Ministère du Conseil exécutif du Québec, Moins de silos et

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Québec, 14 mai 2001
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TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES ACRONYMES ......................................................................................................................................3
INTRODUCTION.....................................................................................................................................................4
1. LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DES POLITIQUES PUBLIQUES VISANT LE SOUTIEN DE
L’ÉCONOMIE SOCIALE : LE VIRAGE ENTREPRENEURIAL................................................................4
1.1. POUR UNE DÉFINITION DES ENTREPRISES DE LÉCONOMIE SOCIALE QUE L’ÉTAT ENTEND SOUTENIR..........5
1.2. LA SOLVABILITÉ ET LA VIABILITÉ DES ENTREPRISES DE LÉCONOMIE SOCIALE..............................................6
2. LA GOUVERNANCE ...........................................................................................................................................6
2.1. POUR UNE RECONNAISSANCE DE LÉCONOMIE SOCIALE...............................................................................6
2.2. POUR LE DÉVELOPPEMENT DE MÉCANISMES DE CONCERTATION ET DE COORDINATION
INTERMINISTÉRIELLES.....................................................................................................................................8
2.2.1. Mise en place d’un comité aviseur des partenaires civils et ministériels.....................................................8
2.2.2. Mise en place d’un comité interministériel de l’économie sociale..............................................................9
3. L’ÉVALUATION DES ENTREPRISES DE L’ÉCONOMIE SOCIALE.....................................................9
3.1. LE BILAN SOCIÉTAL DES ENTREPRISES DE LÉCONOMIE SOCIALE : UN AUTO-DIAGNOSTIC..........................9
3.2. LES INDICATEURS..........................................................................................................................................10
4. LA FORMATION DE LA MAIN-D’ŒUVRE..............................................................................................10
4.1. ÉTAT DES TRAVAUX EN COURS .....................................................................................................................11
5. LA POLITIQUE DE SOUTIEN AU DÉVELOPPEMENT LOCAL ET RÉGIONAL ET L’ÉCONOMIE
SOCIALE DANS LE DÉVELOPPEMENT LOCAL ET RÉGIONAL.......................................................12
5.1. STRUCTURES DE DÉVELOPPEMENT................................................................................................................12
5.2. QUELQUES ÉLÉMENTS SUR LES PRINCIPAUX ENJEUX....................................................................................13
6. LE CADRE LÉGAL : LES STATUTS CONSTITUTIFS DES ENTREPRISES DE L’ÉCONOMIE
SOCIALE............................................................................................................................................................15
6.1. LES DIFFÉRENTS TYPES DENTREPRISES COOPÉRATIVES ...............................................................................15
6.2. LES AVANTAGES ET LES PROBLÉMATIQUES DE DÉVELOPPEMENT DE LA FORMULE COOPÉRATIVE .............16
6.3. LA TROISIÈME PARTIE DE LA LOI SUR LES COMPAGNIES : LES ORGANISMES À BUT NON LUCRATIF (OBNL)
.......................................................................................................................................................................18
6.4. DU STATUT D’OBNL AU VIRAGE ENTREPRENEURIAL.................................................................................19
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LISTE DES ACRONYMES
CAR Conférence administrative régionale
CDR Coopérative de développement régional
CLD Centre local de développement
CMDS Comité ministériel du développement social
CPE Centre de la petite enfance
CRD Conseil régional de développement
CRES Comité régional de l’économie sociale
CSMO Comité sectoriel de la main-d’œuvre
EESAD Entreprise d’économie sociale en aide domestique
MAMM Ministère des Affaires municipales et de la Métropole
MCE Ministère du Conseil exécutif
MIC Ministère de l’Industrie et du Commerce
MREG Ministère des Régions
OBNL Organisme à but non lucratif
4
INTRODUCTION
Ce document au sous-titre volontairement accrocheur, “ moins de silos, plus de réseaux ”,
constitue une première proposition du collège gouvernemental du Québec au sein du rapport
attendu par les institutions respectives de la France et du Québec. Ce rapport s’inscrit dans le
cadre du Projet de coopération franco-québécoise en économie sociale et solidaire, suite à la rencontre
annuelle de décembre 1998 entre les premiers ministres de la France et du Québec, messieurs
Lionel Jospin et Lucien Bouchard. Le rapport sera complété avec les parties des autres collèges
québécois soit, les acteurs, les chercheurs et les syndicats.
Tel que convenu avec nos homologues du collège gouvernemental français au cours de la
rencontre de travail du 5 au 9 février 2001 à Montréal, nous y présentons l’état de nos réflexions
et de nos travaux. Les thèmes retenus dans ce rapport ont trait aux principes fondamentaux des
politiques publiques eu égard au secteur de l’économie sociale, à la gouvernance, à l’évaluation
des entreprises d’économie sociale, à la formation de la main-d’œuvre active dans ce secteur, à
l’économie sociale dans le développement local et régional et, enfin, au cadre légal régissant la
constitution des entreprises du secteur au Québec. Il s’agit d’un document de travail et de
réflexion dont l’objectif est de produire un rapport commun devant être présenté aux premiers
ministres québécois et français.
1. LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DES POLITIQUES PUBLIQUES VISANT LE SOUTIEN DE
LÉCONOMIE SOCIALE : LE VIRAGE ENTREPRENEURIAL
La définition de l’économie sociale, telle qu’elle a été adoptée par le Comité ministériel du
développement social (CMDS) est pragmatique, c’est-à-dire qu’elle passe par la définition des
entreprises de l’économie sociale.
L’économie sociale comprend deux éléments. Alors que l’élément économie réfère à la production
de biens et de services, l’élément social fait référence à une valeur ajoutée, autre qu’économique,
qu’offre l’entreprise. Dans cette perspective, l’économie sociale vise la production de biens ou
de services qui offrent une valeur ajoutée pouvant prendre plusieurs formes. Dans certains cas,
il peut s’agir d’offrir des services de proximité alors que dans d’autres cas, il s’agit de création,
de participation ou de prise de possession d’une entreprise manufacturière pour créer ou
sauvegarder des emplois ou pour assurer le maintien d’un secteur d’activité économique
important dans la communauté locale. Il arrive aussi que la création d’une entreprise
d’économie sociale résulte de la volonté collective de se donner les moyens appropriés pour
contrôler une partie importante d’une activité sectorielle ou industrielle ; les centres de la petite
enfance (CPE), les ressourceries, les médias communautaires, les entreprises d’aide domestique,
les coopératives forestières, agricoles, de travailleurs actionnaires et financières en sont des
exemples probants.
Autrement dit, le rapport entre l’économique et le social, caractéristique intrinsèque des
entreprises de l’économie sociale, intègre des intérêts très différents. Les entreprises de
l’économie sociale participent à la croissance économique en créant des emplois, en achetant des
biens et des services, en développant et diversifiant leurs marchés tout en favorisant l’offre de
services afin d’améliorer la qualité de vie des gens et leur donner l’opportunité de gérer leurs
propres affaires. De plus, elles contribuent activement au développement social du Québec tout
5
en favorisant la responsabilisation et la prise en charge de ses membres. Enfin, elles favorisent et
participent au développement endogène de la communauté locale en offrant une gamme de
services de proximité, souvent délaissés par le secteur privé, qui améliorent la qualité de vie
d’un nombre important de personnes.
Considérées sous l’angle du modèle québécois de développement, les entreprises de l’économie
sociale occupent une place relativement importante. En effet, si l’entreprise privée traditionnelle
assure la plus grande partie de notre richesse collective et que les entreprises d’État augmentent
considérablement notre capacité collective à assurer la pérennité de notre économie, les
entreprises de l’économie sociale apportent une contribution significative en fournissant une
gamme de services qui sont appelés à se développer au cours des prochaines années. À cet
égard, au cours des prochaines années, le vieillissement de la population accroîtra de façon
considérable la demande de services de proximité. Actuellement, le chiffre d’affaires des 4 300
entreprises de l’économie sociale atteint 4,2 milliards $, soit près de 2 % du produit intérieur
brut du Québec.
1.1. Pour une définition des entreprises de l’économie sociale (EÉS) que l’État entend
soutenir.
Dans un contexte où la notion d’entreprise sociale est imprécise et suscite toutes sortes
d’interprétations qui compliquent la tâche des intervenants privés et publics, il a été nécessaire
de proposer une définition des entreprises de l’économie sociale que l’État entend soutenir :
L’entreprise d’économie sociale dont le gouvernement entend soutenir l’émergence, la consolidation et le
développement est issue d’initiatives du milieu. Située dans le secteur marchand et revêtant un caractère
entrepreneurial qui s’articule autour d’une finalité sociale, une telle entreprise présente les
caractéristiques suivantes :
1- Sa finalité première est de produire des biens et des services répondant à des besoins économiques et
sociaux, individuels ou collectifs.
2- Centrée sur la personne, ses principes et ses règles de fonctionnement reposent sur :
! Un cadre réglementaire qui assure un processus de gestion démocratique;
! Des activités favorisant chez les membres ou les clients la participation et la prise en charge
individuelle ou collective;
! La primauté de la personne et du travail sur le capital, notamment dans la répartition des
surplus;
! Une propriété collective des capitaux et des moyens de production.
3- Sa contribution se mesure à l’aune de son incidence sur le développement local et des collectivités,
notamment par la création d’emplois durables, le développement de l’offre de nouveaux services et
l’amélioration de la qualité de vie.
4- Elle est soit une entreprise privée autonome dotée du statut d’OBNL ou coopératif, soit un projet
autonome porté par les autres composantes de l’économie sociale que sont les organismes
communautaires et les entreprises d’insertion. Dans les deux cas, ils sont gérés selon une philosophie
entrepreneuriale.
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