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Berne, le 16 janvier 2014 – entretiens avec la presse de l’Association de Banques Privées Suisses
Conserver ses fonds en sécurité, les allouer au mieux et pouvoir en disposer sans
restriction, sont trois éléments-clés pour un investisseur. Force est de constater que le
savoir-faire et les conditions juridiques nécessaires ne sont pas monnaie courante.
C’est pourquoi quelques centres financiers importants dans le monde jouent un rôle-clé
dans l’industrie de la gestion de fortunes. Rappelons à ce propos que la Suisse place
Zurich et Genève dans le top ten des centres financiers mondiaux.
3. C’est donc clairement une industrie d’exportation pour laquelle l’accès aux
marchés est essentiel
Pour la Suisse, cet accès est particulièrement important s’agissant du marché européen.
Toutefois, à terme, ce problème risque de se poser avec d’autres pays encore.
Quel est le risque pour notre pays de se voir fermer l’accès aux marchés depuis la Suisse ?
Ce risque est considérable :
- Pour les emplois et les recettes fiscales que génère la gestion de fortunes internationale.
Il faut ici rappeler qu’au niveau suisse, sur la base de chiffres de 2012 le secteur
financier représente 10,3% du PIB ; 6% environ provient du secteur bancaire, et à peu
près la moitié de la banque privée. Le secteur financier représente aussi 210'000
emplois, soit environ 6% de la population active
1
.
Il faut relever que selon les statistiques officielles la productivité par employé est deux
fois supérieure à la moyenne nationale
2
. On estime que la place financière suisse génère
chaque année, avec ses employés, entre 14 et 18 milliards d’impôts directs et indirects,
soit de 12 à 15% des recettes fiscales fédérales, cantonales et communales
3
; 10% de
ces recettes totales sont attribuables au seul secteur bancaire, dont plus de la moitié
liée à la gestion de fortunes.
C’est grâce à ces recettes fiscales, grâce aux contributions aux institutions sociales
telles que l’AVS ou l’AI, grâce à la valeur ajoutée apportée à l’économie, que nous
pouvons mieux financer ce dont la collectivité a besoin, de la santé aux infrastructures.
Or, l’Association suisse des banquiers a évalué, sur une base conservatrice, la perte
potentielle d’emplois directs à 7'000 postes de travail en cas de perte d’accès au
marché européen. Mais chacun de ces emplois génère indirectement plus d’un emploi
dans d’autres secteurs, si bien que la perte pourrait facilement atteindre 15'000 postes.
- Pour le savoir-faire et la meilleure capacité de financement dont bénéficie l’ensemble de
l’économie suisse.
La gestion de fortune attire en effet de nombreux collaborateurs talentueux :
mathématiciens, physiciens, informaticiens en sont quelques exemples. Ces
collaborateurs contribuent à ce qui fait la prospérité de la Suisse : un savoir-faire hors
pair et une capacité d’innovation parmi les meilleures du monde.
1
DFF/SFI,
Chiffres-clés relatifs à la place financière suisse
, mars 2013.
2
BAKBASEL,
L’importance économique du secteur financier en Suisse
, p. 15.
3
Ibidem, p. 21 : en 2012, l’effet fiscal global du secteur financier est estimé à CHF 16.7 mia., soit 13% des
recettes de la Confédération, des cantons et des communes.