années, d’investir 20 Md€ au bénéce
des entreprises et des territoires et d’oc-
troyer, sur la même période, 100Md€ de
prêts sur fonds d’épargne. Ces enve-
loppes nanceront de manière prioritaire
cinq domaines : la transition écologique
et énergétique, le numérique, les in-
frastructures, la politique de la ville et
l’immobilier.
Cette feuille de route, qui doit également
bénécier du levier du plan Juncker, doit
désormais être traduite en actes, an
que les entreprises et les collectivités
trouvent, dans la Caisse des Dépôts, un
partenaire qui accélère le développement
de leurs projets, en proposant des solu-
tions nancières simples, rapides et
adaptées à leurs besoins.
Mais si les capacités d’engagement de la
Caisse des Dépôts en faveur de l’investis-
sement atteignent sans doute leurs limites
eu égard à la rigidication de son bilan,
elles pourraient, en revanche, être démul-
tipliées si l’équilibre des relations nan-
cières du Groupe avec l’État était revisité.
En effet, au titre de l’exercice 2014, la
Caisse des Dépôts versera cette année au
budget de l’État 1,8Md€ : 805 M€ au titre
du coût de la garantie de l’épargne règle-
mentée – contrairement aux banques pri-
vées pour lesquelles aucune contribution
n’est exigée en dépit de l’existence de la
même garantie – auxquels s’ajoute près
de 1 Md€ pour la Section générale, ce qui
représente plus de 60 % de son résultat
avant impôt (contre 87 % en 2013). Il est
tout à fait légitime que la Caisse des
Dépôts, en tant qu’institution nancière
publique, prenne une part singulière dans
le redressement des nances publiques.
En revanche, il est très regrettable que ce
mécanisme scal, par le niveau de prélè-
vement qu’il induit, fasse obstacle à la
constitution d’un niveau sufsant de fonds
propres pour la Caisse des Dépôts, qui
sont la seule ressource sur laquelle elle
peut compter pour investir. De la même
manière ce mécanisme joue, en matière
de politique de rotation du portefeuille
d’actifs, comme une invitation institution-
nelle à l’immobilisme, dès lors que les
éventuelles plus-values réalisées seraient
très largement consquées par le traite-
ment scal propre à la Caisse des Dépôts.
À l’heure où une relance massive de l’in-
vestissement est une priorité pour la
France, je considère, pour ma part, que
l’intérêt général sortirait gagnant d’une
révision du calcul de ce prélèvement qui
préférerait aux réexes budgétaires dé-
pourvus d’affectation, l’effet multiplica-
teur des investissements portés par la
Caisse des Dépôts. En tout état de cause,
ce sujet devrait relever de la responsabi-
lité du Parlement et non d’un simple ac-
cord bilatéral entre la Caisse des Dépôts
et l’État, comme c’est le cas aujourd’hui.
Le second sujet, dont je souhaiterais
saisir le Parlement, concerne la gouver-
nance de la Caisse des Dépôts et ce, à
un double niveau.
La première question a trait à l’ambiguïté
des relations entre la Caisse des Dépôts
2014 – plus de 20,5 Md€, avec un niveau
historique de 16,7 Md€ atteint dans le sec-
teur du logement social, soit plus de
122 000 logements nancés et près de
4Md€ pour le nancement de long terme
des collectivités locales – constitue la
meilleure réponse à la critique, lancinante
et systématique de la part d’un certain mi-
lieu, d’un « magot sous-utilisé ». Au-delà
de l’offre de prêts, l’activité du portefeuille
nancier du fonds d’épargne, d’environ
85Md€, est un levier important du nan-
cement de l’économie, à travers les place-
ments en obligations, en infrastructures
ou au capital des entreprises françaises.
Et il n’est d’ailleurs pas certain que les
banques privées pourraient mieux faire :
elles disposent déjà de près de 40 % de
l’encours des livrets réglementés (soit en-
viron 150 Md€) dédiés au nancement des
PME dont elles peinent à justier l’emploi.
Pour accélérer la reprise et soutenir l’em-
ploi, la priorité se situe dans la relance de
l’investissement des entreprises et des
collectivités locales, aujourd’hui au plus
bas. Selon les récentes estimations du
FMI, une hausse d’un point du PIB des
dépenses d’investissement augmente
d’environ 0,4 % le niveau de la produc-
tion la même année et de 1,5 % quatre
ans après ! Face à cette urgence, le
groupe Caisse des Dépôts doit accroître
sa mobilisation et agir en catalyseur.
La relance de l’investissement, c’est le
sens de la feuille de route des priorités
stratégiques du groupe Caisse des Dépôts,
qui xe l’objectif, pour les 5 prochaines
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