Activités : › Reconnaître › Assigner › Classer : faire ou parfaire des concepts › Nommer : inventer des mots à portée générale NE PAS CONFONDRE ! Distinguer › Trier › Ranger › Classer Dans tous les cas c’est une procédure de mise en ordre Ranger, revient à organiser selon un ordre, croissant ou décroissant selon un critère continu Trier, revient à discriminer selon un critère binaire, le plus simple est: qui a / qui n’a pas Classer, revient à établir des regroupements entre les êtres vivants sur la base du partage de caractères communs. On peut utiliser un même attribut pour classer et pour trier : › Ex : vertèbres Cela ne doit pas conduire à la confusion des 2 opérations (ni chez élèves ni chez enseignants) Trier permet la construction de clef de détermination Place dans le programme de 6ème : Diversité, parentés et unité des êtres vivants Durée conseillée : 7 heures à répartir sur toute l’année. Objectifs scientifiques : L’objectif au collège est de découvrir et d’utiliser la classification actuellement retenue par les scientifiques, qui traduit l’histoire évolutive, les relations de parenté entre les êtres vivants. Il ne s’agit pas, en classe de sixième, d’aller jusqu’à l’interprétation de cette classification en terme d’évolution. Il s’agit tout au long de l’année : - d’identifier des êtres vivants en utilisant une clé dichotomique ; - de les classer selon les critères de la classification évolutive ; - d’établir leur unité à un niveau structurel au cours d'observations microscopiques. La classification sera enrichie à chaque fois que cela est possible par l’apport des nouveaux êtres vivants étudiés et/ou par la création de nouveaux ensembles emboîtés. › Reproduction sexuée et maintien des espèces dans les milieux (5ème) › Respiration et occupation des milieux de vie (4ème) Atteindre un premier niveau de formulation de la théorie de l’évolution des organismes vivants au cours des temps géologiques présentée sous la forme d’un arbre unique ; Montrer que la classification scientifique actuelle se fonde sur la théorie de l’évolution Intérêt utilitaire › Reconnaître des plantes médicinales, comestibles, dangereuses, etc.. › Fruits de mer/poissons/viandes rouges => cuisine › Tri plus efficace › Clef dichotomique Intérêt scientifique › Faire un inventaire du monde vivant et de diversité (biodiversité) › Comprendre sa diversité actuelle › Comprendre les relations de parenté entre les êtres vivants Pour manger (classification utilitaire) › Fruits de mer, volaille, bétail Pour décrire des milieux (classification écologique) › Zooplancton, fouisseur, zoophage, … Pour parler des origine de ce qui existe ? (systématique) › Arthropodes, tetrapodes, deuterostomiens Les classifications utilitaires et scientifiques ne se superposent pas › Dépend des objectifs fixés › Contexte Ex : fruits de mer : utile en cuisine mais pas pour un zoologue Echinoderme utile pour un zoologue mais pas pour un cuisinier En SVT, on forme des esprits scientifiques et pas des cuisiniers ! Téophraste (3 siècles avant JC) bâtit une classification des plantes sur ce principe, afin de reconnaître les plantes médicinales Classification utilitaire on choisit un critère de reconnaissance, on sélectionne les êtres vivants qui le possèdent, on élimine les autres, par l’utilisation de critères successifs, on discrimine l’être vivant que l’on peut nommer oui oui oui non Critère 1 : feuille dentée non oui oui oui non 3 critères suffisent pour identifier l’Orme Titre du diagramme la feuille de l'arbre dentée pas dentée Chêne lancéolée pas lancéolée Alisier limbe asymétrique à la base limbe symétrique Orme Charme Flore de Bonnier est une clef de détermination et pas une classification … Classification a évoluée au fur et à mesure de l’évolution des idées et des connaissances scientifiques Héritage qui apporte encore confusion et incohérences chez certains et même dans les programmes récents.. Lien fort entre classification et idée d’évolution : le lien entre organismes provient de leur généalogie Carl Von Linnée (1707-1778) propose une classification au XVIIIe siècle Science divine selon Linnée Classification en comparaison avec l’Homme => les êtres vivants possèdent ou non tel ou tel attribut Echelle des êtres avec Homme au sommet Création par Dieu, une fois pour toute, pas d’évolution => fixisme Défendu par Lamarck (1744-1829) Nature modifie espèces Théorie de l’évolution de Darwin (1859) Les espèces se transforment et lèguent des caractères héréditaires anciens ou nouveaux (acquis par innovation évolutive) Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829) Le besoin crée l’organe L’usage et le non-usage: Plus on utilise un organe, plus il se développe, moins on l’utilise, plus il régresse et même disparait graduellement L’hérédité des caractères acquis: un caractère acquis dans la structure de l’individu par l’usage se transmet aux descendants Darwin suggère que la classification doit refléter l’évolution biologique Un attribut retrouvé chez plusieurs espèces est hérité d’un ancêtre commun On classe par partage de caractère et pas par absence de caractères Arbre de parenté remplace l’échelle des êtres Idée de Darwin mal perçue Darwiniens placent fossiles aux nœuds des branches pour fournir des preuves de l’évolution biologique Confusion entre généalogie (qui descende de qui) et phylogénie (qui est plus proche de qui) Systématique avant 1950 essaie : › De traduire des affinités évolutives (phylogénie) › Saut adaptatif › degré de complexité Saut adaptatif et discontinuité de la complexité sont des concepts évolutifs qui masquent les véritables liens de parenté Dès la fin du XIX on sait que les dinosaures sont plus proches des oiseaux que des autres reptiles Groupe des reptiles conservé pour mettre en avant les différences anatomiques et le saut évolutif nécessaire à l’adaptation au vol Oiseaux plus « complexes » Pb : complexité est le reflet de la sensibilité du classificateur Entomologiste William Hennig propose en 1950 une méthode de classification (publié en allemand) Traduit en anglais en 1966 Voir infra Classification de Linnée et classification éclectique perdurent longtemps après Hennig même si elles proviennent d’une idée d’échelle des êtres Classification scientifique est laicisée, débarrassée de toute connotation divine… Programme de SVT ont subi de fortes modifications ces 20 dernières années concernant la classification Ces modifications peinent à diffuser dans les écoles primaires ou tri et classement utilitaire et scientifique cohabitent … Année 70 => 3ème cycle Année 80 => 2nd cycle Année 90 => 1er cycle Année 2000 => 2ndaire (Phylogène en 2001) Depuis 2001 au CAPES et à l’agrégation… Depuis 2004 en primaire Certains de ces critères permettent de situer les êtres vivants dans une classification. On peut ainsi reconnaître : › Des vertébrés › Des invertébrés Des critères définis par des scientifiques permettent de situer des êtres vivants d’espèces différentes dans la classification actuelle Les êtres vivants sont classés en groupes emboîtés définis uniquement à partir des critères qu’ils possèdent en commun animaux animaux › Des végétaux à fleurs › Des végétaux sans fleurs Nécessite comparaison des êtres vivants › Ex : Membre antérieur des tétrapodes › ne sont pas identiques, ne servent pas forcement à faire la même chose Owen propose : sont homologues des structures qui prises chez des organismes différents entretiennent avec les structures voisines les mêmes connexions et les mêmes relations topologiques, et ceci quelque soit leur forme ou fonction Attributs non identiques, versions différentes Les mêmes ?? Hypothèse : proviennent d’un ancêtre commun Il faut vérifier cette hypothèse, à ce stade ce n’est qu’un pari, une hypothèse… un exemple d’homologie primaire (ou de structure) : le radius du dauphin est similaire à celui de l’opossum ou de la chauve-souris. On peut donc émettre l’hypothèse que ces structures constituent un même caractère. C’est par la construction de cladogrammes que l’on va pouvoir valider cette l’hypothèse de l’homologie primaire ; l’homologie primaire deviendra alors une homologie secondaire (ou homologie de descendance). Structures différentes (par exemple articulaire et marteau) mais homologue doivent être désignés par un terme identique On parle de caractère homologue Le caractère peut exister sous au moins 2 états voir plus (si un seul état, pas de regroupement possible) On classe un échantillon et pas l’ensemble des êtres vivants d’un coup L’échantillon sélectionné détermine les attributs (caractères) significatifs ou pas. › Ex : présence de poils est non significatif chez les mammifères (sauf cas de réversion, cf infra) L’un des 2 états dérives de l’autre Seul le partage d’un caractère évolué (ou dérivé) signe une proche parenté Le caractère primitif n’est pas informatif puisque hérité d’un ancêtre commun qui n’est pas présent dans l’échantillon Déterminer quel est l’état primitif ou dérivé d’un caractère › Critère ontogénétique › Comparaison avec extra-groupe › Critère précédence géologique On cherche à déterminer si un attribut correspond à une innovation évolutive au sein d’un échantillon de 4 espèces… Ces 4 espèces possèdent dans l’histoire de la vie un ancêtre commun X Chez ces espèces de l’échantillon on observe comme attributs : Des plumes Des écailles Les similitudes observées entre ces attributs laissent présumer de leur transmission par l’ancêtre commun X. Elles constituent donc un caractère appelé « formations cutanées ». Chez ces 4 espèces ce caractère peut exister sous 2 états : l’état « plume » l’état « écaille » Si nous assumons complètement l’évolutionnisme, alors il faut admettre que l’un de ces deux états est dérivé de l’autre ; état primitif état dérivé On est alors confronté à deux possibilités : • plume écaille • écaille plume ? Le critère ontogénétique : Le bourgeon épidermique préfigure l’écaille et dans le développement de l’épiderme d’un oiseau il se transforme en plumes. Le critère de l’extragroupe : on choisit de prendre la tortue comme extragroupe : les membres de l’échantillon possèdent comme état dérivé deux fosses temporales que n’a pas la tortue, elle n’appartient donc pas à l’échantillon Il est néssaire que le point d’enracinnement dans l’arbre de vie est antérieure l’ancètre X… › Si extra-groupe = Autruche, plume devient état primitif et écaille état dérivé Le critère de la précédence géologique : Proterosuchus du permien terminal (-250 Ma) d’Afrique du Sud possède des écailles. La plume est connu chez Archeopteryx lithographica vers – 148 Ma. On connaît également des dinosaures à plumes (Microraptor du crétacé inférieur, -120 Ma, en chine). Conclusion : d’après ces 3 critères, l’écaille constitue l’état primitif, alors que la plume est l’état dérivé : c’est l’innovation évolutive ! la mésange et le pigeon possèdent en commun l’innovation, c'est-à-dire l’état dérivé du caractère « formations cutanées », Ces 2 espèces sont donc plus proches entre elles qu’elles ne le sont des autres espèces de l’échantillon. Caractère dérivé => caractère apomorphe Caractère primitif => caractère plésiomorphe notion relative, pas absolue; c’est-à-dire qu’un état de caractère ne peut être apomorphe (ou plésiomorphe) que par rapport à un autre état. Synapomorphie [étymologiquement : caractères dérivés partagés] : ensemble de caractères dans leur état dérivé définissant un clade (unité monophylétique). Symplésiomorphie [étymologiquement : caractères primitifs partagés] : ensemble de caractères dans un état plésiomorphe, pouvant servir à définir un taxon. Bien entendu, actuellement, on définit les taxons (sous forme de clades) uniquement sur la base de synapomorphies. Caractère autapomorphique, ou autapomorphie est un caractère dérivé (ou apomorphique), propre à un taxon, c'est-à-dire à tous ses membres, mais pas à son rang taxinomique immédiatement supérieur d'appartenance. Les caractères autapomorphiques permettent de définir les caractéristiques propres d'un taxon, voire d'une espèce Tous les êtres vivants qui partagent le même état dérivé d’un caractère, c’est-à-dire la même innovation évolutive, l’ont hérité d’un même ancêtre commun, ils sont donc plus étroitement apparentés entre eux qu’avec n’importe quel autre groupe. L’état primitif ne peut pas servir à préciser les relations au sein d’un échantillon puisqu’il est présent hors de l’échantillon sur d’autres branches. La notion d’état primitif et d’état dérivé est relative. A l’intérieur du groupe des vertébrés, la présence de poils est un état dérivé qui permet de créer le groupe des mammifères. Par contre au sein des primates, la présence de poils devient un état primitif, car elle est présente à l’extérieur du groupe et ne permet donc pas de préciser les relations au sein des primates. Caractères qui existent sous 2 états Présents chez au moins 2 espèces à l’état dérivé Lorsque plusieurs arbres sont possibles, il faut choisir le plus parcimonieux cad celui nécessitant le moins de transformation (le moins de changement d’un état à l’autre) Par exemple, on pose des hypothèses d’homologie sur deux caractères La constitution de la mandibule des Vertébrés. L’aile des Vertébrés. Pour valider ces hypothèses on travaille avec un échantillon de 3 espèces (Homme, Chauve-souris, Perroquet. La Truite sert d’extragroupe pour cet échantillon). 8 pas Aucun état dérivé partagé à l’intérieur de l’échantillon 6 pas Ici L’état dérivé de la constitution de la mandibule est un état dérivé partagé par l’Homme et la chauve-souris. Les ailes sont apparues indépendamment chez le perroquet et la chauve-souris. 7 pas Ici La présence d’ailes est un état dérivé partagé par le perroquet et la chauve-souris. l’état dérivé de la constitution de la mandibule est apparue indépendamment chez l’Homme et la chauvesouris En cladistique, on applique le principe de parcimonie : On retient l’histoire évolutive qui nécessite le moins d’innovations. On retient donc toujours l’arbre le plus parcimonieux, c’est-à-dire celui qui nécessite le moins de transformations évolutives. Dans l’arbre retenu, le caractère «constitution de la mandibule » est donc interprété comme étant un caractère homologue. alors que le caractère « aile » sera interprété comme une homoplasie résultant d’une convergence. Groupe monophylétique groupes incluant un ancêtre et la totalité de ses descendants groupes incluant un ancêtre et une partie de ses descendants algues chlorobiontes groupes ayant des origines évolutives distinctes Ulve Euglénobiontes Chêne Euglène Trypanosome Polyphylétique: Se dit d’un groupe qui contient un certain nombre d'espèces ou de taxons, mais ne contient pas l'ancêre commun à tous. En d'autres termes, un groupe polyphylétique dérive de deux ou plusieurs espèces ancestrales. Un groupe polyphylétique est défini par au moins une homoplasie Les similarités qui ne sont pas reconnues comme correspondant à une homologie de descendance sont qualifiées d’homoplasies. › Analogie › Convergence › Réversion caractères similaires, remplissant les mêmes fonctions biologiques mais non homologues Ressemblance apparue indépendamment dans différents taxons, comme l’aile des Vertébrés ou les taupes marsupiales et placentaires réversion (un état dérivé revient à un état semblable à l’état primitif) Archéoptéryx a des dents il ne peut être l’ancêtre des oiseaux… Archéoptéryx a des plumes il n’est pas non plus l’ancêtre commun aux lézards et aux oiseaux… Peut on le placer comme un intermédiaire entre l’ancêtre du groupe lézardsoiseaux et celui des oiseux ? Archéoptéryx est un candidat possible, mais… - il existe peut être d’autres espèces disparues qui possédaient les mêmes caractéristiques et qui pourraient être d’aussi bons candidats Finalement… On place les fossiles dans un cladogramme au même rang que les espèces actuelles en fonction des états dérivés qu’ils partagent Pas d’hypothèse sur l’état primitif et dérivé des caractères Classification précède donc l’évolution Cladistique de Hennig => enseignant › On classe au regard de l’évolution Cladistique structurale => élèves › › › › Pas de polarisation de caractères Regroupement sans référence à évolution Puis 2nd temps relation expliqué par évolution Rendu possible par choix de l’échantillon