonctions;
Unefiscalitémaîtrisée
Lapossibilitéd'acheterpourconstituerunpatrimoine
Unenvironnementdequalité,desservices,destransports
Uneoffreimmédiatementdisponible
- une ingénierie financière qui favorise les investissements privés
de long terme.
Synthèse
4levierspourledéveloppementdel'offredelocauxàdestinationdesTPE,PME/PMI
1
2
3
4
Outilsréglementaireset
fiscaux
Innovationconstructive,
gestionlocative
Valorisationfoncière
Ingénieriefinancière
Diminuerlescoûtsdeconstruction,
offrirdesproduitsenadéquationavec
lademandedesTPE
Identifierdufoncierpourle
développementd'opérationsà
destinationdesTPE,PME/PMI
Rendreattractifceproduitpourles
investisseurs(bonnerentabilité,faibleturn
over,sécurisationdel'investissement)
Péréniserlesconstructions
Encadrerlescoûtsfonciers
(acquisition,dépollution,
démolition)pourdescharges
foncièresmaîtrisées
Diminuerlestauxderendementattendus
pourfairebaisserlesloyers
Objectif:
Conserver,développer
l'implantationdesTPEdansle
tissuurbaindense
Outils:
Unepéréquationdeschargesfoncières Foncièrespubliquesouprivées
VersdesPLU,zonages,
règlementsquipermettentune pourlesopérationslesplusimportantes
pourdesportageslongs
mixitéprogrammatique
Versunurbanismedeprojet:
Orientationsd'Aménagementet
deProgrammation
Versuneoffremutualiséedeservices
danslesparcd'activité
VersunUrbanismenégocié:
chartespromoteurs
Ungestionnairedeparccommeun
"prestatairedeservicesimmobiliers"
Unenécessaireanticipationdes
effetsnégatifsdelafiscalitéde
l'aménagement(TA,RCB,foncier
bâti)
Versunestabilisationet
simplificationducadrenormatif
Unemaîtrisedeschargeslocatives
Opérateurs:
Collectivitésterritoriales
Aménageurs,Promoteurs,collectivités
(Communes,intercommunalités)
territoriales
Miseenplaced'unsystèmedegaranties
locatives(notammentsurlespremières
années)permettantdesécuriserlescashͲ
flows
Permettredeslancementsd'opérationsen
blanc(sécuriserlesrisquesauprèsdes
banques)
LesactionsdeMaîtrised'Œuvre
deDéveloppementUrbainet
Economiquepourpéréniserles
activités
Laminorationfoncièrepourle Rechercherunéquilibrefinancieràmoyenet
foncieràdestinationd'activités
longterme
Dissociationfoncier/bâti(bail
emphytéotique,bailà
construction)
Utilisationdesoutilsdecréditbail
Miseàdispositiondefoncier
public,occupationdudomaine
public
Collectivitésterritoriales,EPF,
SAF94,Foncièrespubliqueset
privées,grandspropriétaires
fonciers
Promotionimmobilière,investisseurs,
utilisateurs,opérateursinstitutionnelset
publics(cautionmutuelle)
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