L`ALTERNATIVE AUX SOCIÉTÉS DE DOMINATION DONT LA

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L’ALTERNATIVE AUX SOCIÉTÉS DE DOMINATION
DONT LA SOCIÉTÉ ÉCONOMIQUE
ET LA SOCIÉTÉ RELIGIEUSE
Guy Rostin Tack
L’alternative aux sociétés
de domination
Dont la société économique
et la société religieuse
Essai
Éditions Persée
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© Éditions Persée, 2016
Pour tout contact :
Éditions Persée – 38 Parc du Golf – 13856 Aix-en-Provence
www.editions-persee.fr
AVANT-PROPOS
Avant de lire cet ouvrage, voici quelques conseils utiles :
– Dans cet ouvrage, il y a des interdépendances très profondes dans
chacun des livres, dans chacune des parties et dans chacun des chapitres.
Ceci veut dire que pour comprendre une partie, il faut avoir lu et compris
la partie précédente, par exemple. Ceci est important à signaler. Car les
premières parties du premier livre peuvent donner envie d’aller très vite
au cœur du propos de l’ouvrage. Il y a en effet deux centres névralgiques
dans cet ouvrage. Le premier détermine la structure et les mécanismes du
modèle idéal de la société démocratique. Le second met à nu toutes les
caractéristiques et tous les mécanismes des sociétés de domination dont
ceux de la société économique. Aucun lecteur ne pourrait comprendre
ces centres névralgiques s’il n’assimile pas les premières logiques développées en amont. Mais, ce qui est rassurant, c’est que chaque chapitre,
voire chaque section de cet ouvrage apporte au lecteur une connaissance
nouvelle.
– A priori, lisez cet ouvrage de manière neutre sans (encore) faire intervenir diverses convictions ni diverses connaissances. Sinon pourraient
y surgir diverses interférences capables de brouiller la compréhension
de la logique et du message des analyses produites. Faites-vous votre
opinion seulement à la fin de la lecture.
Cet ouvrage ouvre de nouvelles perspectives dans la connaissance
du fonctionnement de l’Être humain et dans la compréhension de l’ensemble des sociétés du monde. Des évolutions peuvent y être apportées.
Nous réfléchissons dans ce sens.
Bonne lecture à toutes et à tous.
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REMERCIEMENTS
Je tiens tout particulièrement à remercier toutes les personnes qui
m’ont encouragé et soutenu durant ces cinq longues dernières années
de recherches. Ces années furent difficiles à plusieurs égards. Seul, cet
ouvrage n’aurait sans doute pas vu le jour. Dans les moments de doute,
elles ont été présentes pour me redonner l’envie d’aller de l’avant. Elles
m’ont aidé à surmonter des moments difficiles pendant toutes ces années,
en toutes circonstances. Je dis donc merci à l’ensemble de ces personnes.
Il s’agit de :
– Wandji Wandji Roméo Armand
– Ethiegdem Napong Singhor
– Branckaute Leslie
D’autres personnes ont aussi contribué de près ou de loin, directement
ou indirectement à la viabilité de cet ouvrage. Ces personnes m’ont encouragé. Je tiens donc aussi à remercier Tchoua Nelly Michelle, Nguimatsia
Tekeng Jérémie, Achimov Maria Carmen et Anne-Marie Trausch.
Beaucoup d’autres personnes ont contribué à la viabilité de cet
ouvrage. Je les remercie toutes. Leurs noms sont répertoriés sur le blog
dédié à cet ouvrage.
Enfin, je tiens spécialement à remercier ma maman, Ndanbah Julienne,
qui m’a toujours témoigné toute son affection et toute sa confiance sans
failles. Je lui dédie spécialement cet ouvrage.
J’ai aussi une pensée pour tous mes autres frères et sœurs.
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INTRODUCTION
Q
u’est-ce qui motive l’Homme contemporain à aller chercher des
traces de vie sur d’autres planètes alors même que la vie sur Terre
se meurt 1 ? Qu’est-ce qui le motive à explorer l’Univers alors même
que les explorations successives de la planète Terre n’ont été suivies
que de destruction, de violence, de guerres, de famine et de frustration ?
Comment certains peuvent-ils se réjouir en regardant ces exploits à la
télévision alors même que l’image précédente étalait misère et famine de
leurs congénères dans un coin quelconque de la planète ? Quel Homme
raisonnable, même par simple curiosité, peut se permettre d’aller voir
ce qui se passe chez le voisin alors même que sa maison est en feu ?
Est-ce une fuite en avant ? En tout cas, toutes ces contradictions suscitent
beaucoup d’incompréhension. Elles démontrent que l’Être humain, à
l’échelle du temps, semble rester comme coincé à « un stade d’adolescence » caractérisé par une immaturité significative, au mieux. Au pire,
toujours à l’échelle du temps, l’Être humain paraît tel un adolescent qui
est en train de « mal tourner ». Elles témoignent aussi du désordre (par
le fait de l’Homme) dans lequel évolue l’humanité depuis des millénaires. Ce désordre est le signe que l’humanité entière est inscrite dans
une ornière qui pourrait déboucher fatalement sur un désastre. Et cette
ornière pourrait être, nous le craignons, rédhibitoire.
Le stade de l’immaturité de l’Homme, à l’échelle de l’humanité, le
pousse à construire et à transformer le monde à travers fougue, violence,
impulsivité et, donc, déraison. De ce fait, un regard rétrospectif nous
montre que l’Histoire de l’humanité s’est globalement construite à travers
des guerres, l’exploitation des uns par les autres, l’asservissement, etc.
Encore à notre époque contemporaine, il est rare, pour ne pas dire impossible, de regarder les informations à la télévision sans tomber sur une
1. En référence aux espèces animales et végétales menacées d’extinction ; au recul inquiétant
des forêts primaires ; au réchauffement climatique ; etc.
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tranche d’information qui relate une guerre dans un coin quelconque de
la planète. Des guerres qui se basent généralement sur la convoitise. Il est
rare, voire impossible, de passer une journée sans entendre parler d’un
drame familial, d’un drame social ou encore simplement d’un drame
humain quelque part dans le monde. L’humanité semble s’être enlisée
dans ce lot quotidien fait de violence, de tristesse, d’angoisse, de peur
ou de frustration. D’une manière générale, les rapports entre les Êtres
humains ne semblent se construire qu’à travers des conflits de toutes
natures. La convoitise, la jalousie, la vénalité, la trahison, etc., semblent
être des penchants puissants inhérents aux Êtres humains, depuis les
premiers. Malgré des progrès réalisés dans plusieurs domaines, l’Être
humain semble accepter ce versant de lui comme étant une fatalité. Ces
penchants sont sources d’inévitables conflits. Ces penchants mettent
lentement mais sûrement l’humanité en péril. Il est temps de se poser
la question de savoir si ceci est réellement la destinée de l’Homme.
Qu’est-ce qui pose problème ? Y a-t-il des raisons ou des arguments
d’espérer autre chose ?
Face à l’ornière et à la perdition dans lesquelles l’Être humain a inscrit
sa propre humanité, l’enjeu majeur est de migrer ou d’accéder à un stade
supérieur. À l’échelle de l’humanité, l’Homme doit migrer de son stade
actuel d’immaturité vers un stade de maturité. C’est le grand défi qui se
pose ou s’impose désormais à lui, sous peine de disparaître. Ce constat est
très loin de suffire en soi. Car la question du “comment” se pose dès lors.
Malheureusement, aucune discipline des sciences sociales ne fournit des
clés qui permettent de comprendre ce qui enferme l’Être humain dans
ce « stade d’adolescence » ni, évidemment, des solutions qui permettent
d’en sortir et de migrer vers un stade supérieur. Cependant, une analyse
transversale de plusieurs d’entre elles peut nous permettre de faire des
propositions concrètes allant dans ce sens. En l’occurrence, deux disciplines peuvent être à la base de cette démarche. C’est la psychologie
et l’anthropologie. La combinaison de ces deux disciplines dégage un
potentiel phénoménal pour une autre compréhension de l’Être humain.
Cette combinaison peut être qualifiée de psycho-anthropologie. Mais
pour une question pratique, nous parlerons plutôt de psychanthropologie.
C’est à partir de celle-ci que nous fonderons notre analyse.
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Qu’entendons-nous par Psychanthropologie ?
Le mot psychanthropologie est un mot composé. C’est une combinaison entre anthropologie et psychologie.
En ce qui concerne l’anthropologie, il est question ici d’un courant
particulier de l’anthropologie. C’est l’anthropologie du ternaire. Une
discipline chère à Michel Fromaget. 2 L’anthropologie du ternaire étudie
les trois dimensions de l’Être humain : le corps, l’âme et l’esprit. La
psychanthropologie étudie les mécanismes ou articulations, entre ces
trois dimensions, qui se mettent en place dans le cadre de la gestion et
de la satisfaction aux besoins ou désirs des Êtres humains. En d’autres
termes, comment s’articulent le corps, l’âme et l’esprit pour apporter une
solution à un besoin ou bien pour gérer un désir quelconque de l’Être
humain ? Par exemple, si le corps éprouve un besoin de réhydratation
(l’individu a soif), quels sont les mécanismes qui font interagir le corps,
l’âme et l’esprit pour satisfaire à ce besoin de réhydratation ?
En ce qui concerne la psychologie, afin d’éviter toute confusion,
nous signalons au lecteur que, dans cet ouvrage, nous allons seulement
emprunter certains outils de base de la psychanalyse. Nous tenons cependant à rappeler que ce qui fonde notre logique ne se positionne pas sur la
même échelle que celle de la psychanalyse. La psychanalyse se confine à
l’étude de l’âme et de diverses pathologies psychiques. Tandis que notre
logique établit un pont entre la psyché, l’esprit et le corps. Notre analyse
agit donc au-delà de la psychanalyse. C’est une extension. Cette extension crée un pont entre les trois dimensions de l’Homme : le corps qui
est la dimension matérielle et rationnelle ; l’âme qui est la dimension
immatérielle ; enfin l’esprit qui est la dimension irrationnelle par excellence de l’Homme. Nous prions le lecteur de considérer cette logique
comme étant singulière. Ce qui suit n’est donc pas de la Psychanalyse
en tant que discipline. Par conséquent, la définition et les caractéristiques
que nous proposons pour chacune des instances psychiques (Ça, Moi,
Surmoi, etc.) ne sont pas à confondre avec celles de la Psychanalyse.
C’est peu de chose, mais pour marquer notre différence avec la psychanalyse, nous noterons toutes ces instances de l’âme entre des guillemets
(« … »). Par exemple nous noterons « ça », « moi » et « surmoi ».
2. Michel Fromaget, L’homme tridimensionnel, Albin Michel, 1996.
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Malgré des travaux à foison qui se sont penchés sur la dimension
psychique de l’Homme, aucun de ces travaux, à notre connaissance,
ne s’est intéressé aux mécanismes ou bien aux articulations logiques
qui existent entre la dimension psychique (l’âme), l’esprit et le corps
dans le cadre de la gestion des désirs et de la résolution des besoins en
survie et en émotions de l’individu. Ce point d’ombre dans les sciences
sociales représente un immense handicap dans la connaissance profonde
du fonctionnement de l’Être humain. La Psychanthropologie répare ce
handicap. Elle dresse un pont entre ces diverses dimensions dans le cadre
de satisfaction aux besoins ou de la gestion des désirs. Une exploration
en profondeur de la Psychanthropologie peut nous révéler des versants
étonnants de chacune des dimensions de l’Être humain. Ainsi, grâce à la
Psychanthropologie, on peut faire parler le corps, l’âme et l’esprit. Mieux
encore, on peut « écouter parler » même la part la plus obscure, la plus
hermétique et la plus irrationnelle de l’Être humain. Cette discipline a des
applications concrètes et décisives. Entre autres, elle permet une autre
compréhension du fonctionnement global des Êtres humains ; elle met en
exergue des propositions pour rétablir l’harmonie dans les relations entre
les Êtres humains. Plus loin, une application concrète issue de cette discipline concerne la mise en œuvre de la structure d’un système démocratique
exemplaire. Ce système valorise l’ensemble des Êtres vivants, permet la
sauvegarde des principaux équilibres de base de l’humanité. Aussi, grâce à
cette discipline, nous pouvons déterminer et illustrer les structures fondamentales des principaux systèmes sociétaux non démocratiques ; etc.
La question d’interactions entre les trois dimensions de l’Être humain
est, dans le cadre de cette analyse, essentielle. Car c’est la qualité de
ces interactions qui conditionne l’établissement ou non de l’équilibre de
tout individu et, plus loin, celui de toute société. De même, à partir de
ces trois dimensions, nous pouvons déterminer les principaux agrégats
de base de toute société équilibrée et démocratique. Ces agrégats sont
les piliers à partir desquels se construit le système de ce type de société.
La détermination de ces piliers découle des associations respectives et
logiques entre eux et chaque élément des trois dimensions de l’Être
humain. Le premier livre de cet ouvrage concernera donc la construction
d’un système démocratique idéal, fondement de toute société humaine
idéale.
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Par ailleurs, les composantes et la structure de base de cette société
idéale sont un modèle de référence. À partir de ce modèle, il est relativement aisé d’analyser et de mettre en lumière la structure et les mécanismes
des autres formes de sociétés non démocratiques. Précisément, ces types
de sociétés non démocratiques représentent ce que nous appelons dans
cet ouvrage les sociétés de domination. En tant que telles, ce sont des
sociétés autoritaires. Elles tirent leurs fondements principalement de la
désarticulation de la structure de la société démocratique idéale. Cette
désarticulation rompt l’équilibre démocratique. Dès lors, ces sociétés
fonctionnent suivant leurs propres mécanismes et leurs propres logiques.
Nous allons analyser les causes de cette désarticulation dans le livre II
de cet ouvrage. En d’autres termes, nous allons analyser les fondements
des sociétés de domination dans ce deuxième livre.
Enfin, nous analyserons dans le livre III, à l’aune de leurs fondements respectifs, trois des formes de sociétés de domination modernes
observées à travers la planète. Ce sont les sociétés économiques, les
sociétés religieuses et les sociétés politiques. Nous mettrons en lumière
leurs systèmes respectifs, toutes leurs caractéristiques et leur impact sur
l’avenir de l’humanité.
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LIVRE I
SUR LA SOCIÉTÉ IDÉALE
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