DICV

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Déficit Immunitaire Commun Variable
Diagnostic et manifestations cliniques
David BOUTBOUL
Département d’Immunologie Clinique
INSERM U1126
Hôpital Saint-Louis, Paris
Déficit Immunitaire Commun Variable
•  Prévalence = 1 cas sur 20 000 habitants (H = F)
•  = DICV = DI symptomatique le plus fréquent chez
l’adulte ⊂ hypogammaglobulinémie primitive (< -2 DS
IgG + déficit IgM et/ou IgA, défaut de réponse
vaccinale ou d’isohémagglutinine)
•  Exclusion des hypogammaglobulinémies secondaires
•  Hétérogénéité clinique, biologique et génétique
DEMARCHE
DIAGNOSTIQUE
S’agit il d’une vraie
hypogammaglobulinémie?
DOSAGE PONDERAL DES
IMMUNOGLOBULINES
(IgG, A, M)
≠
CRYOGLOBULINEMIE
≠
DENUTRITION, REANIMATION
PROLONGEE
Hypogammaglobulinémies secondaires
Défaut de production (médicaments,
hémopathies lymphoïdes/plasmocytaires)
vs
Excès de perte (entéropathie exsudative,
syndrome néphrotique, brûlures
étendues)
PHENOTYPES
DICV/Survie globale
Chapel, H. et al. Blood 2008;112:277-286
DICV/Hétérogénéité clinique
90%
20%
Autoimmunité
Infections
– Cytopénies (PTI, AHAI)
- PEA like
– Polyarthrite
Proliférations
lymphoïdes
40%
Aspects cliniques
Bronchites
60 %
Hyperplasie lymphoïde
Granulomatose
Splénomégalie
Sinusites
DDB
Pneumopathies
Méningites
Diarrhées récidivantes
40 %
Hépatopathie
HNR
Atrophie villositaire
« MICI »
Cytopénie auto-immune
Lymphome
Survie selon le phénotype
clinique
Infections seules
Autres complications
Chapel, H. et al. Blood 2008;112:277-286
Pas d’efficacité démontrée de la
substitution en IgIV
DICV / Hétérogénéité biologique
Phénotype B:
B <1% (défaut précoce?)
B >1%
B mémoires switchés
(CD27+IgD-)
>2%
40%
Phénotype T
T CD4 naïves <15%
(CD45RA+CD62L+)
33%
<2% (défaut CG?)
60%
10%
90%
Génétique
Oksenhendler 2012Jean Boutillier, 1476
Le DICV est il une maladie
« Caucasienne » ?
•  Cohorte de New York (CunninghamRundles, 1999)
–  4 black americans / 248 patients
•  DEFI french study / 252 patients
–  Caucasien:
228 (90%)
–  Caucasien/Afr. du Nord:
18 (8%)
–  Moyen-Orient:
3 (tous
consanguins)
–  Noir ou métis:
3
Prévalence (Caucasiens): 1: 30,000 ?
Enquête familiale et génétique
Cas familiaux: 20%
Famille 08-02
AR
AD
01-23-04/41
5
2
5
01-23-02
2
01-23-21
3 mois
08-02-01
21 ans
16 ans
Pneumopathie Méningite
Diarrhée
Retard Croissance
01-23-03
•  Cas familiaux :
50 /
252 (20%)
•  Familles Multiplex : 42 /
242 (17%)
01-23-11
01-23-01
Fratrie
01-49-02
01-49-04
01-49-01
01-49-03
01-49-05
IgA-D
01-49-06
Hypo-IgM
Génétique du DICV
v 
v 
v 
v 
v 
v 
v 
v 
ICOS
CD19
CD20
CD81
CD21
BAFF-R
CD27
LRBA
délétion homozygote
mutations homozygotes (purpura rhumatoïde)
mutation homozygote
mutation homozygote (purpura rhumatoïde)
mutations hétérozygotes composites
mutation homozygote
mutation homozygote (XLP ?)
mutations homozygotes
BAFF-R
CD20
CD19
CD81
CD21
ICOS
B
T
LRBA
CD27
CD27
Absence d’expression de la molécule
Oksenhendler 2012 AR
Transmission
< 5% des DICVs
MANIFESTATIONS
RESPIRATOIRES
Infections
•  Sinusites / Bronchites
•  Pneumopathies (1er épisode)
•  Liées à Pneumocoque/Haemophilus
•  ! Infections opportunistes
(mycobactériose, PCP, IFI) !
Dilatation des bronches
•  DDB / Epaississements bronchiques / Impactions
mucoïdes
•  18 à 68% des DICV selon les séries
•  Diffuses, bilatérales, cylindriques
•  Colonisation bactérienne, pas sensible aux IgIV
Mais…
•  Non corrélée au nombre d’infections et au
degré d’hypogammaglobulinémie
•  Aggravation malgré substitution
•  Diminution de la demi-vie des IgIV
Pathologie interstitielle
Hyperplasie
Folliculaire
Granulomes
CD8
Lymphomes?
Granulomatose + hyperplasie lymphoïde =
GLILD (Granulomatous Lymphocytic Interstitial Lung
Disease) =
Facteur de mauvais pronostic =
Décès lié à la gravité du déficit immunitaire sous-jacent
> évolution pneumopathie
Bates et al, JACI (2004)
Pathologie interstitielle
•  Lésions histologiques bénignes coexistant au sein
d’un même tissu, d’étiologie inconnue
•  30 à 60% selon les séries
•  Signes B possibles
•  Peu de corrélation clinique/spirométrique
•  Sémiologie radiologique polymorphe
•  LBA peu diagnostique (exclusion étiologie infectieuse)
•  Intérêt de l’histologie (biopsies bronchiques,
transbronchiques, biopsie pulmonaire,
médiastinoscopie) afin d’exclure lymphome et préciser
nature de l’infiltrat prédominant
•  Evolution fibrosante ?
Aspects radiologiques
-Réticulations (57%)#
-Bronchectasies par traction (14%)#
-Nodules (<5, 6-10, >10mm et distribution) (32%)#
- < 5 mm: aléatoires, bien définis#
- > 5 mm: bronchocentriques, mal définis#
-Verre dépoli #
-Epaississements pleuraux, emphysème#
#
Distribution asymétrique bilatérale #
Epargne LSD#
Prédominance bi-basale (64%)#
#
Adénomégalies (33%, pré-trachéales)#
#
Park, Eur J Radiol 2005
Granulomatose
Bouvry et al, Eur Respir J (2013)
Sarcoïdose / Clinique
•  Age au diagnostic : 70 % entre 20 et 40 ans
•  Ethnie africaine (RR : 3 à 10)
•  Circonstances de découverte (fortuite 50% ,
infections opportunistes rares)
•  Localisation granulomateuse (atteinte pulmonaire
80 % , atteinte extrapulmonaire isolée 10 à 20 % ,
SMG inférieure à 10 % , BGSA et oeil non
discriminants , myocarde discriminant)
•  Atteinte monocentrique pulmonaire fréquente
•  Autoimmunité hématologique rare
•  Rémission spontanée
Sarcoïdose/ Biologie
•  Gammaglobulines normales ou élevées
•  Amplification globale T Reg
Sarcoïdose / Génotype
compared to those without consanguinity, did show distinctive
clinical characteristics. They had a higher prevalence of opportunistic infections (38.5 % vs. 10.9 %), bronchiectasis
(61.9 % vs.28.3 %) and lymphomas (23.1 % vs. 8.7 %).
However, lymphocyte subpopulations were similarly
be as high as 50 % in previous series [6, 7
study (25 %) and didn’t differ to what was
without GD. The prevalence of lymp
patients with granulomatous disease (12
increased risk of lymphoma is not wel
Données thérapeutiques
Qui traiter ?
Fig. 2 a. Treatment efficacy and location of granulomatous disease (TR093). b. Treatment of liver granulomatous disease
Hyperplasie lymphoïde
Hyperplasie lymphoïde
•  Infiltration lymphoïde tissulaire, parfois organisée en
follicules lymphoïdes = organes lymphoïdes tertiaires
•  Prédominance T
•  Micronodules ou petits nodules diffus, bien ou mal
définis
•  Adénomégalies symétriques
Une forme particulière : la LIP
•  Infiltrat lymphoïde touchant les septa alvéolaires
•  Verre dépoli diffus et bilatéral associé à des lésions
kystiques
•  A rapprocher de l’hyperlymphocytose CD8 du VIH
(DILS)
Données thérapeutiques
•  Qui traiter ?
•  Faible effectif des séries disponibles
•  Corticostéroïdes en première intention
•  Immunosuppresseurs T (ciclosporine,
rapamycine, endoxan)
•  Rituximab, seul ou en association (2 séries,
majoration du déficit humoral sans
conséquence clinique)
DICV/lymphoproliférations
Hyperplasie
Folliculaire
Granulomes
CD8
Lymphomes?
Lymphomes
v Lymphomes du MALT (lésions bilatérales, condensations
bronchocentrées)
v LNH
v Lymphomes de Hodgkin
Lymphoma
Lymphoma
0.50
0.40
30
0.30
10
0.20
-10
0.10
-30
0.00
-50
Number at risk
50-year probability: 1 % (0 – 4)
0
10
20
30
40
50
60
1
5
9
13
17
21
25
29
33
37
41
45
49
53
57
61
65
69
73
77
81
85
89
93
97
101
105
109
113
117
121
Years
•  Tardifs
•  Associés ou non à EBV
345
337
220
81
70
Conclusions
•  Le DICV est un déficit immunitaire primitif hétérogène, de cause
majoritairement inconnue
•  La présence de manifestations non infectieuses identifie un
groupe de mauvais pronostic
•  Les DDB sont précoces et possiblement syndromiques
•  Les atteintes interstitielles pulmonaires sont l’expression de
proliférations lymphoïdes polyclonales bénignes, d’origine
probablement non infectieuse
•  L’hétérogénéité phénotypique des pneumopathies interstitielles
du DICV contraste avec une homogénéité pronostique
•  La documentation histologique pourrait guider le traitement et
permet d’exclure une pathologie lymphomateuse
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