Revues de presse
des ENTREPRISES
N° 127 - Retrouvez tous les dossiers sur www.journaldesprofessionnels.fr
4
RÉUNION
DE L’INUTILITÉ DE CE RITUEL
Une étude dirigée par John Tropman, pro-
fesseur de management à l’université du
Michigan, indique sans aucune ambiguïté
que l’organisation rituelle, voire cérémo-
niale, des réunions ne sert pas à grand-
chose et encourage même une forme
d’inaptitude au management. Selon lui, les
meilleures idées sont le plus souvent expri-
mées en tête à tête, au téléphone ou lors de
tours de table par e-mail. Pour ce chercheur,
«Au moins la moitié des réunions sont inu-
tiles... On pense que les réunions servent
à bâtir un consensus mais une réunion
mal menée peut détruire l’esprit d’équipe
menant à une logique de vainqueurs et
de vaincus». Le constat est identique dans
une autre étude réalisée par Amy Edmo-
ndson également professeur au sein de la
Harvard Business School, pour qui «Au lieu
de stimuler le débat, elles le tuent». Cette
spécialiste du management et du leader-
ship affirme notamment que «Lorsqu’ils
sont nombreux, les gens tendent à moins
s’exprimer car ils savent que le prix à payer
pour un mot déplacé est souvent plus
élevé que celui du silence». Pour elle, une
bonne réunion est utile si «Elle se termine à
l’heure fixée, voire quelques minutes avant
sachant que de toute façon, une durée
supérieure à une heure est humainement
insupportable». Il est vrai aussi comme le
confirme Roberto Vaccani, responsable de
l’université éponyme, que la plupart des
réunions «Ratifient le plus souvent des
décisions qui ont déjà été prises.»
CONTEXTE ÉCONOMIQUE
DES INDICES DE SORTIE DE CRISE
Dans le dernier baromètre d’Opinioway ré-
alisé début novembre 2015 «La confiance
des dirigeants de PME-ETI en leur propre
entreprise, dans l’économie française et
dans l’économie mondiale - à l’horizon de
6 mois - poursuit sa progression». C’est
notamment l’amélioration de la situation
financière en conformité avec les objectifs
fixés en début d’année, ainsi que l’horizon
qui s’éclaircit en matière d’emploi avec des
soldes d’intention d’embauche à 6 mois
positifs, y compris pour le recrutement de
cadres, qui font que la confiance progresse
chez près de 75% des patrons interrogés.
Cette progression confirme l’évolution du
PIB au 3
e
trim. dans l’analyse conjoncturelle
de l’INSEE (+0,3%), ainsi que la probable
sortie de «La phase de croissance extrême-
ment faible que traverse la France depuis
quatre ans» annoncée par le ministre du
budget. Pour Thierry Millon du groupe
Altares «La dynamique de l’économie fran-
çaise est aujourd’hui d’abord portée par
la consommation des ménages grâce à la
baisse du prix des matières premières en
général et du prix du pétrole en particu-
lier». Pour lui, «Un cercle vertueux est en
train de se mettre en place» d’autant plus,
que l’activité est aussi tirée par l’internatio-
nal avec un plus grand nombre de projets
à l’étranger à partir desquels les grands
groupes entraînent avec eux un bon
nombre de sous-traitants.
MAIS ENCORE DES POINTS NOIRS
Il existe toutefois un certain nombre de
points noirs. C’est le cas notamment dans
le domaine agricole avec une hausse des
défaillances dans les exploitations (+9 %)
ainsi que la difficulté à s’en sortir pour
des secteurs comme les loisirs, la santé ou
certains services aux particuliers. Au cours
des douze derniers mois, ce sont 62.900
entreprises qui ont été placées en redres-
sement, en liquidation judiciaire ou ont
opté pour une procédure de sauvegarde.
Bien que le nombre de défaillances se sta-
bilise avec une légère hausse de 0.4% sur
les neuf premiers mois de l’année, il reste
toujours supérieur aux niveaux de 2012.
De la même manière, les délais de paie-
ment s’allongent pour un grand nombre
de petites et moyennes entreprises. Pour
Thierry Million «Ce sont surtout les grandes
entreprises qui ont tendance à exiger de
leurs fournisseurs qu’ils les financent. Or
les fournisseurs doivent aussi payer les
consommations intermédiaires nécessaires
à la fabrication de leurs produits.»
CROISSANCE
DU RETARD À L’ALLUMAGE
Face à une croissance positive en 2015 et
2016 pour les pays limitrophes de la France
(Allemagne (+2%), Espagne (+3%), Italie
(+1.5%), la situation en France surprend
par la lenteur de sa remontée (1.2 ou
1.3% de croissance en 2015 et en 2016).
Pourtant malgré de nombreuses conditions
favorables au redémarrage de l’économie
française comme la hausse de la consom-
mation liée à la baisse du prix du pétrole,
la hausse des exportations grâce à la dé-
préciation de l’euro, l’amélioration de la
compétitivité-coût de l’industrie, une meil-
leure profitabilité grâce à la modération
salariale, les baisses d’impôts et du prix des
matières premières…, les perspectives de
production, d’investissement et d’emploi
restent néanmoins faibles. Il semble que
les entreprises ne réagissent pas suffisam-
ment au soutien de la demande et à l’amé-
lioration de leurs marges bénéficiaires.
Pour les experts, les principales explica-
tions concernent le manque de réformes
significatives dans les aspects qualitatifs de
l’offre, à savoir :
• La pression scale sur les entreprises qui
reste nettement plus élevée que dans les
autres pays
• Le niveau du coût salarial unitaire de
l’industrie, corrigé du niveau de gamme,
qui reste plus élevé en France
• Une faible modernisation du capital
des entreprises industrielles qui apparaît
encore trop peu robotisé par rapport aux
autres pays de l’OCDE participant ainsi
à la faiblesse du niveau de gamme de la
production
• La nature des contrats de travail (choix
entre des contrats courts qui ne peuvent
pas être prolongés et des contrats longs
avec une protection de l’emploi trop forte)
• Désajustement entre l’offre et la demande
de travail
• Multiplication des normes et des régle-
mentations (sécurité, environnement…)
• Insufsance de la concurrence dans les
services réduisant indirectement la compé-
titivité de l’industrie en accroissant les prix
des services consommés par l’industrie
• Les problèmes d’éducation et de forma-
tion professionnelle.
Principales sources : Challenge - L’expansion -
Lesechos.fr
FISCALITÉ
UN TAUX D’IS MONDIAL
EN AUGMENTATION
Le taux mondial moyen d’impôt sur les
sociétés est en augmentation pour 2015.
C’est le résultat d’une étude menée par
le cabinet KPMG qui confirme que celui-ci
est passé de 23,57% en 2014 à 26.68%
cette année. Il s’agit certes d’une hausse
légère mais qui rompt avec vingt années
de baisse ininterrompue. Pour les auteurs,
cela traduit un accroissement de la pres-
sion fiscale en Europe lié aux exigences de
l’équilibre budgétaire. Outre-Atlantique,
ce sont les Etats-Unis qui sont devenus le
percepteur le plus important des pays de
l’OCDE avec un taux global de 40% suivi
ensuite par la Belgique et la France.
INNOVATION
3e PLACE MONDIALE POUR
LA FRANCE
La France s’est hissée au 3e rang mondial
pour le nombre d’entreprises et d’orga-
nismes innovants derrière le Japon et les
Etats-Unis. C’est ce que révèle le 5e clas-
sement annuel réalisé par Thompson
Reuters en matière de volume de brevets
déposés et de taux de brevets acceptés
en liaison avec leur portée géographique
et leur influence en aval. A l’intérieur du
Top 100 mondial se placent, derrière le
Japon (40 organisations) et les USA (35),
10 entreprises et organisations françaises
: Alcatel-Lucent, Alstom, Arkema, Safran,
Saint-Gobain, Thales, Valeo, CEA (Com-
missariat à l’énergie atomique et aux éner-
gies alternatives), CNRS (Centre national
de la recherche scientifique) et IFP Energies
nouvelles.
Selon Dominique Ducay, Directeur de la
stratégie et de la propriété intellectuelle
chez Thomson Reuters : «Du point de
vue des grandes évolutions, les secteurs
comme les semi-conducteurs ont tendance
à perdre du terrain tandis que l’automo-
bile, l’industrie pharmaceutique et l’indus-
trie chimique se développent». Il confirme
que pour faire partie de l’étude, les socié-
tés doivent avoir obligatoirement déve-
loppé «Au minimum 100 inventions réelles
au cours des cinq dernières années». L’Al-
lemagne (4 organisations) et la Corée du
Sud (3) détiennent respectivement les 4
e
et
5
e
places, alors que ni le Royaume-Uni et ni
la Chine ne figurent dans le «Top 100». A
noter que «Seulement 6% des inventions
chinoises donnent lieu à des dépôts de bre-
vets à l’international» selon D. Ducay. Dans
ce classement, la relation avec le niveau
des investissements en R&D est évidente :
si le Royaume-Uni atteint péniblement un
taux de 1,63% du PIB national, celui de la
France est de 2.23% derrière les Etats-Unis
(2.73%), l’Allemagne (2.85%) et le Japon
avec un taux record de 3,47%.
ATTRACTIVITÉ
TOUJOURS EN BONNE PLACE
Selon un récent sondage Ipsos réalisé à
l’occasion de l’événement Les Etats de la
France réunissant plus de 200 patrons de
filiales d’entreprises étrangères et multi-
nationales implantées sur le sol français, il
semble que leur jugement général se soit
infléchi positivement en évoquant l’écono-
mie française. La plupart des responsables
considèrent «Les réformes engagées posi-
tives même si encore trop faibles et trop
lentes». Une tendance optimiste confirmée
par le baromètre Ernst & Young sur l’attrac-
tivité de la France en 2014 lequel indique
que les investissements étrangers sont tou-
jours à la hausse avec 18% de plus (608)
par rapport à 2013 bien que les investis-
sements en Europe ne progressent que de
10%. Sur l’ensemble des projets d’investis-
sements, la France prend la 3
e
place der-
rière l’Allemagne et le Royaume-Uni qui
fait largement la course en tête. Comme
l’année dernière, la France demeure la
première destination européenne pour les
implantations industrielles avec 231 projets
dont 80% sont toutefois de petite taille
sous forme d’extensions d’unités exis-
tantes. D’après le baromètre, «Les inves-
tisseurs réaménagent par petites touches
leur supply chain et restent prudents sur
l’ampleur de leurs investissements». Les
emplois générés sont néanmoins en baisse
avec une chute de 11% (12 577 nouveaux
emplois) dans un contexte qui «demeure
pénalisé par le coût et la flexibilité du travail
et qui s’oppose au modèle de l’hyper-flexi-
bilité du marché du travail britannique».
Ainsi, par exemple dans l’industrie, lorsque
71 postes par projet industriel sont créés
Outre-Manche, 39 le sont Outre-Rhin et
seulement 25 en France.
AUTOMOBILE
2 FOIS PLUS DE TEMPS DE TRAVAIL
POUR S’ACHETER UNE VOITURE
Et si le marché automobile révélait l’état
réel de l’économie ? Aux Etats-Unis, par
exemple, un Américain qui devait travail-
ler 5 années en 1975 pour s’acheter une
voiture et une maison de base doit doréna-
vant travailler 11 ans pour la même chose,
soit 2 fois plus de temps de rembourse-
ment et/ou 2 fois moins de revenus. 50%
des jeunes adultes vivent encore chez leurs
parents et la durée d’un leasing moyen
pour une voiture neuve est passée de 3 ans
dans les années 90 à 7 ans aujourd’hui.
FINANCE
VERS UN ÉCHEC DE LA PLANCHE
À BILLET
Début novembre 2015, John Williams, le
patron de la Fed de San Francisco a invo-
lontairement reconnu que son institution
a perdu le contrôle de la situation, sous-
entendu que le recours à la planche à bil-
let américaine pour financer la relance de
l’économie conduit à une impasse, voire
à un échec. Même position plus nuancée
de la part du président de la BCE, Mario
Draghi, qui reconnaît dernièrement ne pas
savoir pourquoi les opérations de global QE
(émission en masses de liquidités en direc-
tion des banques) n’apportent pas les ré-
sultats escomptés. Certains experts voient
dans cette faillite de la relance par la créa-
tion monétaire et, la fuite en avant qu’elle
occasionne en fabriquant des taux zéro et
des taux négatifs, les signes avant-coureurs
de la ruine prochaine de l’épargne des po-
pulations. Selon eux, il suffit que les taux
montent pour que «le monde explose» ou
qu’ils continuent à se maintenir au taux 0
pour que celui-ci «s’étrangle» progressive-
ment. Il est vrai que face aux 20 trilliards
de monnaies créées grâce à l’usage de
planche à billets sans réelles contreparties
physiques, le système joue à la roulette
russe jusqu’au moment où la balle va en-
trer dans la chambre dans l’axe du canon
et alors… !
Principales sources : lentreprise.lexpress.fr
France info - www.jovanovic.com - Courrier
international
INTERNATIONALE