BIOLOGIE DE LA REPRODUCTION ET DU DEVELOPPEMENT LA REPRODUCTION SEXUEE DES ORGANISMES SUPERIEURS INTRODUCTION Il faut savoir que la mitose est un moyen de reproduction asexuée des organismes unicellulaires. Elle amène à la production de deux cellules filles, ayant un matériel génétique identique l’une par rapport à l’autre et par rapport à la cellule mère. Il existe également des organismes pluricellulaires comme l’hydre, qui se reproduisent via un mécanisme mitotique, et dans ce cas là plus précisément sous la forme d’un bourgeonnement cellulaire qui se détachera de l’organisme parental. Leur patrimoine génétique sera identique à moins que des mutations aient lieu lors de la mitose. Enfin, existe aussi un mécanisme de reproduction des pluricellulaires par division de l’organisme en lui-même puis régénération, comme les étoiles de mer. Dans tous ces cas, l’organisme néoformé est toujours identique à l’organisme parental. La reproduction asexuée mène à la production de clones. Ce n’est évidemment pas le cas lors de la reproduction sexuée. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 1 LA MEIOSE La reproduction sexuée implique un mélange de deux génomes différents donnant naissance à des individus qui contiennent chacun une combinaison unique de gènes. Ce mélange de génomes se fait par une union de cellules haploïdes. Notre organisme, par exemple, est composé en grande partie de cellules diploïdes. Ainsi, pour pouvoir se reproduire, il doit fabriquer des cellules haploïdes, qui donneront par union de nouvelles cellules diploïdes. On a donc une réduction de ploïdie, qui a lieu lors de la méiose. « Meiosis » signifie en grec réduction. L’haploïdie est relative à un seul jeu de chromosomes, et la diploïdie, deux jeux de chromosomes. L’être humain possède 22 paires de chromosomes, des autosomes, plus deux chromosomes sexuels également homologues. Lors de la méiose, les cellules passent de deux jeux à un jeu de chromosomes. Les cellules formées sont haploïdes et sont appelées gamètes. Ces deux gamètes vont se réunir, c’est la fécondation ou syngamie, pour former de nouveau une cellule diploïde, le zygote. Le cycle de reproduction induit toujours une alternance entre la production de cellules diploïdes et haploïdes selon le schéma suivant : Méiose Cellules germinales (2n) cellules haploïdes (1n) Organisme pluricellulaire Organisme pluricellulaire Gamètes (spermatozoïdes, ovules) Zygote (2n) Fécondation LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 2 CYCLE CHEZ L’HOMME ET LES ANIMAUX Chez l’homme, les seules cellules haploïdes sont formées dans des tissus spécialisés, les gonades, où se trouvent des cellules germinales, qui seront les seules à subir une réduction de ploïdie. Ces gamètes ainsi formés vont se réunir lors de la fécondation pour former le zygote, qui va se diviser pour donner un organisme pluricellulaire. CYCLE CHEZ LES MYCETES ET LES ALGUES Chez les mycètes et certaines algues, le zygote est la seule cellule diploïde. Il est issu de la réunion de deux cellules haploïdes, et va tout de suite se diviser via une méiose pour donner naissance à deux cellules haploïdes. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 3 CYCLE CHEZ LES VEGETAUX ET CERTAINES ALGUES Chez les végétaux et certaines algues, le zygote et les cellules haploïdes sont capables, chacun, de former un organisme pluricellulaire. Le zygote va se diviser pour donner un organisme formé de cellules diploïdes. Certaines de ces cellules, par méiose, vont donner naissance à des spores, haploïdes, qui peuvent se diviser par mitose pour donner naissance à un gamétophyte. C’est ce qu’on appelle une alternance de générations. PROCESSUS MEIOTIQUE Le processus de la méiose est le même chez les animaux et les végétaux. Ce processus méiotique implique une réduction de ploïdie. La division cellulaire se situe après la phase G2 dans le cycle cellulaire. 1. 2. 3. 4. En phase G1, les chromosomes sont constitués d’une seule chromatide. On a une cellule à 2n/2c. Lors de la phase S, le matériel se duplique. Les chromosomes sont donc constitués de deux chromatides sœurs. C’est donc une cellule diploïde à deux chromatides sœurs. la cellule est à 2n/4c. En G2, la cellule est à 2n/4c. La cellule rentre ensuite dans la division méiotique, qui va donner au final 4 cellules à 1n/1c. La division méiotique est composé de deux divisions : la division réductionnelle ou méiose 1, qui réduit la ploïdie, suivie de la division équationnelle, ou méiose 2. Lors de la méiose 1, les chromosomes homologues vont être séparés en deux lots. On obtiendra deux cellules à 1n/2c. La méiose 2 ressemble beaucoup à une division mitotique, et permet l’obtention de 4 cellules à 1n/1c. Elles constituent les gamètes. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 4 MEIOSE 1 Elle est constituée d’une prophase 1, métaphase 1, anaphase 1 et télophase 1. LA PROPHASE 1 C’est une phase assez longue, subdivisée en différents stades. Les chromosomes homologues doivent au final être séparés. Mais avant cela, ils doivent se reconnaître. Cette reconnaissance réciproque se fait lors de la prophase 1. Se produit également une recombinaison génétique, un échange de segments d’ADN entre des chromosomes non sœurs mais homologues. Pour cela, les chromosomes homologues doivent être au moins partiellement identiques. La prophase peut occuper jusqu’à 80% du temps total de la méiose. La répartition morphologique des chromosomes permet la subdivision de la prophase en 5 stades : leptotène, zygotène, pachytène, diplotène, diacinèse. STADE LEPTOTENE Du grec « leptos », signifiant « fil ». Les chromosomes deviennent apparents sous forme d’un « entremêlât » de fils, se font denses. On observe un grossissement du noyau, les nucléoles sont visibles. On ne peut cependant pas distinguer les chromosomes en eux-mêmes. Un assemblage d’axes protéiques se forme le long des chromosomes, que l’on ne peut observer en microscopie photonique. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 5 STADE ZYGOTENE Du grec« zygos », signifiant « par paire ». Les chromosomes se condensent davantage, les télomères (extrémité des chromosomes) deviennent visibles et sont ancrés à la lamina nucléaire (invisible en microscopie photonique). Il y a formation des bivalents (appariement des deux chromosomes homologues). Le processus est appelé la synapsis : il y a assemblage du complexe synaptonémal, structure protéique entre chromosomes homologues. Comment, dans un noyau, ces chromosomes homologues vont se reconnaitre et s’apparier ? La réponse est hypothétique, mais les télomères sont ancrés à la lamina nucléaire et se trouvent à proximité les uns des autres. Quand le complexe synaptonémal se forme, il se forme à partir de la lamina et se referme telle une fermeture éclair. Durant la prophase 1, des fragments d’ADN vont être échangés, mais le complexe synaptonémal n’est pas nécessaire à cette recombinaison génétique, car la distance entre les deux chromatides sœurs y est de 200 nanomètres, distance relativement importante en comparaison aux distances rencontrées entre chromatides à d’autres instants du cycle. Au contraire, la recombinaison génétique débute en leptotène quand l’ADN est encore très décondensé. C’est quand la recombinaison commence que le complexe synaptonémal peut se former. La recombinaison est donc nécessaire à la formation du complexe, et pas l’inverse, et cela a été prouvé par l’expérience (modification génétique en vue de la désactivation des protéines agissant sur la recombinaison). LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 6 STADE PACHYTENE Du grec « pachos » signifiant « épais ». L’ADN s’est recondensé, et le complexe synaptonémal est complet et s’étale d’un télomère à l’autre. Les bivalents contiennent 4 chromatides sœurs et deviennent très épais. Ont lieu des enjambements chromosomiques, initiés en leptotène. Ils consistent en un échange de fragments d’ADN entre chromatides non sœur, ce qui implique une cassure du brin d’ADN et une réunion croisée précise de ces brins d’ADN. Ce stade peut durer quelques jours. Les chercheurs ont trouvé attachées sur le complexe synaptonémal de grosses boules qui se trouvent être des nodules de recombinaison. L’hypothèse veut que ce soit à travers ce complexe multiprotéique que les brins d’ADN vont être rapprochés, cassés, rattachés et remis en place. Leur nombre par chromosome est exactement égal au nombre de recombinaisons génétiques. STADE DIPLOTENE Du grec « diplos » : double. Le complexe synaptonémal va se défaire, et les chromosomes homologues vont pouvoir s’écarter légèrement. On pourra voir les lieux, appelés enjambements ou cross-over, ou la structure de la recombinaison a lieu. Cette structure cruciforme est appelée chiasma. Les chromosomes sont toujours tenus ensemble aux lieux des recombinaisons. Ce stade peut durer très longtemps : chez les femmes, certaines cellules sont bloquées à ce stade à partir du cinquième mois fœtal. Cette division va continuer et s’achever à partir de la puberté et jusqu’à la ménopause. L’ADN va alors se décondenser et subir une transcription très active. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 7 STADE DIACINESE La méiose 1 continue. Les chromosomes se condensent, le fuseau de division se forme, les nucléoles vont disparaitre. Quand l’ADN est condensé, il n’y a plus de transcription. Les bivalents s’écartent de plus en plus (procédé nommé asynapsis), et les chiasmas vont migrer aux extrémités des chromosomes via un processus qui est la terminalisation. Le nombre de ces recombinaisons génétiques est variable, et ne se fait jamais aux alentours des centromères. On remarque que chez les femmes, le nombre de recombinaisons génétiques chez les bivalents est plus élevé que chez les hommes. On précisera qu’un chiasma n’est pas une recombinaison génétique. Ce chiasma va migrer, et on peut l’observer en microscopie photonique. RESUME LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 8 METAPHASE 1 Le fuseau de division méiotique ressemble au fuseau de division mitotique : il est composé de microtubules astraux et polaires. Quand l’enveloppe nucléaire disparait, il y a formation de microtubules kinétochoriens par polymérisation et capture des chromosomes au niveau des centromères où se sera formé un kinétochore. En métaphase 1, on a présence de la protéine Mam1 qui mène à la fusion des kinétochores de chromatides sœurs. Ainsi, les microtubules kinétochoriens vont capturer un chromosome entier, avec ses deux chromatides sœurs en même temps. Ces chromosomes homologues sont toujours tenus ensemble au niveau de chiasmas. TRANSITION METAPHASE1/ANAPHASE1 Les chromosomes sont tenus ensemble par les chiasmas. Chacun des kinétochores regroupant les deux chromatides est lié à un réseau de microtubules kinétochoriens, qui vont bientôt les tracter à chacun des pôles de la cellule. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 9 ANAPHASE 1 L’anaphase 1 est initiée par une dissolution simultanée des chiasmas. Les chromosomes sont composés des deux chromatides sœurs, qui ne sont plus composés de brins d’ADN identiques, cela grâce à la recombinaison. La répartition des chromosomes homologues de l’un ou l’autre côté de la cellule est laissée au hasard des tractions des microtubules kinétochoriens. La protéine Mam1 a deux fonctions : elle amène à une fusion des kinétochores des deux chromatides sœurs, et protège ensuite les cohésines de la dégradation par les séparases. De cette façon, les chromatides restent solidaires jusqu’à la fin de la méiose 1. TELOPHASE 1 Issues de ces étapes, on a formation de deux cellules à 1n/2c. La cellule rentre ensuite rapidement en prophase 2, sans synthèse d’ADN. L’ADN présent se décondense très peu. L’interphase est très courte et est appelée intercinèse. Durant celle-ci, il n’y a pas de synthèse d’ADN. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 10 MEIOSE 2 PROPHASE 2 L’enveloppe nucléaire s’y est refermée mais se désintègre tout de suite. La prophase 2 est de très courte durée. La méiose 2 est semblable à une division mitotique. Le fuseau de division se forme à l’extérieur du noyau. METAPHASE 2 La protéine Mam1 y est dégradée, et chaque chromatide sœur possède un kinétochore qui va être lié au fuseau mitotique par des microtubules kinétochoriens, liés à chacun des deux pôles du fuseau. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 11 TRANSITION METAPHASE 2/ANAPHASE 2 La protéine Mam1 n’est plus présente, ainsi, les cohésines ne sont plus protégées, et les chromatides sœurs vont être tirées aux pôles du fuseau mitotique, étant désormais séparées. ANAPHASE 2 Les chromatides sont tirées aux pôles. Les cellules s’allongent légèrement, et la cellule entre en télophase 2. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 12 TELOPHASE 2 De la cytocinèse on obtient 4 cellules haploïdes possédant un seul jeu de chromosomes. Elles sont donc à 1n/1c. Chaque cellule possède une combinaison unique de gènes. Ainsi, dans un seul chromosome, peut se trouver de l’ADN provenant des deux parents. MEIOSIS OUTLOOK LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 13 DIFFERENCES MAJEURES ENTRE MITOSE ET MEIOSE Mitose Une seule division Séparation uniquement des chromatides sœurs Production de deux cellules diploïdes génétiquement identique entre elles et de la cellule mère Se produit dans toutes les cellules somatiques Responsable de la croissance de l’organisme et de la réparation tissulaire en cas de lésions Méiose Deux divisions successives sans synthèse d’ADN à l’intercinèse Echange de fragments d’ADN pendant la prophase 1 Séparation des chromosomes homologues en méiose 1 provoquant un changement de ploïdie Production de quatre cellules haploïdes possédant chacune une combinaison unique de gènes Apparaît uniquement dans des cellules germinales localisées dans des tissus spécialisés, les gonades Destinée exclusivement à la production de gamètes TROIS PHENOMENES CONTRIBUENT A LA DIVERSITE GENETIQUE DE LA REPRODUCTION SEXUEE La reproduction sexuée amène à la production d’individus ayant une grande diversité génétique. D’où vientelle ? REPARTITION DES HOMOLOGUES La répartition au hasard des homologues maternels et paternels lors de la première division méiotique. Comment l’appariement se fait-il entre un chromosome X et un chromosome Y ? Parce que, justement, ils ne sont pas homologues. Pour s’apparier, ils ont des parties identiques permettant n leur reconnaissance réciproque. 1. Chaque individu peut produite 2 gamètes (où n est le nombre haploïde de chromosomes). N=23 chez les humains. RECOMBINAISON GENETIQUE La recombinaison génétique est importante pour la ségrégation génétique des homologues. FECONDATION La nature aléatoire de la fécondation. Caque organisme permet de produire plus de 8 millions de gamètes différents. La 6 12 fécondation permet (8,4.10 )^2=70,56.10 combinaisons. Une animation à consulter : http://www.johnkyrk.com/meiosis.html LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 14 GAMETOGENESE FONCTIONNEMENT GLOBAL Nous allons maintenant étudier l’ovogénèse et la spermatogénèse. Des mécanismes sont communs au deux processus : dans l’embryon, très tôt, se fait une sélection de cellules germinales dites primordiales, qui vont migrer dans les gonades en formation, encore indifférenciées. Ces cellules germinales primordiales vont tout d‘abord se multiplier par des divisions mitotiques et vont donner naissance soit à un ovocyte primaire, soit à un spermatozoïde primaire. Ces cellules, les seules à pouvoir faire ceci dans l’organisme, vont subir une division méiotique pour former les gamètes. Ces cellules ont auparavant parcouru la phase S, elles sont donc diploïdes et possèdent des chromosomes à deux chromatides. La méiose donne naissance aux gamètes, cellules haploïdes contenant des chromosomes à une chromatide. • • Lors de la spermatogénèse, il y a formation de 4 gamètes. La spermatogénèse va donner au final 4 cellules haploïdes qui vont subir une différenciation et une maturation. Lors de l’ovogénèse, la cytocinèse de la méiose 1 n’est pas symétrique et donne naissance à une très grosse cellule contenant toutes les réserves de la cellule-mère, ainsi qu’une toute petite cellule contenant du matériel génétique uniquement qui va dégénérer. Le même processus a lieu lors de la méiose 2. Chez certaines espèces, le globule polaire va se diviser de nouveau. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 15 L’OVOGENESE ANATOMIE DE L’APPAREIL GENITAL INTERNE FEMININ L’ovogénèse a lieu dans les gonades, seuls tissus produisant des cellules haploïdes, de la femme: les ovaires, situés dans la cavité pelvienne. Les ovaires se posent sur les trompes de Fallope, une espèce d’ « entonnoir » bordé de franges qui aspire en permanence le liquide de la cavité pelvienne. La paroi des trompes est formée par des cellules musculaires contractiles, ainsi que d’un épithélium cilié permettant la migration du liquide de la trompe de Fallope en direction de l’utérus. L’utérus a une forme de poire retournée, et est d’une longueur de 7cm de long pour 4cm de large, chez une femme n’ayant pas eu d’enfant. Il est entouré de couches musculaires pouvant se détendre pour accueillir un bébé de 4 à 5kg maximum (encore heureux). L’utérus est bordé par l’endomètre, épithélium richement vascularisé. Il est ouvert en direction du col de l’utérus, où il est en contact avec le vagin, qui est une cavité à paroi fine et musculaire permettant l’expulsion du bébé. DEBUT DE PREMIERE DIVISION MEIOTIQUE Chez la mère, les cellules germinales vont subir une maturation pour donner naissance à l’ovule, et ce dans l’un des deux ovaires. Après fécondation, le zygote va subir des divisions mitotiques. Pendant les premières semaines de développement du fœtus, ses gonades sont indifférenciées, on parle de gonades primaires. En absence d’hormones ème androgènes, les gonades vont se différencier dès la 9 semaine en ovaires. Mais s’il y a présence d’un chromosome Y dans le patrimoine génétique de l’enfant, il y a expression de gènes (notamment les gènes architectes SRY) induisant la différenciation de la gonade en testicules via la sécrétion d’hormones androgènes. Chez une fille, les gonades primaires vont donc se transformer en ovaires. On estime à environ 7 millions le nombre initial de cellules souches germinales, les ovogonies. ème Chez la petite fille, dès le 5 mois fœtal, les ovogonies vont entamer une division méiotique 1, mais vont rester bloquées en stade diplotène de la prophase 1. Ces ovocytes primaires sont entourés d’un follicule primaire. A la naissance, les ovocytes primaires sont présents au nombre de 700000, les ovogonies ayant subi une dégénérescence au cours de la grossesse. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 16 DEBUT DE SECONDE DIVISION MEIOTIQUE Suite à une stimulation hormonale débutant à la puberté, un certain nombre de ces ovocytes primaires vont s’entourer d’une couche de cellules folliculaires due a la maturation du follicule primaire, qui va les nourrir. Il restera alors en périphérie des gonades. Chaque mois, dans un des deux ovaires, des vagues d’ovocytes primaires poursuivront la méiose 1, et commenceront la méiose 2 où ils seront arrêtés en métaphase 2. On parle alors d’un ovocyte 2 ou ovocyte secondaire. Il s’agit d’une cellule haploïde. Finalement, un seul ovocyte secondaire sera expulsé lors de l’ovulation et aspiré dans la cavité pelvienne vers les trompes de Fallope, où la fécondation pourra avoir lieu. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 17 MATURATION DU FOLLICULE L’ovocyte 1 est initialement entouré d’une seule couche de cellules folliculaires, le follicule primaire, et va s’entourer d’une membrane, la membrane pellucide. Les cellules folliculaires vont ensuite se diviser pour former plusieurs couches. L’ovocyte 1 termine la méiose 1 peu avant l’ovulation: il y a formation du premier globule polaire du fait de la cytocinèse asymétrique. La seconde division méiotique reste bloquée en métaphase 2. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 18 Le follicule primaire va passer au cours de sa maturation de 40µm à 20mm de diamètre. Il renferme une cavité remplie par l’antrum, délimitée par la thèque et la granulosa. Il contient un ovocyte 2 bloqué en métaphase 2. En général, après 14 jours, un seul des ovocytes se trouvera dans un follicule maturé. On ne sait pas comment la sélection a lieu. FIN DE LA SECONDE DIVISION MEIOTIQUE L’ovule qui sera expulsé n’aura pas achevé la méiose 2. Si la cellule n’est pas fécondée, dégénérera et sera absorbée par l’endomètre. En revanche, la fécondation est le signal qui va permettre la fin de la méiose 2. L’ovulation est provoquée par l’hydrolyse des parois de l’ovaire permettant la libération de l’ovocyte 2. Le follicule mature va par la suite se transformer en corps jaune. L’organisme doit se préparer à une grossesse éventuelle : le follicule va donc s’enrichir en gouttelettes lipidiques de cholestérol, qui est le précurseur à la synthèse de progestérone, hormone préparant l’utérus à une grossesse. Ainsi, le corps jaune va pouvoir synthétiser et sécréter cette hormone tout au long de son existence. S’il n’y a pas fécondation, il finira par dégénérer, et un nouveau cycle pourra commencer. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 19 En tout, 6 a 7 millions d’ovogonies sont produits. Seulement 400 à 500 arriveront au stade d’ovocyte 2 au cours de la vie de la femme. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 20 SPERMATOGENESE Elle a lieu dans les gonades masculines, les testicules. On trouve 50 à 100 millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme humain, dont 5 à 7mL sont libérés par éjaculation. Quand le nombre de spermatozoïdes passe en dessous de 20000, on parle de stérilité. FONCTIONNEMENT GLOBAL Chez l’enfant, la présence du chromosome Y va permettre la synthèse d’hormones androgènes qui vont permettre la différenciation des gonades primaires en testicules. Ces dernières synthétiseront de la testostérone qui permettra ème leur descente dans le scrotum, et ce dès le 7 mois fœtal. Si la descente n’est pas achevée à la naissance, on administre de la testostérone, qui corrige le problème. La spermatogénèse a besoin d’une température inférieure à 37°C, sans quoi les spermatozoïdes ne seront pas viables, d’où la configuration du scrotum. Les testicules vont contenir les cellules germinales qui vont subir des divisions mitotiques. Durant la vie fœtale du garçon, on n’observe que la migration des cellules germinales dans les testicules. Celles-ci sont diploïdes, et sont les seules pouvant subir une division méiotique. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 21 La sécrétion de testostérone s’arrête à la naissance et reprend à la puberté (malgré des sécrétions durant l’enfance aux alentours de 5/6 ans), qui commence en général deux ans après celle des filles. Les testicules vont y maturer. La testostérone provoque le développement de la pilosité, de la musculature, de la croissance ainsi qu’une tendance au comportement agressif. La sécrétion va continuer pour maintenir l’appareil génital en fonction jusqu’à la fin de la vie de l’homme. Mais, dès 45 ans, on parle d’andropause, relativement à une diminution des sécrétions de testostérone. SPERMATOGENESE Les testicules contiennent des tubes séminifères enroulés. Ces tubes sont creux, et contiennent un liquide contenant des spermatozoïdes immatures et immobiles. La spermatogénèse est déclenchée à la puberté. Elle passe par trois étapes : la prolifération, la méiose, et la spermiogénèse. Les cellules germinales primordiales se trouvent en périphérie du tube. Celles-ci, ou spermatogonies, vont donner naissance au spermatocyte 1, diploïde. Un certain nombre de spermatogonies restent et se divisent par mitoses. Les autres deviennent spermatocytes 1 subissant la méiose 1 et 2 pour former des spermatides. Les quatre spermatides issues de la méiose 2 contiennent deux à deux les chromosomes X et Y. Ils vont ensuite se différencier par des changements morphologiques importants en spermatozoïdes que l’on retrouvera dans la lumière du tube séminifère. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 22 La cytocinèse méiotique 1 et 2 est particulière : les cellules filles ne se divisent pas et restent attachées par des ponts cytoplasmiques. Ces cellules constituent un syncytium. Ainsi, un signal hormonal pourra se transmettre d’une partie de la cellule à l’autre. La maturation se fait simultanément dans les cellules d’un seul syncytium. C’est pourquoi on a maturation simultanée d’un grand nombre de spermatocytes. STRUCTURE D’UN SPERMATOZOÏDE MATURE Il est composé de trois parties : la tête, et une queue divisée en un flagelle et une pièce intermédiaire. La tête contient une énorme vésicule de sécrétion, un acrosome, ainsi que le matériel génétique. La pièce intermédiaire sert au mouvement flagellaire, elle contient des mitochondries qui convertissent l’énergie en ATP qui servira pour le mouvement du flagelle. Ce dernier sert d’organe de propulsion dans l’appareil génital femelle. Cette cellule est dépourvue d’organites, elle est donc spécialisée au transport de l’ADN. L’ADN est extrêmement compacté. Pour cela, les protéines non histones vont être éliminés, et les histones sont remplacés par les protamines, chargées + plus compactes. Le spermatozoïde fait 3µm de large pour 60µm de long. Il contient 20% d’ADN en masse. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 23 LA SPERMIOGENESE Chez la spermatide, l’acrosome se forme d’un côté du noyau : il va le recouvrir au cours de la maturation. De l’autre côté, il y a formation de la base du flagelle : les centrioles vont y migrer pour y donner naissance. Tout le matériel cytoplasmique va migrer vers l’arrière de la cellule pour être résorbé par des cellules de Sertoli. ROLE DES CELLULES DE SERTOLI ET DE L’EPIDIDYME Les cellules de Sertoli ont plusieurs rôles : elles servent à la résorption du cytoplasme du spermatide, vont nourrir les cellules germinales, phagocytent les constituants expulsés par les spermatides, détruire les spermatides défectueux, et sécréter un liquide pour les transporter dans l’épididyme. L’épididyme consiste en des canaux repliés d’une longueur totale de 6m. C’est durant leur trajet à travers ou les spermatozoïdes vont finir leur maturation et gagner en mobilité. Le sperme va devenir 100x plus concentré par résorption du liquide. Il est ensuite conduit dans le canal déférent (45cm) qui sert de lieu de stockage avec l’ampoule. Ce canal est bordé par une couche assez épaisse de cellules musculaires lisses qui peuvent se contracter péristaltiquement pour faire avancer les spermatozoïdes. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 24 LES GLANDES ANNEXES La vésicule séminale, la prostate et la glande bulbo-urétrale produisent la majorité du volume du sperme. • • Les vésicules séminales, longues de 5 a 7cm, sécrètent un liquide alcalin, visqueux et jaunâtre, qui constitue 60% du sperme. Il contient du fructose pour permettre la synthèse d’ATP par les spermatozoïdes, de l’acide ascorbique et des prostaglandines, qui permettent la contraction des muscles dans l’appareil génital féminin pour faire avancer les spermatozoïdes. Le liquide est alcalin car les secrétions vaginales sont acides, ce qui bloque la progression des spermatozoïdes. La prostate va constituer 30% du sperme, sécrète un liquide alcalin et fournit des enzymes de coagulation • Les glandes bulbo-urétrales produisent un mucus assez épais et translucide alcalin pour neutraliser l’acidité des canaux déférents. Ce mucus est sécrété avant l’éjaculation. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 25 LA FECONDATION MATURATION FINALE DU SPERMATOZOÏDE, LA CAPACITATION Lors de la fécondation, les spermatozoïdes sont déposés devant 8 le col de l’utérus. Ils sont au nombre moyen de 3.10 . Le col de l’utérus est imperméabilisé grâce à des glaires cervicales, barrière de mucus très épais. Ce mucus, aux alentours de l’ovulation, devient plus liquide. Un nombre très restreint de spermatozoïdes peut ainsi aux alentours de l’ovulation traverser le col. Ces glaires représentent surtout un contrôle de qualité. Le métabolisme et la mobilité des spermatozoïdes va augmenter. Ce processus est la capacitation. Ils acquièrent ainsi le pouvoir fécondant. Ce sont des changements dans leur tête qui permettent cette augmentation de performances. Au final, seulement 1% des spermatozoïdes va pouvoir traverser le col. Les prostaglandines vont déclencher des contractions musculaires ascendantes en plus des battements ciliaires de l’utérus chez l’appareil génital féminin pour permettre aux gamètes mâle d’avancer plus vite. 30 minutes plus tard, ils arriveront dans les trompes de Fallope. Ils seront à peu près 200. La fécondation y a en général lieu dans le premier tiers. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 26 LA MEMBRANE PELLUCIDE & LA REACTION ACROSOMIALE 1. Le spermatozoïde atteint l’ovocyte 2, qui doit toujours être entouré de la couche de cellules folliculaires. La membrane pellucide fait de 5 a 10µm d’épaisseur. Le spermatozoïde peut traverser la couche de cellules folliculaires (corona radiata) par simple battement flagellaire. Il arrivera ensuite avec l’apex sur la pellucide, qui est composée de glycoprotéines. Ici, même le battement flagellaire ne sert à rien. 2. Les glycoprotéines vont déclencher l’exocytose de l’acrosome, qui contient des enzymes modifiant les glycoprotéines de la pellucide. C’est la réaction acrosomiale. 3. De cette façon, il parvient à pénétrer la pellucide. 4. Les deux membranes se touchent, maintenant. La surface de la membrane interne de l’acrosome devient membrane externe plasmique. Sur cette membrane interne de l’acrosome, des récepteurs permettent la fusion des deux membranes et… 5. …l’injection du noyau dans l’œuf. Le spermatozoïde sera tenu jusqu’à la fusion des membranes par des microvillosités de la membrane de l’ovule. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 27 FUSION DES MEMBRANES Dès le cinquième fois fœtal, il y a formation de vésicules sous membranaires chez l’ovocyte, les granules corticaux, qui contiennent des enzymes qui peuvent altérer la structure de la pellucide. De cette façon, l’œuf n’est plus fécondable. Ce sont les ions calcium entrainent l’exocytose des granules corticaux. LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 28 FUSION DES PRONUCLEI La fécondation entraine l’exocytose de ces vésicules ainsi que la reprise de la méiose. La cellule contiendra donc deux noyaux haploïdes, les pronucléi. Ils sont entourés d’une enveloppe nucléaire. Ces pronucléi vont se rapprocher, correspondant à la phase G1 du cycle cellulaire. Il y a synthèse d’ADN, phase S. L’enveloppe nucléaire va se dépolymériser, les chromosomes vont être alignés sur la plaque métaphasique, le fuseau de division s’organise, donnant naissance a la première division mitotique du zygote. Les mitochondries mâles dégénèrent, si elles ont été expulsées du spermatozoïde. Le premier fuseau mitotique est formé par une duplication des centrioles mâles, les centrioles femelles dégénèrent. FUSION DE GAMETES APRES FECONDATION IN VITRO LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 29