OECT/Service Communication REVUE DE LA PRESSE NATIONALE 15 février 2016 Page 3
La bonne gouvernance, la solution idéale
Pour sa part, Fayçal Derbal, Président d’honneur de l’OECT propose l’adoption des best practices en
matière de gouvernance. Ces bonnes pratiques de gestion constituent la panacée idéale pour prévenir et
dissuader toutes sortes de dérapages gestionnaires. Actuellement, la Tunisie est très en retard. Pour
preuve, il a cité le rapport Davos qui l’a classée à la 104 ème place sur 140 pays listés en matière
d’efficacité des organes de gestion et à la 96ème place sur un totale de 140 pays pour le respect des
normes d’audit et de reporting. Il a plaidé pour l’institution au sein du conseil d’administration des
entreprises de ce qu’il appelle l’administrateur référent dont 40% des entreprises cotées à la bourse de
Paris (Cac 40) en sont dotées. Il s’est prononcé pour la nomination d’administrateurs indépendants et pour
leur généralisation à tous les conseils d’administration. Actuellement, seules les banques comptent des
administrateurs indépendants au sein de leurs conseils d’administration.
Pour des lois précises et cohérentes
Les autres intervenants, en l’occurrence, le magistrat Moez Ben Fraj, Imed Ennouri, vice président du de
l’OECT, Nizar Chouk juge d’instruction, Mohamed Derbal, Expert comptable et Nejib Feki, avocat,
Kamel Ksiaaa conseiller Inrise se sont empoyés à montrer l’absence d’harmonie entre les justices pénale
et fiscale, l’absence de cohérence des lois, leurs imprécisions et autres dysfonctionnements législatifs et
procédéraux.
Mohamed Derbal a stigmatisé cette tendance à copier sans discernement les législations Françaises en
matière de délimitation des responsabilités du commissaire aux comptes et suggéré de revoir, dans les
meilleurs délais, les réglementations régissant ce corps.
Les pistes à explorer
Abstraction faite des interventions et du débat, les experts comptables ont fait état de leur détermination à
défendre leur profession et proposé plusieurs pistes pour la sortir de la crise.
Ils recommandent en priorité de s’inspirer des expertises développées à l’échelle internationale aux fins de
délimiter les responsabilités du commissaire aux comptes et d’accélérer l’adoption du la nouvelle loi qui
réglemente la profession. Ce projet de loi a été inspiré des meilleures législations dans le monde.
Ils suggèrent également de limiter l’obligation d’informer le ministère public aux délits en relation avec le
blanchiment d’argent et le terrorisme et de réviser les articles contraire à ce principe notamment les
articles 270 et 271 du code des sociétés de commerce.
Les experts comptables préconisent de mentionner clairement dans des lois la responsabilité des personnes
concernées par l’élaboration des états financiers, la mise en place d’un système de contrôle interne de
l’entreprise et la responsabilisation de l’assemblée générale des actionnaires dans l’information du parquet
de toute dérapage de gestion.
Il s’agit également pour eux d’œuvrer à fournir davantage de garanties au commissaire aux comptes lors
de l’exercice de son métier et de renforcer la coopération entre les décideurs dans le domaine judiciaire et
les commissaires aux comptes en leur qualité de partenaires de la justice.