Dans le Cantique des Cantiques, l'Epoux compare l'Epouse à un jardin clos (Ct 4, 12).
La tradition de l'Eglise y voit le lieu même de la "germination" du Christ, de sorte que ce jardin clos (en
latin : hortus conclusus) devient la figure de Marie, en attente du "fruit de ses entrailles".
Une fresque dont la signification s'enrichit dans le contexte du couvent.[1]
- Fra Angelico a peint un cadre en reprenant la couleur et la configuration de l'architecture réelle du
corridor. A travers cette « fenêtre », c'est un espace sacré qui s'ouvre à la contemplation (c'est exactement
comme la fenêtre à partir de laquelle Alberti veut qu'on puisse contempler « l'historia »).
- Une inscription invite le fidèle à prier « Quand tu seras venu devant la figure de la Vierge intacte, veille,
en passant, à ce que l'Ave ne reste pas silencieux ».
- Les chapiteaux sont de deux sortes. Les chapiteaux corinthiens font allusion à la virginité de Marie. Les
chapiteaux ioniques correspondent à ceux du couvent. L'architecture virginale se trouve ainsi étroitement
associée au couvent, en accord avec le fait que la Vierge Marie est considérée comme la mère abbesse
supérieure de la communauté.
- Le regard, sur la fresque, se dirige vers la chambre-cellule de la Vierge Marie. La droite de la fresque
suggère une continuité et s'accorde avec le parcours qui s'engage pour le visiteur. De même, la gauche de la
fresque, qui représente un perspective ouverte, correspond à un couloir du couvent.
Quand il se rend dans sa cellule, le fidèle est placé sous le pouvoir de l'image pour entrer en
mouvement vers la méditation intérieure.
[1]Daniel ARASSE, L'Annonciation italienne, Edition Hazan, Paris 1999, p. 132-133.
Synthèse F. Breynaert
Approfondir : L'Annonciation (Ecriture et tradition)