1 CHAPITRE 5 - LA MONTÉE DES DICTATURES Résumé schématique Introduction : guerre + crise + stalinisme vs démocraties 5.1 Le fascisme : origines et idéologie Introduction : redonner toute sa signification au mot 5.1.1 Un phénomène déterminé sens restreint : régime instauré en Italie par Mussolini au début des années 20 sens fort : régime Mussolini + régime Hitler 1933 transition : traits communs + différences 5.1.2 Les origines introd. : complexes ; générales + particulières ; anciennes + récentes origine générale et ancienne : une crise de civilisation introd. : remonte au milieu du XIXe s. ; aspects socioéconomiques + idéologiques • aspects socioéconomiques - révolution industrielle déstructure société traditionnelle : déqualification, concentration en usine, urbanisation _ société de masse • aspects idéologiques - remise en cause des Lumières : instinct, inégalité, foi vs raison et science transition : crise lointaine aggravée par guerre mondiale, crise économique, bolchevisme origines immédiates • guerre et crise économique - guerre exalte militarisme, soulève passions nationales, renforce antagonismes sociaux - crise dévoile impuissance des démocraties + dégradation des conditions de vie • menace révolutionnaire - bolchevisme russe risque de faire tache d’huile ; possédants cherchent bouclier transition : facteurs particuliers en Italie + Allemagne origines particulières en Italie et Allemagne • humiliation nationale issue des traités de 1919 : « victoire mutilée », « coup de poignard dans le dos »... • absence de traditions démocratiques - pays récents (1871), régimes autoritaires - en Allemagne, démocratie imposée par les vainqueurs : associée à défaite + humiliation Groupe Beauchemin, éditeur ltée © 2004 – Autorisation de reproduire réservée aux utilisateurs de Histoire du temps présent - De 1900 à nos jours, 3e édition. 2 5.2 5.1.3 Les militants essentiellement les classes moyennes • composition sociale des partis fasciste et nazi - petits paysans, commerçants, industriels, professions libérales, étudiants, fonctionnaires - ouvriers très réticents (45 % dans la société, 28 % au Parti nazi) • facteurs d’attraction - classes moyennes les plus durement touchées par la crise : perdent tout, avenir bouché - rejettent transformation radicale de la société ; conservatisme social ; mépris des ouvriers appui des autres classes ouvriers touchés par la crise : chômage grand capital : mettre le fascisme au service de ses intérêts 5.1.4 L’idéologie introd. : anticommunisme viscéral + amalgame hétéroclite apologie de la violence : base fondamentale darwinisme social : vie = conflit perpétuel entre individus, groupes, peuples inégaux anti-pacifisme, militarisme, appétit de conquête _ guerre négation de l’individu seule valeur de référence : le Tout, la masse, la race contrôle absolu de l’État sur l’ensemble de la vie sociale déification du chef + exaltation de l’irrationnel chef infaillible ; identification du chef et du peuple exaltation de l’irrationnel : négation de la faculté de réfléchir conclusion : fascination du néant ; abandon de toute responsabilité individuelle Le fascisme au pouvoir Introduction : rapprochement avec l’oligarchie dirigeante 5.2.1 La marche vers le pouvoir conditions générales • rôle du parti - discipline, uniformes, emblèmes, défilés, propagande - utilisation de la violence • alliance avec les classes dirigeantes - ce sont les autorités constituées qui remettent le pouvoir aux dictateurs - but : sauvegarder pouvoir économique en abandonnant partie du pouvoir politique et assurant promotion sociale aux militants fascistes en Italie fascistes menacent de marcher sur Rome ; le roi cède et appelle Mussolini au pouvoir (1922) en Allemagne • gauche profondément divisée - communistes votent avec nazis contre socialistes • crise économique - entraîne poussée des nazis aux élections _ Hindenburg nomme Hitler chancelier Groupe Beauchemin, éditeur ltée © 2004 – Autorisation de reproduire réservée aux utilisateurs de Histoire du temps présent - De 1900 à nos jours, 3e édition. 3 5.2.2 L’État fasciste traits généraux • contrôle total de l’État - parti unique : s’identifie avec l’État (tous fonctionnaires sont membres) - tous les secteurs d’activité sont enrégimentés - censure sévère : moyens de communication, manifestations artistiques contrôlées • répression - police spéciale : surveillance, terrorisation - système concentrationnaire inhumain • propagande - radio + cinéma + grandes manifestations transition : différences entre régimes de Mussolini et de Hitler traits particuliers • en Italie - corporatisme : fusion patrons-ouvriers dans organisations uniques d’inspiration médiévale - totalitarisme inachevé : militarisme peu prisé, Église échappe, monarchie demeure • en Allemagne o fascisme plus poussé - doctrine : racisme et antisémitisme, persécution des Juifs - totalitarisme achevé : s’impose aux forces qui l’ont porté au pouvoir ; État SS o économie - relance de l’économie, mais tout en fonction de la guerre 5.3 L’URSS sous Staline Introduction : postulats idéologiques opposés, mais totalitarisme comparable au fascisme 5.3.1 L’économie planifiée situation et perspectives en 1928 Staline a triomphé de tous ses adversaires ; la NEP donne des signes d’essoufflement rattraper retard de 50 ans sur pays capitalistes pour sauver URSS moyens : planification étatique rigoureuse + expropriation de la paysannerie premier plan quinquennal, 1928 donner à l’économie des structures socialistes priorité à l’industrie lourde (80 % des investissements ; objectif : +300 %) collectivisation des terres • collectivisation - obligatoire, 1929 - résistance dans les campagnes - liquidation physique des opposants • bilan catastrophique - déportations, exécutions : 5 à 10 millions de paysans ; baisse de production _ famine - devant l’échec, autorisation des lopins individuels 1935 - fin de la vieille paysannerie russe – date charnière industrialisation grand succès du 1er plan : croissance 250 % ; 2e plan, 1933 – chantiers gigantesques Groupe Beauchemin, éditeur ltée © 2004 – Autorisation de reproduire réservée aux utilisateurs de Histoire du temps présent - De 1900 à nos jours, 3e édition. 4 URSS devient la 3e puissance industrielle du monde, 1939 coûts sociaux camps de travail forcé, chute du niveau de vie (–40 %), nouveau servage ouvrier besoins essentiels non satisfaits (logement, vêtement, nourriture), surtout dans les villes régime de terreur policière 5.3.2 Le stalinisme bases du pouvoir • le Parti - seule façon de monter vers le haut de l’échelle sociale - nouveaux adhérents doivent leurs privilèges à Staline _ culte de la personnalité • la police secrète - assure la docilité par la terreur, élimine les opposants - administre le Goulag – rouage économique essentiel (travaux forcés) terreur • premières purges du Parti - élimination des vieux militants, compagnons de Lénine (« aveux ») • terreur s’amplifie - officiers, diplomates, écrivains, militants, simples citoyens, même hors URSS stalinisme vs fascisme • ressemblances - parti unique, culte du chef, terreur, système concentrationnaire • différences - bases idéologiques : conception pessimiste + inégalitaire, dictature permanente vs optimiste + égalitaire, dictature transitoire - bases sociales : classes moyennes + grand capital vs ouvriers + intelligentsia conclusion : irréalisme complet des 2 conceptions _ même esprit totalitaire 5.3.3 La nouvelle société soviétique introd. : transformée dans répartition géographique + structure de classe migrations urbanisation 33 % ; campagnes méconnaissables ; villes-champignons passeport intérieur : tous déplacements contrôlés société très inégalitaire • paysans et ouvriers - paysans : parias du système : pas de sécurité sociale, attachés à la terre, corvées - ouvriers : meilleure posture : sécurité d’emploi, éducation gratuite, logement + transport peu coûteux - baisse relative du niveau de vie : salaire double, prix des denrées quadruple - livret ouvrier enchaîne à la machine • nouvelle classe gagnante : « apparatchiks » - intellectuels, écrivains, artistes, préposés à la gestion de l’État - salaires nettement supérieurs, gratifications, magasins réservés, liberté de mouvement • mobilité sociale - structure du Parti, éducation généralisée - émancipation des femmes : science, technologie, médecine Groupe Beauchemin, éditeur ltée © 2004 – Autorisation de reproduire réservée aux utilisateurs de Histoire du temps présent - De 1900 à nos jours, 3e édition. 5 5.4 Les dictatures traditionnelles Introduction : à côté du fascisme et du stalinisme différences avec fascisme - pas basées sur classes moyennes, pas de souci d’intégrer les masses et de transformer la société - perpétuent le pouvoir des oligarchies traditionnelles, absorbent ou éliminent fascistes en Europe - la plupart des pays basculent dans des régimes de ce type - Espagne : longue et sanglante guerre civile _ Franco Transition : hors d’Europe Amérique latine • Brésil - dictature de Vargas : réformisme, puis virage à droite - industrialisation pour diminuer dépendance extérieure + intervention de l’État • Mexique - Cárdenas remplace Calles : réforme agraire, éducation, syndicalisme, nationalisation pétrole Asie Chine : régime autoritaire appuyé sur grands propriétaires + bourgeoisie vs communistes Japon : pouvoir aux géants industriels et à l’armée _ politique d’agression mouvements fascisants dans les pays démocratiques il y en a partout, même au Québec aucun succès : traditions démocratiques + pas de sentiment d’humiliation nationale Conclusion : rationnelle - fascisme : classes moyennes, propagande, violence, racisme, refus pensée - en URSS : collectivisation forcée, obsession industrie lourde, émancipation des femmes - objectif ultime du fascisme : la guerre Groupe Beauchemin, éditeur ltée © 2004 – Autorisation de reproduire réservée aux utilisateurs de Histoire du temps présent - De 1900 à nos jours, 3e édition.